Bruxelles (Belgique) – s’émeuter plutôt que se confiner

Schaerbeek : un contrôle de police dégénère en émeute
Bx1/La Capitale, 28 mars 2020

Ce vendredi vers 18h, des jeunes ont provoqué une émeute à Schaerbeek, après que la police les ait interpellé pour non-respect des mesures fédérales de lutte contre le coronavirus.
Une patrouille, mise en place dans le cadre du dispositif COVID, a voulu contrôler 4 jeunes, qui s’étaient rassemblés, ce qui est interdit par les mesures fédérales. L’un d’eux s’est rebellé et a ameuté des badauds et des riverains“, relate Audrey Dereymaeker, porte-parole de la zone de police Bruno. Un groupe de 20 à 30 personnes s’est formé, “que la patrouille, rejointe par quatre autres, a dû disperser, afin d’éviter toute propagation du virus“.

Une dizaine de voitures de police ainsi que quatre autres patrouilles ont dû être mobilisées, rapporte encore La Capitale. Les forces de l’ordre ont été forcées de faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule environnante. Les quatre jeunes à l’origine de l’attroupement ont été interpellés.

Si les badauds n’écopent pas de PV, “le jeune qui s’est rebellé a été privé de liberté judiciairement, et des procès-verbaux ont été dressés contre les trois autres pour non-respect des mesures interdisant les rassemblements“, explique la porte-parole.

L’incident a eu lieu rue du Pavillon, à Schaerbeek, précise La Capitale.

https://demesure.noblogs.org/archives/591

Paris – Brigade de Protection des Vigiles?

Parmi les interventions de rue proposées par les Brigades de Solidarité Populaire qui se multiplient ces derniers temps de Milan à Paris, en passant par Genève, Lyon, Nantes ou Marseille, il y a notamment le fait de « distribuer du matériel de protection aux travailleurs autour de soi».

Que les brigadistes de la misère parisienne ne puissent s’empêcher de mettre en scène leur bonne action avec force photos et réseaux sociaux, c’est après tout dans l’air d’un temps où n’existerait plus que ce qui relève du spectacle. Qu’ils mélangent allègrement les notions d’assistance, d’entr’aide ou de soutien avec celle de solidarité, en faisant passer cette dernière pour de la distribution de paniers repas aux pauvres ou de l’accrochage de banderoles aux balcons des confinés, cela les regarde en quelque sorte, même si cela sème plus de confusion qu’autre chose. Nous étions ainsi trop naïfs de continuer à penser, comme au 20e siècle, que la solidarité c’est l’attaque, le soutien matériel du soutien matériel, l’entr’aide une forme de réciprocité, et l’humanitaire une forme de charité laïque qui entretient dépendance et misère tout en cautionnant ses causes. Mais bon.

Par contre, à présent que beaucoup de monde se voit privé de revenus issus de l’économie informelle ou tirait déjà le diable par la queue depuis un moment, plus d’une personne commence logiquement à se préoccuper de savoir comment bouffer ou payer ses factures dans les prochaines semaines, vu que le confinement risque de durer encore deux mois et que certains choix ne souffrent d’aucune demie-mesure. Oh, pas besoin d’aller jusqu’à Palerme ou au Chili pour comprendre qu’une telle privation, le temps passant, risque de rimer avec multiplication de tentatives expropriatrices : les militaires frrrançais de l’opération Résilience sont d’ailleurs officiellement chargés de protéger supermarchés et zones commerciales dans les coins sensibles, et ont commencé à patrouiller dans plusieurs villes depuis lundi. Tout policier, maton ou vigile touché par le coronavirus et renvoyé à la maison n’est-il pas dans ce cas une bonne nouvelle qui apporte un peu d’air frais à chaque voleur ou révolté ? N’existe-t-il pas une différence fondamentale entre aide humanitaire et auto-organisation d’une partie de la population pour aller piller les dépôts de marchandises ? Entre empêcher les vigiles de nuire et les aider à tenir leur poste ? Ben oui, ce formidable boulot qui consiste justement à protéger quotidiennement la vile marchandise contre celles et ceux qui passent à la caisse sans payer ou avec des poches trop rebondies.

