El Estado No Protege A Nadie

Milano – Soldati per sparare al virus

A Milano 114 soldati dell’operazione ‘Strade Sicure’ verranno impiegati per imporre con più efficacia la detenzione domiciliare degli abitanti della città. Dopo la Campania, è già il turno del capoluogo lombardo e subito si accoda il presidente della Sardegna richiedendo lo schieramento della Brigata Sassari, ‘autentico orgoglio’ della regione.

A scuola di socialità dall’ OSM

Dall’organizzazione mondiale della sanità ci arriva uno studio illuminante. La diffusione del virus nello stivale sarebbe stato favorito dall’abitudine tutta italica di vivere in nuclei numerosi e dagli eccesivi contatti che ci sono tra le persone – leggasi baci, abbracci, super-cinque, ecc..

Senza voler difendere la famiglia tradizionale – che sebbene sia il primo motivo che spinge le persone a vivere assieme, non è certo l’unico – ci chiediamo cosa ci suggerisce in realtà l’OSM e quindi l’attuale sistema dominante: forse rifiutare totalmente la vita con altre persone ed iniziare a vivere sol con se stesse? È da un po’ che ci provate, comunque non c’è problema, tanto abbiamo svariati schermi sui quali vedere altri nostri simili, altoparlanti dai quali sentirne fuoriuscire le voci. E sul contatto fisico? Abbandoniamolo, una volta rifiutata questa antiquata convenzione sociale potremo finalmente rinchiuderci nelle nostre bare singole – o tristi appartamenti – con tutti i dispositivi elettronici da attivare alla bisogna. Iniziate a produrre quel tanto sognato simulatore di contatti fisici, dateci lo smart-working, la spesa a domicilio e qualche bella serie-tv e davvero non dovremo più uscire di casa. Là fuori ci sono il pericolo e i germi..

Enchaînés à la couronne

« La tyrannie la plus redoutable n’est pas celle qui prend figure d’arbitraire, c’est celle qui nous vient couverte du masque de la légalité. »
A. Libertad, 1907

Avec l’épidémie passagère de Covid-19 qui se propage à travers le monde et les mesures drastiques qui s’enchaînent les unes après les autres de la Chine à l’Italie, une des premières réflexions qui vient en tête est de se demander qui de la poule de l’autorité ou de l’œuf de la soumission est actuellement en train de faire le plus de dégâts. Cette brusque accélération étatique de contrôles, d’interdictions, de fermetures, de militarisation, d’injonctions, de bombardements médiatiques, de zones rouges, de priorisation des morts et des souffrances, de réquisitions, de confinements en tous genres –typiques de n’importe quelle situation de guerre ou de catastrophe–, ne tombe en effet pas du ciel. Elle prospère sur un terrain largement labouré par les renoncements successifs des braves sujets de l’État à toute liberté formelle au nom d’une sécurité illusoire, mais aussi sur la dépossession généralisée de chaque aspect de notre vie et la perte d’une capacité autonome des individus à penser un monde complètement différent de ce-luici. Comme le serinait un anarchiste il y a presque deux siècles déjà, être gouverné revient par principe à « être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé », et cela « sous prétexte d’utilité publique et au nom de l’intérêt général ». Que la dictature soit le fait d’un seul, d’un petit groupe ou de la majorité n’y change rien ; qu’elle soit animée par le vice ou par la vertu non plus ; qu’on soit au temps d’épidémies de domesticité technologique ou plus banalement à celui de grippes citoyennes et policières non plus. Quelles que soient les apparences protectrices qu’emprunte le gouvernement des hommes et des choses du moment, quels que soient les prétextes sécuritaires sur lesquels il s’appuie, tout gouvernement est par nature ennemi de la liberté, et ce n’est pas la situation en cours qui nous démentira. A cette banalité de base qui ravit les adorateurs de pouvoir par en haut et fait briller les yeux de ceux qui le rêvent par en bas, rajoutons qu’il n’y a pas non plus de bergers sans troupeaux : si l’existence même d’une autorité centralisée sous la forme d’État permet certes la brusque mise en résidence surveillée à une échelle souvent inédite de pans entiers de la population ici ou là, c’est pourtant bien une servitude volontaire largement intégrée, préparée et sans cesse renouvelée, qui rend ce genre de mesures possibles et surtout effectives. Hier au nom de la guerre ou du terrorisme, aujourd’hui au nom d’une épidémie, et demain au nom de n’importe quelle catastrophe nucléaire ou écologique. L’urgence et la peur sont en la matière les seules conseillères pour les dormeurs affolés qui, une fois privés de tout monde intérieur qui leur soit propre, vont se réfugier en un réflexe conditionné vers la seule chose qu’ils connaissent : dans les bras musclés de Papa-Etat et sous les jupes rassurantes de Maman-la-Science. Un travail quotidien non seulement effectué par plusieurs décennies d’écrasement des réfractaires à l’ordre de la domination (du salariat, de l’école, de la famille, de la religion, de la patrie, du genre) depuis la dernière tentative d’assaut du ciel des années 70, mais aussi par l’ensemble des autoritaires et des réformistes qui ne cessent de vouloir transformer les individus en troupeaux, en accord avec un monde qui conjugue parfaitement atomisation et massification.

« Pour l’individu, il n’existe aucune nécessité dictée par la raison d’être citoyen. Au contraire. L’État est la malédiction de l’individu. Il faut que l’État disparaisse. Voilà la révolution que je veux faire. Que l’on ruine le concept d’État, que l’on fasse du libre vouloir et des affinités le lien unique de toute association, et ce sera là le germe d’une liberté qui aura quelque portée. »
H. Ibsen, 1871

