Francfort (Allemagne) – Perquisition pour l’attaque d’un tribunal à Leipzig

A l’aube du 17 juin, les flics de la BKA ont mené une perquisition à Francfort. Cette opération répressive repose sur l’accusation « d’appartenance à une organisation terroriste » dans le cadre d’actions contre la Cour administrative fédérale le 1er janvier à Leipzig.

Le mandat de perquisition a été émis par la Cour fédérale de justice le 22 janvier 2020. L’enquête se dirige contre la personne perquisitionnée et deux autres qui n’ont pas été identifiées.

La personne accusée est ressortie libre à l’issue de sa garde à vue.

L’attaque de Leipzig avait alors été revendiquée. Les assaillant.e.s détaillaient dans le communiqué leur manière de procéder: « Au carrefour situé à 200 mètres du tribunal, une barricade en feu a été érigée et des dispositifs de clous tordus répandus sur la chaussée, de sorte à ce que le groupe qui avait pour cible le Tribunal Fédéral et le bâtiment de la corporation étudiante ‘Lusatia’ situé juste à côté ne soit pas dérangé. Des pierres ont traversé les fenêtres et de la peinture jetée sur la façade de la maison corpo des étudiants. Les caméras de surveillance du tribunal ont été aveuglées avec de la peinture, après quoi des personnes ont franchi la clôture et essayé de briser les vitres blindées à plusieurs endroits du bâtiment. Le feu a été mis au porche d’entrée et aux fenêtres du tribunal, sans qu’il ne puisse prendre à l’intérieur du bâtiment. Une autre barricade a été allumée devant le tribunal et des voitures ont été détruites et brûlées. Toute la rue était recouverte de fumée causée par les fumis des assaillants ». Par ailleurs, le communiqué expliquait que des tribunaux avaient été pris pour cible dans plusieurs villes en Allemagne: « Autour du Nouvel An, plusieurs attaques ont été réalisées contre des propriétés de l’État. Par exemple l’attaque incendiaire contre le tribunal du quartier de Berlin-Wedding, le tribunal de première instance de Hambourg et le bureau du parquet à Stuttgart, le tribunal de Fribourg et de Göttingen ».

[Librement traduit de indymedia, 17.06.2020]

https://sansattendre.noblogs.org/archives/14056

Espagne – Des nouvelles de notre compagnon anarchiste Gabriel Pombo Da Silva

Jeudi dernier, le 11 juin, l’Audiencia Provincial, le tribunal qui est tout en bas de la pyramide judiciaire de l’État espagnol, a donné un exemple de son pouvoir inquisitorial, en rejetant la demande d’annulation de l’OEDE (Orden Europea de Detención y Entrega, c’est à dire le mandat d’arrêt européen), qui a ramené à nouveau notre compagnon dans les cages de l’État, après trois ans et demi de liberté.

On rappelle que, après un an et demi de cavale, Gabriel a été arrêté le 25 janvier de cette année au Portugal, sur la base de cette OEDE, émise par le Tribunal n°2 de Gérone (plus précisément, par la juge Mercedes Alcazár Navarro), dans le but de lui faire purger encore 16 ans de prison, calculés en tant que reste de sa peine (il s’agit d’un réponse à la plainte pour prévarication contre cette même juge, qui, en juin 2016, avait caché l’ordre de sa libération immédiate, ce qui a retardé la remise en liberté de Gabriel – la juge s’est vengée).

Après trois mois e demi de détention préventive (une période pendant laquelle la soumission du Portugal aux pressions du Tribunal n°2 de Gérone a été évidente, comme la non-application des normes européennes, qui auraient dû permettre la libération de notre compagnon), le 12 mai Gabriel a été livré aux autorités espagnoles et en ce moment il se trouve dans la prison de Badajoz (Estrémadure).

La demande d’annulation de l’OEDE était motivée par l’illégalité de cette même OEDE, émise en violation du « principe de spécialité », un principe fondamental du droit européen, qui établit l’interdiction de faire purger à quelqu’un.e une peine plus anienne de celle pour laquelle il/elle a été extradé.e, et grâce auquel Gabriel a été libéré en 2016, puisqu’il ne devait plus purger les peines antérieures [à son extradition précédente, de l’Allemagne à l’Espagne ; NdAtt.]. Ce qui est politiquement chargée de sens est que l’Audiencia Provincial qui, il y a quelques jours, a donné raison à la juge Navarro est la même qui, il y a quatre ans, a donné raison à notre compagnon, en confirmant sa libération !

Entre-temps, Gabriel est soumis au régime FIES, plus précisément au FIES 5, crée pour des prisonnier.e.s avec des « caractéristiques spéciales » (pour faire quelques exemples : crime international, la violence de genre ou à motivation raciste ou xénophobe, crimes particulièrement graves qui ont secoué l’opinion publique, terrorisme islamique, fanatisme radical affin à une idéologie terroriste…!). Dans le cadre du régime FIES, on lui a appliqué le deuxième degré (il pourrait déjà avoir le droit aux primes, bénéficier de permis et même de la liberté conditionnelle) et il a la censure sur toutes ses communications (son courrier et ouvert et lu, les parloirs sont enregistrés).