C’est aussi manifestement ce que pensent les brigadistes de Paris, mais peut-être pas dans le sens que l’ont croit, puisque le 20 mars dernier au cours de leur tournée de distribution de 150 masques aux pilleurs de supermarchés pour les protéger des caméras… euh… aux travailleurs de supermarchés pour les protéger des clients, ils n’ont pas hésité à en sacrifier pour préserver la bonne santé des matons de riz et de pâtes. Conscients de l’importance de leur mission en une période de tension sociale, nos fiers à bras en ont ensuite choisi un pour l’exhiber en photo dans leur vitrine virtuelle – un vigile aussi ravi du masque « populaire et solidaire » fixé sur sa bouche que du badge « sécurité » en bandoulière sur son torse. Un masque qui pourra l’aider à chasser les affamés le plus longtemps,possible pour les confier à la police, ce qui est pour le moins irresponsable en pleine montée du pic de l’épidémie. Nul doute à présent que la Brigade Nord-Est de Solidarité Populaire pour une autodéfense sanitaire des prolétaires qui remplissent leur frigo en empêchant leurs semblables de le faire gratis, ne manquera pas de renouveler l’opération si de nouveaux stocks de masques se présentent à elle.

Reste tout de même une petite interrogation, qui effraie davantage que le coronavirus : comment des individus ont-ils pu passer en si peu de temps du rôle d’animation des cortèges de tête à celui de voiture-balai de l’Etat, pour accompagner et amortir les effets du Grand Confinement que ce dernier tente d’imposer à tout prix ? « C’est tout le problème des rôles, de la politique et des autoritaires ! » me souffle à l’oreille un sage anarchiste. « C’est aussi tout le problème de l’absence de perspectives en général, qui plus est en une période d’épidémie où la peur, la mort et l’urgence qui leur sont liées ont vite fait de prendre le pas sur toute considération offensive», ne puis-je m’empêcher de soupirer.
Avec, derrière ou à côté de l’Etat, mais certainement pas contre lui – ça on verra après –, semble être devenue l’antienne du moment la plus répandue chez les radicaux de service. Pourtant, c’est bien ici et maintenant que ça se passe, dans notre vie même, et aucun ennemi sincère de l’autorité ne peut pactiser avec le plus froid des monstres froids, y compris au nom de l’urgence ou du moins pire. N’est-ce pas lui qui administre militairement et technologiquement l’épidémie ?, qui décide chaque jour dans les hôpitaux qui peut espérer vivre ou mourir ?, qui choisit à la fois ceux qui peuvent être contaminés (dans les industries critiques, en prison) et ceux qui doivent se serrer la ceinture et se priver d’horizon pour peut-être y échapper (en confinement de masse, avec tout ce que cela comporte) ? Qui continue aussi sans trêve de mener ses sales guerres à l’extérieur des frontières ?

Allons, la peur ne peut avoir effacé tout repère à ce point, il doit bien rester quelques bases. Tenez, un vigile est un vigile, un voleur est un voleur. Et ne demandez jamais à un brigadiste de bazar lequel est urgemment à mettre hors d’état de nuire pour freiner la propagation du virus de l’autorité ou pour ouvrir la voie aux pillages.

https://demesure.noblogs.org/archives/672

En mai fais ce qui te plaît: un appel au conflit

[Issu du blog Attaque]

Ici nous pouvons aisément réaliser que le gel hydroalcoolique sert aussi bien à se désinfecter les mains qu’à allumer des incendies.
En d’autres termes que nous n’avons pas besoin des directives de l’état pour prendre soin de nos proches, et, une fois réglée la question de la survie, nous n’avons rien de mieux à faire que de sortir traîner à l’affût d’un mauvais coup, nous avons plus que jamais besoin de vengeance et d’amitiés réellement vécues.

Maintenant que nous sommes pris dans ce système futuriste nous ne pouvons plus que déclarer la guerre à la normalité si nous ne voulons pas mourir d’un ennui aseptisé.

Nous sommes face à un double mouvement. D’un coté le pouvoir semble ne jamais avoir été aussi fort, ne jamais avoir tant conquis les cœurs et les esprits de ses citoyens dociles. De l’autre il semble ne jamais avoir du gérer une situation aussi complexe (du moins depuis notre naissance).

Face à cela peut-être pouvons nous conclure deux choses.

