Le premier sabotage a impacté un pylône dressé à Jaap Edenweg, près de De Huihof, vers 1h30. Le pylône était utilisé exclusivement par les services d’urgence et de sécurité de l’État (notamment police et armée), puisqu’il faisait partie du réseau C2000. Les communications ont été coupées et ont dû être déviées vers d’autres antennes. Une demi-heure plus tard, le feu a été mis à un autre pylône, situé non loin à Laan van Poot, faisant des dégâts encore plus importants. Il s’agissait d’une antenne-relais gérée par un opérateur privé, et dotée de la technologie 5G. Par ailleurs, les flics évoquent un autre incendie d’antenne la veille au soir, sans donner plus de précisions.
Dans un communiqué, l’association « Stop5GNL », qui a déposé le matin-même de ces derniers sabotages au tribunal de La Haye une procédure en référé contre l’État néerlandais à propos du déploiement de ce réseau sur l’ensemble du territoire, a pris explicitement ses distances par rapport à la série d’incendies de pylônes de ces dernières semaines et affirme ne vouloir se faire entendre que par la voie légale.
Dans la nuit du 29 au 30 avril, un pylône de télécommunication avait déjà été incendié à Standdaarbuiten (Noord-Brabant). Lors du week-end précédent (25-26 mai), c’est une antenne située dans une zone forestière près de Swifterbant à Flevoland qui a été attaquée par le feu, comme une autre à Waddinxveen.
En tout, depuis début avril, plus d’une vingtaine d’antennes-relais ont été prises pour cible partout aux Pays-Bas, dont une entièrement détruite à Dronten. Concernant la répression, trois personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir incendié des antennes-relais, dont deux frères de 24 et 30 ans les 24 et 29 avril pour le sabotage de Dronten. La police enquête toujours pour savoir si un des deux est également impliqué dans d’autres incendies volontaires de pylônes. Enfin, la troisième personne, âgée de 34 ans, avait été arrêtée la semaine précédente pour l’attaque de celle à Groningue début avril. D’après les enquêteurs, rien n’indique que ces différents incendiaires présumés seraient motivés par des thèses complotistes.
Le Coordinateur National pour la Sécurité et la Lutte Anti-Terroriste (NCTV) a tiré la sonnette d’alarme sur l’opposition radicale qui est en train de prendre dans le pays. Il redoute notamment une multiplication de « manifestations extrémistes contre l’arrivée de la 5G », rappelant le danger que représente pour l’État et ses services le fait de couper les réseaux mobiles et d’internet. En réduisant notamment l’ensemble des incendiaires d’antennes à des complotistes comme cela a été le cas au Royaume-Uni, l’État et ses laquais (flics, journalistes, scientifiques) tentent à tout prix de stopper cette vague de sabotages contre des infrastructures critiques de la domination : fermer des groupes anti-5G sur les réseaux sociaux; nier la nocivité des ondes cancérigènes (et de toutes les autres); réduire les voies critiques à de simples « illuminés », ou encore transformer parfois ces actes en simples « défaillances techniques », etc.
Pour illustrer cette peur de la contagion de sabotages dans les rangs du pouvoir, on peut rappeler qu’en Belgique, la fédération des entreprises technologiques a fait fermer le site donnant accès aux données et à la localisation de l’ensemble des antennes sur le territoire quelques jours seulement après l’incendie de l’une d’entre elles à Pelt le 18 avril.
[Synthèse réalisée à partir de la presse quotidienne hollandaise, 27 et 29 avril et 4 mai 2020]