Milan (Italie) – Incendie solidaire avec les anarchistes inculpé.e.s de l’opération Byalistok

Dans la nuit du vendredi 12 juin à Milan, trois voitures d’Enjoy¹ ont été incendiées en réponse à l’opération répressive qui a frappé les anarchistes à Rome.

Liberté pour tou.te.s.
Vive l’anarchie

[Traduit de l’italien de Roundrobin.info, 14/06/2020]

NdT :
¹Enjoy est un service de voitures d’autopartage de la multinationale de l’énergie ENI. Un des compagnons interpellés lors de l’opération Byalistok semble être inculpé de l’incendie de cinq voitures d’Enjoy en mai 2019.

 

https://sansattendre.noblogs.org/archives/14004

Rome (Italie) – A propos de l’opération Bialystock

On apprend par les journaux italiens que ce 12 juin 2020, une nouvelle opération répressive a frappé les anarchistes, cette fois à Rome. 7 personnes (cinq hommes et deux femmes) âgées de 30 à 40 ans ont été arrêtées à Rome, dans la région de Saint-Étienne (Loire) et en Espagne. 5 ont été incarcérées et deux assignées à résidence. Les inculpations portent sur plusieurs attaques incendiaires et explosives, dont celle contre la caserne des Carabinieri de San Giovanni à Rome en décembre 2017, ou encore celles contre des véhicules d’autopartage de la multinationale ‘Eni’ (cf ici et ) et d’autres non mentionnées en solidarité avec les compagnon.ne.s inculpé.e.s dans le procès « Panico »… Ci-dessous le communiqué des occupant.e.s du squat ‘Bencivenga Occupato’ perquisitionné à l’aube de ce 12/06.

A propos de l’opération Bialystock

L’énième opération répressive contre les anarchistes a débuté à l’aube du 12 juin 2020 dans les territoires dominés par les États italien, français et espagnol. En grande pompe, cagoulés et armes au poing, les agents ont perquisitionné plusieurs maisons, saisi du matériel habituel et arrêté 7 personnes : 5 d’entre elles ont été incarcérées et 2 assignées à résidence.

Rien de nouveau sous le ciel étoilé.
Les accusations que l’État porte contre elles sont diverses, notamment celles d’association subversive à des fins terroristes, ainsi qu’incendie criminel, incitation à commettre des délits, etc.

Désormais, on se fout de leurs chicaneries judiciaires, mais il est nécessaire de rappeler que l’action directe, l’entraide, le refus de toute hiérarchie et de toute autorité ainsi que la pratique de la solidarité restent l’expression de notre tension anarchiste.

Entrer dans leur logique de coupables et d’innocents ne nous intéressent pas, les individus ciblés sont nos compagnon.ne.s et ils auront notre soutien, notre solidarité et notre complicité.

Ros [1] de merde
A chacun le sien.

Des occupant.e.s du ‘Bencivenga Occupato’

Pour le moment, les adresses des compagnon.ne.s incarcéré.e.s sont :

Nico Aurigemma
C.C Rieti
Viale Maestri Del Lavoro, 2 – 02100 Vazia (RI)

Flavia Di Giannantonio
C.C Femminile Rebibbia
Via Bartolo Longo 92. Roma 00156

Claudio Zaccone
C.C Siracusa Via Monasteri, 20C.
Contrada Cavadonna
Siracusa 96100

[Communiqué reçu par mail et traduit de l’italien]


NdT:
[1] désigne une section des Carabinieri.

https://sansattendre.noblogs.org/archives/13988

Rennes (France) – La porte de la cathédrale en feu

Dans la nuit de jeudi 11 juin à vendredi 12 juin, un feu volontaire a endommagé une porte latérale de la cathédrale Saint-Pierre de Rennes (Ille-et-Vilaine), rue Saint-Sauveur. Vers 1h30, une poubelle collée à la porte de l’édifice religieux a été incendiée, causant quelques dégâts.

Malheureusement, le feu n’a pas eu le temps de prendre en raison de la réaction rapide d’un patron de bar et de voisins qui se sont improvisés pompiers volontaires. Alerté par l’odeur de brûlé, le patron raconte avoir vu de sa fenêtre donnant sur le presbytère des voisins courir avec des bassines d’eau pour éteindre l’incendie.