Premièrement qu’ il n’est plus question d’attendre une quelconque masse qui viendrait à s’éveiller pour l’affronter.

Deuxièmement que le moment semble propice pour attaquer.

Propice ici ne signifie pas le seul bon moment. Il est toujours temps pour s’opposer.
Non, propice signifie ici que notre adversaire est complètement occupé à d’autre choses et que nous n’avons aucun moyen de savoir ni ce que nos actes peuvent produire comme effet en chaîne (au vu de la situation assez inédite pour notre époque) ni si nous aurons prochainement une autre occasion.

Cela ressemble à un pari intéressant pour les ennemis du pouvoir. Se saisir de l’occasion et voir ce qui pourrait se passer …

À l’heure où les forces du contrôle qui quadrillent l’espace en véhicules, en drone ou à pieds n’ont jamais été aussi présentes et surmenées, que se passerait si elle étaient menacées dans leurs bastions par des messages de mort écrit à la peinture ? Prises à partie régulièrement par quelques pierres/cocktails/artifices/pétards en pleines nuit pendant leurs sommeils ? Se faisaient attaquer pendant leurs patrouilles ?

A l’heure où les cages sont pleines à craquer et où l’on crève derrière un grillage, que se passerait il si des voitures de matons venaient à rencontrer un tournevis/un marteaux/quelques allumes feux ? Si les personnes qui surveillent et enferment, déjà sous pressions constantes, se faisaient agresser en rentrant chez elles ?

A l’heure où tout le monde ou presque travaille/étudie/partage/se détend/s’instruit/s’insurge/fais du sexe/… face à un écran, que ce passerait il si quelques cables de fibres optiques sous une trappe faciles d’accès étaient saboté ?

A l’heure où tout le monde ou presque « communique » au travers de téléphones. Commande/ ordonne/planifie/organise pour produire (et parfois pour militer) ou « prends soin » via des applications ou des coups de fils incessants, que se passerait il si des antennes relais situées dans des endroits parfois fort peu fréquenté étaient rendu inopérantes ?

A l’heure où tout le monde ou presque vit confiné dans un bulle domotique connectée à la matrice comme un ersatz de vie que se passerait il si un pylône haute tension facile d’accès venait à tomber par terre ?

Nous ne savons absolument pas ce que cela pourrait produire. Et c’est précisément pour cela qu ‘il faudrait impérativement le tenter.

Diffuse et traduis ce texte si tu l’as aimé. Attaque et Conspire si tu veux participer.
Communique et développe tes idées si tu veux dialoguer avec d’autres rebelles.

Ce petit texte tient lieu de faire part pour un mois de mai dangereux.

Note numéro 1: si tu est trop impatient.e pour attendre mai et que cette invitation t’as plu, n’hésite pas à attaquer en avril et à le signifier dans ton potentiel communiqué.
Note numéro 2: si tu es trop impatient.e pour attendre tu peux attaquer en avril et en mai!

 

Un peu partout : Saboter le confinement numérique

En pleine période de confinement, l’opérateur de télécommunication Orange a enregistré plusieurs actes de sabotage en Normandie mais aussi à Bordeaux, en Charente, en Moselle ou encore dans la région Hauts-de-France.

Des personnes déconfinées sectionnent les câbles du réseau de fibre optique, ce qui entraîne des coupures de connexions téléphoniques et internet pour les clients. Au Havre, 73 foyers auraient été déconnectés.

Par exemple au Havre, 1,5 km de fibre optique sont à réparer. « Cela représente 492 soudures et il faut compter en moyenne 12 soudures à l’heure. […] Le travail des techniciens est donc titanesque, d’autant qu’ils doivent s’interrompre régulièrement pour des interventions d’urgence notamment pour les services vitaux (santé, police etc.) ».

Par ailleurs, les réparations sont plutôt longues. Dans un secteur du Havre (Porte Océane) coupé, les travaux ont débuté mercredi 1er avril et devrait se terminer vers le 7 avril, soit quasiment deux semaines après la coupure. 

 

https://sansattendre.noblogs.org/post/2020/04/04/un-peu-partout-saboter-le-confinement-technologique-fin-mars-2020/

Royaume-Uni – Face au techno-virus de la 5G, le remède est incendiaire

Les antennes relais 5G sous le feu de la critique (ou inversement)

Pas moins de trois antennes de téléphonie mobile 5G ont été incendiées au Royaume-Uni: le 2 avril à Birmingham et le 3 avril à Merseyside (banlieue de Liverpool) et à Belfast (Irlande).