C’est une dizaine d’années après avoir dressé ce constat dans une lettre envoyée à un critique littéraire, que le dramaturge norvégien Henrik Ibsen qui vivait néanmoins d’une rente officielle, écrivit une pièce qui allait enflammer certains anarchistes : Un ennemi du peuple. L’histoire se passe dans un village dont les eaux sont contaminées par une bactérie tueuse, provoquant la dispute entre les deux frères, docteur et préfet, qui ont fondé l’établissement thermal du coin. Faut-il ou pas remettre en cause leur riche avenir en effectuant les ruineux travaux du système hydraulique du village, et faut-il prévenir les habitants du danger ? Après avoir été à deux doigts de convaincre la foule de tout arrêter, le bon docteur verra cette dernière se retourner contre lui sous la pression des notables et l’influence du journal local, et finira seul contre tous. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Dans cette pièce, Ibsen n’entendait pas encenser la vérité de la science face à l’obscurantisme ou au marché (on est la même année, 1882, où sortira en français la critique posthume de Bakounine sur la révolte de la vie contre la science), mais bien dénoncer la tyrannie de la « majorité compacte », celle de cette masse versatile qui fluctue au gré des intérêts des puissants. Plus d’un siècle est passé depuis ce succès théâtral qui semble désormais d’une autre galaxie, et le mariage entre raison d’État et science de la raison a depuis lors largement démontré toute l’horreur dont il était capable, de massacres industriels, militaires et nucléaires de masse à l’extérieur comme à l’intérieur des frontières, jusqu’à l’empoisonnement durable de toute la planète ou à la mise en coupe connectée des relations humaines. Dans un monde globalisé où les humains sont sans cesse en proie à des restructurations techno-industrielles qui bouleversent toute perception sensible (de la vieille séparation entre ce qu’on produit et sa finalité jusqu’au sens même du réel), que reste-il alors aux dépossédés lorsque survient l’inconnu d’un nouveau virus mortel ? S’accrocher à des statistiques fluctuantes qui affirment que si près de 70% de la population sera touchée par le Covid-19, seuls 15% des concernés souffriront de symptômes plus ou moins graves, et 2% en mourront selon l’âge avancé et les conditions de santé antérieures ? Suivre comme d’habitude les ordres du pouvoir qui règle déjà toute survie de la naissance à la mort, entre un chantage à la faim et un autre à la prison, en attendant comme pour le climat que les gestionnaires des causes résolvent eux-mêmes les conséquences ? S’interroger sur la différence entre la survie et la vie, entre la quantité d’une vie qui diminue inexorablement jusqu’à son extinction depuis que l’on est né, et sa qualité, ce que l’on veut en faire ici et maintenant quelle que soit sa durée qu’on ne connaît pas d’avance ? Une qualité qu’on peut aussi questionner lorsqu’elle est séparée de toute aspiration à la liberté, qu’elle est prête à toute réclusion volontaire sur un simple claquement de doigt du maître-chien. Car plutôt que de s’éberluer sur la gestion autoritaire et technologisée chinoise de l’épidémie de Covid-19, c’est tout de même ainsi que 60 millions d’Italiens ont renoncé du jour au lendemain, un certain 9 mars au soir, au moindre esprit critique en acceptant le « Je reste chez moi » décrété par l’État pour quatre semaines minimum, après qu’il ait testé l’instauration d’une immense zone rouge coupant le pays en deux. A l’heure où nous écrivons, ce genre de mesures de stricte quarantaine à des échelles aussi vastes vient de s’étendre à l’Espagne (47 millions d’habitants), tandis que le Portugal, la Roumanie, la Serbie ou les États Unis viennent de décréter l’état d’urgence, avec tout ce que cela signifie en termes de coercition face aux irresponsables qui oseraient défier le grand enfermement régulé par autant de permis de circuler entre ce qui constitue en définitive la base : domicile-boulot-supermarché. Pour donner une idée de la suite, l’armée assistée de drones vient d’être déployée en Espagne dans les gares et rues des grandes villes (la police militaire et les membres de la Unidad Militar de Emergencias, UME), idem en Italie avec les 7000 militaires qui ne les ont jamais quittées depuis l’opération Strade Sicure de 2008, et autant qui sont en alerte maximale en prévision de troubles lorsque le pic de contagion atteindra le Sud de la péninsule. Chaque pays a beau pour l’instant conserver ses petites particularités en matière d’autorisations de lieux publics « non essentiels » afin de conserver un brin de façade démocratique, les kiosques et les parfumeries en Italie – les cavistes et hôtels en France – les marchés et coiffeurs en Belgique –, cela ne pourra longtemps faire illusion. On est en train d’assister à un mouvement d’unité nationale qui touche la plupart des domaines de la (sur)vie autour d’un ordre qui se donne carte blanche, et ce à une échelle inédite dans la plupart des pays occidentaux depuis la deuxième guerre mondiale. Un exercice de servitude volontaire qui avait été bien préparé et rodé à moindre échelle par les différentes urgences «terrorisme» ou «catastrophes naturelles» ces dernières années ici ou là, mais jamais aussi longtemps et avec une telle intensité. Et nul doute que cet exercice risque de durer bien plus qu’annoncé, ouvrant également sur de nouvelles situations qu’il est encore difficile d’anticiper ou de prévoir.

« L’air est immobile. Que les oiseaux et les sources sont loin ! Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant.»
A. Rimbaud

