Paris-Clichy – L’émeute crie vengeance

Mardi 2 juin, une manifestation contre « les violences policières », qui avait été interdite par le préfet de Paris, Didier Lallement, quelques heures avant, a bien eu lieu et a rassemblé près de 20 000 personnes devant le tribunal de Grande Instance de la porte de Clichy. Deux heures après le début de ce rassemblement en écho au mouvement de révolte actuel aux Etats-Unis, le bruit des vitres cassées s’est mis à recouvrir celui des slogans citoyennistes demandant justice. Lors de manifs sauvages, les vitres d’un poste de police municipale, d’agences bancaires et supermarchés sont fracassées, des engins de chantier et des trottinettes électriques incendiés. Les autorités ont chiffré les dégâts dans le 17ème arr. à plus d’un million d’euros. 18 personnes ont été arrêtées, principalement pour « dégradations volontaires, participation à un attroupement après sommation, port d’armes prohibé et jets de projectiles ».

Les manifestants répondaient à l’appel du comité « Vérité pour Adama », un jeune homme tué par les gendarmes lors de son interpellation en 2016. Après deux heures passées devant l’immonde édifice étatique, une partie des manifestant.e.s envahit le périph’: le trafic est bloqué et des barricades sont érigées. Peu après, les flics gazent en masse et chargent la foule. Un bon millier de personnes partent en manif sauvage sur le boulevard Berthier (Maréchaux). De nombreuses vitrines de boutiques sont fracassées sur l’avenue de Clichy.

Vers 22h30, une manif sauvage grossit dans le 18ème, en passant par Max Dormoy et en se dirigeant vers La Chapelle : « et tout le monde déteste la police !« . Tandis que les voltigeurs (BRAV) allument au LBD avenue de Clichy, 200 personnes déambulent en sauvage près de la Chapelle, plusieurs centaines de personnes plus au sud, place du Dr Lobligeois.

À Clichy, le commissariat de police municipale de la rue Martre se fait copieusement défoncer par plusieurs révolté.e.s.
Une partie des manifestant.e.s se disperse à Barbès après de gros gazages, tandis qu’un groupe de 300 personnes termine cette soirée enragée à gare du Nord.

Dans un article qui revient sur cette soirée endiablée, Le Parisien fait une petite liste des entreprises attaquées lors de cette manif sauvage: « Les agents de la Ville sont à la manœuvre pour évacuer, force engins de chantier, les cadavres de vélos, trottinettes et scooters carbonisés, pour faire place nette. Les commerçants, de leur côté, tente de réparer les dégâts de la soirée. […] Intermarché, la banque CIC, qui a vu son distributeur de billets détruit, et désormais protégé par une équipe de sécurité, Burger King, avec sa vitrine détruite par un énorme pavé posé sur une table.

À Marseille, 1 900 personnes ont participé à la manifestation. Cinq personnes ont été interpellées et placées en garde à vue pour feu de poubelle, jet de projectiles et prise à partie des forces de l’ordre.

À Lyon, où 1 200 personnes ont manifesté, la police a recensé environ 150 fauteurs de troubles. Deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue.

[A partir du fil-info de paris-luttes.info et des médias]

 

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