Les pompiers ont toutefois été mobilisés pendant près d’une heure pour ce feu nocturne. La police judiciaire de Rennes s’est saisie de l’enquête.

[Repris de Ouest-France et France Bleu, 12/06/2020]

 

https://sansattendre.noblogs.org/archives/13982

Kiev (Ukraine) – Attaque incendiaire des bureaux de la police criminelle

Dans la nuit du 10 juin 2020, le bâtiment du Service aux enquêtes criminelles de la police (situé à Kiev, 25 autoroute Naberezhne) a été attaqué au cocktail Molotov.

L’autre jour, des faits épouvantables nous sont parvenus de Kaharlyk, en Ukraine, où, dans la nuit du 24 mai, des policiers ont agressé et violé une femme qui avait été citée à comparaître comme témoin. Les détails, à savoir que les policiers lui ont mis un masque à gaz, l’ont menottée et ont tiré au-dessus de sa tête avec leurs armes de service, ont fait le tour du pays.

Le même genre d’infos nous arrive de l’autre côté du Dniepr, où les policiers qui ont tué un garçon de 5 ans à Pereïaslav-Khmelnytskyï [1] ont été libérés sous caution.

Depuis le début du confinement, la police a inondé les rues de Kiev. La surveillance et la pression policière se sont intensifiées, les contrôles injustifiés sont devenus plus fréquents. Comme la conduite de la police dans le quartier de Podil à Kiev : contrôles avec fouilles des passant.e.s sous des prétextes fallacieux, sollicitation de pots-de-vin, passages à tabac dans les commissariats.

Ces épisodes ne sont que des détails d’un grand puzzle. Prétendre « réformer la police » demeure une perte de temps totale, car la police est un instrument de violence aux mains de l’État. Elle est criminelle en soi, tous les méfaits de ses fonctionnaires ne sont que des manifestations extrêmes de son monopole de la violence.

De par notre action, nous giflons la police en pleine face. Nous appelons la société et toute personne, afin que tout le monde se joigne à cet effort, celui de ne pas rester indifférents, de s’organiser et de résister activement. Les habitant.e.s de Minneapolis aux États-Unis  nous montrent l’exemple : en réponse au meurtre raciste d’un homme noir par un policier brutal, elles/ils ont lancé une véritable guerre de rue contre les oppresseurs de l’État et les sadiques en uniforme.

La société peut se protéger à la fois contre le crime et contre la police. Cela nécessite de la détermination, de l’entraide et de l’auto-organisation – le développement d’institutions d’auto-gestion et de milices populaires.

Nous encourageons tout le monde à agir pour que toutes les atrocités de la police et de l’État ne restent pas impunies !
Nous appelons aux armes !

Des courageux


Mise-à-jour. Les médias ukrainiens et la police ont été contraints d’admettre que l’attaque de l’immeuble abritant le service aux enquêtes criminelles avaient eu lieu dans la nuit du 10 juin 2020. Selon plusieurs reportages, l’incendie aurait détruit au moins un bureau de l’immeuble et gravement endommagé quelques autres. Des journaflics ont relié cette attaque incendiaire au meurtre de Pavel Sheremet (le garçon de 5 ans mentionné dans le communiqué).

[Traduit de l’anglais de A2Day]

 

https://sansattendre.noblogs.org/archives/13985

Montbéliard (France) – Deux nuits de révolte contre ce monde de contrôle et de surveillance

Le vent de révolte contre la police qui traverse de nombreuses villes du monde en ce moment gagne le quartier de la Petite-Hollande à Montbéliard, qui vit des soirées plutôt inhabituelles depuis début juin: les jeunes révoltés s’auto-organisent pour attaquer et/ou détruire ce qui fait partie de ce monde de contrôle et de surveillance : flics, caméras, entreprise de télécommunication ou bailleur social…  Les flics contrôlant l’information, il est bien évidemment difficile d’avoir un aperçu réel des émeutes qui secouent le quartier depuis le soir du 2 juin, à la suite d’une énième opération répressive des flics en milieu de soirée. Mais au bout d’une semaine, la maire a placé le quartier sous couvre-feu pour tous les moins de 16 ans, entre 22 h et 7 h, et ce jusqu’au 22 juin.