Jeudi 2 avril à Birmingham, une antenne 5G de plus de 20m de hauteur, gérée par l’opérateur EE, a été livrée aux flammes peu après 20h, sur Spring Road à Tyseley. La police s’est chargée de bloquer la circulation pour que les pompiers puissent éteindre l’incendie, qui a fait rage pendant plus d’une heure.

Le lendemain, le 3 avril, à Melling (Merseyside), un autre pylône 5G a été incendié tard dans la soirée. Les pompiers sont intervenus pour éteindre les flammes qui embrasaient la structure, située à proximité de l’autoroute M57. Le feu a cependant eu le temps de causer des dégâts au pylône et aux paneaux de contrôle.

Durant cette même nuit du 3 avril, à Belfast, en Irlande du Nord, un antenne-relais 5G est également incendiée: dans une vidéo publiée sur internet, on voit des flammes aux pieds d’un pylône érigé sur Antrim Road, dans un quartier au nord de la ville. On y entend aussi des voix qui disent « fuck the 5G! » ou encore « viva la revolucion! ». Un pompier confirme que plusieurs foyers d’incendie ont été allumés à la base de l’antenne, détruisant notamment des câbles et un boîtier électrique.

En ces temps de covid-19 et de confinement, ces attaques incendiaires* ont évidemment des répercussions bien réelles sur le télétravail ou sur la surveillance : le flicage de l’ensemble de la population par les opérateurs de téléphonie mobile tels que Vodafone, EE, BT ou O2 (notamment à travers le traçage GPS ou collectes de données venant des applications et téléphones portables). Le groupe de lobby industriel « Mobile UK » s’est fendu d’un communiqué, dans lequel il a déclaré que ces « incidents affectaient les efforts de maintien des réseaux qui soutiennent le travail à domicile et fournissent une connectivité essentielle aux services d’urgences de l’Etat (la police, les pompiers…), aux consommateurs vulnérables et aux hôpitaux. Les ingénieurs en télécommunication sont considérés comme des travailleurs essentiels en vertu des lignes directrices du gouvernement britannique ».

Par ailleurs, fin septembre 2019, une antenne-relais des opérateurs EE et BT a été détruite par une attaque incendiaire à Porth, aux Pays-de-Galles.

Contre ce monde toxique et techno-policier !

Pour avoir une idée du déploiement de la 5G en Grande-Bretagne:
hxxps://www.speedtest.net/ookla-5g-map

[A partir de divers articles de presse via 325]

NdSAD:
*Les seules attaques que les chiens de garde du pouvoir ont mentionnées. Peut-être bien que d’autres antennes se sont embrasées ailleurs.

Antenne en feu à Birmingham, 02.04.20

Antenne en feu à Birmingham, 02.04.20

Berlin (Allemagne) – Ni expulsion, ni contrôle! Revendication d’incendies

[Ce communiqué, traduit en intégralité de l’allemand, revendique des incendies de véhicules d’entreprise qui ont été listés dans cette chronique.]

Ni expulsion, ni contrôle ! Véhicules de Bosch et Dr. House Solutions cramés

Il n’y a pas encore de couvre-feu, mais pendant que les gens prennent les premiers rayons chauds du soleil dans les parcs et sur les places, les rues sont calmes et désertes une fois la nuit tombée. La vie refluée vers la supposée sphère privée, les contacts sociaux largement interrompus, les communications passent au numérique. Désormais, la pensée dictée d’en-haut domine dans l’espace public. Les rassemblements publics, les manifestations – c’est presque chaque échange et résistance qui commencent à devenir invisibles, une dystopie.

Après l’état d’urgence viendra l’état d’urgence, il y aura des personnes gagnantes et des personnes perdantes. Nous voulons contribuer à faire perdre les bonnes gens, les investisseurs, les propriétaires de logements, les profiteurs de la surveillance. Même en ces temps de couvre-feu déclaré ou avancé, nous continuerons de saboter les rouages du système capitaliste et à briser le silence.

