Berlin (Allemagne) – Ni expulsion, ni contrôle! Revendication d’incendies

[Ce communiqué, traduit en intégralité de l’allemand, revendique des incendies de véhicules d’entreprise qui ont été listés dans cette chronique.]

Ni expulsion, ni contrôle ! Véhicules de Bosch et Dr. House Solutions cramés

Il n’y a pas encore de couvre-feu, mais pendant que les gens prennent les premiers rayons chauds du soleil dans les parcs et sur les places, les rues sont calmes et désertes une fois la nuit tombée. La vie refluée vers la supposée sphère privée, les contacts sociaux largement interrompus, les communications passent au numérique. Désormais, la pensée dictée d’en-haut domine dans l’espace public. Les rassemblements publics, les manifestations – c’est presque chaque échange et résistance qui commencent à devenir invisibles, une dystopie.

Après l’état d’urgence viendra l’état d’urgence, il y aura des personnes gagnantes et des personnes perdantes. Nous voulons contribuer à faire perdre les bonnes gens, les investisseurs, les propriétaires de logements, les profiteurs de la surveillance. Même en ces temps de couvre-feu déclaré ou avancé, nous continuerons de saboter les rouages du système capitaliste et à briser le silence.

Le 19 mars, nous avons incendié un véhicule de l’entreprise de sécurité Bosch dans la Ostseestrasse dans le quartier de Pankow à Berlin et la nuit suivante une véhicule de Dr. House Solutions dans le même arrondissement.

L’entreprise Bosch a en même temps été exposant au congrès européen de la police de cette année et aussi organisateur d’un congrès numérique à la fin février à Berlin (hxxps://bosch-connected-world.com/attend/).

Afin de venir à bout des crises, des guerres, des états d’urgence ou même de la folie quotidienne du capitalisme des smart cities dans l’intérêt des dominant.e.s, ces derniers ont besoin de consolider leurs technologies de sécurité. En décembre, un véhicule de Bosch a déjà été incendié par la FAZ à Hambourg.

Dr. House Solutions fait partie du réseau de firmes de Padovicz. En raison du fait qu’il a toujours pour objectif d’expulser le Liebig34, de poursuivre la destruction de la Baie de Rummelsbourg et de continuer à extorquer les locataires, Padovicz et tou.e.s celleux qui agissent comme lui sont la cible de nos attaques. De la même manière que le Sénat de Berlin veut en outre expulser ‘Syndikat’ le 17 avril, il s’agit de dire aux responsables: cela tombera sur de la résistance. Mais comme cela a déjà été le cas ces dernières nuits, nous n’attendrons pas le jourX, car entre le système avec son ordre et nous, seule l’attaque a sa place.

[Traduit de l’allemand de indymedia, 23.03.2020]

Bristol (Angleterre) – Révolte contre les flics, pillages et incendies après l’instauration de l’état d’urgence

23 mars. Dans la soirée, lorsque le premier ministre Boris Johnson (désormais contaminé) a décrété l’état d’urgence et les nouvelles mesures pour lutter contre le coronavirus, les flics de Southmead (à Bristol), harcelaient les jeunes dans les rues. La police a été attaqué avec des pierres et des bouteilles et deux fourgons du supermarché ‘Iceland’ ont été incendiés devant leur dépôt. Plusieurs voitures ont également été détruites et incendiées à travers la ville. Les jeunes sont en permanence en proie aux « mesures spéciales » de la police (abus, tabassages, harcèlement, dispersion, conditions spéciales), et les émeutes et les ripostes sont la seule vraie solution, ne pas rester chez soi et avoir peur.

[…] Les mesonges des médias nous rabachent que nous sommes « tou.te.s dans le même bateau », mais il est clair que nous ne le sommes pas et nous ne le serons jamais.

C’est la lutte des jeunes et des irréductibles contre ce système malade et ce n’est là qu’un avant-goût de la tempête à venir.

Mort aux politicien.ne.s, à la police et à celles/ceux qui ont empoisonné ce monde.

[Traduit de l’anglais de 325, 28.03.2020]

[Dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 mars, des émeutes ont éclaté à Bristol et dans ses environs, juste après que l’état d’urgence a été décrété par le premier ministre dans le cadre de la propagation du coronavirus: assignation à résidence, occupation des rues par les flics…
Vers 1h30 à Weston, un groupe d’émeutiers s’en est pris au supermarché Asda. Après être entrés dans la zone de déchargement du magasin de Winterstoke Road, ils se sont emparés d’un camion de livraison, l’ont vidé puis l’ont incendié à proximité de Warne Road. Plus tôt dans la soirée, des groupes de jeunes enragés ont attaqué les flics, retourné des bagnoles, et surtout incendié deux camions de livraison d’un supermarché à Southmead, après les avoir pillé. Depuis l’instauration du confinement et du couvre-feu, les supermarchés croulent sous les demandes de livraisons à domicile.

