Argentine/Colombie/Liban – Nouvelles mutineries dans les prisons

Colombie : mutinerie dans la prison de San Juan de Pasto le 7 avril, dans le département de Nariño, suite à la suppression des parloirs au prétexte de l’épidémie de Covid-19. La révolte a débuté à 6h du matin et a duré 2 heures avec incendies et tentative d’évasion. Trois prisonniers et sept matons ont été blessés (dont un envoyé à l’hôpital). Les prisonniers n’ont pas demandé de désengorgement de la prison, forcément partiel et selon des critères arbitraires ou intéressés, mais ont exigé la « Liberté » immédiate par le gouvernement. La police et les forces anti-émeute de l’armée sont intervenues pour mater les révoltés.
Le 21 mars, plusieurs mutineries avaient déjà éclaté dans treize prisons colombiennes, faisant 23 morts et 83 blessés parmi les prisonniers suite à leur écrasement.

Liban : mutinerie dans la prison Qoubbeh à Tripoli le 7 avril. Incendies, affrontements avec les forces de sécurité à l’intérieur et à l’extérieur avec des familles de détenus et des soutiens. Parmi les slogans chantés, plusieurs réclament l’amnistie générale.
Par ailleurs, une tentative d’évasion par tunnel a été déjouée dans la prison de Zahle le 6 avril.

Argentine : mutinerie lundi 6 avril dans deux ailes de la prison de Bouwer, située à 17km de Córdoba, en raison de l’épidémie de Covid-19. Il y avait déjà eu une mutinerie il y a quelques semaines, suite à la suppression des parloirs le 20 mars. Sans moyens d’hygiène, les prisonniers demandent à être libérés ou assignés à résidence.

https://demesure.noblogs.org/archives/1056

France – Vers un nouveau durcissement du confinement

Qui peut encore penser un instant que la situation de confinement actuelle n’est pas destinée à se durcir ? Il suffit d’une part d’observer ce qui se fait dans les pays proches (Italie, Espagne) qui ont plusieurs jours d’avance dans la progression du pic de l’épidémie, et d’autre part de comprendre qu’apparemment tout cela passe mieux petit à petit, comme un mauvais remède autoritaire à avaler goutte à goutte en se pinçant le nez avant de s’y habituer, mais pour notre bien à tous. En tout cas si on pense que la domination travaille au bien de ses sujets.

Après la fermeture des écoles (12 mars) puis des lieux publics « non essentiels » le 14 mars après diminution progressive des rassemblements en leur sein (5000 personnes le 29 février, 1000 personnes le 8 mars, 100 personnes le 13 mars), le recours massif à la technologie, la création d’attestations de sorties limitées le 17 mars, l’instauration de peines de prison pour les violations de confinement répétées le 21 mars, la déclaration de l’état d’urgence (sanitaire) et un gouvernement par ordonnances pendant deux mois le 23 mars, la limitation à une heure de sortie par jour par activité personnelle le 24 mars, le déploiement des militaires de Résilience annoncés le 25 mars, il reste encore de la marge, si on regarde ce qui se fait ailleurs : les couvre-feu (déjà en vigueur dans une centaine de communes et dans les colonies*) à horaires extensibles, la fixation d’horaires restreints des magasins de bouffe (deux heures le matin, deux heures l’après-midi) ou même seulement certains jours de la semaine (beaucoup sont déjà fermés le dimanche), la diminution des cas possibles de sortie, la fermeture de certaines entreprises moins essentielles, etc.

Deux prétextes sont idéals pour ce faire, vu le degré de peur et de délégation (critique ou pas, cela ne change rien) absolue à l’Etat : la dramatisation des morts quotidiens du covid-19 qui ne cesseront d’augmenter jusqu’au sommet du pic (un pic qui peut durer, l’Italie et l’Espagne ne sont pas encore en descente de courbe, pour donner une idée ; et les régions du Sud de l’Hexagone ne sont encore qu’en début de courbe), mais aussi pointer tous les « comportements irresponsables » qui justifieront ces durcissements, en faisant classiquement porter le poids de la responsabilité des décès sur chacun. Un truc citoyenniste déjà bien connu en matière d’environnement (trie tes déchets !) ou d’autogestion de la dose d’irradiation, depuis Tchernobyl et Fukushima. Une vieille carotte qui fonctionne plutôt bien, jusque dans les milieux radicaux si axés sur le tout collectif, et qui découvrent soudain le sens du mot « responsabilité individuelle »… mais à l’envers : des individus qui se comportent tous de manière conforme, sans unicité, autonomie ni auto-organisation face à n’importe quel problème, ne sont pas des individus. C’est un troupeau.

Ce 6 avril au soir, le ministre de l’Intérieur vient donc de donner carte blanche aux préfets pour « examiner au cas par cas » la « nécessité de durcir les mesures », « là où des signes de laisser-aller se feraient jour et où ces règles viendraient à être contournées » (histoire aussi de reprendre la main sur les maires zélés). Le cas emblématique cité par le ministre du terrorisme d’Etat est celui des citoyens qui découvrent l’horreur du jogging quotidien. Mais qu’on ne s’y trompe pas, cela concernera d’autres domaines aussi, et la fameuse question du « jogging » (initialement la possibilité de se dégourdir les jambes tout court une heure par jour, y compris non-sportivement) présente surtout l’avantage de pouvoir raccourcir les distances de circulation autour de chez soi (actuellement 1km), en renforçant également toute possibilité de vérifier policièrement la domiciliation.

Heureusement, tout le monde ne semble pas encore disposé à respecter le Grand Confinement (pour des motifs variés), et ces nouveaux durcissements, s’ils calmeront peut-être ici une partie des réfractaires, augmenteront ailleurs la tension avec la police et le voisinage délateur. Plus chacun se confine selon les modalités de l’Etat, plus il isole les réfractaires combatifs, et cela relève également de la responsabilité individuelle. Briser le confinement pour continuer à alimenter la guerre sociale, chacun chacune à sa manière en prenant bien sûr les précautions d’usage (masqués et gantés), est alors non seulement une manière de faire vivre ses propres perspectives, mais aussi d’être solidaires avec tous les autres qui ne cèdent pas.

* A Mayotte le 24 mars, en Guyane le 25 mars, en Polynésie française le 27 mars, puis en Guadeloupe et en Martinique le 2 avril (entre 20 heures et 5 heures du matin).

 

France : vers un nouveau durcissement du confinement

Le diable se niche…

Parfois, ce n’est ni dans le titre d’un article de journal, ni dans le corps principal du texte, mais au détour d’une petite phrase que se niche l’information importante. Depuis un philosophe allemand qui se proposait d’aller au-delà du Bien (étatique) et du Mal (épidémique), il est d’ailleurs bien connu que le diable se niche parfois dans les détails. Un de ces articles, publié par La Provence du 2 avril, nous apprend ainsi la reprise précoce du travail dans une usine de Marignane. Et pas qu’un peu, puisqu’on y parle de 2200 salariés.

Si le nom de la boîte est certes dans le titre, Airbus Helicopters, tout le bla bla des journaflics se concentre essentiellement sur la seule urgence tolérée du moment, à savoir les mesures de précaution concernant la sécurité de ses collaborateurs en roulements (pas plus d’un millier à la fois). Comme il se doit, la parole est alors donnée aux deux partenaires du pouvoir : la direction toujours confiante, et les syndicats toujours inquiets. Mais pensez-vous que les esclaves salariés ou leurs dignes représentants iraient jusqu’au droit de retrait massif ou au sabotage de l’outil de travail pour l’imposer ? Que nenni, ils sont bien trop attachés à leur chaîne (de production).