Face à ce que le troupeau sait faire de mieux, suivre les consignes, il reste encore nombre d’individus qui n’entendent pas se soumettre aussi facilement pour des raisons variées, d’autres qui tenteront certainement de trouver des failles dans les dispositifs de confinement une fois l’effet de sidération dissipé (et l’ennui de l’enfermement volontaire aidant), mais également des âmes vaillantes qui entendent bien continuer leur travail de sape incessant contre la domination ou saisir les occasions qui s’ouvrent à elles.Au fond, pourquoi le virus de l’autorité se priverait-il d’utiliser la peur comme il l’a toujours fait, quitte à l’exacerber ou à la créer au besoin, pour non seulement intensifier son contrôle sur les corps et les esprits, mais surtout renforcer le poison d’une soumission face à un imprévu qui peut rebattre les cartes en lui échappant ? Quoi de plus assuré par exemple pour le pouvoir qu’une guerre où union sacrée, religion et sacrifices soudent une large partie de la population autour de lui, mais quoi de plus aléatoire aussi qu’une guerre lorsqu’il la perd ou est incapable de la mener à bien, avec un mécontentement initial non pas d’opposition mais de contestation d’une mauvaise gestion ou de prix trop lourd à payer, qui peut à son tour mener à une remise en question plus globale, si les tentatives révolutionnaires qui ont suivi la Première guerre mondiale dans les Empires défaits (Allemagne, Russie, Hongrie) vous disent encore quelque chose. On nous répondra certes que les temps ont changé et qu’il existait alors au moins une utopie de substitution à l’existant. Mais cela n’empêche pas qu’un Etat occidental contemporain débordé par des paniques de survie, par une colère face à des taux de mortalité plus élevés suite à un système sanitaire qu’il avait lui-même largement démantelé, par un virus qui peut immobiliser provisoirement de 20 à 30% de n’importe quelle profession (110 gendarmes mobiles de Grasse sont confinés depuis le 12 mars, de même que tous les flics du comico de Sanary-sur-Mer depuis le 14 mars, ou que leurs 400 collègues parisiens de la Brigade des réseaux franciliens) en créant des occasions, ou par des révoltes de certaines zones ou catégories de la population, et tout cela au sein d’une économie fragilisée *, se trouve face à une situation nouvelle qui peut aussi lui échapper.En matière de pacification sociale comme de conflictualité, il est assez commode pour chacun de voir midi à sa porte ou juste ce qui se présente devant son nez, et encore plus lorsque les informations relâchées par les porte-parole du pouvoir se font plus chiches, ce qui est encore plus évident en période de crise ou d’instabilité où tout le monde resserre les rangs. Mais qui a jamais pensé que les journaux ou les réseaux sociaux étaient le reflet quelconque de la réalité, ou que lorsqu’ils ne disaient rien de l’antagonisme en cours, sinon pour en transformer le sens ou pour se vanter de quelque arrestation, il ne s’y passait rien ? Tout en sachant qu’on est uniquement au début d’une nouvelle période qui s’ouvre et peut durer des mois, sans suivre aucune trajectoire en ligne droite, l’un des premiers signes de révolte est venu des prisons italiennes, et de quelle manière !Suite aux mesures prises par l’État contre la propagation du Covid-19 et concernant également les taules (interdiction des parloirs, suppressions de semi-libertés et des activités à l’intérieur), de premières mutineries ont éclaté le 7 mars et se sont étendues à une trentaine d’entre elles du nord au sud en l’espace de trois jours. Au moins 6000 prisonniers se sont révoltés : matons ou personnel pris en otage, ouverture de cellules et saccage de sections voire de prisons entières (comme celle de Modène, inutilisable), incendies variés et occupation des toits, mais aussi évasions comme à Foggia où 77 d’entre eux ont réussi à se faire la belle (quatre n’ont pas été repris) en forçant l’accès vers la sortie après avoir détruit tous les fichiers et documents concernant leur identité, et au moins une dizaine de morts ont marqué cette première rébellion.Dans un autre d’ordre d’idée, suite au grand confinement décrété outre-Alpes, où tout individu qui se trouve hors de chez lui doit être muni d’une auto-certification (une déclaration sur l’honneur) où il coche le motif, entre travail, santé et un divers très limité qui relève des seules nécessités autorisées par l’État (comme faire ses courses ou sortir le chien, mais uniquement tout seul et dans son quartier), ce dernier a rendu public les chiffres des premiers jours de couvre-feu : sur 106 000 personnes contrôlées, près de 2 160 ont ainsi reçu des amendes pour violation de l’état d’urgence (11 mars), puis sur 157 000 contrôlés, 7 100 en ont reçu une (13 mars). Les cas les plus variés vont d’impertinents qui ont osé se réunir pour boire des bières dans un parc à des impudents qui ont profité de la plage vide pour tenter un beach volley, jusqu’à un père de famille parti acheter une playstation pour son rejeton bloqué à la maison ou un couple ayant préféré se disputer de vive voix plutôt qu’à distance au téléphone, jusqu’à une tentative de fêter un anniversaire entre amis ou de jouer aux cartes entre voisins, malgré le décret qui impose chacun chez soi selon la résidence où il est enregistré et dehors un par un en se justifiant à chaque contrôle. Beaucoup de grandes villes (Milan, Bologne, Turin, Rome) ferment ainsi parcs, jardins, pistes cyclables ou plages ailleurs, pour empêcher les récalcitrants de se retrouver en profitant du beau temps.Malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser que ces timides gestes de transgression sont actuellement plus liés à la brusque multiplication d’interdits que d’une révolte contre ces mesures. Si beaucoup disposent par exemple désormais de plus de temps en étant éloignés de l’école ou du travail, c’est cependant toujours de la même façon qu’ils y étaient encagés hier : selon les modalités du pouvoir. Désobéir à un ordre ancrée n’est pas tout à fait la même que refuser qu’une autorité quelconque puisse en donner, ou qu’arracher volontairement du temps et de l’espace à la domination pour le transformer en autre chose. Qu’elle se nomme Sainte économie ou Bien commun.Enfin, puisque nous n’en sommes qu’au début de cette vague bientôt mondiale de mesures qui interdisent également les manifestations de rue, précisons que l’Algérie qui vient de les interdire au nom du Covid-19 a dû affronter des violations massives le 13 mars, notamment en Kabylie, à l’occasion de la 56e semaine de contestation du pouvoir ; qu’au Chili où la révolte a repris début mars après la fin des vacances, le ministre de la Santé a annoncé que le pays allait sous peu entrer en phase 3 avec instauration de quarantaines massives ; et qu’en France où l’État avait décidé le 13 mars d’abaisser de 1000 à 100 personnes le seuil limite des rassemblements, les manifestations de rue faisaient encore figure d’exception « utile à la vie de la nation », tolérées de crainte de réactions trop violentes en comptant sur les syndicats pour cesser d’eux mêmes d’en organiser (à Lyon le 13 mars, 3000 jeunes ont par exemple défilé en chantant « C’est pas le corona qui nous aura, c’est l’État et le climat », sans même parler de la manifestation parisienne de gilets jaunes du 14 mars qui s’est affrontée avec la police et a laissé plusieurs cadavres de voitures brûlées dans son sillage). parce qu’il modifie trop vite une habitude ancrée n’est pas tout à fait la même que refuser qu’une autorité quelconque puisse en donner, ou qu’arracher volontairement du temps et de l’espace à la domination pour le transformer en autre chose. Qu’elle se nomme Sainte économie ou Bien commun.Enfin, puisque nous n’en sommes qu’au début de cette vague bientôt mondiale de mesures qui interdisent également les manifestations de rue, précisons que l’Algérie qui vient de les interdire au nom du Covid-19 a dû affronter des violations massives le 13 mars, notamment en Kabylie, à l’occasion de la 56e semaine de contestation du pouvoir ; qu’au Chili où la révolte a repris début mars après la fin des vacances, le ministre de la Santé a annoncé que le pays allait sous peu entrer en phase 3 avec instauration de quarantaines massives ; et qu’en France où l’État avait décidé le 13 mars d’abaisser de 1000 à 100 personnes le seuil limite des rassemblements, les manifestations de rue faisaient encore figure d’exception « utile à la vie de la nation », tolérées de crainte de réactions trop violentes en comptant sur les syndicats pour cesser d’eux mêmes d’en organiser (à Lyon le 13 mars, 3000 jeunes ont par exemple défilé en chantant « C’est pas le corona qui nous aura, c’est l’État et le climat », sans même parler de la manifestation parisienne de gilets jaunes du 14 mars qui s’est affrontée avec la police et a laissé plusieurs cadavres de voitures brûlées dans son sillage).