 

https://sansattendre.noblogs.org/post/2020/03/31/bristol-angleterre-revolte-contre-la-police-et-incendies-contre-letat-durgence-23-mars-2020/

Marseille – Feu à un collabo de la prison à ciel ouvert – Fin mars 2020

Snif snif SNEF

Alors que le contrôle social s’intensifie de plus en plus à Marseille (comme ailleurs) et que les caméras et autres dispositifs de surveillances prolifèrent, SNEF s’impose comme une cible de choix dans notre lutte contre la nuisance étatique. En effet, si ces derniers sont connus pour s’occuper de travaux en tout genre (vous aurez sûrement vu leur nom apparaître sur nombre de chantiers contribuant à la gentrification accélérée de Marseille), ils sont aussi un des grands ‘gagnants’ et collabos de la politique de la ville visant à étendre considérablement le réseau de caméras.

Dans la nuit du 17 mars précédant le premier jour du confinement, nous avons décidé de leur payer une petite visite de courtoisie à l’un de leurs bureaux en laissant derrière une partie de leur infrastructure électrique en feu. Une semaine plus tard, cette fois en centre ville et en plein confinement, une de leur voiture a également été incendiée.

Ces attaques s’intègrent dans une série de sabotages visant cette entreprise ainsi que d’autres responsables de la propagation de la surveillance à Marseille, notamment un petit nombre d’autres caisses incendiées, et le sabotage de fibre optique et de caméras tout au long de l’année passée.

Alors que les mailles se ressèrent davantage en ces temps de folie pandémique et que les tentatives de dépossessions de nos vies se multiplient, essayer de se défaire de la poigne qui nous enserre nous apparaît comme une bouffée d’air frais, une brèche dans cet existant qui nous voudrait docile.

CONTRE LE CONFINEMENT ET LA SOCIÉTÉ DU CONTRÔLE.

https://sansattendre.noblogs.org/post/2020/04/02/marseille-attaques-incendiaires-dun-collabo-de-la-ville-prison-mars-2020/

Amiens – Crève la justice, crève la taule, crève l’État et crève!

[Ici du blog Attaque (texte et photos), à son fois d’autres sources]

Selon France Bleu:

C’est la première fois que les bureaux du SPIP, le service pénitentiaire d’insertion et de probation de la Somme sont visés par une telle attaque. Dans la nuit de mardi à mercredi, vers 3h30 du matin, un ou plusieurs individus ont brûlé plusieurs véhicules.

Les véhicules étaient stationnés sur un parking privé, à l’arrière des bureaux. Deux fourgons permettant d’emmener les détenus au palais de justice ont brûlés.  Cinq voitures qui permettaient aux agents de se rendre chez les détenus placés en milieu ouvert, pour les libérations conditionnelles par exemple ont aussi été détruites. […]

«Crève la justice, crève la taule, crève l’Etat et crève» ont été taggués à la peinture noire sur les murs du parking. Des inscriptions signées d’un A, symbole de la mouvance anarchiste. Mais le procureur d’Amiens se montre prudent. Rien pour l’instant ne vient confirmer cette piste. Alexandre de Bosschère pour qui cette attaque est avant tout symbolique: «ce n’est pas le SPIP en lui même qui est visé mais la justice, l’Etat».

Une enquête a été ouverte et les images des caméras de vidéosurveillance exploitées. Mais pour le syndicat Force Ouvrière, le ou les individus seraient passés par l’arrière des bâtiments. Une simple barrière protège l’entrée du parking alors que devant, face à la prison, la lourde porte blanche est placée sous vidéosurveillance.

et selon France Info:

[…] Dans la nuit de mardi à mercredi, vers 3h20, vraisemblablement plusieurs individus s’introduisent sur le parking du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), trois voitures sont d’abord incendiées. Puis le feu est mis à deux fourgons cellulaires, des véhicules qui servent au transfert des détenus. Le bâtiment est ensuite pris pour cible, une fenêtre est cassée, un départ de feu sera mis en évidence, fort heureusement, il ne s’est pas propagé à tout le bâtiment. A ce moment-là, une alarme se serait déclenchée, provoquant la fuite du ou des auteurs, et l’arrivée sur place du gardien qui ne pourra que constater les dégâts. […]

Bram (Aude) – Coupure de la fibre optique

[Du blog Attaque, à son fois de La Dépêche]

Depuis le week-end dernier, plusieurs habitants du centre ville étaient privés de
téléphone et d’internet.

