Certaines voix médiatiques se font entendre depuis quelques jours
appelant au déconfinement, notamment par souci de préserver les libertés
individuelles. Mais c’est une conception particulière de la liberté,
celle où autrui est une limite plutôt qu’une extension de ma propre
liberté, et surtout une liberté qui s’incarne dans la valorisation du
capital et l’acquisition de marchandises. Une liberté du libéralisme,
c’est-à-dire une liberté qui s’appuie sur l’exploitation et s’acoquine
avec l’arbitraire.
Nous sommes dans des sociétés basées sur l’exclusion radicale, où
certains et certaines peuvent être considérés comme superflus. A l’image
des déchets qui s’accumulent avec la consommation, de plus en plus de
personnes sont considérées comme des rebus. Le durcissement des peines
de cette machine à broyer qu’est la Justice et les prisons sont aussi là
pour accueillir les rebus de nos sociétés. La taule est d’abord un outil
d’élimination sociale – qui est parfois purement et simplement une
élimination physique, particulièrement dans ces temps épidémiques où le
pouvoir choisit de laisser crever prisonniers et prisonnières dans leur
cage.
L’immunité collective prônée dans un premier temps dans les pays
anglo-saxons face à l’épidémie du coronavirus est motivée par une forme
de darwinisme social propre au capitalisme : les jeunes, les
bien-portants et les riches s’auto-immuniseront pour la plupart, tandis
que les vieux, les inutiles et les bouches à nourrir crèveront. Certains
chiens de garde du libéralisme sont ainsi montés au créneau après
quelques semaines de confinement. C’est le cas d’Eric le Boucher,
journaliste ayant frayé dans la commission d’Etat sur la libération de
la croissance en 2008, macroniste convaincu, qui appelle dans les
colonnes des Echos au déconfinement au nom des libertés individuelles,
mais surtout pour « accélérer la reprise d’activité » en « acceptant les
morts qui vont avec ». Qu’on ne s’y trompe pas, les politiques de
confinement mises en place dans la précipitation sont d’abord là pour
sauvegarder l’économie et la relancer au plus vite. C’est pourquoi
certains et certaines peuvent se retrouver en télétravail, pendant que
d’autres doivent s’exposer au virus en allant au turbin, y compris pour
honorer les contrats d’armement. L’appareil productif doit être le moins
désorganisé possible, même au prix d’une désorganisation partielle
temporaire. L’armée de réserve doit être préservée, mais si le
surnuméraire peut y passer, tant mieux. Le capitalisme fonctionne ainsi.
C’est comme si une fraction toujours plus importante de la population
était excédentaire, en trop. Ce darwinisme social, basé sur l’idée que
la vie repose sur la lutte concurrentielle pour l’existence et dont les
formes les plus modernes se retrouvent aujourd’hui dans les théories
génétiques et sociobiologiques, est un pilier du capitalisme. Si
l’arbitraire du confinement et l’accélération du contrôle social sont à
combattre , encore faut-il préciser les motivations clairement. Ce n’est
certainement pour revenir à la “normale” comme le rêvent ces chiens de
garde, c’est-à-dire une société où les morts quotidiennes moins
médiatiques, les vies amputées et les boulots idiots étaient
relativement acceptés par la majorité des gens. Cette normalité est à
détruire pour faire place à une société plus désirable. Ce n’est pas la
peine de sortir d’un confinement pour retourner se confiner dans la même
société absurde, cynique et autoritaire dans laquelle s’est propagé le
coronavirus.
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France – Le confinement fait pousser les antennes-relais comme des champignons (toxiques) après la pluie
[Original en: attaque]
Plusieurs associations redoutent que cette réglementation exceptionnelle permette d’installer des antennes-relais un peu partout en France. « Si, en théorie, ces dérogations sont censées s’appliquer uniquement à la période d’état d’urgence sanitaire et à seule fin d’assurer la continuité du fonctionnement des services et réseaux, l’absence de cadrage et la possibilité de pérenniser les antennes modifiées au-delà de la période de crise sanitaire, sont particulièrement choquantes », s’alarment, dans un communiqué commun, Pour une réglementation des antennes relais de téléphonie mobile (PRIARTEM), France Nature Environnement (FNE), le Conseil National des Associations Familiales laïques (CNAFAL) et Agir pour l’Environnement.
« Sous prétexte de se prémunir contre la montée en charge des réseaux, il s’agit d’une véritable aubaine pour les opérateurs qui pourront, en toute discrétion, augmenter la puissance d’antennes, couvrir à peu de frais les zones blanches ou grises, voire anticiper le déploiement de la 5G », analysent les associations, qui demandent de « revoir l’ordonnance pour encadrer les conditions dans lesquelles ces dérogations pourront être actionnées et supprimer la possibilité de pérennisation post-crise. »
Au 1er avril 2020, 51 756 sites 4G étaient autorisés par l’ANFR, dont 45 748 en service, tous opérateurs confondus. Au mois de mars, les autorisations et mises en service de sites 4G ont poursuivi leur progression et ont toutes deux augmenté de 1 %. Trois nouvelles stations 5G expérimentales ont, par ailleurs, été autorisées dans la bande 3,5 GHz, pour un total de 479 stations autorisées en France. Les chiffres d’avril seront particulièrement scrutés.