Dimanche 7 juin. Vers 23 h 30, une quarantaine de jeunes détruisent trois caméras de surveillance de la rue Debussy, installées sur des poteaux et disposées à plusieurs endroits. Contrairement aux sabotages similaires du 2 juin dans le même secteur, les appareils ont été détruits sans que l’on puisse encore estimer les dégâts financiers. Un véhicule est incendié, cette fois sur le parking du bailleur social Néolia et un abribus est cassé. Les affrontements tournent à l’émeute. Les policiers montbéliardais doivent appeler des renforts de Besançon (et les gendarmes du Psig) pour répondre à l’attaque. Ils utilisent 16 bombes lacrymogènes et font usage de 29 tirs de LBD.

Lundi 8 juin. Trois tags (« pour Adama et pour George Floyd ») sont découverts sur des façades à la Petite-Hollande. Marie-Noëlle Biguinet, le maire, décrète le couvre-feu pour les moins de 16 ans dans le quartier (entre 22 h et 7 h) et ce jusqu’au 22 juin.

[Repris de l’Est Républicain, 8 juin 2020]

 

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Philadelphie (USA) – Sabotage de caméras pour le 11 juin

Le 11 juin, journée internationale de solidarité avec les prisonnier.e.s anarchistes, comme petit geste contre le contrôle et l’emprisonnement, on a coupé les câbles de neuf caméras de vidéosurveillance, toutes situées dans un même secteur restraint. Nous voulons rappeler aux prisonnier.e.s qu’elles/eux sont avec nous dans la lutte contre le suprémacisme blanc et la police.

Gardons vivante la conflictualité, nique la police toujours, vers un monde sans prisons !

 

Philadelphie (USA) : Sabotage de caméras pour le 11 juin

Vienne (Autriche) – Deux voitures de flics en feu

Détruisons l’État policier !

Vienne. Dans la nuit du 7 au 8 juin, deux voitures de police ont été attaquées, incendiées et ont eu leurs vitres cassées.
Ça a été un plaisir de démolir ces voitures.

Pour nous, c’était une action contre la répression et le harcèlement.
Contre la peur constante de la violence de la part des agents de l’État.
Contre la violence et les assassinats motivées par le racisme.

Pour nous, c’est une action contre le fait de subir quotidiennement cette réalité, contre la peur constante.

Cette fois-ci, nous avons répondu. Que cette action nous donne de la force, à nous et à tou.te.s les autres dans cette lutte !

Nous ne voulons pas de flics et nous n’avons pas besoin d’eux – ni dans notre ville ni ailleurs.
Les flics ne servent pas notre société. Ils ne sont pas nos amis. Ils ne sont pas neutres, parce qu’ils servent l’ordre en place, le capitalisme et ceux qui possèdent les richesses. Armés du monopole de la violence, ils ont le droit de poursuivre tou.te.s celles/ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas obéir : les sans-abri, les jeunes, les punks, les sans-papiers, les réfugié.e.s, les migrant.e.s, les militant.e.s, les drogué.e.s, les révolutionnaires…
Les exemples de la violence institutionnalisée que nous venons de mentionner sont nombreux – par exemple les grèves pour le climat de 2019 (quand des flics ont essayé de rouler sur la tête d’un.e militant.e) ou le récent meurtre raciste de George Floyd, aux États-Unis.

Les vols les plus importants sont commis par de riches entrepreneurs, des États, des banques, des agences immobilières, des entreprises d’agriculture industrielle et des rentiers. Ceux/celles qui sont en prison sont des gens qui ont essayé de trouver une solution à leur situation.
Une violence cruelle est déclenchée chaque par la police, l’armée, les prisons et les agences de police aux frontières, chargés par l’État de maintenir en place l’actuelle hiérarchie locale et mondiale. D’autre part, les personnes qui agissent en solidarité les unes avec les autres, qui se battent pour la liberté, pour la protection du climat, contre l’exploitation et l’oppression sont surveillées et pourchassées comme des terroristes.
Nous en avons assez d’être opprimés et harcelés et peut-être que l’absence de ces voitures empêchera quelques interventions de la police !