Le 19 mars, nous avons incendié un véhicule de l’entreprise de sécurité Bosch dans la Ostseestrasse dans le quartier de Pankow à Berlin et la nuit suivante une véhicule de Dr. House Solutions dans le même arrondissement.

L’entreprise Bosch a en même temps été exposant au congrès européen de la police de cette année et aussi organisateur d’un congrès numérique à la fin février à Berlin (hxxps://bosch-connected-world.com/attend/).

Afin de venir à bout des crises, des guerres, des états d’urgence ou même de la folie quotidienne du capitalisme des smart cities dans l’intérêt des dominant.e.s, ces derniers ont besoin de consolider leurs technologies de sécurité. En décembre, un véhicule de Bosch a déjà été incendié par la FAZ à Hambourg.

Dr. House Solutions fait partie du réseau de firmes de Padovicz. En raison du fait qu’il a toujours pour objectif d’expulser le Liebig34, de poursuivre la destruction de la Baie de Rummelsbourg et de continuer à extorquer les locataires, Padovicz et tou.e.s celleux qui agissent comme lui sont la cible de nos attaques. De la même manière que le Sénat de Berlin veut en outre expulser ‘Syndikat’ le 17 avril, il s’agit de dire aux responsables: cela tombera sur de la résistance. Mais comme cela a déjà été le cas ces dernières nuits, nous n’attendrons pas le jourX, car entre le système avec son ordre et nous, seule l’attaque a sa place.

[Traduit de l’allemand de indymedia, 23.03.2020]

Le Corona ou l’État ? Ni l’un, ni l’autre!

Ces derniers mois, le coronavirus se propage. En france il a d’abord été vu comme lointain, avec un racisme dégueulasse contre les personnes asiatiques. Mais maintenant il est bien là. Et évidemment l’état se place en position de sauveur, il nous dit qu’il a la solution, qu’il faut lui faire confiance.

Mais comment est-ce qu’on pourrait avoir confiance dans ces états qui prétendent vouloir notre bien ?!
Ces états qui font partie du problème car ils sont là pour protéger l’ordre établi, un ordre au service des riches et des puissants et qui écrase la gueule de tellement de personnes. Ces états qui sont en permanence responsables de milliers de mort-e-s, sur leurs territoires, aux frontières, et partout sur la planète (la france est le 3ème exportateur mondial d’armes). Ces mêmes états qui sont aussi en partie responsables du fait que ce virus existe et se soit propagé de cette manière (parce qu’ils sont acteurs du capitalisme, de la mondialisation et de la fragilisation des systèmes immunitaires de tout le monde, par la pollution, le réchauffement climatique…). Ces états qui font des choix en fonction de leur logique et de leurs intérêts (par exemple fermer tous les bars et magasins mais maintenir les élections municipales en france).
C’est vraiment du foutage de gueule.

L’état, la science et les médias ne sont jamais neutres. Ils font monter la peur du virus, la peur de la mort en fait. Tout en cherchant à éviter la panique, le chaos, pour garder le contrôle.
Comme d’habitude c’est une réponse unique qui est imposée à tous et toutes : arrêt de tout ce qui est considéré comme non nécessaires (selon eux) et surtout… le confinement !

Ça serait pour notre bien. Mais le bien de qui ?
Sûrement pas des femmes (et toutes les autres personnes) qui vivent des violences conjugales
Pas celui des enfants bloqués avec des parents nocifs
Ni celui des personnes qui vivent à plein dans des petits espaces
Pas celui de celles en prison ou qui restent enfermées dans des CRA (prison pour sans papiers), dont les conditions sont encore pire que d’habitude (pas de visites, de linge, moins de bouffe…)
Pas pour le bien de personnes travailleuses du sexe qui n’ont plus aucun moyen de gagner de la thune
Ni pour ceux qui pètent des câbles quand ils peuvent pas sortir
Pas pour celles qui n’ont pas les bons papiers et qui ont encore plus que d’habitude peur de sortir
Ni pour ceux qui dépendent des distributions de bouffe qui sont annulées
Pas pour le bien de tellement d’autres que ce système capitaliste, patriarcal, raciste, transphobe… écrase déjà quotidiennement…