Bref, l’info se trouve au creux d’une petite phrase, lâchée par le délégué de la CGC, qui explique que des visites préalables de Safety ambassadors ont été effectuées avant la reprise. C’est même « Pour cette raison, [que] la chaîne d’assemblage du NH90 n’a repris qu’aujourd’hui ». Le NH90, sigle barbare lâché en passant, kesako ? Oh, trop fois rien, juste un hélicoptère militaire de manœuvre et d’assaut bi-turbine européen. Connu sous le sobriquet prometteur de Caïman dans l’armée et la marine françaises, il est issu d’un programme de recherche de l’OTAN, en ayant notamment pour mission « le transport silencieux de groupes d’opérations spéciales, la guerre électronique, l’utilisation de l’appareil en tant que poste de commandement volant, le largage de parachutistes ». Et on vous passe le reste, tant notre estomac éprouve tout de même quelques limites physiques.

Le 23 mars 2020, après quatre petits jours d’interruption, la production du NH90 sur le site de Marignane (Bouches-du-Rhône) a donc enfin pu reprendre, à la grande joie masquée et gantée des 2200 travailleurs qui le produisent. Ben oui quoi, le programme de livraison pour l’armée de terre ne se termine qu’en 2024, celui de la marine en 2021, et pas de bol, les assassins en uniforme de l’opération Barkhane en ont déjà paumé un en plein désert africain l’année dernière.

Pendant que l’industrie de guerre ne cesse de turbiner pour répandre sang et misère grâce à ses esclaves essentiels munis de belles attestations de déplacement professionnel signées Airbus Helicopters, continuez de vous auto-confiner en paix en attendant un illusoire retour à la normalité, braves citoyens. Le monde continue de toute façon de tourner sans vous, quoi que vous en pensiez, et surtout contre vous. A moins que chacun y mette un peu du sien pour sortir et l’en empêcher, bien entendu.

 

Le diable se niche…

Délations et leçons

C’est une info qui est tombée hier, selon laquelle près de 72% des Italiens pense —d’après un sondage—  qu’il est juste de dénoncer aux forces de l’ordre les personnes qui ne respectent pas les interdictions anti-pandémie. Seraient notamment dénoncés les éventuels rassemblements ou les fêtes à la maison. Presque trois Italiens sur quatre espionneraient donc les comportements de leurs voisins, prêt à appeler la police lorsque quelqu’un a l’audace de se rencontrer et se divertir entre amis ? Et que dire de tous ces potentiels assassins qui osent aller courir, faire sortir le chien, offrir de l’air libre aux enfants pour jouer —peut-être même avec leurs copains— ?

C’est une info qui est tombée aujourd’hui, à propos de ce qui vient d’arriver en Calabre à un spécimen de ces 72%, qui avait mis en ligne une vidéo d’un de ces nombreux contrôles de rue « pour faire respecter le confinement épidémiologique ». Dans cette vidéo, il avait filmé… euh, comment dire… la personne qu’il n’aurait pas dû filmer… la mauvaise personne… ou mieux, la personne de la mauvaise famille.

Une fois mise au courant qu’un de ses proches avait été chopé en flag de violation d’interdiction et mise au joug sur le net, un membre de cette mauvaise famille a trouvé correct d’aller personnellement féliciter l’auteur de la vidéo. Pour diffuser de telles images, il faut en effet vraiment avoir un sens civique élevé, plein de fierté nationale. Le mauvais parent s’est donc présenté à la porte de l’appartement duquel avait été tournée la vidéo, et après quelque inutiles échanges de paroles sur la valeur de la confidentialité, il a sorti un pistolet pour faire résonner toute son admiration. Malheureusement, le parent pas si mauvais que ça a été arrêté, et se trouve à présent enfermé dans une cellule plutôt que dans un salon, ne pouvant plus dispenser de sages leçons en matière du fait de s’occuper de ses propres affaires. Quant à son élève involontaire, il passera le reste de ses jours à boiter.

Qui sait si cela sera suffisant pour qu’il reste loin de sa fenêtre et surtout ne fourre plus son nez dans la vie privée des autres ?

Traduit de l’italien de finimondo, 5 avril 2020
https://demesure.noblogs.org/archives/860

Royaume-Uni – Un bilan des attaques incendiaires de pylônes de télécommunication

Davantage de pylônes de télécommunications ont été attaqués à la suite d’une série d’incendies volontaires au Royaume-Uni, en cette première semaine d’avril.

En l’espace de 24h, le réseau de téléphonie mobile Vodafone a fait l’objet de quatre attaques (dont l’une sur un site que l’opérateur partage avec O2) ce qui porte à 20 le nombre d’incidents à travers le pays, dont des incendies, des tentatives d’incendie, des dégradations volontaires et vandalisme. Parmi eux, on comptait des incendies d’antennes-relais à Birmingham, à Belfast, à Manchester et à Liverpool les 2 et 3 avril.

Cette série d’attaques se serait déclenchée en lien avec des rumeurs diffusées sur internet et les réseaux sociaux selon lesquelles la technologie de la 5G, qui s’est développée à partir de 2019 au Royaume-Uni, serait liée à la propagation du coronavirus. Le pouvoir et les médias qui sont à sa botte ont immédiatement cherché à démonter une à une les raisons infondées qui auraient conduit à toutes ces attaques: une « théorie » « insensée » qui, même si elle est complètement fumeuse, prend pour point de départ la nocivité réelle des ondes (et dans ce cas celles de la 5G) mais en la réinterprétant dans un contexte bien particulier de pandémie. Dans un pays où, comme en France, de nombreux collectifs et comités anti-5G semontent un peu partout. Sauf que là, on n’est plus dans une opposition morale et pacifiste.

Quoi qu’il en soit, ces incendies ont eu des effets néfastes bien réels sur la routine d’aliénation et d’exploitation, qui plus est en période d’état d’urgence (sanitaire). C’est d’ailleurs ce qu’ont communiqué le lobby des techno-communications et autres porte-parole d’opérateurs telecom, après avoir fait le décompte des antennes sabotées, ainsi que celui des techniciens ou ingénieurs des grands groupes (EE/BT, O2 et Vodafone) pris pour cible lors de leurs interventions de réparation. Tout ce petit monde ne cache pas non plus son inquiétude face à cette déferlante anti-ondes, en évoquant notamment les perturbations causées au télétravail et au fonctionnement des entreprises vitales du pays qui, elles, ne sont bien sûr pas confinées. Désormais, tous sont sur le pied de guerre pour endiguer – par la « désintox » – ce phénomène inédit, mais sans le vouloir fournissent dans le même temps tout un tas de raisons, pour le coup fondées, d’agir dans le même sens. Cette fois pour paralyser ces lieux où nos vies sont décidées, où nos corps sont maltraités et mutilés, pour mettre fin au flicage de nos vies, à l’assignation à résidence devant tout un tas d’écrans, petits ou grands, si utiles à l’exploitation, au dressage et à l’abrutissement….

[Rédigé à partir d’un article du Sunday Times, 05.04.20]

 

Royaume-Uni : Un bilan des attaques incendiaires de pylônes de télécommunication

Panne électrique – les impacts d’une attaque physique sur le réseau électrique

Renverse.co / lundi 30 mars 2020

“ Tout groupe terroriste qui souhaiterait mettre un pays à genoux a les moyens de le faire. ”
Grégoire Chambaz, Capitaine de l’armée suisse, au sujet des attaques sur le réseau électrique

Qu’ont en commun les aéroports, les installations de traitement de l’eau, les stations-service et les machines à espresso ? Une dépendance à l’égard d’un réseau fiable et stable de production et de distribution d’électricité. Dans le monde entier, nos réseaux électriques sont vieillissants, sur-sollicités, et de plus en plus exposés aux attaques. La centralisation et l’interdépendance accrue de ces réseaux signifient que le risque de défaillance à grande échelle n’a jamais été aussi grand. La prochaine fois que les lumières s’éteindront, elles pourraient ne plus jamais s’allumer.

Avant toute chose, imaginons ce que provoquerait une coupure de courant généralisée (un blackout). D’abord, les lumières, les vidéoprojecteurs et ordinateurs s’éteignent. Faute de pouvoir travailler ou étudier, vous cherchez donc à sortir. Il s’avère que la plupart des portes automatiques et portiques ne marchent plus, mais finalement vous parvenez à regagner la rue.