Et essentiellement ceux qui venaient de conclure ou modifier leur abonnement en optant pour la fibre optique. C’est le secteur avenue de Gaulle, rues de la Concorde de la Paix et avenue du Razès qui était le plus impacté. Le réseau de la fibre étant en cours de déploiement, c’est le SYADEN (Syndicat Audois d’Energies et du Numérique) qui en est propriétaire et qui a demandé à un prestataire d’intervenir pour la réparation. Arrivés sur les lieux, les techniciens constataient que l’origine des pannes était en fait plusieurs actes de vandalisme avec des câbles posés il y a quelques semaines qui avaient été sectionnés ou arrachés. L’intervention fut plus longue que prévue avec des dégâts relativement importants.

Venansault (Vendée) : Confinement? Couvre-feu? Non, vandalisme!

[Tiré du blog Attaque, à son fois du Journal du pays Yonnais]

[…] Après avoir dégradé la caméra de vidéosurveillance du foyer des jeunes Color’Ado, les vandales ont caillassé les baies vitrées du bâtiment. Des tables de pique-nique, des plaques sur un regard et des panneaux sur le chemin VTT ont été dégradés.

[…] La mairie a porté plainte et le chiffrage des dégradations est en cours. « La gendarmerie a des indices et est en train d’effectuer des recoupements pour mettre des identités sur les têtes vues sur les vidéos. » Selon les premiers éléments, il pourrait s’agir de deux jeunes, probablement originaires de la commune.
[…] Aussi, l’édile n’a pas hésité, dès lundi 23 mars, à instaurer un couvre-feu sur sa commune, entre 20 heures et 6 heures, jusqu’au 31 mars. Une mesure forte, comme à La Roche-sur-Yon, qui visait à faire respecter le confinement aux plus récalcitrants.
Sauf que le préfet a mis son veto, dès le mardi 24 mars, et a annulé l’arrêté. « La préfecture n’est pas favorable à ce que des collectivités prennent ce genre d’initiative. Je trouve ça dommage, mais j’obéis aux décisions préfectorales », s’est plié le maire […].

Besançon – Incendie pré-confinement

[Du blog Attaque qui l’a tiré de Indymedia Nantes]

Dans les premières heures du 11/03/2020 à Besançon, un véhicule utilitaire de la mairie est livré aux flammes sur un parking des Vaîtes.

Alors que se propageait le virus Corona en pleine période électorale, on a préféré foutre le feu à une bagnole de l’autorité de la ville plutôt que d’aller rendre visite un-e à un-e à chaque candidat-e- au poste de mai(t)re.

Le feu est un moyen adapté pour endiguer le virus de l’Etat et de ses laquais.

AntiCorona

(Berlin) – La catastrophe est le capitalisme. Et c’est la règle.

“Nous allons occuper …

… jusqu’à plu devoir le faire”, écrivions-nous. Nous avons souvent occupé
des maisons à Berlin, beaucoup ont été évacuées à nouveau. Mais maintenant,
la situation est différente. En période de “crise”, cette phrase peut être
Appel: “Vous devez vous unir – à travers l’Europe!”

COVID-19 se propage dans de plus en plus de régions du monde et il semble
que le soi-disant état catastrophique est la règle. Parce que là où les
gens sont forcé pour papa-état supposément nécessaire et strict: «Rester à
la maison», tout le monde n’a pas de maison. Comme si cela ne suffisait
pas, l’État lui-même a augmenté le nombre de sans-abri en les expulsant.
Dans son double standard, au même temps qu’il ferme les logements précaires
que cettes personnes ont besoin pour mieux reoussir un peu de pain, d’eau
et de savon il nous exhorte patriarcalment: “Attention à l’hygiène!”

“Évitez les contacts sociaux!” c’est ce que les gouvernements nous
demandent de faire. Mais où devraient se réfugier les refuges lorsqu’ils
sont entassés dans des camps de déportation et des prisons aux frontières
extérieures de l’Europe et à la périphérie allemande? En plus de leur
retirer leurs droits humains – tels que l’asile, la liberté de circulation
et le logement- ils ont également été privés de la possibilité de se
protéger efficacement contre le COVID-19.