Depuis qu’il est dans la prison de Badajoz, à part 5 cartes postales qu’il a reçu quelques jours après son arrivée, les matons ne lui ont plus donné de courrier, malgré les nombreuses lettres et livres qui lui sont adressés… rien de nouveau sous le soleil de l’isolement et de la répression ! Tout cela est une contradiction qui a pour but de le provoquer… le message est : « tu n’es plus l’ennemi public numéro 1, mais tu es encore assez dangereux, surtout à un niveau idéologique… si tu restes sages on va te donner quelques possibilités » !

Maintenant qu’il a été « classé » et que le tribunal a émis sa sentence, on sait que les démarches légales pour que Gabriel puisse goûter à la liberté de suite sont terminées ; bientôt il sera transféré dans une autre prison. L’avocat présentera les appels nécessaires, jusqu’à gagner cette longue bataille.

Gabriel est en bonne santé et il est fort comme toujours… il envoie une forte accolade à tous les individus affins et solidaires.

La solidarité est une arme… utilisons-la… de façon sérieuse et intelligente !

Liberté pour Gabriel ! Compagnon, tu n’es pas seul !
Liberté pour tou.te.s !
Vive l’Anarchie !

Pour lui écrire :

Gabriel Pombo Da Silva
Centro Penitenciario Badajoz
Carretera de Olivenza, Km 7,3
06011 Badajoz (Espagne)

Rome (Italie) – A propos de l’opération Bialystock

On apprend par les journaux italiens que ce 12 juin 2020, une nouvelle opération répressive a frappé les anarchistes, cette fois à Rome. 7 personnes (cinq hommes et deux femmes) âgées de 30 à 40 ans ont été arrêtées à Rome, dans la région de Saint-Étienne (Loire) et en Espagne. 5 ont été incarcérées et deux assignées à résidence. Les inculpations portent sur plusieurs attaques incendiaires et explosives, dont celle contre la caserne des Carabinieri de San Giovanni à Rome en décembre 2017, ou encore celles contre des véhicules d’autopartage de la multinationale ‘Eni’ (cf ici et ) et d’autres non mentionnées en solidarité avec les compagnon.ne.s inculpé.e.s dans le procès « Panico »… Ci-dessous le communiqué des occupant.e.s du squat ‘Bencivenga Occupato’ perquisitionné à l’aube de ce 12/06.

A propos de l’opération Bialystock

L’énième opération répressive contre les anarchistes a débuté à l’aube du 12 juin 2020 dans les territoires dominés par les États italien, français et espagnol. En grande pompe, cagoulés et armes au poing, les agents ont perquisitionné plusieurs maisons, saisi du matériel habituel et arrêté 7 personnes : 5 d’entre elles ont été incarcérées et 2 assignées à résidence.

Rien de nouveau sous le ciel étoilé.
Les accusations que l’État porte contre elles sont diverses, notamment celles d’association subversive à des fins terroristes, ainsi qu’incendie criminel, incitation à commettre des délits, etc.

Désormais, on se fout de leurs chicaneries judiciaires, mais il est nécessaire de rappeler que l’action directe, l’entraide, le refus de toute hiérarchie et de toute autorité ainsi que la pratique de la solidarité restent l’expression de notre tension anarchiste.

Entrer dans leur logique de coupables et d’innocents ne nous intéressent pas, les individus ciblés sont nos compagnon.ne.s et ils auront notre soutien, notre solidarité et notre complicité.

Ros [1] de merde
A chacun le sien.

Des occupant.e.s du ‘Bencivenga Occupato’

Pour le moment, les adresses des compagnon.ne.s incarcéré.e.s sont :

Nico Aurigemma
C.C Rieti
Viale Maestri Del Lavoro, 2 – 02100 Vazia (RI)

Flavia Di Giannantonio
C.C Femminile Rebibbia
Via Bartolo Longo 92. Roma 00156

Claudio Zaccone
C.C Siracusa Via Monasteri, 20C.
Contrada Cavadonna
Siracusa 96100

[Communiqué reçu par mail et traduit de l’italien]


NdT:
[1] désigne une section des Carabinieri.

https://sansattendre.noblogs.org/archives/13988

Belgique – 30% de refus de collaboration avec les traceurs humains

« Traceur Covid », un nouveau métier est né en Belgique
Le Télégramme, 21 mai 2020

En Belgique, les malades récemment testés positifs au coronavirus sont interrogés par téléphone pour retracer leurs contacts, et une nouvelle profession est née : « traceur Covid ».

Ce matin-là, ils sont une soixantaine assis devant un ordinateur portable, casque sur les oreilles, à s’être répartis les appels sur la plateforme bruxelloise de N-Allo, un des « call centers » partenaires de l’opération lancée par le gouvernement belge. Dans ce pays de 11,5 millions d’habitants où le virus a fait plus de 9 000 morts, le « traçage » est pris très au sérieux alors que les autorités n’ont autorisé qu’un déconfinement très progressif depuis quinze jours, par crainte d’un rebond de la pandémie.