L’épidémie de coronavirus a montré une fois de plus les circonstances dans lesquelles nous vivons. Celles/ceux qui ont été le plus touché.e.s par les mesures étatiques sont ceux/celles qui souffraient déjà dans des « circonstances normales ». Des gens ont dû travailler encore plus longtemps, n’ont pas pu payer leur loyer, se sont retrouvé.e.s coincé.e.s aux frontières, ont perdu leurs emplois, ont été enfermé.e.s lors d’une quarantaine de masse ou ont été harcelé.e.s par les policiers dans les parcs. Ce pouvoir nouvellement acquis a été tout de suite utilisé par la police de manière malveillante, contre tout le monde, au hasard. Ce n’est pas nouveau. Ce n’est jamais sûr d’être seul.e avec les flics !

Chacun.e a ses raisons.
Il n’y a pas de bon flic.
Résolvons nos problèmes par nous-mêmes, au lieu d’appeler la police.

Pour une vie de liberté – pour une société sans police et sans leurs voitures.

Des gens qui se sont rencontrés par hasard, qui ont gardé une distance d’un mètre et qui portaient tous un masque.

 

Vienne (Autriche) : Deux voitures de flics en feu

Brême (Allemagne) – Attaque contre le siège du Syndicat de police GdP

Dans la nuit du 11 juin, nous avons brisé à coups de marteau les vitres des bureaux du Syndicat de police, GdP, à Brême, et laissé le slogan : « La Police n’est pas réformable ! ». Une petite contribution rageuse à la lutte mondiale contre les flics et la violence policière à motivation raciste.

Le discours actuel sur la violence policière fait des vagues, notamment à cause des protestations furieuses aux États-Unis. La réaction des flics de Brême est : « Les actions à motivation raciste n’ont pas leur place dans la police de Brême. Au fond, nous nous considérons toujours comme une organisation de défense des droits humains ». Conneries ! Ces ordures de politiciens et de flics ne peuvent pas être dépassés en termes de cynisme. La liste des meurtres racistes commis par les flics allemands est longue. Leurs implications dans des réseaux néo-nazis sont connues. Tout le monde connaît les vidéos des excès de violence lors des manifestations. Les flics sont soutenus non seulement par les partisans du Law-and-Order, mais aussi par leur syndicat, le GdP. Le GdP n’est pas un syndicat comme les autres. C’est de l’esprit de corps institutionnalisé et donc une partie du problème.

La police n’est pas réformable. Elle n’est ni une amie ni un aide. C’est le bras armé de l’État et, en dernière analyse, elle est là pour faire appliquer l’ordre dominant par la force. Tout mouvement social, lorsqu’il provoque un bouleversement dans les relations, se heurte aux matraques et aux armes des flics.

Salutations solidaires aux gens de Leipzig !

Les confrontations directes sont inévitables et des nombreuses attaques contre la police montrent encore et toujours qu’elle n’est pas intouchable. Il suffit de quelques ami.e.s, d’un peu de courage et de détermination.

Le Syndicat de police écrit, à propos de notre visite, qu’il s’agit d’une « attaque contre tous les employés de la police en général et contre le Syndicat de police en particulier ». Nous disons : c’est vrai !

À bas la police !
Prenons l’offensive contre la violence raciste de la police !
La solidarité doit devenir concrète !

 

Brême (Allemagne) : La police n’est pas réformable ! Attaque contre le siège du Syndicat de police GdP

VIVE LA REVÓLTE!

Après une nouvelle nuit de révolte dans les rues des États-Unis suite à l’assassinat de George Floyd, le président Trump annonce depuis son bunker de la Maison Blanche vouloir classer la mouvance « Antifa » comme organisation terroriste. Cette dénonciation cherche à encadrer un mouvement spontané et multiforme (sans majuscules) et à le faire passer pour une Organisation, en lui attribuant non seulement une idéologie mais aussi un fonctionnement hiérarchique conforme à la logique de l’État.