La catastrophe dans ce pays est que même les derniers vestiges ruinés de ce
système de santé ne sont pas accessibles à tous. Il y a une farce sociale:
les médecins, les ambulanciers paramédicaux et le personnel infirmier ont
déclaré cet état d’urgence bien avant COVID-19 et ils/elles ont été
ignorés. Pour cela, ils peuvent faire le moins possible et méritent toute
notre solidarité. Ils devront bientôt décider, comme en Italie, qui est
autorisé à vivre et qui doit mourir. C’est en soi catastrophique.

La catastrophe est le capitalisme. Et c’est la règle.

Pendant des jours, les locataires, les associations sociales et les partis
sociaux-démocrates ont exigé la confiscation des maisons de vacances et des
lieux vacants pour les mettre à la disposition des sans-abri et des
demandeurs d’asile. Avec ambiguïté l’etat dis que les apparts sont la
protection la plus efficace contre le coronavirus allors que la ville de
Berlin a créé 350 places dans une auberge de jeunesse et une installation
de refroidissement. Vendre cela comme une solidarité est cynique.

Dans la situation actuelle, la confiscation du domicile est un devoir
social. Voilà pour quoi nous allons occuper. Faisons l’union!

Salutations depuis Berlin à tous ceux qui se battent!

Umeå (Suède) – Vitres brisées à une école de police et chez une entreprise écocide

325 / dimanche 22 mars 2020

Le Coronavirus se répand à travers le monde. Le nombre de décès augmente et l’économie capitaliste connaît chaque jour de nouvelles pertes. Les appareils de l’État-nation utilisent des mesures de guerre pour lutter contre la pandémie. Fermeture des frontières, couvre-feux, quarantaines, travail forcé, les seules personnes qui sont autorisées à sortir dans les rues sont les flics. C’est le rêve humide de l’appareil d’État qui devient réalité. Pour nous, anarchistes, c’est notre pire cauchemar qui se transforme en réalité. Ce que nous voyons est un aperçu de l’avenir.Si jamais un jour la civilisation tombe en ruine, cela ressemblera à peu près à ça.

Les mesures que les appareils d’État utilisent pour prendre le contrôle de la situation ne s’arreteront pas. Et dans ce jeu, qui sera sacrifié.e ? Ce seront les travailleur.euse.s précaires, les migrant.e.s, les personnes assignées femmes… les autres.

Le Coronavirus est la dernière arme de notre Terre contre les humains (les versions précédentes étaient la grippe espagnole et le sida). Cette pandémie est une forme de contrôle de la population, un retour de bâton et une vengeance pour tous les animaux, les plantes et les habitats sauvages que les humains ont asservis, anéantis et détruits. Le Coronavirus transforme les civilisateurs, qui pensait être immortels, en simples mortels. Tout cela se résume à une démonstration de puissance. Si les humains n’ont jamais pensé qu’ils avaient une forme de contrôle, le Coronavirus montre clairement que cela est une illusion. Les humains et la civilisation n’ont aucun contrôle, peu importe à quel point ils essaient d’anéantir la nature sauvage et libre. Si notre planète décide que notre période de domination est terminé, en un instant, juste comme ça – les gens sont pâles, certains éternuent, toussent, meurent… silence…

Du coup, pour célébrer cette mortalité et la perte de contrôle, le week-end dernier nous avons décidé de prendre des marteaux et quelques aérosol de peinture et de faire une randonnée au clair de lune dans la ville d’Umeå, dans le nord de la Suède. Nous sommes rapidement arrivé.e.s aux bureaux de l’entreprise écocide SCA (une entreprise qui coupe les dernières forêts anciennes et les transforme en papier toilette) et de la secte universitaire écocide SLU – Université suédoise d’agriculture. Nous avons immédiatement commencé à embellir leurs murs avec des messages sauvages. « Écoutez le message du Coronavirus – Les écocides hors des forets ». Nous avons également amélioré la climatisation du bâtiment, en brisant certaines fenêtres.

Nous avons continué notre randonnée et, non loin de là, nous sommes tombé.e.s sur l’école de police. Les murs semblaient très vides, alors nous les avons remplis de messages d’encouragement pour les futurs flics : « Tout le Sapmi déteste les flics »*, ainsi que le classique « All Cops Are Targets ». Nous avons aidé le bâtiment à faire sortir l’odeur nauséabonde des flics, en brisant quelques vitres. Nous espérons que les élèves policiers comprendront le message, réaliseront leur erreur et abandonneront leurs études avant qu’il ne soit trop tard. Avant qu’ils ne deviennent nos cibles.

Bien que nous nous soyons attardé.e.s dans le quartier pendant une heure (ce qui est contraire au bon sens et à la culture de sécurité), il n’y a eu aucun signe de vigiles ni de flics. Cela montre clairement le peu de contrôle qu’ont les personnes censées nous contrôler. Du moins dans cette partie du monde.

