Iran – Révoltes dans les prisons

[Du blog Attaque, qui l’a traduit d’ici]

Le 26 mars 2020, après des grèves de la faim dans différentes prisons iraniennes, à cause des mauvaises conditions de détention, de la propagation du coronavirus et même de la mort de plusieurs détenu.e.s, les prisonniers de certaines sections de la prison centrale de Tabriz, une ville du nord-ouest du pays, se sont rebellés.

Selon les rapports officiels des agences de presse étatiques, les forces de police ont assiégé le secteur autour de la prison et on a entendu des coups de feu.

Le califat islamique chiite, hypocrite et oppressif, a attaqué les prisonniers sans défense avec des gaz lacrymogènes et des tirs d’armes à feu et a également blessé plusieurs d’entre eux.

Note d’Attaque : même si les médias parles de dizaines de milliers de prisonnier.e.s “provisoirement” libéré.e.s par le régime à cause de la pandémie de coronavirus, beaucoup plus nombreux.ses sont celles et ceux qui restent enfermé.e.s. La semaine dernière, il y a eu des révoltes dans les prisons de Khorramabad et d’Aligoudarz (deux villes dans l’ouest du pays), des mutins ont été tués par la police et les matons, mais d’autres ont réussi à s’évader.

Buenos Aires, Argentine: La Rivolta, de la pandémie

Introduction

Le vendredi 20 mars, la quarantaine totale a été décrétée à partir de minuit sur le territoire dominé par l’État Argentin. Après quelques mois de nouvelles qui semblaient lointaines et les dernières semaines de paranoïa grandissante dans les médias et les chaînes nationales du Président, ils ont fini par la déclarer, déclenchant un boom de départs des classes moyennes hautes vers leurs résidences secondaires, d’achats démesurés dans les supermarchés et un appel à rester à la maison moins de 4 heures à l’avance.

Si le terrain avait certes été préparé antérieurement, face à l’impréparation totale économique et sociale et conformément aux logiques de l’État et du Capital, cette quarantaine est appliquée par différentes forces armées dans les rues, opérant avec plus ou moins d’impunité selon les zones plus ou moins riches du pays. Ainsi sont apparues instantanément des vidéos montrant les flics de tout poil marchant sur les quartiers mitraillettes et fusils à la main, pourchassant à moto celles et ceux qui sont dehors et les obligeant à rentrer en courant chez elleux, une femme renversée par une voiture de patrouille et une longue liste de la course policière déchaînée sur un territoire proche de la militarisation.

Comme dans la plupart des pays infectés, le message de guerre a été lancé en prenant cette pandémie comme excuse, et parmi certaines malencontreuses analyses cherchant à pointer un complot global, il apparaît de manière évidente que le virus c’est le capitalisme et que ce supposé complot n’est qu’une maladie se répandant à des niveaux globaux dans des sociétés fondées sur l’exploitation et la misère. Il saute de nouveau aux yeux de tous et toutes que la société de classes

finit toujours par nuire aux mêmes, à celles et ceux qui continuent à s’exposer, obligé-e-s d’aller bosser, et à toutes celles et ceux qui n’en ont pas l’autorisation (dans une économie basée à 40% sur le travail informel) et doivent soit rester enfermé-e-s à regarder leurs dettes augmenter et leur santé mentale se détériorer, soit affronter le risque d’être arrêté-e-s et torturé-e-s par l’État.

Délation et médias

La campagne de terreur est renforcée par le martèlement constant des médias nationaux qui sont probablement le fer de lance de la société de contrôle, car si l’intimidation policière est tangible et évidente, elle se maintient bel et bien sous le couvert du #quedateencasa [reste à la maison], jusqu’au point où l’idée de “responsabilité” sert à justifier ouvertement la répression d’un point de vue progressiste hypocrite, avec le mot d’ordre qui se répète à nouveau “il ne t’arrivera rien si tu restes à la maison”. La peur a changé de couleur, passant du rouge au vert, et cela nous démontre que le concept d’ennemi intérieur est indépendant de l’époque et des formes, quelle que soit la raison susceptible de perturber l’ordre social, elle doit être désamorcée par la prison et la persécution.

Et tout en sachant que nous vivons dans une société carcérale, la campagne du pouvoir pour justifier les militaires dans les rues prend des relents particulièrement obscènes, tout en ayant recours à un argumentaire auquel se conforme dans une grande mesure une partie importante de la population qui a voté avec satisfaction lors des dernières élections. Dans ce contexte de paranoïa, la délation citoyenne devient monnaie courante, les mêmes personnes qui hier arboraient sur leurs tee-shirts le slogan “plus jamais ça” appellent aujourd’hui la police au moindre mouvement suspect, espionnent de leurs fenêtres et vont même jusqu’à dénoncer au mégaphone de leurs balcons dans le centre-ville. Au milieu de tout ça se lance la campagne médiatique “C’est l’État qui prend soin de toi, pas le Marché”, renforçant le faux paradoxe imposé par le kirchnerisme, alors qu’ils ne font justement que protéger le marché, c’est-à-dire la propriété privée. Cela est manifeste dans le manque de possibilité de se faire dépister et de contributions dans le domaine de la santé, contrairement aux dépenses budgétaires pour l’appareil répressif. Mais même ainsi, les coupables désigné-e-s sont à nouveau les voisin-e-s, celles et ceux qui vivent en s’entassant et n’ont pas la possibilité de se mettre en quarantaine, sauf bien-sûr les livreurs et autres travailleureuses puisque ces exploité-e-s doivent aujourd’hui être au service de celles et ceux qui bénéficient de quarantaines privilégiées et commandent des glaces et des sushi à domicile.

Le cours de la quarantaine

Selon les annonces, la quarantaine durerait jusqu’au 31 mars, même si le discours commence à circuler qu’elle devra être allongée, hypothèse qui s’appuie aussi sur les miettes que l’État affirme bientôt distribuer pour éviter tout désordre. Dans ce contexte, nous pouvons opter pour penser en termes généraux et commencer à noter un point de bascule : si certains territoires ponctuels subissent déjà une militarisation extrème depuis de longues années, comme ce peut être le cas pour le peuple Mapuche, en Palestine, au Kurdistan, ou en Syrie, en l’occurrence on entérine au niveau mondial la répression contre un ennemi qui n’a pas de visage, qui n’est pas humain, et même pas visible, et nous pouvons tous et toutes être coupables, comme une police de la pensée orwellienne et un panoptique individuel où chaqu’un-e surveille l’autre comme un éventuel agent ennemi.