Du côté des ennemis de l’autorité, enfin, beaucoup risquent fort de se trouver pris au dépourvu s’ils n’ont pas pensé la question au préalable, lorsqu’éclate ce genre de situation : non pas celle d’une révolte inattendue, mais du resserrement soudain et brutal des marges de manœuvre, par exemple en matière de déplacements comme c’est arrivé au début de la révolte au Chili avec le couvrefeu ou depuis une semaine en Italie puis en Espagne avec mise en quarantaine de tout le pays. Et cela pas uniquement à cause de la multiplication des contrôles, mais aussi grâce à la collaboration des citoyens qui désertent l’espace public sur ordre en laissant les réfractaires à découvert ou en multipliant les dénonciations, si occupés qu’ils sont à s’ennuyer derrière leur fenêtre de confinement volontaire et désireux de faire respecter des mesures qu’ils pensent protectrices.Penser la question, lorsque ce n’est pas déjà fait, signifie par exemple connaître les passages qui mènent d’un chez soi vers des lieux plus propices, ou avoir déjà identifié quels yeux perchés de l’Etat sont à crever pour s’en ouvrir de nouveaux, mais également comment sortir de la ville avec agilité (cette fois avec des masques conseillés par le pouvoir !) ou quels sentiers de campagne emprunter en pouvant anticiper nouveaux checks points et points de blocages à l’horizon. Cela signifie également, autre difficulté du grand confinement, avoir de l’imagination sur comment et où se procurer quelque moyen pour agir en cas d’insuffisance de provisions préalables (beaucoup de commerces non alimentaires sont fermés). Cela peut également être l’occasion véloce de reconfigurer la question de la communication non médiée par la technologie entre complices plus ou moins dispersés dont la circulation peut soudain devenir plus compliquée, et pourquoi pas en trouver de nouveaux qui, pour leurs propres raisons, ressentent les mêmes exigences d’échapper à l’invasion de contrôles de rue (le grand enfermement volontaire a ceci de particulier qu’il met aussi plus à nu l’ensemble des individus qui n’entendent pas s’y plier). Autant de questions à affronter d’urgence, donc, et d’occasions de repenser, d’observer et de changer son regard sur un territoire hier connu, mais dans lequel les espaces et marges peuvent aussi bien diminuer drastiquement ici que s’élargir ailleurs, ou être transformées par les nouveaux impératifs du pouvoir en matière de gestion des seuls flux épidémiques domicile-travail-supermarché.Du côté du pouvoir, la plupart des plans de crise mis en œuvre dans différents pays (en Italie et en Espagne, mais l’Allemagne ou la France encore bloquée par les municipales y viennent) font jusqu’à présent émerger quelques constantes qu’il serait également dommage d’ignorer.C’est par exemple l’occasion pour le capitalisme de pousser à une accélération de ce que certains nomment depuis un moment la quatrième révolution industrielle (après celle de la vapeur, de l’électricité et de l’informatique), à savoir le numérique et l’interconnexion totale dans tous les domaines de la vie (de la physique à la biologie ou à l’économie). Qu’on en juge : des centaines de millions d’élèves du primaire à l’université qui basculent soudain dans plusieurs pays sur des cours permanents à distance suite à la fermeture de tous les lieux physiques d’enseignement ; autant de travailleurs qui pour leur part sont mis en télétravail (de 20 à 30% en moyenne), qu’ils en aient ou pas eu l’habitude ; la multiplication à une échelle de masse des consultations par écran interposé suite à la saturation des cabinets médicaux ; l’explosion des paiements par carte bancaire de peur d’être contaminés via la manipulation de pièces et billets. Et si on rajoute à tout cela que les populations confinées s’adonnent volontiers à tout ce qui les empêche de pesser ou de rêver, en se jetant sur les achats en ligne, les séries télévisées, les jeux en streaming ou à la communication virtuelle entre humains, il devient clair que les antennes des réseaux de téléphonie mobile, les câbles de fibre et autres nœuds de raccordement optique (NRO) ou tout simplement les réseaux d’énergie qui alimentent tout cela ont pris une importance encore démultipliée. Non seulement pour la production ou les loisirs, mais tout simplement comme principal cordon ombilical entre les lazarets individuels et le monde vivant, plus que jamais déréalisé, pour le coup.Alors, quand on sait qu’une belle antenne, qu’un même transformateur ou pylône électrique, qu’un même câble de fibre devient plus que jamais déterminant à la fois pour passer le temps d’autoenfermement, pour le travail et l’éducation à distance de masse, mais aussi pour la transmission des consignes du pouvoir en blouse blanche et le suivi technologique du contrôle (et pas qu’en Chine ou en Corée du Sud), cela n’ouvret-il pas des pistes intéressantes pour briser cette nouvelle normalité où le pouvoir s’en donne à cœur joie ? Sans parler des possibles effets boule de neige, vu l’augmentation plus que conséquente du trafic internet et de téléphonie comme de moindre disponibilité des techniciens pour cause de maladie…Le second point qui semble constant dans ces plans d’urgence européens, est également la priorité donnée au maintien minimal des transports, afin d’acheminer les travailleurs non confinés vers les industries et services qualifiés de critiques, de perpétuer le flux de marchandises par camions ou rail vers ces derniers, ainsi que l’approvisionnement des villes dont on sait les réserves limitées à quelques jours. Là aussi, c’est une occasion à ne pas négliger pour qui entendrait déstabiliser les pans d’économie que le pouvoir entend préserver à tout prix et qui deviennent plus visibles (en Catalogne on parle actuellement de créer des corridors spéciaux de travailleurs sains et de biens vers certains lieux de production).En temps d’urgence et de crise à une telle échelle, où l’ensemble des rapports sociaux sont plus crûment mis à nu (en terme de dépossession comme des priorités de l’État et du capital), où la servitude volontaire guidée par la peur peut rapidement virer au cauchemar, où la domination doit à son tour s’adapter sans tout maîtriser pour autant, savoir agir en territoire ennemi n’est pas seulement une nécessité pour qui n’entend pas suffoquer dans sa petite cage domiciliaire, mais c’est aussi un moment important pour lancer de nouveaux coups de boutoir sur les dispositifs adverses. En tout cas lors-qu’on se bat pour un monde complètement autre vers une liberté sans mesure. La révolte c’est la vie.
(14 mars 2020)

* A titre d’exemple, de nombreuses industries commencent à être ralenties à cause de la rupture des chaînes d’approvisionnement en provenance de Chine, tandis que l’Allemagne vient d’annoncer des prêts aux entreprises garantis par l’État à hauteur de 550 milliards d’euros, soit un plan d’aide plus important encore que celui mis en place lors de la crise financière de 2008. Beaucoup parlent également d’une période de récession mondiale.