Cela a mis fin à notre équipée. Quelle nuit joyeuse sous les étoiles et la demi-lune. Que chaque nuit soit remplie de la joie de la destruction. Le meilleur moment pour attaquer est toujours maintenant.

La SCA/SLU a été attaquée en solidarité avec tous les animaux, plantes et lieux sauvages que les humains ont asservis, détruits et anéantis.

L’école de police a été attaquée en solidarité avec toutes les personnes assignées femmes. Pour un mois de mars antisexiste, anti-transphobe et anti-patriarcale.

Cellule « Nihilistes espérant la fin de la civilisation », FAI/ELF

 

* Le Sapmi est la terre des Samis, l’un des derniers peuples indigènes de la soi-disant Europe. Leur terre est colonisée par les États norvégien, suédois, finlandais et russe.

Umeå (Suède) : Vitres brisées à une école de police et chez une entreprise écocide

Spoleto (Italie) – Tout le monde dehors, sans crainte

Round Robin / samedi 14 mars 2020

Depuis moins d’une semaine, le couperet d’une législation d’urgence, progressivement endurcie de 48 heures en 48 heures, est tombé sur l’Italie, dans le but de contenir la pandémie du nouveau coronavirus, la Covid-19. On se trouve dans une situation où on ne peut même plus sortir de chez soi sans une autorisation écrite venant des autorités publiques.
On a regardé dans les yeux la faiblesse inhérente à notre société, qui normalement reste cachée. Le consumérisme et la mondialisation, de panacée pour tous les maux, se muent en cauchemar.
L’éclectisme administratif des politicards : d’abord la course à la normalité, visant à tranquilliser et à minimiser les dangers, puis le soudain virage répressive de masse, le tout retransmis par toutes les télés et tous les médias, seul canal de socialisation aliénée qui est désormais octroyé aux individus. Tout cela dans l’acceptation passive de millions de sujets obéissants, prêts à se transformer en espions qui appellent les forces de l’ordre pour faire disperser des groupes de jeunes qui jouent ou encore les quelques personnes qui résistent à la psychose et sortent se balader.

Parce qu’il y a des personnes qui se rebellent à cette condition dystopique. En sont en exemple emblématique les incroyables révoltes qui ont touché une cinquantaine de prisons italiennes, qui ont saccagé et rendu inutilisables des dizaines de sections, avec le superbe épisode de l’évasion collective de la taule de Foggia.
L’État n’a pas hésité à réagir avec une violence qui n’a pas de précédents depuis les années 70 : jusqu’ici il y a eu 14 morts connus, entre Modena, Rieti et Bologna. Certains pour « overdose », nous disent les médias, d’autres massacrés. On sait très bien comment sont les matons et ceux qui les dirigent, d’autant plus quand ils ont une couverture politique totale et ils jouissent d’un silence presque totale de la part des organes d’information. A Modena on a entendu clairement le bruit des tirs et les prisonniers eux-mêmes ont demandé de l’aide aux solidaires dehors, en disant qu’ils se faisaient massacrer.
Dans une situation d’obligation de soins de masse, comme jamais auparavant, l’ensemble de l’information publique est contrôlée par l’idéologie étatiste, tout débat est suspendu, tout doute est considéré comme une trahison.

Dans ce cadre de militarisation médicale, un épisode qui a eu lieu à Spoleto le 10 mars nous paraît intéressant. Trois de nos compagnons ont été interpellés juste après avoir accroché une banderole, les flics leur ont collé une plainte. Ils ont d’abord été filés par des flics en civil, puis interpellés par une patrouille de Carabinieri. Puisqu’ils ont refusé de suivre les pandores au poste, en plus que pour violation de la loi d’urgence sur le coronavirus et pour affichage abusif, ils ont reçu aussi des plaintes pour résistance à agent de police. Une deuxième banderole a été confisqué avant même d’être accrochée. N’empêche, d’autres banderoles sont apparues ailleurs en ville.

On pouvait y lire :
« Tout le monde dehors, sans crainte (A) »
« Complicité et solidarité avec les prisonniers en révolte »
« Modena et Rieti : matons assassins »
« Contre l’État militaire, évasion générale »

Avec la ferme intention de continuer à refuser l’auto-incarcération, avant ou après le 3 avril [date jusqu’à laquelle sont valables les mesures d’urgence qui imposent le confinement ; NdAtt.]

Anarchistes à Spoleto

Spoleto (Italie) : Tout le monde dehors, sans crainte