Argentine/Colombie/Liban – Nouvelles mutineries dans les prisons
Colombie : mutinerie dans la prison de San Juan de Pasto le 7 avril, dans le département de Nariño, suite à la suppression des parloirs au prétexte de l’épidémie de Covid-19. La révolte a débuté à 6h du matin et a duré 2 heures avec incendies et tentative d’évasion. Trois prisonniers et sept matons ont été blessés (dont un envoyé à l’hôpital). Les prisonniers n’ont pas demandé de désengorgement de la prison, forcément partiel et selon des critères arbitraires ou intéressés, mais ont exigé la « Liberté » immédiate par le gouvernement. La police et les forces anti-émeute de l’armée sont intervenues pour mater les révoltés.
Le 21 mars, plusieurs mutineries avaient déjà éclaté dans treize prisons colombiennes, faisant 23 morts et 83 blessés parmi les prisonniers suite à leur écrasement.
Liban : mutinerie dans la prison Qoubbeh à Tripoli le 7 avril. Incendies, affrontements avec les forces de sécurité à l’intérieur et à l’extérieur avec des familles de détenus et des soutiens. Parmi les slogans chantés, plusieurs réclament l’amnistie générale.
Par ailleurs, une tentative d’évasion par tunnel a été déjouée dans la prison de Zahle le 6 avril.
Argentine : mutinerie lundi 6 avril dans deux ailes de la prison de Bouwer, située à 17km de Córdoba, en raison de l’épidémie de Covid-19. Il y avait déjà eu une mutinerie il y a quelques semaines, suite à la suppression des parloirs le 20 mars. Sans moyens d’hygiène, les prisonniers demandent à être libérés ou assignés à résidence.
France – Vers un nouveau durcissement du confinement
Qui peut encore penser un instant que la situation de confinement actuelle n’est pas destinée à se durcir ? Il suffit d’une part d’observer ce qui se fait dans les pays proches (Italie, Espagne) qui ont plusieurs jours d’avance dans la progression du pic de l’épidémie, et d’autre part de comprendre qu’apparemment tout cela passe mieux petit à petit, comme un mauvais remède autoritaire à avaler goutte à goutte en se pinçant le nez avant de s’y habituer, mais pour notre bien à tous. En tout cas si on pense que la domination travaille au bien de ses sujets.
Après la fermeture des écoles (12 mars) puis des lieux publics « non essentiels » le 14 mars après diminution progressive des rassemblements en leur sein (5000 personnes le 29 février, 1000 personnes le 8 mars, 100 personnes le 13 mars), le recours massif à la technologie, la création d’attestations de sorties limitées le 17 mars, l’instauration de peines de prison pour les violations de confinement répétées le 21 mars, la déclaration de l’état d’urgence (sanitaire) et un gouvernement par ordonnances pendant deux mois le 23 mars, la limitation à une heure de sortie par jour par activité personnelle le 24 mars, le déploiement des militaires de Résilience annoncés le 25 mars, il reste encore de la marge, si on regarde ce qui se fait ailleurs : les couvre-feu (déjà en vigueur dans une centaine de communes et dans les colonies*) à horaires extensibles, la fixation d’horaires restreints des magasins de bouffe (deux heures le matin, deux heures l’après-midi) ou même seulement certains jours de la semaine (beaucoup sont déjà fermés le dimanche), la diminution des cas possibles de sortie, la fermeture de certaines entreprises moins essentielles, etc.
Deux prétextes sont idéals pour ce faire, vu le degré de peur et de délégation (critique ou pas, cela ne change rien) absolue à l’Etat : la dramatisation des morts quotidiens du covid-19 qui ne cesseront d’augmenter jusqu’au sommet du pic (un pic qui peut durer, l’Italie et l’Espagne ne sont pas encore en descente de courbe, pour donner une idée ; et les régions du Sud de l’Hexagone ne sont encore qu’en début de courbe), mais aussi pointer tous les « comportements irresponsables » qui justifieront ces durcissements, en faisant classiquement porter le poids de la responsabilité des décès sur chacun. Un truc citoyenniste déjà bien connu en matière d’environnement (trie tes déchets !) ou d’autogestion de la dose d’irradiation, depuis Tchernobyl et Fukushima. Une vieille carotte qui fonctionne plutôt bien, jusque dans les milieux radicaux si axés sur le tout collectif, et qui découvrent soudain le sens du mot « responsabilité individuelle »… mais à l’envers : des individus qui se comportent tous de manière conforme, sans unicité, autonomie ni auto-organisation face à n’importe quel problème, ne sont pas des individus. C’est un troupeau.