Parmi les employés casqués et masqués de N-Allo, Pierre Fournier explique s’être « directement porté volontaire » quand il a appris que chacune des trois régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles) recrutait des centaines de personnes pour cette opération inédite, visant à identifier les potentiels porteurs du virus. « Je voulais apporter une petite pierre à l’édifice du traçage et de l’éradication de la pandémie, faire avancer la cause », affirme à l’AFP ce Bruxellois de 65 ans.

Il est habituellement consultant pour des exploitants de parcs de stationnement, sa voisine de bureau est diplômée de criminologie en recherche d’emploi. Certains ont déjà travaillé en centre d’appels, pour d’autres c’est une première. Ils ont été recrutés en CDD ou contrats intérimaires pour un salaire « conforme au marché » dans le secteur, selon N-Allo.

Leur tâche : appeler les personnes testées positives pour établir une liste de leurs fréquentations sur une période d’une dizaine de jours, depuis l’avant-veille des premiers symptômes jusqu’à sept jours après. Si le contact a dépassé quinze minutes à moins d’1,50 mètre, ce proche ou collègue de travail du malade est considéré comme une « personne à haut risque »… et un autre « traceur » sera alors chargé de la prévenir.

L’objectif est de « réduire les cercles de contamination pour petit à petit les étouffer et faire en sorte qu’on puisse avancer dans le déconfinement », résume Gladys Villey, de la Mutualité Partenamut, qui orchestre à Bruxelles cette sorte de second rideau de prévention. Elle explique que, si au bout de 24 heures, la personne jugée « à haut risque » – censée s’isoler quatorze jours – n’a pu être jointe au téléphone, une visite à domicile est organisée, confiée à des travailleurs sociaux, personnels paramédicaux ou ambulanciers.

« Là, on envoie des professionnels qui ont l’habitude d’aller au contact des patients et qui maîtrisent déjà plusieurs langues, cela facilite les choses », poursuit Mme Villey, alors que 185 nationalités sont représentées dans la capitale belge.

Sur les 340 visites effectuées en région bruxelloise depuis le lancement de l’opération le 11 mai, seules « 20 à 30 % » se sont traduites par un refus de collaborer, « heureusement une minorité », dit la responsable mutualiste. « Beaucoup de gens ont peur de livrer les informations. On essaie de les rassurer, de leur expliquer que cela reste uniquement dans nos mains », souligne-t-elle.

Rassurer, créer un climat de confiance, montrer de l’empathie quel que soit l’âge de l’interlocuteur : les « traceurs » de première ligne ont reçu quelques clés pour bien démarrer lors de séances de formation.

De leur côté, les malades ont souvent été prévenus par leur médecin généraliste qu’ils allaient être appelés pour le traçage. « Ils ont déjà préparé une liste de contacts, il n’y a pas vraiment d’effet de surprise », relève M. Fournier.

Actuellement, l’opération est « en rodage », les malades donnent en moyenne « un à deux noms » car ils ont vu peu de monde pendant les deux mois de confinement, expliquent les organisateurs. Mais « au fur et à mesure du déconfinement, le nombre de contacts renseignés va augmenter », estime Xavier Brenez, directeur général des Mutualités libres. Et le travail des traceurs sera proportionnel.

Quant à l’application mobile, M. Brenez souhaite toujours qu’elle puisse voir le jour « en complément » du traçage physique. Car ce dernier « reste parcellaire et ne permet pas d’identifier les contacts dans les lieux publics ou les transports en commun ».

https://demesure.noblogs.org/archives/2849

Quelques précisions sur une simple carte

Le 3 mai dernier, les Renseignements Territoriaux et les Services Judiciaires avaient tenu à faire connaître aux lecteurs d’un de leur fidèle porte-parole, Le Parisien, une carte restreinte et arbitraire d’ « incendies et dégradations » accomplis pendant le confinement, et attribués à une imaginaire « mouvance d’ultra-gauche » tout droit sortie de leur étroit cerveau policier, comme nous le soulignions alors.

Depuis une dizaine de jours, quelques précisions sur cette carte sont sorties dans différents quotidiens de la presse régionale, notamment sur plusieurs faits répertoriés dans le sud et le centre du pays. Comme ils n’étaient auparavant pas sortis au grand jour à notre connaissance, c’est avec plaisir que nous les reportons ci-dessous.

Dans le Midi Libre, 16 mai 2020 (extraits) :
* À Montpellier, le 8 avril, quatre voitures d’Enedis sont parties en fumée dans le quartier des Aubes. C’était au milieu de la nuit « et le feu d’un premier véhicule a entraîné l’incendie des trois autres« , indique un policier. L’enquête est en cours, l’hypothèse criminelle semble privilégiée.
* À Alès (Gard), le 20 avril, des boîtiers d’antenne-relais ont été dégradés dans le quartier de L’Hermitage, ce qui a provoqué des coupures de courant. L’acte volontaire ne fait pas de doute.
* Du côté d’Aigues-Vives, toujours dans le Gard, ce sont des câbles d’Orange qui ont été sectionnés le 20 avril. Mais pour les gendarmes, cela pourrait être accidentel. Ces faits auraient été retirés tout récemment de la note du SCRT.