Parmi les différentes réflexions d’“intellectuel-le-s” du capital, nous trouvons par exemple Slavoj Zizek, gauchiste connu, qui entre autre condiment ressassé de paroles académiques, revendique l’établissement d’un “Réseau global de Santé” sorte de coordination qui, au-delà même du COVID-19, pourrait prévenir ces cas en dotant de plus de pouvoir encore les scientifiques de l’OMS, en même temps qu’il affirme que “Le virus est démocratique, il ne fait pas de distinction entre les riches et les pauvres”, omettant le fait que la démocratie repose justement sur cette distinction et identifiant le virus en question comme “un coup porté au capitalisme qui pourrait mener à la réinvention du communisme”.

Malheureusement, cette analyse, comme celle d’un autre écrivain connu, Byung Chul Han, partent de et s’adressent à l’élite intellectuelle, retranchée derrière l’académisme confortable et totalement éloignée du quotidien, particulièrement en Amérique du Sud, mais quoi qu’il en soit certains mots de ce dernier résonnent de manière plus fructueuse lorsqu’il répond au premier “Žizek affirme que le virus a porté un coup mortel au capitalisme et évoque un communisme obscur. Il croit même que le virus pourrait faire tomber le régime chinois. Žizek se trompe. Rien de cela n’aura lieu. La Chine pourra maintenant vendre son État policier numérique comme un modèle de succès contre la pandémie. La Chine exhibera la supériorité de son système avec plus de fierté encore. Et après la pandémie, le capitalisme poursuivra son cours avec une vigueur redoublée. Et les touristes continueront à piétiner la planète. Le virus ne peut remplacer la raison. Il est même possible que l’État policier numérique à la chinoise parvienne en Occident. Comme l’a déjà dit Naomi Klein, le choc est un moment propice pour établir un nouveau système de gouvernement. L’instauration du néo-libéralisme a aussi souvent été précédée par des crises qui ont causé des commotions. C’est ce qui s’est passé en Corée ou en Grèce. Espérons que suite au choc provoqué par ce virus un régime policier numérique comme celui de la Chine ne s’imposera pas en Europe. Si cela se produisait, comme le craint Giorgio Agamben, l’état d’exception deviendrait la situation normale. Alors le virus aurait réussi ce que même le terrorisme islamiste n’a pas tout à fait obtenu.”

Et de fait, il apparaît clairement que le Capital est loin de chanceler, certains marchés et le monde des finances pourront tomber dans la paranoïa, mais plutôt que de perdre leurs positions de pouvoir, et c’est logique dans une société fondée sur l’autorité et la domination, ils chercheront d’abord notre soumission ou la mort.

Tendant toujours à la révolte

Le monde de la dystopie est et a toujours été celui-ci, nous en sommes là et la réalité reste plus implacable que nos souhaits, ce qui aujourd’hui est un virus à affronter et contre lequel nous devons apprendre à vivre, sera demain quelque désastre naturel et l’avancée constante de la civilisation, c’est le panorama que posait il y a quelque temps déjà “Désert” (Editions L’anomia) et ça nous saute toujours au visage avant que nous puissions deviner d’où vient le coup, ce qui assez logique. Dans l’asphyxiante frénésie du quotidien, on ne peut guère faire davantage que s’informer et se convaincre, jusqu’à ce que nous en soyons arrivé-e-s au point où il est nécessaire d’affronter ce qui tombre, d’une manière ou d’une autre.

Ceci est aussi une occasion pour étudier les agissements des forces armées, où elles disposent leurs points de contrôle dans les villes, comment fonctionnent leur surveillance et leur répression, et par là-même quelles possibilités nous trouvons pour agiter pour la révolte, en même temps que certain-e-s compagnon-ne-s éditent déjà de la propagande et tentent de renforcer des liens communautaires en opposition aux logiques policières. Les points de rupture et de bascule sont aussi des moments où il est nécessaire de mettre en tension les rapports sociaux, au lieu de nous cacher derrière quelque masque stupidement mysanthrope, affronter cette réalité c’est au contraire diriger les armes contre l’État et ne pas nous laisser pacifier par son appareil médiatique, politique et citoyen.

Que la quarantaine renforce nos désirs de liberté et réaffirme notre refus de toute autorité.

Buenos Aires, mars 2020

LA RIVOLTA DESDE LA PANDEMIA

Y a t-il une vie avant la mort?

Ces derniers mois, un virus contre lequel n’existe pas de vaccin se
propage, atteignant des organismes humains affaiblis notamment par les
pollutions industrielles, la misère, les conditions de survie
éprouvantes. Il contamine des centaines de milliers de personnes et tue
des milliers d’autres. Ce virus et le traitement médiatique qui en est
fait viennent activer une terreur ancienne, celle des différentes «
pandémies » de peste noire et leurs dizaines de millions de mort-es au
fil des siècles, terreur confirmée et amplifiée par les mesures
spectaculaires et coercitives se répandant comme traînée de poudre. La
mort et la peur qu’elle inspire, tenues à distance la plupart du temps
dans « nos » sociétés occidentales (ou « normalisé-e » à renfort de
protocoles médicaux), semble prendre sa revanche en envahissant l’espace
social et incitant chacun.e à regarder l’autre comme un facteur de
risque potentiel.

Ces derniers mois, un virus contre lequel n’existe pas de vaccin se
propage, atteignant des organismes humains affaiblis notamment par les
pollutions industrielles, la misère, les conditions de survie
éprouvantes. Il contamine des centaines de milliers de personnes et tue
des milliers d’autres. Ce virus et le traitement médiatique qui en est
fait viennent activer une terreur ancienne, celle des différentes «
pandémies » de peste noire et leurs dizaines de millions de mort-es au
fil des siècles, terreur confirmée et amplifiée par les mesures
spectaculaires et coercitives se répandant comme traînée de poudre. La
mort et la peur qu’elle inspire, tenues à distance la plupart du temps
dans « nos » sociétés occidentales (ou « normalisé-e » à renfort de
protocoles médicaux), semble prendre sa revanche en envahissant l’espace
social et incitant chacun.e à regarder l’autre comme un facteur de
risque potentiel.