Ce 6 avril au soir, le ministre de l’Intérieur vient donc de donner carte blanche aux préfets pour « examiner au cas par cas » la « nécessité de durcir les mesures », « là où des signes de laisser-aller se feraient jour et où ces règles viendraient à être contournées » (histoire aussi de reprendre la main sur les maires zélés). Le cas emblématique cité par le ministre du terrorisme d’Etat est celui des citoyens qui découvrent l’horreur du jogging quotidien. Mais qu’on ne s’y trompe pas, cela concernera d’autres domaines aussi, et la fameuse question du « jogging » (initialement la possibilité de se dégourdir les jambes tout court une heure par jour, y compris non-sportivement) présente surtout l’avantage de pouvoir raccourcir les distances de circulation autour de chez soi (actuellement 1km), en renforçant également toute possibilité de vérifier policièrement la domiciliation.
Heureusement, tout le monde ne semble pas encore disposé à respecter le Grand Confinement (pour des motifs variés), et ces nouveaux durcissements, s’ils calmeront peut-être ici une partie des réfractaires, augmenteront ailleurs la tension avec la police et le voisinage délateur. Plus chacun se confine selon les modalités de l’Etat, plus il isole les réfractaires combatifs, et cela relève également de la responsabilité individuelle. Briser le confinement pour continuer à alimenter la guerre sociale, chacun chacune à sa manière en prenant bien sûr les précautions d’usage (masqués et gantés), est alors non seulement une manière de faire vivre ses propres perspectives, mais aussi d’être solidaires avec tous les autres qui ne cèdent pas.
* A Mayotte le 24 mars, en Guyane le 25 mars, en Polynésie française le 27 mars, puis en Guadeloupe et en Martinique le 2 avril (entre 20 heures et 5 heures du matin).
Le diable se niche…
Parfois, ce n’est ni dans le titre d’un article de journal, ni dans le corps principal du texte, mais au détour d’une petite phrase que se niche l’information importante. Depuis un philosophe allemand qui se proposait d’aller au-delà du Bien (étatique) et du Mal (épidémique), il est d’ailleurs bien connu que le diable se niche parfois dans les détails. Un de ces articles, publié par La Provence du 2 avril, nous apprend ainsi la reprise précoce du travail dans une usine de Marignane. Et pas qu’un peu, puisqu’on y parle de 2200 salariés.
Si le nom de la boîte est certes dans le titre, Airbus Helicopters, tout le bla bla des journaflics se concentre essentiellement sur la seule urgence tolérée du moment, à savoir les mesures de précaution concernant la sécurité de ses collaborateurs en roulements (pas plus d’un millier à la fois). Comme il se doit, la parole est alors donnée aux deux partenaires du pouvoir : la direction toujours confiante, et les syndicats toujours inquiets. Mais pensez-vous que les esclaves salariés ou leurs dignes représentants iraient jusqu’au droit de retrait massif ou au sabotage de l’outil de travail pour l’imposer ? Que nenni, ils sont bien trop attachés à leur chaîne (de production).
Bref, l’info se trouve au creux d’une petite phrase, lâchée par le délégué de la CGC, qui explique que des visites préalables de Safety ambassadors ont été effectuées avant la reprise. C’est même « Pour cette raison, [que] la chaîne d’assemblage du NH90 n’a repris qu’aujourd’hui ». Le NH90, sigle barbare lâché en passant, kesako ? Oh, trop fois rien, juste un hélicoptère militaire de manœuvre et d’assaut bi-turbine européen. Connu sous le sobriquet prometteur de Caïman dans l’armée et la marine françaises, il est issu d’un programme de recherche de l’OTAN, en ayant notamment pour mission « le transport silencieux de groupes d’opérations spéciales, la guerre électronique, l’utilisation de l’appareil en tant que poste de commandement volant, le largage de parachutistes ». Et on vous passe le reste, tant notre estomac éprouve tout de même quelques limites physiques.
Le 23 mars 2020, après quatre petits jours d’interruption, la production du NH90 sur le site de Marignane (Bouches-du-Rhône) a donc enfin pu reprendre, à la grande joie masquée et gantée des 2200 travailleurs qui le produisent. Ben oui quoi, le programme de livraison pour l’armée de terre ne se termine qu’en 2024, celui de la marine en 2021, et pas de bol, les assassins en uniforme de l’opération Barkhane en ont déjà paumé un en plein désert africain l’année dernière.