Dans La Nouvelle République, 5 mai 2020 (extraits) :
* Les agents du SCRT voient dans ces incendies et autres dégradations, avec un méfait commis à Bessines, le seul constaté dans la région Nouvelle-Aquitaine, la signature de groupuscules de l’ultragauche… À Bessines, c’est la façade du site d’Eiffage Construction Poitou-Charentes, implanté au n° 8 de la route de La Rochelle, qui a été taguée : c’était dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 avril, d’après la direction. Son responsable n’est autre que Paul-François Arrighi, également président du Medef en Deux-Sèvres. De la peinture a notamment été prélevée et les expertises sont en cours, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale étant chargé de les analyser : mais ses spécialistes aident actuellement l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, ou AP-HP, pour réaliser des tests de dépistage du coronavirus. Selon Natacha Rateau, la procureure de la République de Niort, le tag faisait référence aux centres de rétention administrative, qui maltraiteraient les migrants dans l’esprit de son ou de ses auteurs, la société Eiffage étant « considérée, par certains, comme ayant participé aux marchés publics et à leur construction ».

* Dans La République du Centre, 4 mai 2020 (extraits) :
Sur la base d’une note des services de renseignements, le quotidien [Le Parisien] affirme qu’il pourrait s’agir d’actes de sabotage commis par l’ultragauche. Dans le Loiret, deux antennes téléphoniques ont été prises pour cible ces dernières semaines : l’une à Marcilly-en-Villette, le 14 avril, l’autre aux Bordes, dans le Giennois, le 20 avril. La première enquête a été confiée aux gendarmes de la brigade de recherches d’Orléans, la seconde à ceux de la BR de Gien. Mais pour l’heure, la piste politique n’est pas privilégiée.
« Selon la formule consacrée, toutes les pistes sont à l’étude et, en l’état, il n’y a pas de raisons de faire de liens entre ces différents faits, explique le procureur de la République de Montargis, Loïc Abrial. Il peut tout à fait s’agir d’une tentative de vol de métaux qui ont une valeur particulière, comme le cuivre par exemple. Les gendarmes de Gien et d’Orléans sont bien sûr en relation sur ces deux affaires, mais pour l’heure, il n’y a pas de raison de donner une autre dimension à ces faits. » Même commentaire de la part du procureur de la République d’Orléans, Nicolas Bessone, qui confirme que le dossier est toujours géré localement.

https://demesure.noblogs.org/archives/2731

Varese (Italie) – Il n’y a pas d’âge pour le bracelet électronique

Dans une école maternelle de Varese, bracelet électronique pour 150 enfants
traduit de l’italien de l’agence ANSA, 6 mai 2020

Des enfants entre 4 et 6 ans avec un bracelet électronique hi-tech au poignet pour retourner en sécurité à la maternelle en respectant les bonnes distances. C’est le futur qui s’annonce dans une école privée sous contrat de la région de Varese (Lombardie), à Castellanza, où les directeur et les enseignants se disent « prêts à repartir avec toutes les précautions« . Et en attente de la réouverture, deux cent bracelets « intelligents » ont été achetés à une entreprise italienne pour les élèves et le personnel de l’école. Les petits anneaux seront enfilés au poignet des petits à l’intérieur de l’école comme s’il s’agissait de montres : une fois enregistrée la distance d’un mètre minimum de distance entre eux, les appareils vibrent et s’illuminent lorsqu’on dépasse la limite de proximité physique autorisée.

« L’initiative sera menée et expliquée comme s’il s’agissait d’un jeu, évitant tout risque d’angoisse liée aux mesures anti-contagion, par nos psychologues et pédagogues –souligne Fabio Morandi, président de l’école Eugenio Cantoni de Castellanza– et le but pour les enfants sera justement de ne pas faire s’allumer leurs bracelets. »

Le système utilise également une application qui permet de suivre à distance les contacts entre les petits à l’intérieur de l’établissement scolaire, ce qui est aussi utile en cas de nécessité de vérification sur d’éventuels cas positifs, y compris parmi le personnel. « Les bracelets, qui pourraient également être utilisés lors de classes vertes, seront portés par tous les travailleurs à l’intérieur de l’école, qui compte 150 élèves et moins d’une cinquantaine d’employés –poursuit Morandi–, les familles n’auront à payer qu’un surcoût de quelques dizaines d’euros par mois. Nous avons décidé de donner ces sommes à des associations humanitaires. En somme, nous sommes prêts à partir et à activer tous les protocoles sanitaires nécessaires« .