Mais si si, c’est pour notre bien ! Et donc notre santé mentale, nos libertés… plus rien n’a d’importance. Pour la santé physique, la fin justifie les moyens : Contrôles, surveillance, amendes ou même peines de prison si on ne se plie pas aux règles. L’idée se répand que les personnes qui ne les respectent pas seront responsables si le confinement dure plus longtemps. Ça crée une figure de l’ennemi intérieur, comme si ceux qui n’obéissent pas aveuglement étaient irresponsables et « du côté du virus ». Donc la méfiance monte, certain-e-s deviennent le relai de l’état : son propre surveillant et puis aussi celui de ses proches, de ses voisins. À certains endroits les lignes téléphoniques des flics sont saturées tellement des gens appellent pour dénoncer ! On peut se demander ce que les gens qui balancent se mettent en tête pour justifier leurs actes ? Les personnes qui deviennent des keufs pourraient bien en subir les conséquences…

On est qu’au début du confinement, les libertés vont être de plus en plus restreintes, ça va vite mais les mesures sont prises au fur et à mesure, une bonne technique pour que ça soit plus accepté. Et au-delà de la question de la propagation du virus, interdire les balades en forêt ou au bord de l’eau, les couvre-feux… en réalité c’est uniquement du maintien de l’ordre.

Et même si le confinement dégage du temps à celles et ceux qui d’habitude en ont peu, à cause du travail, même si on peut voir des animaux revenir dans des zones désertées depuis longtemps, même si la pollution a largement baissé ces dernières semaines… Est-ce que au lieu de glorifier le confinement obligatoire on pourrait pas plutôt se demander comment faire pour vivre dans un monde un peu moins horrible ?

Oui ce virus il est flippant, ça fait pas envie de le chopper, surtout les formes les plus avancées. Les hôpitaux risquent effectivement d’être débordés et on sait que la médecine privilégie la vie des personnes plus jeunes, valides et donc productives pour la société capitaliste. C’est assez ironique que ce soit ce même état qui a défoncé le service de la santé qui vienne maintenant nous demander de prendre en charge le manque de lits en hôpital en nous responsabilisant individuellement. Qu’ils se prétendent « sociaux » ou pas : crèvent tous les états !

Avec ce confinement, l’état impose une ligne de conduite unique pour des dizaines de millions de personnes. Tout est fait pour nous déposséder de notre capacité à réfléchir par nous même, de connaître comment fonctionnent nos corps et comment en prendre soin. Mais on a quand même assez de bon sens pour se demander comment faire face à des virus, éviter de les propager, en parler entre nous, respecter nos choix, prendre soin les un-e-s des autres.

Bien sûr les conséquences du virus sont plus grave pour certaines personnes que pour d’autres et c’est important de le prendre en compte. Mais faire une seule catégorie qui serait « les personnes fragiles », qu’il faudrait protéger pas dessus tout, c’est complètement condescendant. Il y a des personnes qui préfèrent prendre le risque de mourir plutôt que de ne plus voir/toucher personne. L’état et la médecine médecine, comme toujours, nous empêchent de vivre et mourir comme on le choisit.

Ceux qui répriment les mutineries en taule et préfèrent laisser entassé-e-s dans des cellules des dizaines de milliers de personnes n’ont RIEN à nous apprendre en terme de solidarité.

La crise vient réaffirmer ce qui est considéré comme base de la société : la maison, la famille et le couple (cishétérosexuel surtout ! Cishétérosexuel : Qui se reconnaît dans le genre qu’on lui a assigné à la naissance et qui est hétéro). Mais nos affections et nos solidarités ne veulent pas se limiter à ces modèles étroits. Plein de pratiques de résistance autonomes existent. Faire exister et diffuser la critique, refuser le confinement généralisé obligatoire, s’attaquer à la société de contrôle et de surveillance, s’organiser pour contourner les contrôles, se filer des coups de mains... En parallèle, dans les taules et autres lieux d’enfermement, de nombreuses mutineries éclatent.