Vous souhaitez peut-être manger quelque chose. Cela dit, vous rencontrez plusieurs problèmes. Premièrement, si vous n’avez pas de monnaie, vous ne pouvez rien acheter, car la carte bancaire a besoin du réseau pour fonctionner. Au bout de quelques heures, l’ensemble des denrées qui étaient congelées dans les restaurants et supermarchés doivent être consommées ou jetées, ce qui entraine d’énormes pertes. Enfin, la plupart des plaques de cuisson étant électriques, vous devez probablement ressortir votre réchaud de camping pour pouvoir cuisiner.

Bien évidemment, les avions sont immédiatement cloués au sol faute de contrôle aérien. Les trains et transports publics (tram, métro) marchent à l’électricité, ils sont également à l’arrêt. La circulation terrestre est gênée, car les feux de circulation sont éteints, provoquant accidents et ralentissements. Cependant, cela ne dure pas bien longtemps : les pompes à essence fonctionnent aussi à l’électricité. Bientôt, les routes se vident.

Les échanges monétaires cessent, la bourse s’interrompt immédiatement. Sans informatique, sans communication, sans transport, la plupart des activités économiques s’arrêtent.

Vous suivez toutes ces informations avec attention. Puis vos téléphones, les antennes relais et les postes émetteurs n’ont plus d’énergie en stock. À partir de là, les nouvelles ne vous parviennent que de manière sporadique. Les décideurs aussi naviguent à vue : sans instruments de contrôle ou de communication centralisés, ils sont assez impuissants.

Le blackout : un super-risque

Vous l’aurez compris, l’électricité est critique. Elle est nécessaire pour tous les pans de notre activité, et nous ne savons plus vivre sans. Voici ce qu’explique Grégoire Chambaz :

En quoi le risque de blackout est-il si singulier ? Avant tout, il s’agit d’un risque directement lié à un secteur critique, ce qui n’est pas le cas d’une pandémie ou d’une crise économique. Ce secteur critique, c’est l’approvisionnement en électricité. En effet, sans électricité, nos sociétés ne pourraient pas fonctionner. Si elles peuvent se permettre de se passer quelques jours de pétrole, une coupure de courant les affecte immédiatement.

Comment cela se fait-il ? Pour deux raisons principales. La première, c’est que l’électricité irrigue tous les autres secteurs et infrastructures critiques. Ceux-ci sont pratiquement incapables de fonctionner sans elle. La deuxième raison, c’est que le blackout paralyse les deux secteurs critiques les plus importants après l’électricité, à savoir les télécommunications et les systèmes d’information. Sans eux, la coordination devient très difficile, surtout lors d’une situation de crise comme celle d’une coupure de courant. Cette centralité de l’électricité a été mise en évidence en 2010 dans un rapport de l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) sur la criticité des secteurs critiques. L’OFPP y définit la criticité comme « l’importance relative d’un secteur critique en fonction des effets que son arrêt ou sa destruction auraient pour l’économie et la population ».

Dans ce cadre, le rapport effectue une évaluation qualitative (sur quatre degrés : 0, 1, 2, 3) de l’importance de chaque secteur critique par rapport aux autres. Les résultats font apparaître la centralité de l’approvisionnement électrique, touchant plus de secteurs que tout autre et provoquant le plus d’effets sur l’ensemble (voir tableau ci-dessous). Les systèmes d’information et les télécommunications passent respectivement en deuxième et troisième position. À l’inverse, les secteurs les plus vulnérables à l’arrêt des autres sont les services de secours et hôpitaux. En conséquence, la criticité de l’approvisionnement électrique détermine le blackout comme le risque plus important et motive sa qualification de « super-risque ».

“Le blackout, un « super-risque » : Une explication par la criticalité“, G. Chambaz, RMS No 05-2018 (cf. plus bas)

Recouvrement du réseau

Quand tout le réseau électrique s’est effondré, redémarre-t-il en quelques instants ? Pas si simple. C’est une étape très délicate, parce que la demande doit être en permanence ajustée à l’offre, alors que les consommateurs veulent juste utiliser de l’électricité. Cette reconstruction se fait petit à petit, secteur par secteur, le tout sans télécommunication. Cela peut s’étaler sur des mois. Si le blackout ne dure qu’une journée, la récupération est rapide. S’il dure plus de 48 h, la récupération du réseau est moins probable, voire impossible. Tous les instruments qui pilotent les réseaux sont alimentés eux-mêmes en électricité, ils ont une autonomie de 2 à 5 jours. Une fois qu’ils n’ont plus de batterie, il faut se rendre sur place pour les redémarrer, de manière synchronisée avec le reste du réseau, toujours sans télécommunication. Si l’on n’a pas rétabli le réseau au bout de 5 jours, il ne pourra pas l’être sans aide extérieure. Si le blackout est régional, il y a des services d’urgence et de réparation qui peuvent être dépêchés. S’il est national ou continental, la situation peut perdurer voire même être fatale pour le réseau.

Ce scénario — catastrophique pour certains, rêvé pour d’autres —semble en tout cas irréaliste. Et pourtant… Ce réseau dont nous dépendons tant est loin d’être aussi solide qu’on pourrait le croire. Cela notamment à cause d’un élément : les transformateurs.

Les transformateurs, pièces centrales du réseau

On trouve des transformateurs à tous les niveaux du réseau. Le rôle d’un transformateur est simplement de modifier la tension de l’électricité. Certains l’augmentent pour qu’elle puisse circuler sur de longues distances (sur des lignes « haute tension »), d’autres la baissent afin qu’elle corresponde à la tension de nos prises de courant. Ils sont donc nécessaires pour raccorder les différentes pièces du réseau.

Il y a de très nombreux transformateurs, des petits, standardisés, qui se trouvent toutes les 3 à 4 maisons. En cas de défaillance, ceux-ci sont facilement remplacés. Et puis il y a ceux qui passent de la haute à la basse tension, qui sont énormes (et vieillissants). Ce sont ces derniers qui nous intéressent.

Ces choses sont monstrueuses, elles coûtent des millions d’euros, pèsent jusqu’à 350 tonnes. Elles font la taille de conteneurs d’expédition, entièrement constituées d’acier et de cuivre (métaux qui participent pour moitié au prix exorbitant du matériel). La fabrication de tels équipements est longue (5 à 20 mois), car ils sont élaborés sur mesure. En général, une seule pièce est construite à la fois pour chaque modèle, il n’y a donc pas de pièces de rechange ni de pièces interchangeables. De ce fait, les réparations sont également très longues et complexes.

Leur transport est aussi un casse-tête. Le moyen le plus courant est le rail, mais seuls des wagons spécialisés peuvent supporter le poids. En France, c’est la STSI qui effectue ce genre de transport, elle dispose en tout de 10 wagons spéciaux. Aux États-Unis, ce sont seulement 30 wagons qui existent. Si le lieu n’est pas accessible en chemin de fer, le déplacement se fait par la route. On utilise alors des semi-remorques spécialisés, des « chenilles », dotés de 200 roues. Ils ont besoin d’autorisation pour traverser n’importe quelle municipalité, et il faut modifier la voirie et déplacer des lignes électriques pour permettre le passage. Bref, vous l’aurez compris, la construction comme le déplacement des transformateurs fait qu’ils ne sont pas facilement remplaçables.

Criticité des transformateurs

Nous l’avons dit, les transformateurs sont essentiels pour le réseau. Ils sont installés dans ce qu’on appelle des sous-stations, entourées de murs et de grillage. Certaines sous-stations sont très critiques. Lorsqu’un transformateur tombe en panne, cela peut avoir des effets en cascade sur l’ensemble du réseau. À titre d’exemple, il y a 55 000 sous-stations aux États-Unis. 350 d’entre elles sont les plus critiques. Des études réalisées par le gouvernement états-unien et des entreprises publiques estiment qu’à peine 9 sous-stations mises hors services pourraient faire tomber le réseau américain dans son ensemble pendant 18 mois. Souvenons-nous des conséquences d’un blackout de 5 jours. 18 mois seraient fatal pour le réseau.