Celles et ceux qui se présentent comme indispensables se targuent de
nous imposer surveillance et autorité « pour notre bien » et font feu de
tous bois, de la culpabilisation au discours nationaliste de merde ; de
la surveillance technologique aux amendes, du tabassage à la menace de
la taule. Les rues quasi-désertes sont quadrillées d’uniformes bleus et
kaki, qui se réjouissent d’avoir les mains libres pour tomber sur des
personnes isolées, alors que depuis plusieurs mois, dans l’hexagone
comme dans différents coins du monde, la rage s’exprime intensément
contre l’autorité. La sale rhétorique de la « mobilisation générale » et
de « l’état d’urgence » (pour cette fois sanitaire et -comme toujours-
amené à durer) est abondamment martelée, justifiant un nouveau niveau
d’embrigadement des corps et des esprits, incitant chacun.e à devenir
son propre maton (et si possible celui de ses proches ou moins proches,
conjoints, ami.es, collègues, voisin.es etc). Les mécanismes de contrôle
et de dépossession, l’aliénation et la mise au pas forcée qui sont
particulièrement palpables aujourd’hui n’ont malheureusement rien de
nouveau.

La prétention de l’État à faire le tri entre les vies jugées désirables
(ou non) par temps de « crises » n’est que la triste continuité de ce
qui passe trop souvent inaperçu par temps « calme » : mort-es aux
frontières, meurtres policiers dans les quartiers, les taules, les Hp…
Celles qui prétendent décider de ce qu’il advient de chaque corps -de la
naissance au tombeau- parlent de « personnes vulnérables à protéger »
tout en annulant une multitude d’opérations liées à d’autres pathologies
mortelles (cancer…). Sous couvert de « protection », ces raclures
interdisent les visites à l’hôpital et en Ephad, forçant plein de
personnes à mourir seul.es. Ceux qui maintiennent des dizaines de
milliers d’ individus enfermé.es dans des conditions encore plus trash
que d’habitude (suppression des parloirs, du linge, des activités
etc…) et répriment les mutineries (refus de remonter de promenade,
dégradations, départs de feux, affrontements avec la matonnerie,
tentatives d’évasion etc.) qui éclatent dans de nombreuses taules plutôt
que d’ouvrir les portes n’ont rien à nous apprendre en terme de
solidarité.

L’étau se resserre de jour en jour (attestation de déplacement
dérogatoire, couvre feu déjà en vigueur dans plusieurs villes, respect
du confinement surveillé par drones, hélicoptères etc.). Voir tellement
de personnes accepter la réduction soudaine de notre horizon est
terrifiant. Cette situation asphyxiante ne peut que générer des «
pétages de boulons ». Nous sommes inquiet.es et en colère de voir tant
de proches ou d’inconnu.es reprendre à leur compte les discours
moralisateurs, méprisants et condescendants du pouvoir, quand il-es ne
dénoncent pas celles et ceux qui ne marchent pas assez droit. Les choix
qui sont en tension aujourd’hui (repli sur soi, délation, entraide,
sédition…) laisseront sans doute des traces et blessures
irrémédiables. Ne pas perdre le contact avec le « dehors », se faire une
idée de la situation par soi-même et réfléchir à plusieurs cette
nouvelle donne n’a rien d’irresponsable. Ça pourrait même se révéler
vital.

On est rageuses en pensant à toutes celles qui vivent des violences
physiques, psychologiques et sexuelles de la part d’un conjoint qui est
aussi leur cohabitant, et dont les espaces de respiration se réduisent
de manière dramatique ; et à tous-tes les minot-es qui se retrouvent
bloquées avec des daron.nes nocif-ves… Quelles portes de sorties ?

La solidarité qui nous importe ne se cantonne pas à cette cellule
familiale si souvent toxique ou aux autres « proches », choisies ou non.
On pense à toutes les personnes mises en situation de précarité par ce
monde capitaliste (patriarcal, raciste…) de merde, aux distributions
de bouffe annulées et aux passant-es plus rares et radin.es que
d’habitude ; au tabassage par les chtars marseillais des vendeurs à la
sauvette de Noailles et d’une personne SDF vers la Plaine, ainsi qu’au
gazage de personnes qui zonaient vers la gare… et qui menacent ceux
qui ne marchent pas droit (le couvre feu envisagé relève du pur maintien
de l’ordre, pas de la mesure sanitaire). À celles qui ne disposant pas
des « bons » papiers (parce que clandestins, recherchées…) pourraient
subir des degrés de confinement supplémentaires. Laisser chez soi les
téléphones qui pourraient permettre à l’État de s’assurer du respect du
confinement (c’est déjà le cas en Italie) et plus largement tout ce qui
permet de vérifier identité et adresse (quitte à prendre une
attestation bidonnée) pourrait par exemple compliquer la tâche des
keufs, qu’il s’agisse de faire le tri entre les « bons citoyen.es » et
les autres, de coller des amendes ou d’inculper des récalcitrant.es.

On se passera enfin des « appels à la responsabilité » d’expert.es en
blouses blanches qui demandent aux simples mortel.les de s’en remettre
complètement à eux, se présentant comme seul.es et ultimes recours face
à la maladie, méprisant toute initiative qui déborderait leur cadre et
leurs enjeux (qu’il s’agisse de renforcer ses défenses immunitaires ou
de chercher des moyens de se soigner). Quand bien même leur compétence
ne saute pas aux yeux, ces gestionnaires de masse assènent injonction
sur injonction (y compris contradictoires entre elles), participant
ainsi à la dépossession, la confusion et l’infantilisation générale. Ce
n’est manifestement pas de responsabilité mais d’obéissance qu’il
s’agit. À quel moment se donne-t’on la possibilité de choisir par et
pour nous même de quoi nos vies et nos solidarités sont faites?