Pendant que l’industrie de guerre ne cesse de turbiner pour répandre sang et misère grâce à ses esclaves essentiels munis de belles attestations de déplacement professionnel signées Airbus Helicopters, continuez de vous auto-confiner en paix en attendant un illusoire retour à la normalité, braves citoyens. Le monde continue de toute façon de tourner sans vous, quoi que vous en pensiez, et surtout contre vous. A moins que chacun y mette un peu du sien pour sortir et l’en empêcher, bien entendu.
Délations et leçons
C’est une info qui est tombée hier, selon laquelle près de 72% des Italiens pense —d’après un sondage— qu’il est juste de dénoncer aux forces de l’ordre les personnes qui ne respectent pas les interdictions anti-pandémie. Seraient notamment dénoncés les éventuels rassemblements ou les fêtes à la maison. Presque trois Italiens sur quatre espionneraient donc les comportements de leurs voisins, prêt à appeler la police lorsque quelqu’un a l’audace de se rencontrer et se divertir entre amis ? Et que dire de tous ces potentiels assassins qui osent aller courir, faire sortir le chien, offrir de l’air libre aux enfants pour jouer —peut-être même avec leurs copains— ?
C’est une info qui est tombée aujourd’hui, à propos de ce qui vient d’arriver en Calabre à un spécimen de ces 72%, qui avait mis en ligne une vidéo d’un de ces nombreux contrôles de rue « pour faire respecter le confinement épidémiologique ». Dans cette vidéo, il avait filmé… euh, comment dire… la personne qu’il n’aurait pas dû filmer… la mauvaise personne… ou mieux, la personne de la mauvaise famille.
Une fois mise au courant qu’un de ses proches avait été chopé en flag de violation d’interdiction et mise au joug sur le net, un membre de cette mauvaise famille a trouvé correct d’aller personnellement féliciter l’auteur de la vidéo. Pour diffuser de telles images, il faut en effet vraiment avoir un sens civique élevé, plein de fierté nationale. Le mauvais parent s’est donc présenté à la porte de l’appartement duquel avait été tournée la vidéo, et après quelque inutiles échanges de paroles sur la valeur de la confidentialité, il a sorti un pistolet pour faire résonner toute son admiration. Malheureusement, le parent pas si mauvais que ça a été arrêté, et se trouve à présent enfermé dans une cellule plutôt que dans un salon, ne pouvant plus dispenser de sages leçons en matière du fait de s’occuper de ses propres affaires. Quant à son élève involontaire, il passera le reste de ses jours à boiter.
Qui sait si cela sera suffisant pour qu’il reste loin de sa fenêtre et surtout ne fourre plus son nez dans la vie privée des autres ?
Royaume-Uni – Un bilan des attaques incendiaires de pylônes de télécommunication
Davantage de pylônes de télécommunications ont été attaqués à la suite d’une série d’incendies volontaires au Royaume-Uni, en cette première semaine d’avril.
En l’espace de 24h, le réseau de téléphonie mobile Vodafone a fait l’objet de quatre attaques (dont l’une sur un site que l’opérateur partage avec O2) ce qui porte à 20 le nombre d’incidents à travers le pays, dont des incendies, des tentatives d’incendie, des dégradations volontaires et vandalisme. Parmi eux, on comptait des incendies d’antennes-relais à Birmingham, à Belfast, à Manchester et à Liverpool les 2 et 3 avril.
Cette série d’attaques se serait déclenchée en lien avec des rumeurs diffusées sur internet et les réseaux sociaux selon lesquelles la technologie de la 5G, qui s’est développée à partir de 2019 au Royaume-Uni, serait liée à la propagation du coronavirus. Le pouvoir et les médias qui sont à sa botte ont immédiatement cherché à démonter une à une les raisons infondées qui auraient conduit à toutes ces attaques: une « théorie » « insensée » qui, même si elle est complètement fumeuse, prend pour point de départ la nocivité réelle des ondes (et dans ce cas celles de la 5G) mais en la réinterprétant dans un contexte bien particulier de pandémie. Dans un pays où, comme en France, de nombreux collectifs et comités anti-5G semontent un peu partout. Sauf que là, on n’est plus dans une opposition morale et pacifiste.
Quoi qu’il en soit, ces incendies ont eu des effets néfastes bien réels sur la routine d’aliénation et d’exploitation, qui plus est en période d’état d’urgence (sanitaire). C’est d’ailleurs ce qu’ont communiqué le lobby des techno-communications et autres porte-parole d’opérateurs telecom, après avoir fait le décompte des antennes sabotées, ainsi que celui des techniciens ou ingénieurs des grands groupes (EE/BT, O2 et Vodafone) pris pour cible lors de leurs interventions de réparation. Tout ce petit monde ne cache pas non plus son inquiétude face à cette déferlante anti-ondes, en évoquant notamment les perturbations causées au télétravail et au fonctionnement des entreprises vitales du pays qui, elles, ne sont bien sûr pas confinées. Désormais, tous sont sur le pied de guerre pour endiguer – par la « désintox » – ce phénomène inédit, mais sans le vouloir fournissent dans le même temps tout un tas de raisons, pour le coup fondées, d’agir dans le même sens. Cette fois pour paralyser ces lieux où nos vies sont décidées, où nos corps sont maltraités et mutilés, pour mettre fin au flicage de nos vies, à l’assignation à résidence devant tout un tas d’écrans, petits ou grands, si utiles à l’exploitation, au dressage et à l’abrutissement….