Protection des transformateurs

Au vu de la criticité de tels équipements, on s’attendrait à ce qu’ils soient ultra-protégés. En réalité, la sécurité des postes est si déficiente qu’elle en est parfois comique.

Par exemple, une sous-station en Arizona — la sous-station Liberty — est une importante sous-station qui relie de nombreux états du Nord et du Sud sur le réseau occidental. Et en 2013, une série d’attaques physiques ont été menées contre cette station.

D’abord, quelqu’un a coupé les câbles de fibre optique de Liberty, ce qui a désactivé les communications pendant quelques heures. Ils n’ont jamais compris qui avait réalisé cela, ni pour quelle raison. Mais deux semaines plus tard, de multiples alarmes ont commencé à se déclencher dans un centre de contrôle voisin, signalant que quelque chose n’allait pas à la sous-station. Ces alarmes se sont déclenchées pendant deux jours avant que quelqu’un ne soit envoyé pour vérifier. Quand ils sont arrivés, ils ont découvert que la clôture avait été ouverte, que le bâtiment de contrôle avait été cambriolé et qu’on avait utilisé plusieurs des ordinateurs sur place. Lorsque l’équipe de sécurité a vérifié les enregistrements des caméras, elle a réalisé que la plupart d’entre elles pointaient vers le ciel.

Ils ont donc installé de nouvelles caméras. Mais deux mois plus tard, une nouvelle effraction a eu lieu dans la même station. Lorsqu’ils ont vérifié les nouvelles caméras, ils ont découvert qu’aucune d’entre elles ne fonctionnait parce qu’elles n’avaient pas été programmées correctement. Si cet exemple vous a choqué, un autre exemple est encore plus frappant.

L’exemple de l’attaque Metcalf

En 2013 a eu lieu l’attaque la plus mystérieuse et intéressante du réseau électrique 6. Nous sommes donc à Coyote, en Californie, un peu en dehors de San Jose. À cet endroit, une entreprise appelée Metcalf possède une sous-station qui transmet une bonne partie de l’électricité de la Californie.

La nuit du 17 avril 2013, vers 1 heure du matin, quelqu’un s’introduit dans une chambre forte juste à côté de la sous-station et coupe des câbles de fibre optique. Il a fallu un peu de temps à l’opérateur pour s’en rendre compte. Dix minutes plus tard, une autre série de câbles est coupée dans une autre chambre forte à proximité.

30 minutes plus tard, une caméra de sécurité de la sous-station remarque une traînée de lumière au loin. Les enquêteurs comprendront plus tard que cette traînée de lumière était un signal lumineux effectué avec une lampe de poche. Immédiatement après – c’est-à-dire à 1 h 31 du matin — la caméra enregistre au loin le flash des fusils et les étincelles des balles frappant le grillage de la clôture. Toute cette action dans la caméra déclenche une alarme. Il est 1 h 37 du matin, quelques minutes après le début des tirs.

À 1 h 41, 10 minutes après le signal, le département du shérif reçoit un appel au 911 ; c’était en fait l’ingénieur de la centrale qui avait entendu les coups de feu. Le shérif alerté arrive 10 minutes plus tard, mais déjà, tout est calme. Il est arrivé une minute après qu’un autre signal de lampe de poche entraîne la fin de l’attaque.

Sur quoi tiraient les attaquants ? Justement, sur ces très gros transformateurs.

Les transformateurs sont en fait des choses physiquement simples, ce ne sont que des fils de cuivre enroulés dans de grosses cages métalliques. Mais les transformateurs chauffent, énormément, et sont donc refroidis. Pour ce faire, ils ont des réservoirs avec un liquide de refroidissement. Les tirs ont ciblé ces réservoirs de liquide, ils y ont fait des centaines de trous puis le liquide s’est échappé. La police est arrivée et n’a rien remarqué, il faisait sombre, on ne peut pas leur en vouloir. Plus de 200 000 litres d’huile se sont lentement écoulés. Après un petit moment, les transformateurs ont surchauffé et explosé. Un travailleur est arrivé quelques heures plus tard pour constater les dégâts, mais c’était déjà fait.

Cette attaque a alarmé les pouvoirs publics. Le FBI a enquêté. Ils ont trouvé des balles provenant de l’endroit où les attaquants avaient tiré, mais les empreintes digitales avaient été nettoyées. Ils ont trouvé des pierres marquant l’endroit où les attaquants devaient tirer, ce qui signifie qu’ils avaient déjà repéré ce site et savaient exactement où se présenter pour infliger un maximum de dégâts. Le fait d’avoir ciblé le réservoir de refroidissement montre qu’ils savaient quoi cibler pour générer des dégâts.

17 des 21 transformateurs de la sous-station ont été mis hors service. Il en aurait suffi d’un ou deux supplémentaires pour mettre la Californie dans le noir

L’attaque a été qualifiée d’attaque terroriste sophistiquée, exécutée par une équipe de tireurs d’élite. On a pensé qu’elle pouvait être un essai pour une attaque plus importante sur le réseau électrique de la nation. Sauf que, selon le FBI, l’attaque n’était pas particulièrement difficile à réaliser, et elle aurait pu être réalisée par une personne seule, et cette personne n’était pas particulièrement précise dans ses tirs. « Nous ne pensons pas qu’il s’agissait d’une attaque sophistiquée », a déclaré John Lightfoot, qui gère les efforts de lutte contre le terrorisme du FBI dans la région de la Baie. « Il ne faut pas un très haut degré de formation ou d’accès à la technologie pour mener à bien cette attaque ». Quoi qu’il en soit, le FBI n’a aucune piste à ce jour.

17 des 21 transformateurs de la sous-station ont été mis hors service. Il en aurait suffi d’un ou deux supplémentaires pour mettre la Californie dans le noir. En l’occurrence, la compagnie d’électricité a pu rapidement contourner la sous-station. La Silicon Valley a continué à avoir de l’électricité, bien qu’on leur ait demandé de réduire leur consommation d’énergie pour la journée. Les dommages ont été réparés en 27 jours. Si plusieurs sous-stations avaient été touchées dans cette période, empêchant ainsi le re-routage, cela aurait pu être une toute autre histoire

 

Pour aller plus loin :

 

NdAtt. : cet article est issu du blog www.vert-resistance.org, reproduit ici sans demander rien à personne (mais avec des compliments pour le bon travail).

 

* Note d’Attaque : on remarquera que les militaires suisses ont pris en compte les effets qu’une épidémie pourrait avoir sur le réseau électrique de leur pays – à p. 39 (quatrième du fichier) on lit par exemple qu’à leur avis « Une pandémie peut grandement réduire le nombre d’employés du secteur électrique, ceux-ci étant malades, ou absents soit pour s’occuper de leurs proches, soit parce qu’ils craignent pour leur santé. Dans ces conditions, le réseau électrique pourrait ne plus suffisamment être encadré, un facteur de vulnérabilité pouvant mener à un blackout. »

 

Panne électrique – les impacts d’une attaque physique sur le réseau électrique

Interruzione di corrente. L’impatto di un attacco fisico sulla rete elettrica

“Qualsiasi gruppo terroristico che voglia mettere in ginocchio un Paese ha i mezzi per farlo. ”

Grégoire Chambaz, capitano dell’esercito svizzero, sugli attacchi alla rete elettrica

Cosa hanno in comune gli aeroporti, gli impianti di trattamento delle acque, le stazioni di servizio e le macchine per il caffè espresso? La dipendenza da una rete affidabile e stabile per la produzione e la distribuzione di energia elettrica. In tutto il mondo, le reti elettriche stanno invecchiando, sono troppo stressate e sempre più esposte ad attacchi. La maggiore centralizzazione e interdipendenza di queste reti fa sì che il rischio di guasti su larga scala non sia mai stato così elevato. La prossima volta che le luci si spegneranno, potrebbero non riaccendersi più.