La même initiative pourrait être rejointe par d’autres établissements scolaires italiens, et en France la garderie d’une grande marque d’automobiles en a déjà commandé plusieurs centaines, fait savoir l’entreprise de Bari qui a mis au point et commercialise les bracelets, nommés Labbi Light. « Nous avons reçu des commandes d’une chaîne d’hôtels à Brescia, de plusieurs établissements balnéaires et de gros établissements de soin –explique Antonello Barracane, propriétaire de la société*. Et dire que l’idée est née il y a seulement un an comme système de télémétrie de groupe dans l’eau, à savoir pour respecter les distances lors des entraînements en piscine. A présent, vu la situation, nous avons reconvertit le produit en fonction anti-Covid. »

NdT : cette start up de Bari dirigée par Antonello Barracane s’appelle MetaWellness – via Giuseppe Petraglione, 20 – Bari (BA)

https://demesure.noblogs.org/archives/2524

Une simple carte de France

Les Renseignements Territoriaux et les Services Judiciaires ont tenu à faire connaître dimanche 3 mai aux lecteurs d’un de leur fidèle porte-parole, Le Parisien, une carte restreinte et arbitraire d’ « incendies et dégradations » accomplis pendant le confinement.

Bien qu’attribués à une imaginaire « mouvance d’ultra-gauche » tout droit sortie de leur étroit cerveau policier, il nous aurait semblé dommage de priver les non-parisiens de la connaissance de ce type de sabotages ciblés qui semblent se multiplier malgré les injonctions à rester chez soi. Des actes de malveillance généralement anonymes contre des antennes-relais ou du matériel de télécommunication, contre des entreprises de BTP ou d’énergie, et contre les institutions de l’État, qu’ils ont bien entendu pris soin de cartographier selon leurs propres critères et objectifs du moment. Mais qui, en passant, pourront peut-être parler à d’autres esprits tout aussi mal intentionnés que le nôtre. Qui sait ?

Une simple carte de France

Gare aux Brigades Sanitaires!

L’une des annonces du Premier ministre le 28 avril passée un peu plus inaperçue que la création de zones rouges et vertes au niveau départemental ou que la fin des attestations sur moins de 100 km, concerne le lancement d’un immense dispositif de traçage humain et de flicage sanitaire de la population : « Dans chaque département, nous constituerons des brigades chargées de remonter la liste des cas contacts, de les appeler, de les inviter à se faire tester en leur indiquant à quel endroit ils doivent se rendre, puis à vérifier que ces tests ont bien eu lieu et que leurs résultats donnent bien lieu à l’application correcte de la doctrine nationale».
En complément de la fameuse appli pour smartphones en cours d’élaboration qui prétend enregistrer l’ensemble des personnes fréquentées ou croisées plus de x minutes et à moins d’un mètre sur les 15 derniers jours, voici donc quelques infos qui commencent à sortir sur les futurs 30 000 flics en blouse blanche des Brigades sanitaires chargées de remonter la trace de toutes les personnes-contacts des cas positifs afin de les mettre en quarantaine de précaution et de les tester à leur tour.

Parallèlement au dispositif Covisan déployé en région parisienne pour mener des inspections à domicile, le pouvoir installe et forme depuis quelques jours à travers tout le territoire ses nouvelles Brigades sanitaires (dites « brigades de cas contacts »). Rien que le terme de brigades devrait provoquer un sursaut de répulsion chez n’importe quel anti-autoritaire, tout comme ce vocabulaire de préfecture déjà employé lors des expulsions de squats de migrants et réutilisé sans vergogne par le ministre pour expliquer leur futur travail : la « mise à l’abri », c’est-à-dire ici la mise en quarantaine forcée. En entendant cette novlangue, on se dit que ce n’est peut-être pas pour rien qu’un sociologue, une anthropologue ou une crapule humanitaire (ATD Quart Monde) siègent au Conseil scientifique du gouvernement pour travailler sur le volet « acceptation sociale » des mesures autoritaires qu’il prend.