[Rédigé à partir d’un article du Sunday Times, 05.04.20]
Royaume-Uni : Un bilan des attaques incendiaires de pylônes de télécommunication
Panne électrique – les impacts d’une attaque physique sur le réseau électrique
Renverse.co / lundi 30 mars 2020
“ Tout groupe terroriste qui souhaiterait mettre un pays à genoux a les moyens de le faire. ”
Grégoire Chambaz, Capitaine de l’armée suisse, au sujet des attaques sur le réseau électrique
Qu’ont en commun les aéroports, les installations de traitement de l’eau, les stations-service et les machines à espresso ? Une dépendance à l’égard d’un réseau fiable et stable de production et de distribution d’électricité. Dans le monde entier, nos réseaux électriques sont vieillissants, sur-sollicités, et de plus en plus exposés aux attaques. La centralisation et l’interdépendance accrue de ces réseaux signifient que le risque de défaillance à grande échelle n’a jamais été aussi grand. La prochaine fois que les lumières s’éteindront, elles pourraient ne plus jamais s’allumer.
Avant toute chose, imaginons ce que provoquerait une coupure de courant généralisée (un blackout). D’abord, les lumières, les vidéoprojecteurs et ordinateurs s’éteignent. Faute de pouvoir travailler ou étudier, vous cherchez donc à sortir. Il s’avère que la plupart des portes automatiques et portiques ne marchent plus, mais finalement vous parvenez à regagner la rue.
Vous souhaitez peut-être manger quelque chose. Cela dit, vous rencontrez plusieurs problèmes. Premièrement, si vous n’avez pas de monnaie, vous ne pouvez rien acheter, car la carte bancaire a besoin du réseau pour fonctionner. Au bout de quelques heures, l’ensemble des denrées qui étaient congelées dans les restaurants et supermarchés doivent être consommées ou jetées, ce qui entraine d’énormes pertes. Enfin, la plupart des plaques de cuisson étant électriques, vous devez probablement ressortir votre réchaud de camping pour pouvoir cuisiner.
Bien évidemment, les avions sont immédiatement cloués au sol faute de contrôle aérien. Les trains et transports publics (tram, métro) marchent à l’électricité, ils sont également à l’arrêt. La circulation terrestre est gênée, car les feux de circulation sont éteints, provoquant accidents et ralentissements. Cependant, cela ne dure pas bien longtemps : les pompes à essence fonctionnent aussi à l’électricité. Bientôt, les routes se vident.
Les échanges monétaires cessent, la bourse s’interrompt immédiatement. Sans informatique, sans communication, sans transport, la plupart des activités économiques s’arrêtent.
Vous suivez toutes ces informations avec attention. Puis vos téléphones, les antennes relais et les postes émetteurs n’ont plus d’énergie en stock. À partir de là, les nouvelles ne vous parviennent que de manière sporadique. Les décideurs aussi naviguent à vue : sans instruments de contrôle ou de communication centralisés, ils sont assez impuissants.
Le blackout : un super-risque
Vous l’aurez compris, l’électricité est critique. Elle est nécessaire pour tous les pans de notre activité, et nous ne savons plus vivre sans. Voici ce qu’explique Grégoire Chambaz :
En quoi le risque de blackout est-il si singulier ? Avant tout, il s’agit d’un risque directement lié à un secteur critique, ce qui n’est pas le cas d’une pandémie ou d’une crise économique. Ce secteur critique, c’est l’approvisionnement en électricité. En effet, sans électricité, nos sociétés ne pourraient pas fonctionner. Si elles peuvent se permettre de se passer quelques jours de pétrole, une coupure de courant les affecte immédiatement.
Comment cela se fait-il ? Pour deux raisons principales. La première, c’est que l’électricité irrigue tous les autres secteurs et infrastructures critiques. Ceux-ci sont pratiquement incapables de fonctionner sans elle. La deuxième raison, c’est que le blackout paralyse les deux secteurs critiques les plus importants après l’électricité, à savoir les télécommunications et les systèmes d’information. Sans eux, la coordination devient très difficile, surtout lors d’une situation de crise comme celle d’une coupure de courant. Cette centralité de l’électricité a été mise en évidence en 2010 dans un rapport de l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) sur la criticité des secteurs critiques. L’OFPP y définit la criticité comme « l’importance relative d’un secteur critique en fonction des effets que son arrêt ou sa destruction auraient pour l’économie et la population ».