La rete elettrica

Prima di tutto, immaginiamo cosa causerebbe un blackout generalizzato (un blackout). In primo luogo, le luci, i proiettori e i computer si spegnerebbeo. Non potendo lavorare o studiare, si dovrebbe trovare una via d’uscita. La maggior parte delle porte e dei cancelli automatici non funzionerebbero.

Potreste voler prendere qualcosa da mangiare. Tuttavia, avrete una serie di problemi. In primo luogo, senza contanti, non si può comprare nulla, perché la carta di credito ha bisogno della rete per funzionare. Dopo poche ore, tutto il cibo congelato nei ristoranti e nei supermercati deve essere mangiato o buttato via, con conseguenti enormi perdite. Infine, dato che la maggior parte dei piani cottura sono elettrici, probabilmente dovrete portare fuori i fornelli da campeggio per cucinare.

Naturalmente, gli aerei verrebbero immediatamente bloccati a terra a causa della mancanza di controllo del traffico aereo. I treni e i mezzi pubblici (tram, metropolitana) funzionano a corrente elettrica, quindi fermi anche loro. Il traffico su strada ostacolato perché i semafori spenti, causando incidenti e rallentamenti. Ma questo non durerebbe a lungo: le pompe di benzina funzionano a corrente elettrica. Presto le strade sarebbero vuote.

Il mercato monetario si ferma, la borsa si ferma immediatamente. Senza computer, comunicazioni e trasporti, la maggior parte delle attività economiche si arresta.

Pure i telefoni, le stazioni base e i trasmettitori restano senza corrente. Da quel momento in poi, le notizie arriverebbero solo sporadicamente. Anche i responsabili delle decisioni navigano a vista: senza strumenti di controllo centrali o di comunicazione, sono del tutto impotenti.

Blackout: un super-rischio

L’elettricità risulta quindi fondamentale. È necessaria a tutti gli aspetti delle nostre attività, non possiamo più farne a meno. Ecco cosa spiega Grégoire Chambaz:

“Perché il rischio di blackout è così singolare? Si tratta soprattutto di un rischio direttamente legato al terzo settore, cosa che non avviene in caso di pandemia o di crisi economica. Quel terzo settore è la fornitura di energia elettrica. Senza elettricità, le nostre società non potrebbero funzionare. Se possono permettersi di rimanere senza petrolio per qualche giorno, un’interruzione di corrente le colpirebbe nell immediato.

Come mai? Per due motivi principali. Il primo è che l’elettricità alimenta tutti gli altri settori e le infrastrutture. Sono praticamente incapaci di funzionare senza di essa. La seconda ragione è che il blackout sta paralizzando i due settori critici più importanti dopo l’elettricità, ovvero le telecomunicazioni e i sistemi informativi. Senza di loro, il coordinamento diverrebbe molto difficile, soprattutto in una situazione di crisi come il blackout. Questa centralità dell’elettricità è stata evidenziata nel 2010 in un rapporto dell’Ufficio federale della protezione della popolazione (UFPP) sulla criticità dei settori critici. In questo rapporto, l’UFPP definisce la criticità come “l’importanza relativa di un settore in termini di effetti che la sua chiusura o distruzione avrebbe sull’economia e sulla popolazione”.

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In questo quadro, il rapporto effettua una valutazione qualitativa (su quattro livelli: 0, 1, 2, 3) dell’importanza di ciascuna area rispetto alle altre. I risultati mostrano la centralità della fornitura di energia elettrica, che interessa più settori di qualsiasi altro e che ha il maggiore impatto sull’insieme (vedi tabella seguente). I sistemi di informazione e le telecomunicazioni sono rispettivamente al secondo e al terzo posto. Al contrario, i settori più vulnerabili alla chiusura degli altri sono i servizi di emergenza e gli ospedali. Di conseguenza, la vulnerabilità dell’alimentazione elettrica determina il blackout come il rischio più importante e ne motiva la qualifica di “super-rischio”.

Trasformatori, parti centrali della rete

Ci sono trasformatori a tutti i livelli della rete. Il ruolo di un trasformatore è semplicemente quello di cambiare la tensione dell’elettricità. Alcuni lo alzano in modo che possa percorrere lunghe distanze (su linee ad “alta tensione”), altri lo abbassano in modo che corrisponda alla tensione delle nostre prese elettriche. Sono quindi necessari per collegare le diverse parti della rete stessa.

Ci sono moltissimi trasformatori, piccoli e standardizzati, che si trovano ogni 3 o 4 case. In caso di guasto, questi sono facilmente sostituibili. E poi ci sono quelli che passano dall’alta alla bassa tensione, che sono enormi (e invecchiano). Questi sono quelli che ci interessano.

Queste cose sono mostruose, costano milioni di euro, pesano fino a 350 tonnellate. Sono delle dimensioni dei container di spedizione, realizzati interamente in acciaio e rame (metalli che rappresentano la metà del prezzo esorbitante del materiale). La produzione di tali apparecchiature richiede molto tempo (da 5 a 20 mesi) perché è fatta su misura. In generale, per ogni modello viene costruito un solo pezzo alla volta, quindi non ci sono parti di ricambio o intercambiabili. Di conseguenza, anche le riparazioni sono molto lunghe e complesse.

Anche il trasporto è un rompicapo. Il mezzo più comune è la ferrovia, ma solo i carri specializzati possono sostenere il peso. In Francia, la STSI effettua questo tipo di trasporto, dispone di un totale di 10 carri speciali. Negli Stati Uniti, ci sono solo 30 auto. Se il luogo non è accessibile con la ferrovia, lo spostamento avviene su strada. Vengono utilizzati semirimorchi specializzati, o “cingoli”, con 200 ruote. Hanno bisogno di un permesso per passare attraverso qualsiasi comune, e le strade devono essere modificate e le linee elettriche devono essere spostate per consentire il passaggio. Per concludere, la costruzione dei trasformatori e il loro trasferimento non è cosa facile.

Criticità dei trasformatori

Come abbiamo detto, i trasformatori sono essenziali per la rete. Sono installati in quelle che vengono chiamate sottostazioni, circondate da muri e reti metalliche. Alcune sottostazioni sono molto vulnerabili. Quando un trasformatore si guasta, può avere un effetto a cascata sull’intero sistema. Ad esempio, ci sono 55.000 sottostazioni negli Stati Uniti. 350 di loro sono le più critiche. Studi del governo e dei servizi pubblici statunitensi stimano che solo 9 sottostazioni fuori servizio potrebbero far crollare l’intera rete degli Stati Uniti per 18 mesi. Ricordiamoci delle conseguenze di un blackout di 5 giorni. 18 mesi sarebbero fatali per la rete.

Protezione del trasformatore

Data la vulnerabilità di tali apparecchiature, ci si aspetterebbe che siano ultraprotette. In realtà, la sicurezza dei posti è talmente carente da risultare a volte comica.

Ad esempio, una sottostazione in Arizona – la sottostazione Liberty – è una grande sottostazione che collega molti stati del nord e del sud della rete occidentale. E nel 2013 sono state effettuate una serie di sabotaggi contro questa stazione.

In primo luogo, qualcuno ha tagliato i cavi in fibra ottica di Liberty, che hanno bloccato le comunicazioni per qualche ora. Non hanno mai capito chi è stato o perché. Ma due settimane dopo, in un centro di controllo vicino, sono scattati diversi allarmi che indicavano che qualcosa non andava nella sottostazione. Questi sono scattati per due giorni prima che qualcuno venisse mandato a controllare. Quando sono arrivati, hanno scoperto che la recinzione era stata aperta, l’edificio di controllo era stato scassinato e diversi computer sul posto erano stati utilizzati. Quando il team di sicurezza ha controllato i filmati delle telecamere, si è reso conto che la maggior parte delle telecamere erano puntate verso il cielo.

Così hanno installato nuove telecamere. Ma due mesi dopo, c’è stata un’altra effrazione nella stessa stazione. Quando hanno controllato le nuove telecamere, hanno scoperto che nessuna di esse funzionava perché non erano state programmate correttamente. Se questo esempio vi ha scioccato, un altro esempio è ancora più impressionante.