On espère bien qu’il n’y aura pas de retour à la normale. L’avant Covid
19 ne faisait pas rêver, et ce que prépare le pouvoir pour l’« après »
est glaçant : mobilisation pour le rétablissement de l’économie du pays
à coups de restrictions budgétaires, « d’effort national » et de mise au
travail forcé.

À moins que les questions autour de la mort nous amènent à réfléchir
sur le sens que nous voulons donner à la vie et à nos activités ?

À moins que ce temps suspendu ne soit employé à rencontrer des
complices, à approfondir des affinités, à envisager de nouvelles
possibilités offensives pour détruire ce qui nous détruit…

Que vivent l’imagination, l’entraide et la révolte !
Que crève la prison sociale.
Liberté pour tous.tes!

[mars 2020]

 

yatilunevie.pdf

Espagne – Des nouvelles de la situation dans les prisons suite au coronavirus

Contra Info / mercredi 18 mars 2020

Comme beaucoup d’entre vous le savent déjà, il y a quelques jours les prisonnier.e.s du Centre Pénitentiaire de Brians I ont commencé une grève de la faim, à cause des conditions restrictives qui y sont appliquées suite au coronavirus, qui annulent les parloirs avec les familles dans toutes les prisons d’Espagne, tandis que les matons entrent et sortent sans aucune protection.

À Brians, aujourd’hui plus de 100 personnes emprisonnées soutiennent la grève de la faim.

Aujourd’hui à midi, alors que les prisonniers entraient dans la salle à manger et prenaient les couverts mais pas les plateaux de nourriture, est arrivé un groupe de matons qui a demandé pourquoi ils faisaient ça. Certains ont répondu qu’ils faisaient une grève de la faim, en expliquant les raisons, et la réaction des matons a été de leur retirer leurs documents d’identité et au moins trois d’entre ceux qui refusaient de manger ont été transférés en isolement, pour intimider les autres, de façons que ceux qui sont arrivés après ont préféré renoncer à la grève de la faim.

Nous rappelons qu’au C.P. de Brians I est emprisonné depuis près de deux ans, dans l’attente de son procès, Amadeu Casellas*.

Dans la prison de Wad Ras, à Barcelone, un premier cas de coronavirus a été confirmé chez une femme à qui manquaient encore quelques jours avant d’être libérée et elle a été laissée sortir, mais on ne sait pas qu’est ce qui va se passer pour le reste des femmes qui étaient enfermées avec elle; elles sont préoccupées parce qu’elle ont exigé de passer des tests, mais rien n’a été fait. Hier, il y a eu des moments de tension aux parloirs, quand un groupe de personnes s’est ressemblé à l’entrée pour demander la libération des prisonnières et les familles, à leur départ, se sont intéressées à la protestation et, de l’intérieur, on a voulu savoir ce qui pouvait être fait.

Aujourd’hui, à Murcia II, les parloirs ont été interdits. Un maton est sorti avec un membre de la sécurité pour communiquer qu’à partir d’aujourd’hui à midi, il n’y aurait plus de parloirs, même avec la vitre de séparation.

Selon une déclaration du syndicat des matons, le CSIF, les prisonniers de la prison de Fontcalent (à Alicante) ont protesté ce dimanche avec un feu dans la cour, à cause du manque d’informations et de mesures de protection contre le coronavirus, et que l’incident a finalement été maîtrisé sans qu’il y ait eu de blessés.

Selon ce syndicat, le dernier cas de contagion a eu lieu à Melilla. Il s’agit d’un chef de service. Dans cette même prison, 12 autres matons ont été renvoyés chez eux en quarantaine, en l’on compte 164 prisonniers et 50 matons isolés, dans l’attente de connaître le nombre officiel de personne contaminées. Le syndicat a demandé l’arrêt immédiat des parloirs avec vitre de séparation, dans toutes les prisons, et 14 jours de quarantaine pour les nouveaux arrivants en prison.

Nous appelons à continuer à rester attentif.ve.s, afin d’exprimer notre solidarité avec les personnes emprisonnées, ainsi qu’au retrait des mesures restrictives, qui sont des sanctions.

15 mars 2020
Groupe de soutien à Amadeu Casellas

* Note d’Attaque : on se rappellera que dans la section pour femmes de la prison de Brians I est enfermée Lisa

 

Espagne : Des nouvelles de la situation dans les prisons suite au coronavirus

Umeå (Suède) – Vitres brisées à une école de police et chez une entreprise écocide

325 / dimanche 22 mars 2020

Le Coronavirus se répand à travers le monde. Le nombre de décès augmente et l’économie capitaliste connaît chaque jour de nouvelles pertes. Les appareils de l’État-nation utilisent des mesures de guerre pour lutter contre la pandémie. Fermeture des frontières, couvre-feux, quarantaines, travail forcé, les seules personnes qui sont autorisées à sortir dans les rues sont les flics. C’est le rêve humide de l’appareil d’État qui devient réalité. Pour nous, anarchistes, c’est notre pire cauchemar qui se transforme en réalité. Ce que nous voyons est un aperçu de l’avenir.Si jamais un jour la civilisation tombe en ruine, cela ressemblera à peu près à ça.

Les mesures que les appareils d’État utilisent pour prendre le contrôle de la situation ne s’arreteront pas. Et dans ce jeu, qui sera sacrifié.e ? Ce seront les travailleur.euse.s précaires, les migrant.e.s, les personnes assignées femmes… les autres.

Le Coronavirus est la dernière arme de notre Terre contre les humains (les versions précédentes étaient la grippe espagnole et le sida). Cette pandémie est une forme de contrôle de la population, un retour de bâton et une vengeance pour tous les animaux, les plantes et les habitats sauvages que les humains ont asservis, anéantis et détruits. Le Coronavirus transforme les civilisateurs, qui pensait être immortels, en simples mortels. Tout cela se résume à une démonstration de puissance. Si les humains n’ont jamais pensé qu’ils avaient une forme de contrôle, le Coronavirus montre clairement que cela est une illusion. Les humains et la civilisation n’ont aucun contrôle, peu importe à quel point ils essaient d’anéantir la nature sauvage et libre. Si notre planète décide que notre période de domination est terminé, en un instant, juste comme ça – les gens sont pâles, certains éternuent, toussent, meurent… silence…

Du coup, pour célébrer cette mortalité et la perte de contrôle, le week-end dernier nous avons décidé de prendre des marteaux et quelques aérosol de peinture et de faire une randonnée au clair de lune dans la ville d’Umeå, dans le nord de la Suède. Nous sommes rapidement arrivé.e.s aux bureaux de l’entreprise écocide SCA (une entreprise qui coupe les dernières forêts anciennes et les transforme en papier toilette) et de la secte universitaire écocide SLU – Université suédoise d’agriculture. Nous avons immédiatement commencé à embellir leurs murs avec des messages sauvages. « Écoutez le message du Coronavirus – Les écocides hors des forets ». Nous avons également amélioré la climatisation du bâtiment, en brisant certaines fenêtres.