Dans ce cadre, le rapport effectue une évaluation qualitative (sur quatre degrés : 0, 1, 2, 3) de l’importance de chaque secteur critique par rapport aux autres. Les résultats font apparaître la centralité de l’approvisionnement électrique, touchant plus de secteurs que tout autre et provoquant le plus d’effets sur l’ensemble (voir tableau ci-dessous). Les systèmes d’information et les télécommunications passent respectivement en deuxième et troisième position. À l’inverse, les secteurs les plus vulnérables à l’arrêt des autres sont les services de secours et hôpitaux. En conséquence, la criticité de l’approvisionnement électrique détermine le blackout comme le risque plus important et motive sa qualification de « super-risque ».
Recouvrement du réseau
Quand tout le réseau électrique s’est effondré, redémarre-t-il en quelques instants ? Pas si simple. C’est une étape très délicate, parce que la demande doit être en permanence ajustée à l’offre, alors que les consommateurs veulent juste utiliser de l’électricité. Cette reconstruction se fait petit à petit, secteur par secteur, le tout sans télécommunication. Cela peut s’étaler sur des mois. Si le blackout ne dure qu’une journée, la récupération est rapide. S’il dure plus de 48 h, la récupération du réseau est moins probable, voire impossible. Tous les instruments qui pilotent les réseaux sont alimentés eux-mêmes en électricité, ils ont une autonomie de 2 à 5 jours. Une fois qu’ils n’ont plus de batterie, il faut se rendre sur place pour les redémarrer, de manière synchronisée avec le reste du réseau, toujours sans télécommunication. Si l’on n’a pas rétabli le réseau au bout de 5 jours, il ne pourra pas l’être sans aide extérieure. Si le blackout est régional, il y a des services d’urgence et de réparation qui peuvent être dépêchés. S’il est national ou continental, la situation peut perdurer voire même être fatale pour le réseau.
Ce scénario — catastrophique pour certains, rêvé pour d’autres —semble en tout cas irréaliste. Et pourtant… Ce réseau dont nous dépendons tant est loin d’être aussi solide qu’on pourrait le croire. Cela notamment à cause d’un élément : les transformateurs.
Les transformateurs, pièces centrales du réseau
On trouve des transformateurs à tous les niveaux du réseau. Le rôle d’un transformateur est simplement de modifier la tension de l’électricité. Certains l’augmentent pour qu’elle puisse circuler sur de longues distances (sur des lignes « haute tension »), d’autres la baissent afin qu’elle corresponde à la tension de nos prises de courant. Ils sont donc nécessaires pour raccorder les différentes pièces du réseau.
Il y a de très nombreux transformateurs, des petits, standardisés, qui se trouvent toutes les 3 à 4 maisons. En cas de défaillance, ceux-ci sont facilement remplacés. Et puis il y a ceux qui passent de la haute à la basse tension, qui sont énormes (et vieillissants). Ce sont ces derniers qui nous intéressent.
Ces choses sont monstrueuses, elles coûtent des millions d’euros, pèsent jusqu’à 350 tonnes. Elles font la taille de conteneurs d’expédition, entièrement constituées d’acier et de cuivre (métaux qui participent pour moitié au prix exorbitant du matériel). La fabrication de tels équipements est longue (5 à 20 mois), car ils sont élaborés sur mesure. En général, une seule pièce est construite à la fois pour chaque modèle, il n’y a donc pas de pièces de rechange ni de pièces interchangeables. De ce fait, les réparations sont également très longues et complexes.
Leur transport est aussi un casse-tête. Le moyen le plus courant est le rail, mais seuls des wagons spécialisés peuvent supporter le poids. En France, c’est la STSI qui effectue ce genre de transport, elle dispose en tout de 10 wagons spéciaux. Aux États-Unis, ce sont seulement 30 wagons qui existent. Si le lieu n’est pas accessible en chemin de fer, le déplacement se fait par la route. On utilise alors des semi-remorques spécialisés, des « chenilles », dotés de 200 roues. Ils ont besoin d’autorisation pour traverser n’importe quelle municipalité, et il faut modifier la voirie et déplacer des lignes électriques pour permettre le passage. Bref, vous l’aurez compris, la construction comme le déplacement des transformateurs fait qu’ils ne sont pas facilement remplaçables.
Criticité des transformateurs
Nous l’avons dit, les transformateurs sont essentiels pour le réseau. Ils sont installés dans ce qu’on appelle des sous-stations, entourées de murs et de grillage. Certaines sous-stations sont très critiques. Lorsqu’un transformateur tombe en panne, cela peut avoir des effets en cascade sur l’ensemble du réseau. À titre d’exemple, il y a 55 000 sous-stations aux États-Unis. 350 d’entre elles sont les plus critiques. Des études réalisées par le gouvernement états-unien et des entreprises publiques estiment qu’à peine 9 sous-stations mises hors services pourraient faire tomber le réseau américain dans son ensemble pendant 18 mois. Souvenons-nous des conséquences d’un blackout de 5 jours. 18 mois seraient fatal pour le réseau.