Une fois de plus, le terrorisme est utilisé comme alibi pour la criminalisation de larges secteurs en lutte, ce qui dépasse complètement l’« antifascisme ». Mais en plus de dénoncer et de lutter contre l’avancée répressive que cela signifie, il nous faut rejeter la polarisation que l’on cherche à installer au sein de la lutte.

Le faux choix entre l’économie et la vie imposé depuis le Covid-19 a conduit à la résurgence de la polarisation bourgeoise classique entre libéralisme économique et interventionnisme d’État. Ce dernier, pour sa part, a été codifié de différentes manières selon les régions. D’une manière générale, il se présente comme progressiste et de droite, et on peut même aller jusqu’à parler de fascisme, comme au Brésil et aux États-Unis. Ce n’est certainement pas un hasard si l’antifascisme est appelé en renfort pour canaliser une révolte qu’ils ne peuvent pas contrôler.

Bien que l’antifascisme de rue (l’Antifa), du type « casseurs » qui affrontent les gangs néo-nazis, ce qui est courant aux États-Unis et en Europe, ne soit pas l’antifascisme étatique et militaire (des « gentils ») des années 1930, il en est l’héritier. Les défenseurs victorieux de l’antifascisme officiel ont massivement assassiné des travailleurs et violé des femmes pendant la Seconde Guerre mondiale. Et ils faisaient directement partie des gouvernements victorieux qui, au nom de la lutte contre le fascisme, ont soumis tant et tant de pays à un régime capitaliste démocratique où l’on ne doit plus protester parce que nous sommes soi-disant libres et que notre situation serait pire si les autres avaient gagné.

Le fascisme et la démocratie ont toujours été des systèmes politiques complémentaires servant les intérêts des riches. Lorsque la démocratie ne peut contenir les luttes des exploités et des opprimés, ou simplement pour que tout le monde marche droit, le Capital recourt à des formes plus brutales. Aujourd’hui, ces méthodes, qui sont censées être l’apanage des fascistes, font partie de tout gouvernement qui se déclare libre et antifasciste, et qui est par ailleurs ouvertement totalitaire : des meurtres comme celui de George Floyd ou les milliers de morts perpétrés par la police dans tous les pays, le travail forcé comme complément nécessaire au marché du travail, et la discipline dans les écoles, les prisons et les hôpitaux psychiatriques. Pourtant, aucun président ne se dit fasciste, bien au contraire !

Maintenant que la démocratie est devenue un contrôle totalitaire de la vie sociale, le fascisme en tant que système de domination a perdu son sens. Bien sûr, il y a encore des nazis et des fascistes, mais ce ne sont pas eux qui tirent les ficelles, ils sont un problème lié à la rue et c’est donc là qu’il faut les combattre tous les jours. Mais l’antifascisme en tant qu’option politique est une farce. Aujourd’hui comme hier, il ne sert qu’à unir les opprimés et les oppresseurs, les exploiteurs et les exploités, les dirigeants et les gouvernés. Au nom de l’antifascisme, nous sommes appelés à nous joindre aux génocidaires d’aujourd’hui : les gouvernements progressistes ou de gauche de tout pays, qui ont aussi du sang sur les mains. Ou les héritiers du stalinisme et du maoïsme génocidaire.

Le problème, ce n’est pas la droite ou la gauche. C’est le capitalisme, c’est la démocratie. Inutile de rejoindre le front antifasciste pour combattre les fascistes. Ce qui nous rassemble, c’est l’action commune partout contre ce qui nous exploite et nous opprime, contre la racine du problème : la propriété privée, l’argent et l’État.

Dans les rues des États-Unis, les prolétaires noirs se mêlent aux blancs et aux latinos. En moins d’une semaine, ils ont bravé la normalité quotidienne oppressante. Vouloir attribuer tout cela à un seul mouvement comme le font Trump et son entourage, ou vouloir tirer profit de ces déclarations comme le fait l’opposition, exprime combien ces deux factions similaires politiquement ne s’opposent que dans la façon dont elles gèrent ce monde mercantile.