Avec les 700 000 tests hebdomadaires annoncés en fanfare pour mai-juin au sein de dispositifs variés (mobiles en mode tentes/ drive-in, ou fixes), le nombre de cas positifs détectés en dehors des hôpitaux va se démultiplier –1000 à 5000/jour selon leurs projections–, déclenchant inévitablement une série d’interrogatoires et d’effets en cascade si les cas positifs se mettent à baver leurs contacts à l’État plutôt que de s’auto-organiser en conséquence.
Parmi les premiers enquêteurs (épidémiologiques, puisque c’est leur nom), beaucoup seront les labos et surtout les médecins qui ont prescrit les tests et suivi leurs résultats. Comme n’importe quels flics qui voudraient nous faire croire que seul compte l’amour du métier, les généralistes seront d’ailleurs rémunérés pour ce travail d’enquête, le montant perçu étant encore en cours de négociation avec leurs syndicats. En cas de test positif, les inspecteurs en blouse blanche des cabinets médicaux rentreront donc non seulement les coordonnées de la personne dans un logiciel nommé « contact Covid», qui remonte à l’Assurance Maladie (CPAM), mais également toutes les infos qu’ils auront réussi à gratter sur les contacts de leur patient, directement ou grâce à son entourage (nom, prénom, adresse, liens et surtout téléphone). C’est à partir de là, dans les 24 heures, que vont véritablement entrer en scène les enquêteurs de choc de la Brigade Sanitaire, gris et obtus comme tous les bureaucrates qui suivent des consignes données par un écran, de ceux qu’on connaît déjà trop bien à la CAF ou la Sécu. Ils sont organisés au sein des plateformes départementales de l’assurance-maladie sous forme de cellules dédiées au « contact tracing » : 8000 enquêteurs, dont 60-90 en Haute-Garonne ou 51 dans le Calvados (en temps plein) selon les premiers chiffres sortis. Leur tâche sera bien sûr d’appeler les premières personnes contacts signalées au médecin –ou plutôt balancées, si c’est sans leur consentement– pour recouper l’info, mais surtout de rappeler le cas positif afin de mener une seconde enquête plus poussée et identifier l’ensemble de ses contacts de la manière la plus exhaustive possible (ce qu’on appelle prosaïquement un interrogatoire poussé à base de culpabilisation et de menaces). « Les appels devraient durer une vingtaine de minutes selon des premières estimations et l’hypothèse est que chaque malade peut contaminer 20 à 25 personnes » précise un ponte, « trois critères devant être retenus : la durée de l’échange entre le patient positif et ses contacts ; la distance au moment de l’échange ; et le port ou non d’un masque par les personnes ».
En cas d’absence de coordonnées précises pour retrouver un contact, chaque cellule de « contact tracing » aura tout loisir d’interroger les bases internes de données de la Sécu pour retrouver l’individu qu’elle souhaite. En Italie, un décret gouvernemental a même complété ce point en offrant la possibilité aux enquêteurs de la Sécu de rechercher le numéro de téléphone d’un « cas-contact » grâce aux flics, lorsqu’ils ne l’avaient pas ou ne le trouvaient pas.

A partir de cette petite investigation basée sur les bavardages intempestifs de la personne concernée ou de son entourage proche (et plus tard également de l’appli délatrice), l’enquêteur de la Brigade Sanitaire déterminera quelles personnes-contacts présentent au final un risque potentiel d’infection selon sa grille statistique, et pourra enfin aboutir au troisième objectif de tout ce fouinage : « tester, tracer… isoler », selon la déclaration ministérielle du 28 avril. L’ensemble des présumés touchés par le virus vont donc recevoir l’injonction (par téléphone ou par une visite à domicile) de se faire tester en cessant immédiatement toute activité, puis d’effectuer une quarantaine de 14 jours si le test est positif, et de 3 jours s’il est négatif (par précaution) avec un second test ensuite. Quant à l’aspect répressif de contrôler si ces « cas-contacts » se font bien tester comme on le leur ordonne ou s’ils respectent bien leur quarantaine (surveillance téléphonique à distance, prise de température à domicile, bracelet électronique,…), tout cela sera bien sûr annoncé dans un deuxième temps, mais nul doute que tout réfractaire sera au minimum signalé par les Brigades Sanitaires aux autorités compétentes, à savoir l’Agence régionale de santé (ARS) qui travaille en étroite collaboration avec les préfectures et les forces de l’ordre.
L’avant-projet de loi qui sera présenté samedi 2 mai en Conseil des ministres prolongeant de deux mois supplémentaires l’état d’urgence sanitaire, a ainsi prévu un volet « quarantaine forcée et placement à l’isolement » lors « de l’arrivée sur le territoire national » ou lorsqu’un cas positif, en refusant de manière «réitérée» les prescriptions médicales d’isolement, crée «un risque grave de contaminer d’autres personnes». Le préfet pourra alors, sur proposition du directeur général de l’ARS, prononcer pour une durée de 14 jours la mise en quarantaine et le placement à l’isolement «par décision individuelle motivée». Et c’est là qu’on rejoint la déjà terrible normalité du pouvoir préfectoral d’avant le covid-19, avec par exemple la rétention administrative pour les étrangers sans-papiers ou l’internement d’office en HP (Soins psychiatriques sur décision du représentant de l’État, SDRE).

Qui ? Les enquêteurs de l’Assurance maladie pourront être des médecins, des pompiers ou des infirmières… mais également des téléconseillers, des administratifs ou des commerciaux ! Pour recruter en masse au-delà des seules professions médicales – un personnel estimé à 30 000 personnes selon le Président du Conseil scientifique , une mesure dérogatoire est déjà prévue dans la loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire de deux mois, donnant accès aux données médicales individuelles à un tas de fouineurs supplémentaires. Ce petit fichier temporaire (art. 6) qui peut « notamment comporter des données de santé et d’identification » devrait avoir pour finalité « la détermination des personnes infectées ou susceptibles de l’être, la collecte des informations nécessaires pour déterminer les personnes ayant été en contact avec ces dernières, l’organisation des examens de biologie médicale de dépistage», ainsi que « les prescriptions médicales d’isolement prophylactique des personnes».
Ailleurs, la Belgique se propose par exemple de recruter quelque 2 000 enquêteurs issus de la société civile, la Californie planifie une brigade de 20 000 « traceurs », et l’Allemagne qui vise 20 000 personnes songe à faire appel à l’armée en cas de besoin.