Avis de Tempetes # 27

Coronavirus, agronegocio y estado de excepción

Mucho se dice sobre el coronavirus Covid-19, y sin embargo muy poco. Hay aspectos fundamentales que permanecen en la sombra. Quiero nombrar algunos de éstos, distintos pero complementarios.

El primero se refiere al perverso mecanismo del capitalismo de ocultar las verdaderas causas de los problemas para no hacer nada sobre ellas, porque afecta sus intereses, pero sí hacer negocios con la aparente cura de los síntomas. Mientras tanto, los Estados gastan enormes recursos públicos en medidas de prevención, contención y tratamiento, que tampoco actúan sobre las causas, por lo que esta forma de enfrentar los problemas se transforma en negocio cautivo para las transnacionales, por ejemplo, con vacunas y medicamentos.

La referencia dominante a virus y bacterias es como si éstos fueran exclusivamente organismos nocivos que deben ser eliminados. Prima un enfoque de guerra, como en tantos otros aspectos de la relación del capitalismo con la naturaleza. Sin embargo, por su capacidad de saltar entre especies, virus y bacterias son parte fundamental de la coevolución y adaptación de los seres vivos, así como de sus equilibrios con el ambiente y de su salud, incluyendo a los humanos.

El Covid-19, que ahora ocupa titulares mundiales, es una cepa de la familia de los coronavirus, que provocan enfermedades respiratorias generalmente leves pero que pueden ser graves para un muy pequeño porcentaje de los afectados debido a su vulnerabilidad. Otras cepas de coronavirus causaron el síndrome respiratorio agudo severo (SARS, por sus siglas en inglés), considerado epidemia en Asia en 2003 pero desaparecido desde 2004, y el síndrome respiratorio agudo de Oriente Medio (MERS), prácticamente desaparecido. Al igual que el Covid-19, son virus que pueden estar presentes en animales y humanos, y como sucede con todos los virus, los organismos afectados tienden a desarrollar resistencia, lo cual genera, a su vez, que el virus mute nuevamente.

Hay consenso científico en que el origen de este nuevo virus –al igual que todos los que se han declarado o amenazado ser declarados como pandemia en años recientes, incluyendo la gripe aviar y la gripe porcina que se originó en México– es zoonótico. Es decir, proviene de animales y luego muta, afectando a humanos. En el caso de Covid-19 y SARS se presume que provino de murciélagos. Aunque se culpa al consumo de éstos en mercados asiáticos, en realidad el consumo de animales silvestres en forma tradicional y local no es el problema. El factor fundamental es la destrucción de los hábitats de las especies silvestres y la invasión de éstos por asentamientos urbanos y/o expansión de la agropecuaria industrial, con lo cual se crean situaciones propias para la mutación acelerada de los virus.

La verdadera fábrica sistemática de nuevos virus y bacterias que se transmiten a humanos es la cría industrial de animales, principalmente aves, cerdos y vacas. Más de 70 por ciento de antibióticos a escala global se usan para engorde o prevención de infecciones en animales no enfermos, lo cual ha producido un gravísimo problema de resistencia a los antibióticos, también para los humanos. La OMS llamó desde 2017 a que las industrias agropecuaria, piscicultora y alimentaria dejen de utilizar sistemáticamente antibióticos para estimular el crecimiento de animales sanos. A este caldo las grandes corporaciones agropecuarias y alimentarias le agregan dosis regulares de antivirales y pesticidas dentro de las mismas instalaciones.

No obstante, es más fácil y conveniente señalar unos cuantos murciélagos o civetas –a los que seguramente se ha destruido su hábitat natural– que cuestionar estas fábricas de enfermedades humanas y animales.

La amenaza de pandemia es también selectiva. Todas las enfermedades que se han considerado epidemias en las dos décadas recientes, incluso el Covid-19, han producido mucho menos muertos que enfermedades comunes, como la gripe –de la cual, según la OMS, mueren hasta 650 mil personas por año globalmente. No obstante, estas nuevas epidemias motivan medidas extremas de vigilancia y control.

Tal como plantea el filósofo italiano Giorgio Agamben, se afirma así la tendencia creciente a utilizar el estado de excepción como paradigma normal de gobierno.

Refiriéndose al caso del Covid-19 en Italia, Agamben señala que “el decreto-ley aprobado inmediatamente por el gobierno, por razones de salud y seguridad pública, da lugar a una verdadera militarización* de los municipios y zonas en que se desconoce la fuente de transmisión, fórmula tan vaga que permite extender el estado excepción a todas la regiones. A esto, agrega Agamben, se suma el estado de miedo que se ha extendido en los últimos años en las conciencias de los individuos y que se traduce en una necesidad de estados de pánico colectivo, a los que la epidemia vuelve a ofrecer el pretexto ideal. Así, en un círculo vicioso perverso, la limitación de la libertad impuesta por los gobiernos es aceptada en nombre de un deseo de seguridad que ha sido inducido por los mismos gobiernos que ahora intervienen para satisfacerla.

Silvia Ribeiro

[Texto] «Coronavirus, agronegocio y estado de excepción» (Silvia Ribeiro)

Coronavirus, Agribusiness and the State of Emergency

Much is said about the Covid-19 coronavirus, and yet very little. There are fundamental aspects that remain in the shadows. I want to name some of these, different but complementary.

The first refers to the perverse mechanisms of capitalism to hide the true causes of the problem so as not to do anything about them, because it affects their interests, but it does deal with the apparent cure for the symptoms. Meanwhile, the State spends enormous public resources on prevention, containment and treatment measures, which do not act on the causes either, so this way of facing problems becomes a captive business for transnational companies, for example, with vaccines and medicines.

The dominant reference to viruses and bacteria is as if they were exclusively harmful organisms that must be eliminated. A war-like approach prevails, as in so many other aspects of capitalism’s relationship with nature. However, due to the ability of viruses to jump between species, viruses and bacteria are a fundamental part of the coevolution and adaptation of living beings, as well as their balance with the environment and their health, including humans.