Nous avons continué notre randonnée et, non loin de là, nous sommes tombé.e.s sur l’école de police. Les murs semblaient très vides, alors nous les avons remplis de messages d’encouragement pour les futurs flics : « Tout le Sapmi déteste les flics »*, ainsi que le classique « All Cops Are Targets ». Nous avons aidé le bâtiment à faire sortir l’odeur nauséabonde des flics, en brisant quelques vitres. Nous espérons que les élèves policiers comprendront le message, réaliseront leur erreur et abandonneront leurs études avant qu’il ne soit trop tard. Avant qu’ils ne deviennent nos cibles.

Bien que nous nous soyons attardé.e.s dans le quartier pendant une heure (ce qui est contraire au bon sens et à la culture de sécurité), il n’y a eu aucun signe de vigiles ni de flics. Cela montre clairement le peu de contrôle qu’ont les personnes censées nous contrôler. Du moins dans cette partie du monde.

Cela a mis fin à notre équipée. Quelle nuit joyeuse sous les étoiles et la demi-lune. Que chaque nuit soit remplie de la joie de la destruction. Le meilleur moment pour attaquer est toujours maintenant.

La SCA/SLU a été attaquée en solidarité avec tous les animaux, plantes et lieux sauvages que les humains ont asservis, détruits et anéantis.

L’école de police a été attaquée en solidarité avec toutes les personnes assignées femmes. Pour un mois de mars antisexiste, anti-transphobe et anti-patriarcale.

Cellule « Nihilistes espérant la fin de la civilisation », FAI/ELF

 

* Le Sapmi est la terre des Samis, l’un des derniers peuples indigènes de la soi-disant Europe. Leur terre est colonisée par les États norvégien, suédois, finlandais et russe.

Umeå (Suède) : Vitres brisées à une école de police et chez une entreprise écocide

L’insurrection aux temps du corona-virus

Finalement l’événement déstabilisant, qui aurait bloqué le système capitaliste, est arrivé.
Et comme on l’aurait imaginé, pas à cause d’actions menées par petits groupes révolutionnaires, un territoire ou une population en révolte. L’événement naît dans le corps capitaliste et en soi-même, à la même vitesse avec laquelle un virus se propage dans un corps organique en bloquant ses fonctions.
Pour cela, dans une de ses parties, nommée Italie, on nous demande depuis mardi 10 mars une nouvelle épreuve d’obéissance.
Oubliant nommer les vraies causes de celle qui est désormais une pandémie, de nouvelles interdictions aux déjà limitées libertés individuelles sont imposées.
Sortir de chez-soi n’est plus possible, sauf pour acheter des aliments, étant donné que depuis longtemps la plupart des personnes ne peuvent plus se les autoproduire.
Se barricader chez-soi en retweetant #iorestoacasa (je reste a la maison), est la triste proposition que les braves Italiens sont obligés à suivre.
Ainsi, comme l’on peut éviter la tragédie écologique en faisant le tri sélectif et en achetant des voitures électriques, la diffusion du coronavirus peut être arrêtée en obligeant tout le monde à ne pas sortir de la maison.
Le système capitaliste décharge ses responsabilités sur les épaules des sujets et, comme la moderne medicine,il intervient sur les effets,non pas sur les causes.

Un événement tout humain, trop humain
Tout le monde, ou presque tout le monde, a oublié que, si le virus a pu sauter – en abandonnant les thèses du complot qui, bien que captivantes, ne changent pas la substance des choses- par un sorbet de chauve-souris jusqu’à la gorge de quelqu’un, c’est parce que les changements climatiques que nous avons provoqués, font devenir certains milieux, d’abord hostiles, indiqués pour certains micro-organismes.
Tout le monde oublie que si le virus s’est propagé à une telle vitesse c’est à cause de l’exceptionnelle concentration de travailleurs qu’il y a dans les villes, entassés, bien que loins les uns des autres. à cause de la folle course qui fait voyager les hommes et les marchandises- y compris les animaux destinés à notre alimentation- d’un bout à l’autre du monde.
Tous les jours, jusqu’au mois passé, plus de 12 millions de personnes prennaient l’avion, 4,5 milliards chaque année[1], vecteurs potentiels de n’importe quel virus, Le corona est celui du moment.
Ainsi la rhétorique des fascistes et de l’actuelle classe dirigeant mondiale se démonte, les frontières fermées pour qui n’a pas de l’argent et de papiers, et ouvertes pour ceux qui, au contraire,les ont, etant ceux-la les mêmes qui ont permis la diffusion du virus dans le monde.
Rapide et confortable en business-class, apéritif de bienvenue? Coronavirus ou sars?

Comment réagit l’etat
Toute la péninsule- bientôt l’europe- vient militarisée, surgissent des nouvelles frontieres, des nouveaux points de contrôle présidées par des soldats armés. La circulation des marchandises subit une forte chute, celle, depuis toujours moins libre, des personnes est pratiquement arrêtée.
Tous à la maison obéissants à l’interdiction, dans la peur d’être contaminés ou de diffuser le virus.
Ou simplement celle d’être punis.
Ceux qui n’ont pas de maison, qui n’ont pas les documents nécessaires sont, par leur seule existence, des hors la loi. Ne pouvant plus passer inobservées dans ces villes désertes,se retrouvant à la merci des autorités, sans yeux qui puissent voir sinon ceux, dans ce cas aveugles, de l’autorité.
L’état d’urgence permet des mesures exceptionnelles, mesures d’émergence pour un plus grand contrôle sociale. Les mesures prises, comme dans le cas de la soi-dite ‘lutte au terrorisme’ en occident, deviendront permanentes.
Il y en a qui proposent de mettre en place le modèle utilisé en Corée du sud et affronter l’épidémie en suivant les déplacements des personnes à travers le big data.
Avec l’excuse de la santé publique et/ ou la sécurité publique, les etats et géants technologiques se frottent les mains. applaudissements assourdissants depuis les audiences du débat public.