En plus. En cas de clusters (groupement de malades dans un même endroit géographique), ce sont directement les inspecteurs-en-chef de l’Agence régionale de santé qui s’occuperont avec moins de pincettes du traçage concentré de tous les cas contacts, à la place des sous-fifres départementaux. Enfin, un dispositif spécial pauvres/galériens/chômeurs et autres plus éloignés ou plus réticents avec les dispositifs médicaux a été pensé pour les Brigades Sanitaires. L’État va ainsi recruter et former une partie de ses enquêteurs au sein des CCAS des mairies et des départements, mais également dans « le milieu associatif » comme la Croix Rouge.

[Synthèse établie à partir de la presse quotidienne d’aujourd’hui]

Gare aux Brigades Sanitaires !

Les transports publics plus que jamais auxiliaires zélés de police

L’absence du port du masque dans les gares ou les taxis sera verbalisée
Capital, 1er mai 2020

Le gouvernement ne va pas desserrer la vis à compter du 11 mai, bien au contraire. Interrogé dans Le Parisien, Jean-Baptiste Djebbari, le secrétaire d’Etat aux Transports, a annoncé que l’obligation du port du masque devrait être étendue dans les avions. “Comme pour les transports terrestres, nous allons demander le port du masque obligatoire dans les avions”, pour les vols domestiques pour l’instant, a-t-il fait savoir. Comme c’est le cas actuellement si vous ne respectez pas les mesures de confinement vous risquerez une amende en cas de non port du masque dans plusieurs situation.

Nous allons aussi donner aux services spécialisés de la SNCF et de la RATP, que sont la Suge et le GPSR, la capacité légale de procéder à des contrôles. Et le cas échéant de mettre des amendes. Les personnes qui voudront prendre un VTC, un taxi ou pénétrer dans une gare sans masque pourront se voir refuser l’accès. Si elles entrent malgré tout, elles recevront une amende”, a-t-il déclaré, précisant que cette amende pourrait s’élever à 135 euro. “Nous devrions être sur quelque chose de similaire à celle infligée en cas d’absence d’attestation de sortie. C’est-à-dire 135 euros. Mais ce n’est pas encore arbitré”.

Il a assuré que le gouvernement ferait preuve de “pédagogie” et ferait en sorte que tous les usagers puissent avoir un masque d’ici le 11 mai et la sortie annoncée du confinement. Jean-Baptiste Djebbari a aussi évoqué la réservation obligatoire dans tous les trains, qui pourrait être mise en place quand cela est possible sur les Intercités, mais pas tous les TER. L’application des gestes barrière et la distanciation sociale seront toujours vivement encouragées pour l’ensemble des voyageurs utilisant les transports en commun en France.


Extrait de l’interview du ministre au Parisien (1er mai 2020) :

  • Lors de son discours sur le déconfinement, mardi, le Premier ministre Edouard Philippe n’a pas parlé du transport aérien. Pourquoi ?
    Pour que le transport aérien reparte correctement, il faut que les mesures prises dans chaque Etat ne soient pas dissymétriques et que le calendrier soit coordonné. Typiquement, si la France est la seule à mettre en place certaines règles de distanciation sociale dans les avions et pas telles autres, je vous garantis que les compagnies françaises, après avoir reçu des milliards d’euros d’aides publiques, seront les premières à disparaître. Il faut donc se baser sur une coordination internationale.
  • Pourquoi la règle de distanciation sociale serait-elle différente dans un train et dans un avion ?
    Vous n’avez pas la même circulation d’air dans un avion et dans un métro. Dans un avion, l’air est renouvelé toutes les trois minutes, avec des filtres comme ceux utilisés dans les blocs opératoires. L’avion est un environnement sanitaire contrôlé qui protège les voyageurs.
  • A quand des mesures concrètes dans l’aérien pour éviter la propagation du Covid-19 et rassurer les passagers ?
    Assez rapidement. Il y a eu un premier conseil des ministres des Transports européens mercredi. Il y en aura un deuxième début juin. Nous avons quelques sujets de discussions, comme la prise de température des voyageurs dans les aéroports. La France y est favorable. ADP s’est d’ailleurs pourvu de caméra thermique. Mais ce n’est pas la position de l’Organisation mondiale de la Santé. Nous estimons pourtant que cela peut être une manière de restaurer la confiance en l’avion. En revanche, nous ne sommes pas favorables au passeport sanitaire.
  • Cela ne vous semble-t-il pas illusoire d’imposer la distanciation physique dans les transports RATP et SNCF ?
    Il est évident que c’est davantage un défi pour des réseaux de transports comme celui de l’Ile-de-France ou d’une ville comme Lille (Nord). A contrario, il y a des régions qui nous ont affirmé que condamner un siège sur deux dans certains types de transports était complètement possible. Notre doctrine sanitaire, c’est la distanciation sociale. On l’applique strictement. Notamment en maximisant l’offre, en contraignant la demande par le télétravail ou encore en lissant les heures de pointe.
  • Comment faire respecter le port du masque ?
    Notamment grâce aux forces de l’ordre. Nous allons aussi donner aux services spécialisés de la SNCF et de la RATP, que sont la Suge et le GPSR, la capacité légale de procéder à des contrôles. Et le cas échéant de mettre des amendes. Les personnes qui voudront prendre un VTC, un taxi ou pénétrer dans une gare sans masque pourront se voir refuser l’accès. Si elles entrent malgré tout, elles recevront une amende.
  • De quel montant ?
    Nous devrions être sur quelque chose de similaire à celle infligée en cas d’absence d’attestation de sortie. C’est-à-dire 135 euros. Mais ce n’est pas encore arbitré.
  • C’est une somme élevée…
    Oui. Mais avant de sanctionner, il y aura de la pédagogie. Nous allons accompagner les usagers dans la pratique du port du masque obligatoire dans les transports. Nous ferons en sorte que tout le monde en ait un pour le 11 mai.
  • Le Premier ministre a exigé une réservation obligatoire dans tous les trains. Comment fait-on pour les TER et les Transiliens ?
    Encore une fois, il faut être pragmatique. Nous voulons mettre en place ce système quand c’est techniquement possible. Sur les Intercités, c’est possible. Sur certains TER, ce sera plus compliqué. Mais réservation ou pas, l’essentiel reste que les règles de distanciation physique puissent être prises en compte.