Que ni Trump ni les bourreaux, nulle part dans le monde, ne fixent à notre place les objectifs et les développements de nos luttes !

L’État est le vrai terroriste !

Traduction française : Los Amigos de la Guerra de Clases

https://panfletossubversivos.blogspot.com/2020/06/vive-la-revolte.html

Mexique – Incendies et émeutes contre la police dans plusieurs villes

[Ci-dessous un texte sur la révolte en cours qui secoue plusieurs villes du Mexique depuis jeudi 4 juin après un énième meurtre policier. Partie de Guadalajara et inspirée par l’exemple du soulèvement récent aux Etats-Unis, elle se propage à diverses localités du pays, comme dans la capitale Mexico.
Après une journée de vendredi conflictuelle (cf ci-dessous), les émeutes ont repris ce lundi 8 juin à Mexico, lorsque plus d’une centaine de personnes, la plupart cagoulées, ont déambulé dans les rues du centre de la capitale, pour venger mort.e.s et blessé.e.s sous les coups de la police. Contrairement à vendredi dernier, aucun drapeau ni banderole n’était de sortie, ce qui a grandement compliqué le travail d’identification des flics en civil et des journaflics qui, d’ailleurs, se sont faits dégager à de multiples reprises à coups de pierres et d’extincteurs. Les flics avaient déployé un gros dispositif au niveau de la rue Maduro, afin de contenir les désordres et ainsi protéger les bâtiments et boutiques de l’hyper-centre (historique). Toutefois, il y a eu une nouvelle fois beaucoup de saccages et de destructions : panneaux publicitaires, commerces et agences bancaires (le siège de la Banque du Mexique), supermarchés (certains pillés). Un ‘Starbuck’ qui avait pourtant ses vitres protégées par des planches en bois n’a pas résisté longtemps face aux coups de quelques enragé.e.s. Au bout d’un certain temps, des pacifistes et droits-de-lhommiste seraient sortis du cortège officiel pour aller se confronter aux anarchistes en raison des diverses destructions.

 


Mexique : Incendies et émeutes dans plusieurs villes contre la répression policière (récit informatif)

Assassinat de Giovanni et protestations à Guadalajara (4 juin)

Venant s’ajouter au climat international généré non seulement par la pandémie, mais aussi par une crise systémique et civilisationnelle qui utilise le covid-19 comme prétexte pour accroître la domination sociale, et à quelques semaines à peine du tumulte des révoltes aux États-Unis suite à l’assassinat de l’afro-américain George Floyd aux mains de policiers suprémacistes, les réseaux sociaux ont diffusé une des si nombreuses affaires de violences policières auxquelles nous sommes habitués au Mexique. Il s’agit d’une vidéo montrant l’arrestation de Giovanni López, un maçon frappé et assassiné par la police alors qu’il était assis dans la rue sans masque, dans la municipalité de Ixtlahuacán de los Membrillos à Jalisco, le 4 mai 2020. Le jeudi 4 juin, dans le centre de Guadalajara se déroule une ardente protestation se soldant par deux voitures de patrouille incendiées, des tags sur les murs et la destruction de biens gouvernementaux. La police a répondu à coups de gaz lacrymogènes contre la foule et la journée s’est terminée avec plus d’une vingtaine d’arrestations. L’opinion publique citoyenne a sursauté d’indignation lorsqu’un des manifestant-e-s déguisé a arrosé d’essence un flic à moto et lui a mis le feu avec un briquet.

Il faut expliquer que le gouvernement de Jalisco a décidé d’opter pour des mesures policières et administratives contre la population sous prétexte de prendre soin des citoyen-ne-s; cela vient s’ajouter à un climat de militarisation camouflée en optimisation des corps de police dans tout le pays.