De la même façon, interdire les rassemblements par un supposé valeur plus haut, celui de la santé publique, mettrait fin aux mouvements de masse qui ces derniers mois ont mis en discussion l’actuelle organisation sociale.
comme ca les émeutes à hong kong se sont éteintes à cause du virus, celles au Chilli viennent reconduites vers des horizons constituants et réformistes, quoi de mieu pour l’etat français que des mesures exceptionnelles pour contenir l’épidémie et donner un coup définitif à l’incontrôlable (quoique de revendications de tendance réformiste)  mouvement des gilets jaunes?

Comment se reinvente le capitalisme
L’organisation capitaliste survivant cette période, elle pourrait nous entraîner dans la quatrième révolution industrielle. Chercher à décourager les activités qui se déroulent à l’extérieur, la socialité et les rassemblements et avec ceci les possibilités de confrontation, organisation et révolte. voir encore les émeutes qui ont fait trembler les gouvernants du monde seulement cette dernière année.
Privilégier plutôt la seule socialite e agrégation virtuelle -il y en a déjà qui définissent “concert” les live streaming- la consommation online, la construction de contextes toujours plus sur mesure et moins risqués, portant progressivement les individus à être incapables d’affronter les situations de conflicte réel qui ne puissent etre resolues par la simple deconnection.

Passant du local au globale, certain economiste plus long voyant prévoit dans les années à suivre des possibles restructurations du capitalisme, un sérieux redimensionnement de la globalisation et des marchés financiers. on s’attend peut-être à des économies plus locales et moins interconnectées, des chaînes de production plus courtes,aux continents qui chercheraient un certaine autarcie, des frontières encore plus hermétiques.
avec ces moindres interdépendances, plus de possibilités de conflits, car si mon économie ne dépends plus de la tienne, et ce n’est plus toi qui fabrique des components de mes missiles, pourquoi devrai-je éviter de te faire la guerre si tu frôles mes intérêts?
combien de temps faudra-t-il pour passer d’une ‘guerre conventionnelle’ à la mère de toutes les guerres, celle nucléaire? Celle qui en quelques heures, comme un jeux de dominos, ferait des dizaines de millions de morts? [2]
On voit maintenant la libération de la planète du parasite humain plus proche…

Que faire? Quelques hypothèses sur le futur
Quoi que largement prévue, une épidémie de ce genre nous prends mal préparés, vue la rapide contorsion de notre quotidien.
Nous devons comprendre donc que faire maintenant, quelle praticabilité nous permettra la militarisation du pays et que s’attendre du futur, en cherchant à le prévoir.
Dans l’immédiat, la première chose que l’on doit faire est communiquer, ne pas s’isoler. Alimenter la discussion autours de l’émergence, se confronter, faire tourner textes, propositions et critiques. Puis chercher à partager les situations dans les diverses villes et territoires, signaler les points de contrôle, les formes de contrôle appliquées, en tant qu’elles respecteront plus ou moins les interdictions.
Avoir une idée plus claire du cadre général pourra nous rendre plus facile les déplacements, les rassemblements, confrontations et actions.
Conscients que nos déplacements pourront causer de nouvelles infections, même à des personnes que l’on ne voudrait pas infectées. A chacun de décider si agire pour l’infection et, peut-être l’extinction -qui ne surviendra certainement pas cette année- ou pour autres causes. Ce qui est sûr c’est que la nécessité de se masquer ouvre des nouvelles possibilités d’anonymat, au dépit des cultes de l’image et de l’identification. On se procurera donc des masques, intégrales ou moins, pour pouvoir agir en situations publiques, couvertes et sereines.

Puis surement soutenir qui s’oppose aux nouvelles restrictions.
Pour l’instant les personnes réduites aux lieux ou presque toutes les libertés individuelles sont supprimées: les prisons. Selon les données diffusées par les médias, 6000 se sont rebellés en quelques jours, de nord a sud, quelqu’un frôle le lynchage d’une directrice, puis réussit à s’évader. C’est entre les prisonniers que l’on retrouve les premières morts violentes de cette période exceptionnelle.

Une période qui pourrait durer quelques mois, mais que, comme le disent certains gouvernants, étant donné que le 60-70% des personnes seront infectées par le virus, pourrait durer beaucoup plus.
Une longue période de quarantaine, mobilité réduite, contrôles, rassemblements interdits, etc…
Certaines interdictions pourront être atténuées avec de nouvelles impositions: masques, costumes et autres choses cela ne sera pas suffisant pour revenir à la normalité, plutôt à mettre en évidence que l’on vit une période pré-apocalyptique.
L’économie actuelle, au moins comme on la connaît, pourra difficilement supporter une longue période d’émergence et stagnation.
Après quelques jours, on assiste déjà au record négatif de la  bourse de Milan, grèves spontanées et non supervisées par les syndicats, aux blocages des ports, aux révoltes dont on a parlé précédemment, aux diffuses infractions de confinement.
Dans quelques semaines le biens de première nécessité pourraient commencer à manquer.
Ainsi individus ayant retrouvé du temps à dédier a la rare activité de penser pourraient décider de diriger leur rage vers ceux qui causent leur faim, leur réclusion: ce monde et ses serveurs plus fidèles.
Et les révoltes de chaque période historique nous démontrent que les enragées, les révoltes savent toujours où frapper.
Attendre donc que les situations précipitent et chercher de donner notre contribution révolutionnaire aux explosions de colère, les éventuelles exaspérations, protestes, pillages, émeutes.
On est plutôt sûres qu’il ne faut qu’attendre..

