L’absence du port du masque dans les gares ou les taxis sera verbalisée
Capital, 1er mai 2020
Le gouvernement ne va pas desserrer la vis à compter du 11 mai, bien au contraire. Interrogé dans Le Parisien, Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat aux Transports, a annoncé que l’obligation du port du masque devrait être étendue dans les avions. “Comme pour les transports terrestres, nous allons demander le port du masque obligatoire dans les avions”, pour les vols domestiques pour l’instant, a-t-il fait savoir. Comme c’est le cas actuellement si vous ne respectez pas les mesures de confinement vous risquerez une amende en cas de non port du masque dans plusieurs situation.
“Nous allons aussi donner aux services spécialisés de la SNCF et de la RATP, que sont la Suge et le GPSR, la capacité légale de procéder à des contrôles. Et le cas échéant de mettre des amendes. Les personnes qui voudront prendre un VTC, un taxi ou pénétrer dans une gare sans masque pourront se voir refuser l’accès. Si elles entrent malgré tout, elles recevront une amende”, a-t-il déclaré, précisant que cette amende pourrait s’élever à 135 euro. “Nous devrions être sur quelque chose de similaire à celle infligée en cas d’absence d’attestation de sortie. C’est-à-dire 135 euros. Mais ce n’est pas encore arbitré”.
Il a assuré que le gouvernement ferait preuve de “pédagogie” et ferait en sorte que tous les usagers puissent avoir un masque d’ici le 11 mai et la sortie annoncée du confinement. Jean-Baptiste Djebbari a aussi évoqué la réservation obligatoire dans tous les trains, qui pourrait être mise en place quand cela est possible sur les Intercités, mais pas tous les TER. L’application des gestes barrière et la distanciation sociale seront toujours vivement encouragées pour l’ensemble des voyageurs utilisant les transports en commun en France.
Extrait de l’interview du ministre au Parisien (1er mai 2020) :
- Lors de son discours sur le déconfinement, mardi, le Premier ministre Edouard Philippe n’a pas parlé du transport aérien. Pourquoi ?
Pour que le transport aérien reparte correctement, il faut que les mesures prises dans chaque Etat ne soient pas dissymétriques et que le calendrier soit coordonné. Typiquement, si la France est la seule à mettre en place certaines règles de distanciation sociale dans les avions et pas telles autres, je vous garantis que les compagnies françaises, après avoir reçu des milliards d’euros d’aides publiques, seront les premières à disparaître. Il faut donc se baser sur une coordination internationale.
- Pourquoi la règle de distanciation sociale serait-elle différente dans un train et dans un avion ?
Vous n’avez pas la même circulation d’air dans un avion et dans un métro. Dans un avion, l’air est renouvelé toutes les trois minutes, avec des filtres comme ceux utilisés dans les blocs opératoires. L’avion est un environnement sanitaire contrôlé qui protège les voyageurs.
- A quand des mesures concrètes dans l’aérien pour éviter la propagation du Covid-19 et rassurer les passagers ?
Assez rapidement. Il y a eu un premier conseil des ministres des Transports européens mercredi. Il y en aura un deuxième début juin. Nous avons quelques sujets de discussions, comme la prise de température des voyageurs dans les aéroports. La France y est favorable. ADP s’est d’ailleurs pourvu de caméra thermique. Mais ce n’est pas la position de l’Organisation mondiale de la Santé. Nous estimons pourtant que cela peut être une manière de restaurer la confiance en l’avion. En revanche, nous ne sommes pas favorables au passeport sanitaire.
- Cela ne vous semble-t-il pas illusoire d’imposer la distanciation physique dans les transports RATP et SNCF ?
Il est évident que c’est davantage un défi pour des réseaux de transports comme celui de l’Ile-de-France ou d’une ville comme Lille (Nord). A contrario, il y a des régions qui nous ont affirmé que condamner un siège sur deux dans certains types de transports était complètement possible. Notre doctrine sanitaire, c’est la distanciation sociale. On l’applique strictement. Notamment en maximisant l’offre, en contraignant la demande par le télétravail ou encore en lissant les heures de pointe.
- Comment faire respecter le port du masque ?
Notamment grâce aux forces de l’ordre. Nous allons aussi donner aux services spécialisés de la SNCF et de la RATP, que sont la Suge et le GPSR, la capacité légale de procéder à des contrôles. Et le cas échéant de mettre des amendes. Les personnes qui voudront prendre un VTC, un taxi ou pénétrer dans une gare sans masque pourront se voir refuser l’accès. Si elles entrent malgré tout, elles recevront une amende.
- De quel montant ?
Nous devrions être sur quelque chose de similaire à celle infligée en cas d’absence d’attestation de sortie. C’est-à-dire 135 euros. Mais ce n’est pas encore arbitré.
- C’est une somme élevée…
Oui. Mais avant de sanctionner, il y aura de la pédagogie. Nous allons accompagner les usagers dans la pratique du port du masque obligatoire dans les transports. Nous ferons en sorte que tout le monde en ait un pour le 11 mai.
- Le Premier ministre a exigé une réservation obligatoire dans tous les trains. Comment fait-on pour les TER et les Transiliens ?
Encore une fois, il faut être pragmatique. Nous voulons mettre en place ce système quand c’est techniquement possible. Sur les Intercités, c’est possible. Sur certains TER, ce sera plus compliqué. Mais réservation ou pas, l’essentiel reste que les règles de distanciation physique puissent être prises en compte.