C’est clair : il n’y aura pas de retour à la normale. Cette normalité déjà bien gerbante risque de s’empirer. Il pourrait être imposé un « effort national » pour reconstruire le pays après la crise, de nouveau un bon argument pour les coupes budgétaires, l’installation sur le long terme d’outils technologiques, sécuritaires, la fermeture encore plus forte des frontières, de l’ultra hygiénisme…

On est au cœur d’une crise mais c’est probable qu’il y en aura d’autres. Où d’autres peurs amèneront à d’autres formes de contrôles et de privation de libertés. Ils sont en train de tester des modes de surveillance et de gestion de population à une échelle mondiale. Le fait que les mesures soient si bien acceptées cette fois-ci pourra en faire un précédent, une assurance qu’en cas de besoin il est possible de contrôler et d’imposer une seule marche à suivre à des milliards d’humain. On nous habitue à un monde géré militairement. Quand la menace c’est la mort tout est légitimé pour préserver la vie. Mais jusqu’à quel point ? Ce monde était déjà inacceptable, mais elle est où la limite ?

Pour que la vie ne se résume pas à de la survie, auto-organisons nous contre le virus et rejetons l’autorité !

Le tract recto/verso au format PDF

https://sansattendre.noblogs.org/post/2020/03/29/le-corona-ou-letat-ni-lun-ni-lautre/

Bristol (Angleterre) – Révolte contre les flics, pillages et incendies après l’instauration de l’état d’urgence

23 mars. Dans la soirée, lorsque le premier ministre Boris Johnson (désormais contaminé) a décrété l’état d’urgence et les nouvelles mesures pour lutter contre le coronavirus, les flics de Southmead (à Bristol), harcelaient les jeunes dans les rues. La police a été attaqué avec des pierres et des bouteilles et deux fourgons du supermarché ‘Iceland’ ont été incendiés devant leur dépôt. Plusieurs voitures ont également été détruites et incendiées à travers la ville. Les jeunes sont en permanence en proie aux « mesures spéciales » de la police (abus, tabassages, harcèlement, dispersion, conditions spéciales), et les émeutes et les ripostes sont la seule vraie solution, ne pas rester chez soi et avoir peur.

[…] Les mesonges des médias nous rabachent que nous sommes « tou.te.s dans le même bateau », mais il est clair que nous ne le sommes pas et nous ne le serons jamais.

C’est la lutte des jeunes et des irréductibles contre ce système malade et ce n’est là qu’un avant-goût de la tempête à venir.

Mort aux politicien.ne.s, à la police et à celles/ceux qui ont empoisonné ce monde.

[Traduit de l’anglais de 325, 28.03.2020]

[Dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 mars, des émeutes ont éclaté à Bristol et dans ses environs, juste après que l’état d’urgence a été décrété par le premier ministre dans le cadre de la propagation du coronavirus: assignation à résidence, occupation des rues par les flics…
Vers 1h30 à Weston, un groupe d’émeutiers s’en est pris au supermarché Asda. Après être entrés dans la zone de déchargement du magasin de Winterstoke Road, ils se sont emparés d’un camion de livraison, l’ont vidé puis l’ont incendié à proximité de Warne Road. Plus tôt dans la soirée, des groupes de jeunes enragés ont attaqué les flics, retourné des bagnoles, et surtout incendié deux camions de livraison d’un supermarché à Southmead, après les avoir pillé. Depuis l’instauration du confinement et du couvre-feu, les supermarchés croulent sous les demandes de livraisons à domicile.

 

https://sansattendre.noblogs.org/post/2020/03/31/bristol-angleterre-revolte-contre-la-police-et-incendies-contre-letat-durgence-23-mars-2020/

Fornacette (Italie) : piller en respectant bien les distances

Les voleurs tentent le coup à l’aide d’une pelleteuse
Traduit de l’italien du journal local quinewsvaldera, 27 mars 2020

L’intervention des carabiniers et des vigiles privés ont fait fuir les voleurs qui ont tenté de cambrioler le Penny Market de Fornacette (Toscane) la nuit dernière.

Après avoir dérobé un engin sur un chantier du coin, ils se sont dirigés vers le supermarché et ont abattu un morceau de façade extérieure pour ouvrir une brèche. L’objectif était le coffre adjacent. L’alarme et l’arrivée sur place des vigiles et des carabiniers les ont contraint à lâcher l’affaire et les truands se sont enfuis.

Depuis, plus aucune trace. Les dégâts matériels sont importants. L’enquête est ouverte pour comprendre si les protagonistes peuvent être les mêmes que lors d’un épisode identique survenu il y a quelques jours à Lavoria.