Les impatients pourraient pourtant sentir le désir de donner une immédiate contribution au déséquilibre -précédent à l’écroulement?- du système actuel.
Comme ca quelqu’un voudra peut être donner un autre coup au boiteux système productif en coupant les approvisionnements énergétiques. En privant de courant ce système qui tue, enchaînant à la production des milliards de personnes, qui dévaste les territoires où il se développe pour produire les marchandises nécessaires à l’économie et le contrôle, pas a nous.
D’autres peut-être décideront d’attaquer le système infrastructurel, le même qui a permis le virus -e ses plus que probables successeurs[3]- de se déplacer à une telle vitesse. Certainement cela pourrait ralentir les provisionnement des villes, mais on n’a pas choisi de séparer totalement l’approvisionnement d’aliments des territoires où ils viendront consommés .
Certaines particulièrement fantaisistes pourraient d’autre façon attaquer des objectifs originaux. En frappant à l’aveuglette on manque -presque- jamais le coup. Et qui le sait, peut-être en frappant les bureaux de tabac, empêchant la satisfaction de certaines dépendances, nous pourrons assister à une révolution de tabagistes et joueurs de lotto?
Un futur de contagieuse fantasie rebelle nous attends.

Des chambres aux espaces publics
Ce que l’on doit faire, soit que l’émergence dure quelques semaines soit qu’elle se prolonge, sera évader la quarantaine, se reprendre l’air, les rues, les places, les territoires où l’on vit.
Allant outre le slogan, cela signifie revivre dehors les endroits clos, habitude que certains trouveront difficile à reprendre, habitués à la sécurité des murs du propre lazaret. Il faudra
combattre la peur légitime et méfiance qui naît en ces jours a chaque contact interpersonnel.
Mais on peut aussi imaginer que l’ouverture des cages de la quarantaine, surtout si de longue durée, portera les personnes à se verser énergiquement à l’extérieur.

Sans, forcément , la volonté de revenir à la vie précédente, mais plutôt celle de revenir au lieux publics, les rues, squares, parcs.. Les lieux ou les événements insurrectionnels du Chilli se sont développés, comme pour le reste des cas dans l’histoire des insurrections.
Revenir et affirmer avec paroles et actions un refus total de ce monde qui est basé sur la domination d’autrui (que ce soit de la nature, animale, humaine) et donc sur l’extermination, sur les dévastations ambientales, sur la guerre, le patriarcat, sur le travail salarié e sur d’autres saletés que l’on détruira.
Le refus de vivre dans un monde qui, par sa nature favorise la diffusion de semblantes épidémies, et qui a infecté tout ou presque de travail. Constriction qui, outre a faire dédier des vies entières à maintenir et enrichir le pouvoir de ceux qui commandent, tue systématiquement, chaque jour[4].
Et donc abandonner le travail pour la propagation des grèves spontanées.

Revenir au rues et places pour dépasser ce moment d’exceptionnalité qui se donne souvent dans les révoltes contemporaines, qui arrivent a des moments de haute conflictualité, mais manquent devenir permanentes.
Selon nous, celle-ci est la limite majeure et une des principales causes des échecs à long terme des révoltes et insurrections de cette dernière période.
Celle-ci et les propositions des assemblées constituées, d’abaisser les horizons révolutionnaires à ceux de la réforme et renforcement de l’actuel système.
En donnant un coup d’oeil à l’histoire contemporaine, on peut percevoir que les places ont été plusieur fois les lieux de naissance d’autres cultures, filles des siècles qui la précédaient, certainement, mais non seulement floues alternatives de celle capitaliste.
C’est pourtant cette alternative floue que l’on propose souvent aux lieux ou on vit.
Mais on peut mieux faire….

Dans un constante rediscussion du soi et du nous, de nos relations.
Une exploration faite de fantaisie, curiosité, autocritique, pour deconstruire la culture de la domination a faveur de quelque chose de nouveau.
De façon à ce que dans les lieux ouverts, qui par nature éloignent le sectarisme et l’identitarisme, chaque catégorie, chaque identité se dissoude finalement entre émeutiers et leurs feux.
Pour que l’imprévisible et l’exceptionnel deviennent notre quotidien.

Une fin que l’on vivra
Il reste a voir si cela sera le début de la fin, ou seulement un ulterieur aggravement de la crise, on ne peut pas le savoir encore. Ce qui est sûr c’est que cette pandémie laissera une cicatrice indélébile sur les vies et l’imaginaire de tous. De même sur le système.
Ce qui est sûr c’est que l’idée que cela soit ‘le meilleur des mondes possible’ ne pourra que abandonner même les plus grands défenseurs du capitalisme.
Au moins ceux de bonne foi.
Et comme ca, si les fondements idéologiques vacillent, le système économique croule et les dévastations réalisés  remettent en évidence au capital ses responsabilités, certains commencent à voire de déclin de anthropocène.
Devant cette vision des milliers d’êtres vivants se soulèvent, percevant la possibilité d’un avenir de liberté.

Devant nous l’inconnu, l’inexploré. Il est question de choisir l’abandonnement des propres certitudes pour explorer les infinites possibilitées qui nous attendent. On les explorera avec un frisson, avec l’exaltation de la découverte, de la vue du complètement nouveau.

Et on le fera avec joie

depuis les bords de l’abîme, vers un aube d’émeutes et de libération

[1] Données sur les passagers volants en 2019:  https://www.iata.org/en/iata-repository/publications/economic-reports/airline-industry-economic-performance—december-2019—report/
[2] selon un étude une guerre atomique entre OTAN et russie provoquerait en 5 heures 34 millions de morts:https://www.vanguardngr.com/2019/09/research-how-a-war-between-us-and-russia-would-kill-34-million-in-hours/
[3]L’épidémie d’Ebola qui a causé plus de 11000 morts de 2013 à 2016 en afrique centrale ne s’est pas diffusée au reste du monde seulement parce que le flux de personnes de et pour les pays à capitalisme moins avancé est très inférieur en comparaison  au flux entre pays à capitalisme avancé ou dominant. Mais tenant compte des conditions actuelles c’est très probable que d’autres épidémies se propagent futurement.
[4]Autour de 3 personnes en moyenne sont mortes en accidents professionnels par jour pendant l’année 2019 en Italie, un total de 1089 personnes . Nous n’avons pas trouvé de données de mortalité au travail mondiales,mais elles doivent être sur l’ordre des centaines, voir milliers par jour.
https://www.vegaengineering.com/dati-osservatorio/allegati/Statistiche-morti-lavoro-Osservatorio-sicurezza-lavoro-Vega-Engineering-31-12-19.pdf

Le virus de la révolte contagie de plus en plus les prisons

Prison du Mans : Rebelote rébellion !