Protection des transformateurs
Au vu de la criticité de tels équipements, on s’attendrait à ce qu’ils soient ultra-protégés. En réalité, la sécurité des postes est si déficiente qu’elle en est parfois comique.
Par exemple, une sous-station en Arizona — la sous-station Liberty — est une importante sous-station qui relie de nombreux états du Nord et du Sud sur le réseau occidental. Et en 2013, une série d’attaques physiques ont été menées contre cette station.
D’abord, quelqu’un a coupé les câbles de fibre optique de Liberty, ce qui a désactivé les communications pendant quelques heures. Ils n’ont jamais compris qui avait réalisé cela, ni pour quelle raison. Mais deux semaines plus tard, de multiples alarmes ont commencé à se déclencher dans un centre de contrôle voisin, signalant que quelque chose n’allait pas à la sous-station. Ces alarmes se sont déclenchées pendant deux jours avant que quelqu’un ne soit envoyé pour vérifier. Quand ils sont arrivés, ils ont découvert que la clôture avait été ouverte, que le bâtiment de contrôle avait été cambriolé et qu’on avait utilisé plusieurs des ordinateurs sur place. Lorsque l’équipe de sécurité a vérifié les enregistrements des caméras, elle a réalisé que la plupart d’entre elles pointaient vers le ciel.
Ils ont donc installé de nouvelles caméras. Mais deux mois plus tard, une nouvelle effraction a eu lieu dans la même station. Lorsqu’ils ont vérifié les nouvelles caméras, ils ont découvert qu’aucune d’entre elles ne fonctionnait parce qu’elles n’avaient pas été programmées correctement. Si cet exemple vous a choqué, un autre exemple est encore plus frappant.
L’exemple de l’attaque Metcalf
En 2013 a eu lieu l’attaque la plus mystérieuse et intéressante du réseau électrique 6. Nous sommes donc à Coyote, en Californie, un peu en dehors de San Jose. À cet endroit, une entreprise appelée Metcalf possède une sous-station qui transmet une bonne partie de l’électricité de la Californie.
La nuit du 17 avril 2013, vers 1 heure du matin, quelqu’un s’introduit dans une chambre forte juste à côté de la sous-station et coupe des câbles de fibre optique. Il a fallu un peu de temps à l’opérateur pour s’en rendre compte. Dix minutes plus tard, une autre série de câbles est coupée dans une autre chambre forte à proximité.
30 minutes plus tard, une caméra de sécurité de la sous-station remarque une traînée de lumière au loin. Les enquêteurs comprendront plus tard que cette traînée de lumière était un signal lumineux effectué avec une lampe de poche. Immédiatement après – c’est-à-dire à 1 h 31 du matin — la caméra enregistre au loin le flash des fusils et les étincelles des balles frappant le grillage de la clôture. Toute cette action dans la caméra déclenche une alarme. Il est 1 h 37 du matin, quelques minutes après le début des tirs.
À 1 h 41, 10 minutes après le signal, le département du shérif reçoit un appel au 911 ; c’était en fait l’ingénieur de la centrale qui avait entendu les coups de feu. Le shérif alerté arrive 10 minutes plus tard, mais déjà, tout est calme. Il est arrivé une minute après qu’un autre signal de lampe de poche entraîne la fin de l’attaque.
Sur quoi tiraient les attaquants ? Justement, sur ces très gros transformateurs.
Les transformateurs sont en fait des choses physiquement simples, ce ne sont que des fils de cuivre enroulés dans de grosses cages métalliques. Mais les transformateurs chauffent, énormément, et sont donc refroidis. Pour ce faire, ils ont des réservoirs avec un liquide de refroidissement. Les tirs ont ciblé ces réservoirs de liquide, ils y ont fait des centaines de trous puis le liquide s’est échappé. La police est arrivée et n’a rien remarqué, il faisait sombre, on ne peut pas leur en vouloir. Plus de 200 000 litres d’huile se sont lentement écoulés. Après un petit moment, les transformateurs ont surchauffé et explosé. Un travailleur est arrivé quelques heures plus tard pour constater les dégâts, mais c’était déjà fait.
Cette attaque a alarmé les pouvoirs publics. Le FBI a enquêté. Ils ont trouvé des balles provenant de l’endroit où les attaquants avaient tiré, mais les empreintes digitales avaient été nettoyées. Ils ont trouvé des pierres marquant l’endroit où les attaquants devaient tirer, ce qui signifie qu’ils avaient déjà repéré ce site et savaient exactement où se présenter pour infliger un maximum de dégâts. Le fait d’avoir ciblé le réservoir de refroidissement montre qu’ils savaient quoi cibler pour générer des dégâts.