Covid-19, which now makes global headlines, is a strain of the coronavirus family, which causes generally mild respiratory diseases but can be serious for a very small percentage of those affected due to their vulnerability. Other coronavirus strains caused Severe Acute Respiratory Syndrome (SARS), considered an epidemic in Asia in 2003 but since disappeared in 2004, and Middle East Acute Respiratory Syndrome (MERS), which has also virtually disappeared. Like Covid-19, they are viruses that can be present in animals and humans, and as with all viruses, affected organisms tend to develop resistance, which in turn causes the virus to mutate again.

There is a scientific consensus that the origin of this new virus – like all those that have been declared or threatened to be declared a pandemic in recent years, including avian influenza and the swine flu that originated in Mexico – is zoonotic. That is, it comes from animals and then mutates, affecting humans. In the case of Covid-19 and SARS it is presumed that it came from bats. Although the consumption of bats in Asian markets is blamed, in reality the consumption of wild animals in a traditional and local way is not the specific problem. The fundamental factor is the destruction of the habitats of wild species and the invasion of these by urban settlements and/or expansion of industrial agriculture, thereby creating specific situations for the accelerated mutation of viruses.

The true systematic factory of new viruses and bacteria that are transmitted to humans is the industrial breeding of animals, mainly birds, pigs and cows. More than 70 percent of antibiotics worldwide are used for fattening or preventing infections in non-sick animals, which has produced a very serious problem of resistance to antibiotics, also for humans. The WHO has called since 2017 for the agricultural, fish farming and food industries to stop using antibiotics systematically to stimulate the growth of healthy animals. Added to this mixture, large agricultural and food corporations add regular doses of antivirals and pesticides within the same facilities.

However, it is easier and more convenient to point the finger at a few bats or civets – whose natural habitats have certainly been destroyed – than to question these factories of human and animal diseases.

The pandemic threat is also selective. All the diseases that have been considered epidemics in the last two decades, including Covid-19, have produced far fewer deaths than common diseases, such as influenza – of which, according to the WHO, up to 650 thousand people die each year globally. However, these new epidemics motivate extreme surveillance and control measures.

As stated by the Italian philosopher Giorgio Agamben, the growing tendency to use the state of exception as a normal paradigm of government is thus affirmed.

Referring to the cases of Covid-19 in Italy, Agamben points out that “the law decree approved immediately by the government, for reasons of health and public safety, gives rise to a real militarization of the municipalities and areas which are named as the sources of transmission, it is a formula so vague that it allows the state of exception to be extended to all regions.” Added to this, adds Agamben, “is the state of fear that has spread in recent years in the consciences of individuals and that translates into a need for states of collective panic, to which the epidemic once again offers the ideal pretext. Thus, in a perverse vicious circle, the limitation of freedom imposed by governments is accepted in the name of a desire for security that has been induced by the same governments that now intervene to satisfy it.”

Silvia Ribeiro

https://325.nostate.net/2020/03/13/coronavirus-agribusiness-and-the-state-of-emergency-by-silvia-ribeiro/

Tutto va estremamente bene!

La parola d’ordine di questi giorni è: “regole”.

Ad ogni cittadino modello è chiesto un grande sacrificio: ubbidire incondizionatamente ad una legge.

Ma questa legge, o meglio questo insieme di decreti che si susseguono vorticosamente, in modo contraddittorio e confusionario, ha come teatro una società che ha perso in pochi giorni le “sue certezze”.

Un nuovo virus è apparso come figlio del capitalismo, della pressione umana sulla natura, come prodotto dello sfruttamento.

Di fronte a tale virus sconosciuto la salvezza risiede nell’ubbidire alle leggi, non tanto per sviluppare l’immunità ma per indirizzare il gregge; poi, se queste leggi impongono o permettono comportamenti insensati, va bene lo stesso. In simili frangenti, cosa è più utile: riempire la testa di leggi; bombardare con la propaganda del #iorestoacasa; cantare inni dai balconi; militarizzare strade e quartieri, oppure far si che la gente comprenda quella che è la situazione reale?

Se la legge permette di fare una sciocchezza enorme, chi è abituato a ubbidire e basta, non farà altro che aderire alle nefandezze della legge.

Per questo motivo il bene più grande da coltivare in noi è la ragione, non l’ubbidienza, né il cosiddetto “bene comune”.

Ci sono tanti modi per legare l’individuo all’ubbidienza, alcuni molto evidenti, altri meno.

Quelli più subdoli e meno riconoscibili si fondano sulla volontà collettiva e sul senso di comunità.

Il più delle volte tali collettività e comunità altro non sono che il prodotto funzionale, lo strumento di rigenerazione delle gerarchie e delle catene di comando: il terreno fertile, insomma, in cui attecchiscono più facilmente le radici della sorveglianza.

Ebbene, la prospettiva di avere idee condivise e sottoscritte, attraverso una limitazione quasi totale delle responsabilità individuali, è diventata nel tempo la prassi istituzionale più chiara e semplice per l’imposizione di ogni gerarchia, di ogni dominio, di ogni sfruttamento.

Ma quali “certezze” sarebbero dunque intaccate dal DPCM del governo?

E a quale “normalità” si agogna di ritornare al più presto?

La legge, oggi, dice che in tanti devono recarsi al lavoro; governo e padroni stringono accordi con le parti sociali e si ignorano gli operai che hanno organizzato scioperi spontanei.

Lo dice la legge: pattugliati in casa e, nello stesso tempo, a lavorare in fabbrica. Bisogna stare in casa, ma bisogna essere presenti sul posto di lavoro e in fabbrica.

Una dimensione che ricalca perfettamente lo slogan “distanti, ma vicini”, ovvero: da soli nei rapporti di forza contro gli strumenti dello sfruttamento; comunità nell’agire in modo responsabile alle ordinanze. Non è questo uno degli obiettivi più agognati dal modello economico vigente, sia esso incarnato dallo stato, sia esso incarnato da creativi imprenditori?