https://demesure.noblogs.org/archives/2175

Bretagne – Lamas fâchés, pandores immobilisés

Coronavirus : de plus en plus de Bretons crachent sur la police lors des contrôles
France Bleu, 20 avril 2020

Depuis le début de la crise sanitaire en France, les policiers constatent l’arrivée d’une nouvelle « mode » qui consiste à cracher sur les forces de l’ordre lors des contrôles. Une façon de procéder qui n’épargne pas les policiers bretons.

Depuis le 15 mars, de Rennes à Saint-Brieuc en passant par Vannes ou encore Quimper, les policiers de la région Bretagne constatent une augmentation des crachats lors des contrôles ou des interpellations.

Dans la soirée du jeudi 16 au vendredi 17 avril, une brigade de la police de Saint-Malo est appelée pour tapage nocturne. Sur place, l’homme violent refuse obtempérer. Le contrôle se durcit et les agents décident de conduire le Breton en garde à vue. C’est alors que le malouin crache au visage d’un des policiers, tout en menaçant de lui transmettre le Covid-19. « C’est un moyen d’intenter à l’intégrité des agents en essayant de leur transmettre le virus ou alors de leurs faire peur », raconte un gradé de la brigade malouine.

Rennes, Vannes, Quimper, Saint-Brieuc ou encore Lorient comptent déjà plusieurs cas similaires. Une situation qui commence à inquiéter les syndicats de police. « Lorsque certaines personnes vous crachent dessus en disant qu’elles ont le virus, impossible de savoir si c’est la vérité sur le moment. Mais si c’est vrai ça veut dire qu’on rentre le soir dans notre famille avec la possibilité d’avoir attrapé la maladie. Cela oblige l’agent à se confiner dans le confinement, » regrette Frédéric Gallet, secrétaire départemental Alliance Police Nationale en Ille-et-Vilaine.

Pour limiter les risques de transmission du Covid-19, il existe une procédure. Elle est similaire à celle pour limiter les risques de transmission du VIH, lors des interpellations violentes (avec échanges de coups), bien que le VIH ne soit pas transmissible par simple échange de salive. Les policiers qui se font cracher dessus, doivent systématiquement conduire la personne interpellée effectuer un test. A Saint-Brieuc par exemple, depuis le début du confinement, trois personnes ont été testées après avoir agressé des forces de l’ordre.

Le dernier cas suspect date du jeudi 16 avril, lors d’un contrôle dans un centre commercial. « L’homme a volontairement postillonné sur l’équipage « , raconte un membre du commissariat. Dans ce genre de situation, la règle est simple. Avant de rentrer chez eux, les policiers conduisent la personne interpellée pour qu’elle effectue un test. La voiture utilisée pour l’interpellation est à l’arrêt pour 24h, et les policiers doivent rester chez eux le temps des résultats. « C’est une vrai source de stress pour les forces de l’ordre », raconte un policier briochin. Heureusement, dans ce cas précis, le test s’est révélé négatif après deux jours d’attente. L’homme est convoqué le 14 octobre au tribunal.

A Rennes, la procédure est différente. En cas de doute lors d’un contrôle, les policiers effectuent une petite enquête d’environnement, avant d’emmener l’interpellé chez un médecin. « Si celui-ci présente des symptômes de Covid-19, les fonctionnaires ne sont pas mis à l’écart, mais ils ont pour consignent de contrôler leur température. Et si au bout de quelques jours ils présentent des symptômes, ils doivent téléphoner a un médecin », précise François Angelini, le chef des policiers d’Ille-et-Vilaine. Cracher sur un police reste une circonstance aggravante lors d’une comparution devant le tribunal.

https://demesure.noblogs.org/archives/1632