L’esempio dell’attacco di Metcalf

Nel 2013 ha avuto luogo il più misterioso e interessante attacco alla rete elettrica 6, quindi siamo a Coyote, in California, appena fuori San Jose. Lì, una società chiamata Metcalf ha una sottostazione che trasmette molta elettricità della California.

La notte del 17 aprile 2013, intorno all’1 del mattino, qualcuno ha fatto irruzione in un caveau proprio accanto alla sottostazione e ha tagliato alcuni cavi in fibra ottica. L’operatore ci ha messo un po’ di tempo a capirlo. Dieci minuti dopo, un’altra serie di cavi è stata tagliata in un altro caveau nelle vicinanze.

30 minuti dopo, una telecamera di sicurezza della sottostazione ha notato una leggera scia in lontananza. Gli investigatori si sono poi resi conto che questa scia luminosa era un segnale luminoso. Subito dopo – all’1:31 del mattino – la telecamera ha registrato il flash dei fucili e le scintille dei proiettili che colpivano la recinzione in lontananza. Tutta questi “movimenti” ripresi dalle telecamere hanno fatto scattare l’allarme. E’ l’1:37 del mattino, pochi minuti dopo l’inizio delle riprese.

All’1:41 del mattino, 10 minuti dopo il segnale, il dipartimento dello sceriffo riceve una chiamata al 911; in realtà è stato il tecnico dell’impianto a sentire gli spari. Lo sceriffo allertato è arrivato 10 minuti dopo, quando tutto era ormai tranquillo. E’ arrivato un minuto dopo che un altro segnale della torcia ha messo fine all’attacco.

A cosa stavano sparando? Proprio a quei trasformatori molto grandi.

I trasformatori sono in realtà cose fisicamente semplici, sono solo fili di rame avvolti in grandi gabbie di metallo. Ma i trasformatori diventano molto caldi, e quindi vengono raffreddati. Per farlo, hanno serbatoi con del refrigerante. Lo sparo ha preso di mira questi serbatoi di liquido, nei quali sono stati fatti centinaia di buchi , facendo sfuggire il liquido. La polizia è arrivata e non si è accorta di nulla, era buio, come biasimarli. Oltre 200.000 litri di olio si sono lentamente prosciugati. Dopo un po’, i trasformatori si surriscaldarono ed esplosero. Un operaio è arrivato qualche ora dopo per vedere i danni, troppo tardi.

L’attacco ha allarmato le autorità. L’FBI ha indagato. Hanno trovato proiettili provenienti dal luogo in cui erano partiti gli spari, ma le impronte digitali erano state cancellate. Hanno trovato delle pietre che segnano il punto in cui mirare e sparare, il che significa che avevano già individuato il luogo e sapevano esattamente dove andare per infliggere il massimo danno. Prendere di mira il serbatoio di raffreddamento dimostra che sapevano a cosa mirare per generare danni.

17 dei 21 trasformatori della sottostazione sono stati messi fuori servizio. Ce ne sarebbero voluti solo uno o due in più per mettere la California al buio.

L’attacco è stato descritto come un sofisticato attacco terroristico, eseguito da una squadra di cecchini. Si pensava che fosse un banco di prova per un attacco più ampio alla rete elettrica della nazione. Solo che, secondo l’FBI, l’attacco non è stato particolarmente difficile da compiere, e avrebbe potuto essere eseguito da una sola persona, e questa persona non è stata particolarmente precisa nella sua sparatoria. “Non pensiamo si sia trattato di un attacco sofisticato”, ha detto John Lightfoot, che gestisce gli sforzi antiterrorismo dell’FBI nella Bay Area. “Non ci vuole un alto grado di formazione o di accesso alla tecnologia per portare a termine questo attacco”. Tuttavia, l’FBI ad oggi non ha alcuna pista.

17 dei 21 trasformatori della sottostazione sono stati messi fuori servizio. Ce ne sarebbero voluti solo uno o due in più per mettere la California al buio. In questo caso, la società elettrica è stata in grado di bypassare rapidamente la sottostazione. La Silicon Valley ha continuato a disporre di elettricità, anche se è stato chiesto loro di ridurre il consumo di energia giornaliero. Il danno è stato riparato in 27 giorni. Se diverse sottostazioni fossero state interessate in quel periodo, impedendo il reindirizzamento, sarebbe stata un’altra storia.

Madrid – Quarantena city – nuova pubblicazione

Esce il primo numero di una nuova pubblicazione anarchica a Madrid, in tempi di Stato di Emergenza, per dell’estensione della guerra sociale.

qui il pdf della pubblicazione

Contenuto:

-In acque inesplorate
-Che tornino gli scioperi. Che prolifichino le occupazioni. Che arrivino i saccheggi
-A proposito dell’attacco ai nostri legami
-Cronaca di rivolte, evasioni ed accadimenti nelle carceri e CIE a causa della crisi del coronavirus
-Tornare dove? Tornare a cosa?

In acque inesplorate

Siamo in stato di emergenza da più di una settimana. La capacità distruttiva del virus non è più in discussione. Ma vorremmo fare alcune annotazioni sulle sue conseguenze non cliniche e sulle sue origini.
Che la COVID-19 sia nata a causa di un pipistrello o di un tentativo americano, che è sfuggito di mano, per disabilitare l’economia cinese, ci sembra ora poco rilevante. Questo virus, come altri prima di esso nella storia che hanno massacrato intere popolazioni dell’Amazzonia, in Mesoamerica, Africa e Oceania, è un fenomeno biologico. Ma il contesto in cui è nato, il modo in cui si diffonde e come viene gestito sono questioni sociali.
Questo virus è il risultato di un sistema che mercantilizza ogni processo, oggetto, relazione o essere vivente sulla terra.
Esteso rapidamente a causa della macro-concentrazione di manodopera e del corpo consumista delle città, che si nutre di agroindustria e di allevamento intensivo. Un flusso
di risorse umane (5 miliardi di persone volano annualmente in tutto il pianeta) a velocità frenetiche, riflesse in 200 caratteri e 5000 like.
E’ proprio questo sforzo nell’artificializzare tutto, persino le nostre emozioni, basando tutto sul profitto, vedendo il mondo attraverso uno schermo, lasciando che la nostra mente sia colonizzata dall’”efficacia”, quello che ci ha portato ad una graduale perdita dell’”umano”, di ciò che è “vivo”.
Questo agevolando il fatto che misure così estreme, per cui ci sono solo due motivi per uscire di casa (lavorare e consumare) si sono imposte in un modo non esageratamente traumatico. Allo stesso tempo, questa ci viene proposta come via di fuga dalle stesse dinamiche tecnofile che ci hanno portato al disastro. Se a tutto ciò aggiungiamo la paura, il governo della paura,
finiamo per perdere la bussola e reinterpretare concetti come quelli di responsabilità o solidarietà.
Sarai marchiatx da irresponsabile, ad esempio, se non ti sottometti all’arresto domiciliare volontario. Che perversione di significato, che non è altro, infatti, che l’abbraccio tra il cuore e la testa, tra
analisi, decisione e azione. Con quel grido di “incoscente”, come minimo, che riceverai dalla finestra se andrai, per esempio, mano nella mano con x tux compagnx per strada, ti urlano contro, in realtà, “obbedisci alla norma!” Lo stesso vale per le chiamate alla solidarietà
che si traducono in servitù volontaria collettiva quando si convertono in acritico #iorestoacasa.
Che dire delle centinaia di persone che si ammassano ad Atocha e Chamartin tra le 6.30 e le 8.30 del mattino? Perché non si sono fermate la costruzione di edifici in una città che ha un eccesso esorbitante di appartamenti?
Le persone ammassate all’IFEMA [Fiera di Madrid, NdT] non sono persone?
È assurdo stare chiusi per una settimana? E passare rinchiusi 5, 10, 15, 30 anni e ora non è possibile ricevere una visita, nemmeno un colloquio e in molti casi le chiamate e la posta sono totalmente limitati? Per citare solo alcuni esempi dolorosi.
Per le persone senzatetto non è più possibile una sopravvivenza anonima, non possono più passare inosservate quando la giungla di vetro si è tramutata in un deserto di cemento. Sono, ancora di più di prima, persone proibite. Che nel migliore dei casi saranno portate a pascolare in ovili come l’IFEMA.
Si è anche scatenata la, già di per sé esacerbata, impunità della polizia contro gli/le altrx proibitx, quelle persone che non possono dimostrare attraverso scritti burocratici che sono persone con “pieni diritti”, o i cui tratti o colore della pelle inducono i torturatori in uniforme a pensare che non lo siano. (La stampa di maggioranza registra numerosi casi di aggressione da parte della polizia a Lavapiés, Centro e in altre città). Perché una pandemia continua ad essere una questione di classe, di privilegio, di morti non tanto casuali.
Non ci è stato dato il potere dei presagi come a Cassandra, ma abbiamo, in cambio, la maledizione di Apollo. Sarebbe a dire, non abbiamo la certezza che questi pronostici si compiranno (anche se vi sono prove inequivocabili di dove punta il potere e prove, già inconfutabili, di questo tipo di misure), tuttavia, temiamo di non essere ascoltatx.
Crediamo che tutte queste misure di controllo diventeranno permanenti, come è già successo con le leggi antiterrorismo dopo l’11 settembre, o con quelle ricorrenti; che non c’è da stupirsi che in futuro saremo nuovamente chiamatx al confinamento in circostanze come tempeste, uragani e ogni tipo di crisi climatiche, che sicuramente arriveranno, o nuove e vecchie epidemie che torneranno a bussare alla nostra porta.
Tracciamento degli spostamenti attraverso il telefono, controlli biometrici e di temperatura, limitazioni di movimento a seconda di questi parametri… sono già una realtà e sono arrivati per rimanere. A questo va aggiunta la precarizzazione generalizzata della vita che arriverà in mezzo a tutto ciò, la socializzazione della povertà…