Intanto, in tutta questa situazione si è spinti alla delazione, si denunciano i vicini di casa usciti fuori , magari a buttare la spazzatura, si denuncia chiunque. Giornali e affini, come sempre, ma forse oggi con più foga, sono alla ricerca della notizia sensazionale e quindi pronti a fungere da sbirri e a denunciare. Politici e aspiranti tali, vogliono trarre profitto e visibilità con opere di sciacallaggio vero e proprio. Alcuni ministri cercano di conquistare il palcoscenico comunicando in diretta le scelte del governo relative al loro settore, altri politicanti dicono tutto e il contrario di tutto pur di stare sulla cresta dell’onda parlando dagli schermi di TV locali, nazionali, internazionali. C’è chi invoca elezioni e chi dice in diretta di essere ammalato. Come al solito, padroni e politicanti, danno spettacolo delle loro vite, mentre c’è chi porta i suoi familiari in ospedale, consapevole della possibilità di non poterli vedere mai più e c’è chi muore da solo, scortato a vista nel suo ultimo viaggio, dai militari.

Approfittando delle suggestioni create, numerose aziende promuovono sul mercato le loro app, i loro droni e la loro tecnologia per aiutare governo e sbirri e controllare gli spostamenti delle persone. Pronte insomma ad assicurasi una via privilegiata nella costruzione delle nuove infrastrutture della rete digitale. Nulla di nuovo per un modello economico che da tempo sta cercando di imporre i suoi nuovi standard ed i suoi nuovi obiettivi. Il rinnovamento del capitalismo ha bisogno di mettere in quarantena le sue vecchie forme di produzione industriale e di sfruttamento delle energie. Il nuovo assemblaggio strutturale sostenibile e condiviso è già in atto. Fatto proprio e propagandato dalla associazioni più disparate in flashmob e manifestazioni “pacificate”. Resta solo da rendere i sudditi consapevoli e disposti ad accettarne i parametri comportamentali senza intoppi eccessivi.

Ad ogni modo, riteniamo importante soffermare la nostra analisi su un ramo strutturale del capitalismo: l’apparato tecnoscientifico.

“Governare significa sfruttare”, ma l’esigenza odierna del capitalismo di governare e reprimere in modo produttivo ed illimitato, presuppone la costruzione di un sistema scientifico capace di aggiornare e modificare continuamente la scelte da imporre. Inoltre, tali scelte devono essere applicate velocemente, per far questo c’è bisogno di comunità e territori capaci di introitare al meglio le esigenze dell’economia.

Una lettura superficiale di ciò che accade intorno a noi in questi giorni, potrebbe facilmente indurci a pescare in un universo letterario e filosofico, già più volte evocato e scarsamente ritornato utile ai fini di un’analisi tesa al contrattacco.

A cosa è funzionale il continuo accompagnamento della sorveglianza nelle nostre vite?

Può una telecamera o un drone, impedire una qualsivoglia azione volontaria? Assolutamente no! Può solo, in alcuni casi, dissuaderla o allontanarla altrove. Eppure l’arma della sorveglianza è nello stesso tempo spuntata e a doppio taglio.

I continui cambiamenti di contesto economico e decisionale devono prevedere o influenzare i comportamenti degli individui. Tuttavia, il livello di controllo totale non agisce sull’interiorità, ma sulla cosiddetta collettività. L’obiettivo del nemico è, dunque, modulare l’ambiente affinché risponda in un determinato modo: un ambiente che funzioni come sensore, come sonda, come polizia.

Quando l’ambiente diviene un sensore non esiste più un limite a ciò che può essere elaborato, raccolto, classificato. Nel modello disciplinare di controllo industriale, la sorveglianza si concentrava sul luogo di lavoro e sulle prigioni. Nell’era digitale l’interattività di rete annulla le differenze tra i processi di monitoraggio: la raccolta dei dati arriva a permeare una crescente gamma di spazi e attività. E alla fine il punto d’arrivo di una decisione guidata è l’automazione del giudizio. L’individuo limita la quantità di informazioni che può essere assorbita o elaborata, invece le macchine promuovono scenari di “neutralità” e “oggettività” che permettono di poter trascendere le parzialità di giudizio. Lo scopo dell’automazione è, infatti, quello di sviluppare sistemi che sostituiscano le decisioni individuali e gli istinti vitali.

Il fine non è quello di reprimere semplicemente, attraverso le forze dell’ordine, i comportamenti antisociali. Oggi si sta trasferendo all’interno delle masse l’occhio del controllo, verso se stessi e verso gli altri. Quante volte, infatti, prima ancora della diffusione del mortifero virus, isterici cittadini modello hanno prodotto filmati per denunciare le condotte ritenute moleste?

Per i Decreti Legge non è importante sapere perché non vi sono abbastanza strutture o respiratori per gli ammalati, questi ultimi che stanno vivendo sulla loro pelle, le difficoltà di questi giorni, da nord a sud, lo sanno bene. Invece è utile disciplinare al meglio le persone davanti ad un evidente “errore” del sistema operativo. Con sempre maggiore frequenza amministratori, cittadini invocano la presenza dell’esercito ma come mai, invece di fare appello a misure concrete in favore della sanità si chiede l’esercito? É presto detto: la cosa importante è che non si formino assembramenti, che non ci sia gente capace di protestare una volta che ci si sarà resi conto che in realtà, ci vorrebbero chiudere in casa ad attendere il morbo, senza cure, mentre si canta dai balconi. Cosa accadrebbe se tutti testassero con mano la mancanza di cure adeguate, che succederebbe se arrivati in pronto soccorso venti , trenta persone si vedessero, tutte insieme, rifiutate le cure perché, semplicemente, non ci sono i soldi? Cosa succederebbe se alle continue rassicurazioni seguisse la triste realtà di non potersi garantire un sostentamento quotidiano adeguato?

E’ prassi, davanti ad ogni passo in avanti della sorveglianza nelle nostre vite, alimentare un panorama visionario orwelliano per criticarne gli effetti; è consuetudine davanti all’aumento della stretta della catena dello sfruttamento, dimenticarne i responsabili: il capitale, lo stato, le istituzioni e i suoi rappresentati. E’ importante, dunque, non sminuire la concretezza dei fatti e non edulcorare la realtà.

Più i governi ricercano infallibilità e completezza delle informazioni che acquisiscono, delegando ai sistemi tecno-scientifici la ricerca di un numero di dati sempre maggiore, più incorrono in errori di valutazione, poiché il concetto stesso di “completezza dei dati” è limitante, superficiale.

Il pericolo posto dalla sorveglianza automatizzata, non è che sarà assoluta, ma che le persone possano agire come se lo fosse.

