Ile-de-France et Albertville (Savoie) – Des caillasses pour les uniformes du confinement

Paris 19ème arr : Rendre les coups à l’occupation policière – 5, 6 et 7 mai 2020

Mardi 5 mai, un contrôle se soldant par une arrestation a mis le feu aux poudres dans le secteur du Danube (19ème). La soirée a été agitée pour les flics de l’est parisien. Tout a commencé en fin d’après-midi mardi, lors d’une interpellation pour outrage d’un individu, qui a insulté les flics en patrouille depuis le haut d’une tour. Des individus du secteur sont alertés de l’intrusion des robocops dans l’immeuble. Plusieurs rebelles se mettent alors à jeter des projectiles sur les porcs, endommageant plusieurs de leurs véhicules. Après avoir pourtant investi le secteur, la police est à nouveau prise à partie, ils reçoivent de nouveau des projectiles, et sont visés également par des tirs de feu d’artifice. Plusieurs poubelles sont également incendiées. Les deux nuits qui ont suivi ont connu les mêmes tensions et la préfecture a annoncé que les flics continueront d’occuper le quartier tout le week-end (9 et 10 mai).

« Tout s’est tendu mardi en fin d’après-midi, avec l’interpellation musclée d’un jeune résident. «On était plus présents que d’habitude dans le quartier, c’est surtout ça qui gênait », recadre un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Vers 18 heures, les policiers patrouillent rue de la Solidarité, en bas de la cité. Du 5e étage d’un immeuble, un jeune les insulte. Les fonctionnaires montent pour l’interpeller. Et là, la situation dégénère. « Bande de bâtards ! Je suis chez moi ! Je n’ouvre pas », aurait lancé l’homme. La tension monte dans la cage d’escalier. Des jeunes arrivent. Les policiers sortent le bélier et défoncent la porte. A l’intérieur de l’appartement rempli de monde, des femmes hurlent et filment. Des coups partent dans tous les sens. Les policiers appellent des renforts. Grâce aux renforts, les policiers parviennent à menotter le jeune, à le sortir et à l’emmener au commissariat. Dehors, des habitants insultent les policiers, balancent des projectiles par les fenêtres, filment. D’autres, dans la rue, érigent des barricades de chantier pour empêcher les équipages de partir. » Depuis le début du confinement, ce quartier vit sous occupation policière, avec des patrouilles de flics en tenue anti-émeute qui sillonnent les rues pour chasser les récalcitrants aux mesures d’assignation à résidence.

[A partir de franceinfo, 6 mai 2020]


Lisses (Essonne) : Y’a assez de caillasses pour le shériff local – 4 mai 2020

Alors qu’il sortait d’une réunion, le maire (divers droite) de Lisses (commune de 7500 habitant-e-s, Thierry Lafon, a eu la mauvaise idée d’approcher d’un feu et de sortir son portable pour filmer un groupe de jeunes qui zonaient autour, apparemment prêts à accueillir les keufs.

Il s’en plaint à ses potes journaleux du Parisien (4/05): « J’étais en réunion quand j’ai vu de la fumée par la fenêtre, explique-t-il d’une voix calme, moins de deux heures après les faits. Craignant un incendie, je suis sorti voir ce qu’il se passait. »
L’élu embarque dans sa voiture de fonction et se dirige vers le lieu de l’incendie, aux abords de la salle Gérard-Philippe. Il tombe sur un feu de poubelles, autour duquel stagnent, en plein confinement, une poignée de jeunes capuchés, masqués et vêtus de noir. « Je suis descendu de ma voiture, poursuit l’édile. Lorsqu’ils m’ont vu, ils m’ont aussitôt jeté des galets et des bouteilles en verre. »
Avant de sortir de son véhicule, le maire a pris soin de retirer son macaron d’élu. « Je ne pense pas qu’ils m’aient reconnu, ajoute-t-il. Mais j’ai sorti mon téléphone pour les filmer. » Sur les images, une pluie de projectiles s’abat sur lui. Une pierre manque tout juste de l’atteindre et frôle le téléphone. Avant que l’image ne se coupe, un des jeunes se dirige vers lui, une bouteille en verre à la main. Thierry Lafon n’est pas blessé, mais une des pierres a endommagé le pare-brise de sa voiture.
Entre temps, les forces de l’ordre et les sapeurs-pompiers ont été prévenus. « Quand la première voiture de gendarmerie est arrivée, le groupe les a littéralement chargés, les obligeant à faire demi-tour et à appeler des renforts, précise le maire, qui a retrouvé sur place une dizaine de pots en verre et de galets. Je n’ai aucun doute, il s’agit d’un guet-apens. Je suis persuadé que ce début d’incendie avait pour vocation de faire venir les gendarmes et les sapeurs-pompiers en vue de les caillasser« .
Thierry Lafon déposera plainte au nom de la mairie dès ce mardi pour les destructions causées par l’incendie sur la chaussée et celles de son véhicule.

« Les gendarmes ont été engagés pour un feu de poubelle, confirme une source proche de l’enquête. Sur place, ils ont été accueillis par des jets de projectiles et de pétards. La quantité de projectiles laisse à penser que c’était planifié. » Un véhicule de gendarmerie a été touché.
Après s’être mis à l’abri, ils ont appelé du renfort. Au total, 41 gendarmes ont été mobilisés : les militaires d’Evry-Courcouronnes, commune voisine, mais aussi des gendarmes mobiles et des gardes républicains.
Contrôlées, « deux personnes en infraction ont refusé de donner leur identité », indique une source proche de l’enquête. Elles n’ont pas été interpellées.

 

Albertville (Savoie) : Caillassage de confineurs et feux dans l’école – 4 mai 2020

« Lundi 4 mai, lors d’un contrôle du respect des mesures de confinement, des policiers municipaux ont été victimes de caillassage depuis le quartier du Champ-de-Mars. Ils ont demandé le renfort des policiers nationaux qui se trouvaient à proximité également en contrôle. L’intervention rapide des effectifs du commissariat renforcés par des effectifs de la sûreté urbaine, qui ont investi l’immeuble d’où provenaient les projectiles, n’a pas permis de retrouver les auteurs présumés.
Déjà, dans la nuit du 29 au 30 avril, ce sont quatre poubelles qui avaient été incendiées dans la cour de l’école du Champ-de-Mars, où plusieurs personnes avaient pénétré. L’intervention rapide des policiers a mis en fuite, plusieurs individus, dont des mineurs âgés d’une quinzaine d’années déjà connus des agents du commissariat. En dépit du confinement, ces mineurs vagabondaient dans Albertville. Cependant, aperçus à l’écart des faits, le lien n’a pu être effectué avec l’incendie. Le plus jeune a été remis à son père. Ils ont été verbalisés. »

[Repris de LaSavoie.fr, 5 mai 2020]

 

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