A questo punto vorremmo condividere l’idea che il mondo presente, o piuttosto passato come lo conosciamo: basato sul il dominio, con le sue strutture che perpetuano la miseria, la sua ortodossia, il suo affanno liberticida… non è abbastanza per noi. E in nessun modo vogliamo tornarci.

Cominciamo a provare. Considerando che ci sono persone che non ci piacerebbe infettare, rompiamo l’isolamento. Agiamo, se necessario, a livello individuale. In questa realtà anche colpendo alla cieca è molto facile centrare il bersaglio. Comunichiamo, parliamo, diffondiamo informazioni e siamo criticx, forziamo il coprifuoco, mappiamo il controllo (dove e quando si pattuglia, quali spazi sono stati banditi, dove trovare le forniture…). Fomentiamo gli scioperi e le chiusure delle aziende. Non vogliamo una gestione della crisi. Vogliamo sperimentare, scontrarci, lottare, confliggere…
Sforziamoci di incidere sul presente anche se quando alziamo lo sguardo non vediamo l’orizzonte. Forse è proprio qui che si trova la chiave, lasciamoci alle spalle verità, convinzioni e sicurezze, navighiamo con la passione per l’avventura in acque inesplorate, verso aurore di libertà e rivolta.

Sull’attacco ai nostri legami

“Io dipendente dal mio e tu dal tuo, ascolta il tuo orologio, il suo ticchettio è un mormorio”.

Il confinamento ha conseguenze disastrose per uno dei pilastri più importanti della nostra vita: le relazioni personali. Queste sono costrette a prendere le distanze, a rompersi, a sostituire il contatto della carne con l’isolamento dei bit e degli schermi. Non è come quando qualcuno che ami parte attraverso situazioni di vita verso qualche luogo remoto, quando hai la certezza che il legame sarà sicuramente polveroso ma intatto al ritorno, o che vivrà nella memoria; ma si mantiene il sostegno di tutte le altre relazioni su cui contiamo nella nostra vita quotidiana. Questa situazione di quarantena ha interrotto con la forza il corso delle nostre interazioni sociali dalla sera alla mattina, confinando le nostre vite nel modulo di isolamento.
C’è chi è ha fortuna e almeno (almeno perché non colma il vuoto lasciato da legami estranei) può passare la prigionia con persone che ama e con le quali si può sostenere a vicenda, ma che dire delle persone che vivono da sole? Chi ascolterà le loro grida di aiuto quando il suicidio dovuto all’ansia busserà alla loro porta? E le donne che hanno il loro carceriere in casa? Si dice che la polizia sarà attenta alle chiamate per violenza di genere, ma non possiamo aspettarci che la polizia risolva questi problemi, ancor meno quando sappiamo che il più delle volte contribuiscono all’umiliazione e alla vessazione della donna maltrattata. Inoltre, sarai davvero in grado di alzare il telefono stando rinchiusa con qualcuno che ti domina? Sarai in grado di uscire? Le cifre dei femminicidi ci dimostreranno di no. E chi non ha un posto dove vivere? Quelli che i militari “aiuteranno” e “trasferiranno”. Non dovremmo fidarci per nulla di quello che l’Esercito dice che farà in momenti in cui non staremo guardando perché siamo chiusi in casa.
E per aggiungere un’altra pietra allo zaino, il panico sociale non solo ha fatto sì che i singoli individui rompessero i loro legami, ma che cercassero di spezzare quelli che cercavano di resistere. Dai balconi si rimprovera chi cammina insieme per strada, chi si stringe la mano, chi si abbraccia, chi si bacia… Ansia collettiva sulla base del “Io mi sto chiudendo in casa e tu la prendi come uno scherzo”. Ma parlare via whatsapp, skype, social network e altre alternative fornite dalla tecnologia non è neanche lontanamente valido per uscire dalla palude di ansia e follia in cui ci hanno affondato. C’è bisogno di contatto, di camminare con qualcuno senza pensare che un’auto di pattuglia ti darà una supermulta per aver mantenuto i legami e non essere caduto nell’isteria.
Cosa succederà quando potremo tornare per strada e non sapremo rapportarci in gruppo, faccia a faccia in piazza? Quando l’ansia sociale sarà generalizzata e dovremo unirci e lottare contro il mondo di merda in cui viviamo?
Non lasciamo che il panico sociale e il controllo statale distruggano la cosa più preziosa che abbiamo, rafforziamo i nostri legami per essere catene indistruttibili che spazzino il dominio.

Che tornino gli scioperi. Che prolifichino le occupazioni. Che arrivino i saccheggi

La crisi di Covid-19 ha evidenziato ancora una volta che questo mondo appartiene a loro perché ce lo strappano. I ricchi e i potenti ne usciranno più forti, sostenuti dallo Stato. E noi, più poveri di quanto eravamo prima. E se lo eravamo, è perché c’erano ricchi. La crisi non fa che intensificare questi processi.

Ci portano via tutto perché c’è la proprietà privata, la proprietà della terra, della casa, dello spazio… E in base a questo diritto di proprietà, regolato dallo Stato, ci costringono a pagare le cose più elementari: (cibo, alloggio…) e ci costringono a lavorare per loro se vogliamo denaro per sopravvivere. Cosa fanno se no milioni di lavoratori che vanno a lavorare in pieno confinamento?

La crisi di Covid-19 ha evidenziato ancora una volta che questo mondo appartiene a loro perché ce lo strappano. I ricchi e i potenti ne usciranno più forti, sostenuti dallo Stato. E noi, più poveri di quanto eravamo prima. E se lo eravamo, è perché c’erano ricchi. La crisi non fa che intensificare questi processi.