Destructions dans la ville de Mexico (5 juin)

Le vendredi 5 juin, les protestations se sont reproduites dans la ville de Mexico avec un appel en défense du mouvement antifasciste suite à sa désignation comme “groupe terroriste aux États-Unis et en réponse à l’assassinat de George Floyd à Minneapolis et à celui de Giovanni López à Jalisco. Il était appelé à protester devant l’ambassade des États-Unis où des anarchistes et des antifascistes se sont retrouvé-e-s de manière combative, pillant, attaquant avec des marteaux, des pierres, des pétards et des cocktails Molotov des commerces et des bâtiments gouvernementaux, des biens publics, des stations de bus, affrontant directement la police et insultant la presse, laissant leur trace chaotique tout le long de l’Avenue Reforma. Les réseaux sociaux ont diffusé le tabassage d’une compagnonne, admise ensuite à l’hôpital sans être en état d’arrestation.

Deuxième journée de protestations à Guadalajara (5 juin)

De nouveau à Guadalajara, le même 5 juin trois manifestations ont eu lieu pour demander justice dans l’affaire de Giovanni à différents endroits de la ville, au Palais du Gouvernement, la Casa Jalisco et au Parquet Fédéral situé dans la 14ème rue, il y a eu des arrestations illégales de personnes se rendant aux points de rendez-vous; plusieurs manifestant-e-s ont été embarqué-e-s dans des camionnettes sans plaques d’immatriculation et sont porté-e-s disparu-e-s. Des flics en civil sont vus dans les zones rouges. D’autres récits affirment que des camions de transport public ont été arrêtés par des policiers qui en ont fait descendre de force quiconque ayant l’air de manifestant-e. Il est aussi fait mention d’attaques contre des patrouilles, de tags et de blocages.

Les actions s’étendent jusqu’à Veracruz et la police fait d’autres morts (5 juin)

Au milieu de toutes ces scènes intenses, une autre affaire de brutalité policière commence à circuler sur les réseaux sociaux, cette fois à Xalapa, Veracruz, où un sérigraphiste connu, faisant partie de la communauté hip-hop, Carlos Andrés Navarro alias “El área”, est arrêté et tabassé, finissant par mourir dans les cellules du commissariat. Une vidéo est diffusée, montrant Carlos Andrés coincé par les flics et criant À l’aide, ils veulent me séquestrer!”.

À l’aube du 5 juin, un groupe d’inconnu-e-s érigent une barricade incendiaire devant la maison où 5 ans auparavant, le 5 juin 2015, un groupe para-policier avait agressé des étudiant-e-s-activistes, parmi lesquel-le-s se trouvait une flic infiltrée qui fut la seule à en sortir indemne. Une banderole a été accrochée à la maison, faisant référence à George Floyd, Giovanni López, Oliver et Andrés Navarro. Avec des slogans contre le racisme et un « FUCK THE POLICE ».

Des incendies aussi à San Luis Potosí (5 juin).

Une manifestation a été appelée à San Luis Potosí, la mobilisation a débuté sur la Plaza de Armas et s’est ensuite dirigée vers le Congrès de Potosi qui a été la cible d’émeutes et de vandalisme par une partie du cortège. Les lettres ACAB (All Cops Are Bastards) sont apparues sur les murs du Congrès et du Parquet où une voiture de patrouille de la police municipale de Soledad a été incendiée. Des arrestations sont mentionnées.

AUX ÉTATS-UNIS, AU MEXIQUE, AU CHILI, EN INDONÉSIE, EN ITALIE, EN GRÈCE, EN FRANCE ET DANS CHAQUE COIN DU MONDE, L’ENNEMI EST LE MÊME : L’ÉTAT/CAPITAL !
FEU À LA POLICE !
CONTRE LA MONTÉE DU RACISME, LE FASCISME, LE CONSERVATISME, LE SEXISME, LES FÉMINICIDES ET TOUTE AUTORITÉ !
ORGANISE-TOI, METS TA CAPUCHE ET ATTAQUE !
STOP À LA MILITARISATION DE NOS VIES, À BAS LA DICTATURE GLOBALE PANDÉMIQUE !
QUE NOTRE RAGE NE S’ÉTEIGNE PAS !
NOUS NE VOULONS NI PROCESSIONS NI CARNAVALS, NOUS FERONS DES RÉVOLTES SAUVAGES!
QUE LA NUIT S’ILLUMINE !

[Traduction de l’espagnol reçue par mail de Anarquia.info, 7.6.2020]

 

https://sansattendre.noblogs.org/archives/13868