17 des 21 transformateurs de la sous-station ont été mis hors service. Il en aurait suffi d’un ou deux supplémentaires pour mettre la Californie dans le noir
L’attaque a été qualifiée d’attaque terroriste sophistiquée, exécutée par une équipe de tireurs d’élite. On a pensé qu’elle pouvait être un essai pour une attaque plus importante sur le réseau électrique de la nation. Sauf que, selon le FBI, l’attaque n’était pas particulièrement difficile à réaliser, et elle aurait pu être réalisée par une personne seule, et cette personne n’était pas particulièrement précise dans ses tirs. « Nous ne pensons pas qu’il s’agissait d’une attaque sophistiquée », a déclaré John Lightfoot, qui gère les efforts de lutte contre le terrorisme du FBI dans la région de la Baie. « Il ne faut pas un très haut degré de formation ou d’accès à la technologie pour mener à bien cette attaque ». Quoi qu’il en soit, le FBI n’a aucune piste à ce jour.
17 des 21 transformateurs de la sous-station ont été mis hors service. Il en aurait suffi d’un ou deux supplémentaires pour mettre la Californie dans le noir. En l’occurrence, la compagnie d’électricité a pu rapidement contourner la sous-station. La Silicon Valley a continué à avoir de l’électricité, bien qu’on leur ait demandé de réduire leur consommation d’énergie pour la journée. Les dommages ont été réparés en 27 jours. Si plusieurs sous-stations avaient été touchées dans cette période, empêchant ainsi le re-routage, cela aurait pu être une toute autre histoire
Pour aller plus loin :
- L’article 3. Comment arrêter la société industrielle ? sur notre blog
- La vidéo de Grégoire Chambaz sur les black-out : “Le risque de blackout est-il réel ? “
- Le dossier spécial de la Revue Militaire Suisse : “Black out” (téléchargeable en pdf)*
- Le podcast de Ashes Ashes, en anglais : Episode 13 – Lights Out
- Un article sur le réseau européen est en préparation. Si vous avez des éléments intéressants à ce sujet (ou sur d’autres sujet d’ailleurs) n’hésitez pas à laisser un commentaire, ou contactez-nous sur les réseaux sociaux : www.facebook.com/vertresistance.
NdAtt. : cet article est issu du blog www.vert-resistance.org, reproduit ici sans demander rien à personne (mais avec des compliments pour le bon travail).
* Note d’Attaque : on remarquera que les militaires suisses ont pris en compte les effets qu’une épidémie pourrait avoir sur le réseau électrique de leur pays – à p. 39 (quatrième du fichier) on lit par exemple qu’à leur avis « Une pandémie peut grandement réduire le nombre d’employés du secteur électrique, ceux-ci étant malades, ou absents soit pour s’occuper de leurs proches, soit parce qu’ils craignent pour leur santé. Dans ces conditions, le réseau électrique pourrait ne plus suffisamment être encadré, un facteur de vulnérabilité pouvant mener à un blackout. »
Panne électrique – les impacts d’une attaque physique sur le réseau électrique
Munich (Allemagne) – Prendre aux riches…
Voler l’Eglise a rarement été aussi simple. Maintenant que les offices religieux sont interdits et que de nombreuses églises sont fermées, il n’est plus possible de se faire surprendre en train de voler des offrandes par un.e fervent.e chrétien.ne, souhaitant réciter encore une ou deux prières pour son Dieu.
C’est probablement ce à quoi ont pensé une ou plusieurs personnes en s’introduisant par effraction dans une église du centre historique de Munich dans la nuit du jeudi 2 avril 2020 pour s’approprier les pièces de neufs troncs au total. C’est sûr qu’elles se trouvent entre de meilleures mains que dans celles de la vieille église !
[Traduit de l’allemand de la feuille anarchiste hebdomadaire ‘Zündlumpen’ Nr 60 – , 06. April 2020]
Toulouse, France: Solidarité avec les mutineries dans les prisons et les CRA
Parce que vu les temps qui courrent, les petites initatives font plaiz… on relaie cette info:
Jeudi 19 mars [2020], alors que des révoltes éclatent dans de nombreux lieux d’enfermement (CRA – Centre de rétention administratif, prisons…) à travers le monde, des bombes de peintures n’ont pas respecté le confinement.
Des tags sont apparus sur la façade de l’ancienne prison de Toulouse (Saint Michel), qui est en travaux pour devenir une cité de la musique.
On peut lire:
« Solidarité avec les mutineries »
« Feu aux prisons »
« Le pire virus c’est l’autorité »
On envoie plein de courage à toutes les personnes enfermées!
Crève la crève!! Crève l’Etat, crève (la) toux !!
Attaque