Ci portano via tutto perché c’è la proprietà privata, la proprietà della terra, della casa, dello spazio… E in base a questo diritto di proprietà, regolato dallo Stato, ci costringono a pagare le cose più elementari: (cibo, alloggio…) e ci costringono a lavorare per loro se vogliamo denaro per sopravvivere. Cosa fanno se no milioni di lavoratori che vanno a lavorare in pieno confinamento? E intanto, si fanno compromessi, si ascoltano politici e giornalisti parlare di moderazione, unità e responsabilità con un orizzonte di sfratti, licenziamenti e incertezze, perché la crisi sanitaria passerà, ma le condizioni di sfruttamento e di miseria a cui siamo sottoposti prevarranno e aumenteranno in modo esponenziale. Una crisi sanitaria che lascia un’altra domanda: qualcuno crede che Amancio Ortega o Esperanza Aguirre si vedranno negare un letto in terapia intensiva se prenderanno il virus? Questo è quanto.
Non possiamo tornare alla normalità, non ci sarà più la normalità. Il Potere si sta preparando per ciò che verrà dopo. Facciamolo noi: scioperi degli affitti, scioperi nei luoghi di lavoro e nei centri di studio, scioperi selvaggi, al di fuori dei partiti, dei sindacati e delle strutture stagnanti. E prendiamo, non aspettiamo, occupiamo le proprietà vuote che sono il terreno di pascolo della speculazione capitalistica delle società immobiliari, delle banche e dei fondi di investimento. Tessiamo reti di solidarietà e di sostegno reciproco.

Non possiamo tornare alla normalità, non ci sarà più la normalità. Il Potere si sta preparando per ciò che verrà dopo. Facciamolo noi: scioperi degli affitti, scioperi nei luoghi di lavoro e nei centri di studio, scioperi selvaggi, al di fuori dei partiti, dei sindacati e delle strutture stagnanti. E prendiamo, non aspettiamo, occupiamo le proprietà vuote che sono il terreno di pascolo della speculazione capitalistica delle società immobiliari, delle banche e dei fondi di investimento. Tessiamo reti di solidarietà e di sostegno reciproco.

E facciamolo sapendo che lo Stato è già preparato con migliaia di militari, polizia, telecamere e droni per proteggere l’ordine, per proteggere la proprietà e il lavoro, perché l’autorità è un garante per gli sfruttatori per continuare a sottomettere gli sfruttati. Ci prenderemo le strade, non dimentichiamo, non perdoniamo, non ci sarà nessun governo, urna, elezione, militare, polizia, giornalista o giudice capace di contenere l’epidemia di rabbia e di rivolta. Dipende da noi il fatto di restituirgli il colpo.
Saccheggia i ricchi.

Un manifesto attacchinato a Madrid inserito nella pubblicazione:

 

“La catastrofe è il capitalismo”

Più pericolosi di un virus ci sono i militari che controllano le strade

perché sono il braccio armato del potere, perché invadono, assassinano e saccheggiano per gli interessi capitalisti nelle guerre.

Perché proteggono i ricchi dalle rappresaglie dei poveri.

Non proteggono te.

NON SONO SALVATORI, SONO ASSASSINI

 

https://roundrobin.info/2020/04/madrid-quarantenacity-nuova-pubblicazione/

Alessandria – Notte di protesta in carcere

La calma è durata poco nelle carceri alessandrine.  Ieri sera, verso mezzanotte, e per almeno un’ora, in piazza don Soria ad Alessandria si sono sentite urla e rumori che arrivavano dall’interno del carcere. I detenuti hanno ricominciato a protestare, picchiando qualunque oggetto avessero a disposizione contro le inferiate.

Quel che è certo, è che è la seconda volta in un mese che all’interno della casa circondariale la Polizia Penitenziaria deve fronteggiare un inizio di rivolta.

Alcune settimane fa, la stessa protesta aveva interessato anche il carcere di San Michele, dove i detenuti avevano letteralmente distrutto due sezioni.

 

https://alessandrianews.ilpiccolo.net/generic/2020/04/07/news/carcere-a-mezzanotte-scatta-la-protesta-112114/

Le carceri sono un focolaio di contagio

Da inizio marzo sono state numerose le proteste portate avanti dalle persone detenute, e ci siamo uniti e unite a chi ha lottato davanti le carceri al fianco dei propri affetti. Anche noi abbiamo i nostri affetti in carcere, non solo a Roma, e siamo disposti a lottare al fianco di chi neanche conosciamo. Il nostro cuore e la nostra testa sono anche con chi sta lottando nei Centri di espulsione per immigrati, da cui escono pochissime notizie perché lo Stato gioca sulla difficoltà di avere contatti con l’esterno.

Il governo non ha mosso un dito per tutelare l’incolumità delle persone detenute e dichiara l’intenzione di attivarsi, con un mese di ritardo, con misure insignificanti. Domani, lunedì 6 aprile, il Senato voterà gli emendamenti al Cura Italia rispetto la possibilità di accedere alla detenzione domiciliare: per come si prospetta, non sarà risolutiva né del sovraffollamento né tantomeno della crisi sanitaria nelle carceri.
Ovviamente gioiamo per ogni singola persona detenuta che riuscirà a mettersi in salvo dal contagio ma è necessario guardare alle altre decine di migliaia in pericolo.

Lo Stato ha parlato delle rivolte descrivendo i detenuti come burattini nelle mani di “regie esterne”. E quindi ci sarebbero regie esterne in tutto il mondo, visto che le rivolte e le proteste sono esplose ovunque?
Durante le rivolte sono state uccise 14 persone e ci è molto chiara la responsabilità di queste morti,nonostante le dichiarazioni ufficiali ci raccontino di morti per overdose. Sono state sminuite se non addirittura ignorate le preoccupazioni di parenti e amici facendo circolare false informazioni, concedendo la parola solo a sindacati dei secondini e burocrati, utilizzando i media per creare un clima rassicurante nel tentativo di soffocare la giusta rabbia delle persone detenute.

Quando la paura di chi è oppresso diventa forza collettiva per alzare la testa, il copione degli Stati è sempre lo stesso.

Oggi più che mai le persone detenute hanno indicato con coraggio l’unica soluzione per mettersi in salvo: liberarsi dalle galere, tornare tutte e tutti a casa.
Che lo Stato costringa a morire in carcere, tra negligenza medica, sovraffollamento, abusi e pestaggi, non è una novità. Ignorare totalmente il pericolo del contagio è una scelta, non è assolutamente una svista.

I dati sui contagi in carcere non sono assolutamente credibili, ogni dichiarazione parla solo dei contagi tra guardie e personale medico, pochissimo esce sulla condizione delle persone detenute. A quanto pare in carcere si diventa immuni al virus!
Anche le parole del Garante dei detenuti sono vuote, non si basano su alcuna informazione concreta. I giornalisti, invece di prendere informazioni da fonti dirette come i parenti dei detenuti, preferiscono come al solito essere uno strumento di contenimento per conto del governo.
Due giorni fa è morto il primo (chissà se è davvero il primo) detenuto per COVID-19 in ospedale a Bologna.
Era uno dei detenuti trasferiti nel carcere di Bologna dopo le rivolte a Modena.
Solo guardando alla regione Lazio, venerdì hanno iniziato a parlare di 5 contagi nel carcere di Rieti, dove sono già morti 4 detenuti a seguito delle rivolte, e di 60 persone in quarantena perché venute a contatto con sanitari positivi nella sezione femminile di Rebibbia. Sempre venerdì, a Rebibbia è morto un detenuto. Lo chiamano suicidio ma per noi è stato ucciso dal carcere.

A Roma sono presenti diverse carceri e tutto quello che sappiamo è frutto delle relazioni tra i familiari e amici delle persone detenute. Sappiamo che questo è l’unico modo per conoscere la situazione reale nelle carceri.

In questo momento è necessario un colpo di reni, una presa in carico collettiva.
Aspettare è la peggior cosa che possiamo fare.

Chiediamo a tutte e tutti di restare attenti a quello che accadrà nelle carceri in questi giorni. Attiviamoci concretamente per abbattere la “distanza sociale” imposta da quelle mura perché tutte e tutti possano mettersi in salvo a casa.

Rete Evasioni, 5 Aprile 2020

Le carceri sono un focolaio di contagio