Tuttavia è importante tenere presente che la fallace neutralità delle macchine condiziona quotidianamente decisioni governative, valutazioni economiche e quant’altro. Eppure, l’ampio mercato che l’apparato industriale della sicurezza muove, è evidente. Esistono, dunque, in merito alla governance della sicurezza, un ambito economico strategico ed uno strettamente sociale che si auto alimentano e spartiscono equamente gli utili ritagliandosi ruoli determinanti nella gestione e nell’erogazione dei servizi. La sperimentazione diffusa che il capitale usa come modo per rigenerarsi ha continuamente bisogno di figure che restituiscano senso ai tentativi di riavvio della macchina ma ha anche bisogno di un ambiente addomesticato che compie scelte “sane”, “virtuose”, “comuni”, prevedibili.

Per cui, se viene chiesto di lavorare senza retribuzione è un dovere del lavoratore nei confronti dell’economia statale; se viene chiesto di lavorare in ambienti o in condizioni insalubri è un dovere nei confronti della nazione o della comunità di cui si fa parte. Anche da questo punto di vista, però, ciò che il DPCM del governo impone non è nulla di nuovo o di salvifico. Ma è la conferma dell’assassinio quotidiano che viene, da sempre, somministrato dai padroni ai lavoratori.

Probabilmente questo nuovo senso del dovere riesce a far dimenticare che ogni giorno ci confrontiamo con la morte: recandoci al lavoro; respirando aria infetta; assassinati da zelanti tutori dell’ordine.

Tutto ciò ha dei responsabili! Li conosciamo bene! E non dobbiamo dimenticare come si fa a riconoscerli: quando ci dicono che bisogna stare uniti per il bene della nazione e fare sacrifici; quando ci dicono che l’imprenditoria è l’unica salvezza dalla povertà; che la democrazia è il male minore; che un prigioniero morto in galera, si è suicidato o è morto di overdose.

Non dimentichiamo chi sono anche quando chiedono uno sforzo a tutti per arginare un’emergenza come quella in corso.

Sono gli stessi infami, gli stessi assassini di sempre.

Non dobbiamo disconoscere responsabilità specifiche attraverso la condivisione della colpa; un’arma che da mesi i governi europei e i loro servi sinistrati, stanno cercando di istillare nelle coscienze, attraverso proteste addomesticate.

Politici, padroni, sbirri, magistrati sono il virus quotidiano della nostra vita.

Il vecchio detto: “Se non hai nulla da nascondere. Non hai nulla da temere dalla sorveglianza”, rievoca implicitamente i consueti privilegi di classe.

Chi non ha nulla da temere dal sistema economico che condiziona le nostre vite è il padrone, colui che ha introitato i modi di vivere funzionali al capitalismo e li riproduce.

Non abbiamo bisogno di contare un numero maggiore di passi in un recinto per sentirci liberi.

Siamo liberi poiché non riconosciamo il diritto e la legge, sia che provengano da un’assemblea di delegati, sia che provengano da un’elaborazione di un algoritmo.

La paura con cui cercano di infettare le coscienze deve rivoltarglisi contro e chi fa sciacallaggio politico di questa situazione, cercando di promuoversi a benefattore o controllore, è complice!

Nessun ordine, nessun comunicato consolatorio e distensivo di ciò che produce il sistema economico, va salvaguardato o amplificato.

Siamo animati da una fortissima vicinanza a tutti coloro i quali stanno vivendo momenti bui, in questi giorni ed è proprio per questo che non aspettiamo silenti e indifesi, alcun ritorno alla normalità, quella stessa normalità che già combattevamo e che, sostanzialmente, non ha nulla di diverso da quella odierna.

In guerra contro il capitale ieri ed oggi!

Anarchici a Cosenza

Italy – Revolts in numerous prisons 8 and 9 March 2020

At this precise moment revolts are taking place in various jails in Italy: Modena, Salerno, Pavia, Opera and San Vittore (Milan), Poggioreale (Naples), Frosinone (near Rome) and also in Vercelli, Palermo, Alessandria (near Turin), Bari and Foggia.
The decree of 8th March (putting 14 provinces in quarantine, the whole of the region of Lombardy and the provinces of Modena, Parma, Piacenza,
Reggio Emilia, Rimini, Pesaro and Urbino, Alessandria, Asti, Novara,
Verbano-Cusio-Ossola, Vercelli, Padua, Tréviso, and Venice) set things off. The direct, cruel impact of this decree for all the prisoners: suspension of visits at least until the 3rd of April.
For Modena, a fire that started from a burning mattress ravaged part of the « male » prison in the afternoon, in the sanitary areas. The registration office where the prisoners’ files are kept was also burned. The mutineers took over the common areas up to the reception, which they barricaded themselves behind causing about twenty screws and health personnel to flee. Cops in anti-riot gear then landed, beat up and dislodged them. Certain prisoners had managed to reach the exercise yard on their way to escape. Later in the evening when the penitentiary police came back inside the walls, some were still barricaded.
The prisoners in the « female » section also joined the revolt by fire.
Three prisoners (at least) are dead. Two screws were wounded during their flight.
Fire having sabotaged the machine, about 80 prisoners, male and female, were transferred by bus. People there in solidarity heard « Bologna » being shouted from the bus.
In Pavia, this evening (8 March) the revolt has been going on since 19.30 after prisoners’ visitors came and shouted at the gates against the closure of visiting rooms.

Prisoners set fire to mattresses, some climbed on to the roof, 2 screws were held hostage by some determined prisoners who snatched the keys from them to free dozens more of their prisoner comrades. It seems that the two shits in uniform were freed at around 11pm…

In Frosinone (south of Rome), about one hundred prisoners barricaded themselves in a section of the prison but the police dislodged them. According to the journacops, the prisoners had made out a list of demands, among which visits, and attempted to negotiate with the direction.

A Poggioreale, Naples (in the biggest jail in Italy with over 2,200 prisoners) many prisoners’ families gathered outside the walls and blocked the surrounding traffic to show what was going on inside. Some prisoners hoisted themselves up on to the walls surrounding the exercise yard and about thirty of them climbed on to the roof shouting their rage against the suspension of visits.
In Opera (Milan) over a hundred prisoners ransacked everything within reach.
In Salerno, where the revolt took place the previous evening, a whole wing of the prison was devastated.
For the moment the news is being given in short bursts, and perhaps tomorrow we will have more…
Because « Fire to the prisons » is not a magic formula but a real practice to sabotage the prison machine…
Solidarity with all the mutineers! Of all the cages, all the prisons, camps, detention centres..
Long live the virus of anarchy !

[Received by mail]

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