France Bleu / samedi 21 mars 2020

Pour la deuxième journée consécutives, des détenus de la maison d’arrêt de Coulaines, dans la Sarthe, refusent de réintégrer leur cellule après la la promenade du soir. Une Eris (équipe régionale d’intervention et de sécurité) est arrivée sur place pour intervenir

Vingt-huit détenus de la maison d’arrêt des Croisettes, à Coulaines, près du Mans, refusent ce samedi soir de réintégrer leur cellule depuis la fin de la promenade, aux alentours de 17h. Après avoir cassé le grillage de l’une des quatre cours de promenade de l’établissement, ces derniers se promenaient dans la zone neutre, située entre les bâtiments et le mur d’enceinte de l’établissement, un secteur strictement interdit aux détenus et où les surveillants ne sont pas équipés pour intervenir. Une équipe régionale d’intervention et de sécurité (Eris) a donc été appelée et est arrivée sur place un peu avant 19 h.
La veille, une trentaine de détenus avaient déjà organisé une mutinerie du même ordre, restant toutefois dans leur cour de promenade. […]

*****

Centre de détention de Neuvic-sur-l’Île

France Bleu / dimanche 22 mars 2020

La matinée de samedi a été tendue au centre de détention de Neuvic en Dordogne. Trois détenus ont bloqué une aile au troisième étage. Au même moment, un feu s’est déclaré dans une des cuisines du 2e étage. Le temps de l’intervention, un détenu a été intoxiqué par les fumées. Il a dû être transporté à l’hôpital.
L’ordre a pu rapidement être rétabli dans l’établissement. L’Équipe régionale d’intervention et de sécurité s’est néanmoins déplacée dans l’après-midi. Un détenu a été transféré à Bordeaux, les deux autres ont été placés en quartier disciplinaire.
Depuis la fin des parloirs en raison de l’épidémie de Covid-19, les incidents dans les prisons se multiplient partout en France.

*****

Centre pénitentiaire de Draguignan : Émeute

extraits de Var Matin / samedi 21 mars 2020

Une émeute a eu lieu ce samedi soir à la maison d’arrêt de Draguignan en raison de la fermeture des parloirs. […]
Une quarantaine de détenus se sont en effet lancés dans un début d’émeute, en fin de journée. Contactée ce soir, la direction de la maison d’arrêt n’a pas été en mesure de nous éclaircir sur la situation. […]
Les détenus ont notamment cassé une table en béton qu’ils ont utilisé pour bloquer une porte d’accès. En début de soirée, des équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris)… en provenance de Marseille, spécialement déployées pour ce type d’interventions, étaient déployées.
Aux alentours de 19h, l’intervention était en cours […]. Aux alentours de 20h, la situation était revenue à la normale.

*****

Maison d’arrêt de Béziers : Bloquege de la promenade, pour survivre sous confinement

Midi Libre / samedi 21 mars 2020

Les forces de l’ordre sont intervenus à la prison du Gasquinoy, à Béziers, samedi. Selon nos premières informations, et des premiers témoignages de riverains, l’intervention s’est déroulée à la suite d’un appel des gardiens après une mutinerie. Quelques dizaines de détenus auraient refusé de réintégrer leurs cellules après la promenade. Le procureur de la République, le directeur de la prison, le maire et le sous-préfet se sont rendus sur place.
Selon nos informations, environ 80 détenus étaient concernés. Une trentaine du centre de détention 1 et une cinquantaine de la maison d’arrêt. La cour de promenade a été forcée pour que les prisonniers récupèrent des projections, des paquets, illégaux qu’envoient des proches aux prisonniers afin de les ravitailler en produits divers (téléphone, tabac, drogue…).
Pour l’heure, les détenus ont été contenus par les forces de l’ordre dans la cour de promenade après des tirs de sommation de la part des surveillants. L’Eris de Toulouse, une brigade spécialisée dans l’intervention dans les prisons est en route. […]

*****

Cinq prisonniers en garde à vie, trois autres au mitard

extrait de 20 Minutes / dimanche 22 mars 2020

Cinq détenus du centre pénitentiaire de Béziers (Hérault) ont été placés en garde à vue, après des incidents survenus samedi, au sein de la prison.
Des dizaines de prisonniers ont refusé de réintégrer leurs cellules à l’issue de la promenade, confie Raphaël Balland, le procureur de la République de Béziers. Une cinquantaine de policiers ont dû intervenir au sein de la maison d’arrêt, pour rétablir l’ordre. Ces incidents sont liés à la mise en place de mesures au sein des établissements pénitentiaires pour lutter contre la propagation du coronavirus, notamment la suspension des visites aux parloirs […]
« Dans l’une des cours de promenade, des détenus ont cassé une porte, mais tous ont finalement accepté de réintégrer sans difficulté leurs cellules à l’arrivée des forces de l’ordre », poursuit le magistrat. Dans une autre cour, l’intervention des agents pénitentiaires « a été nécessaire mais s’est déroulée sans difficulté, chaque détenu ayant été reconduit à sa cellule sans incident », indique le procureur de la République. Enfin, dans une troisième cour, les agents ont été confrontés « à quelques détenus plus agressifs et ont fait usage de deux grenades sonores de désencerclement ».
Aux alentours de 19h30, tous les détenus avaient regagné leurs cellules.
Trois détenus ont été placés en garde pour dégradations d’un bien d’utilité publique et commises en réunion, et deux autres pour violences aggravées pour des jets de pierre et des crachats sur des agents pénitentiaires. Enfin, trois autres détenus ont été placés en quartier disciplinaire et passeront en commission de discipline en début de semaine.

Et le DAP promet des représailles

Ouest-France / dimanche 22 mars 2020

La direction de l’administration pénitentiaire (DAP) a assuré dimanche que la réponse pénale serait ferme à l’encontre des détenus participant à des mouvements collectifs de protestation dans les prisons, mises aussi sous cloche pour limiter la propagation du coronavirus.
Dès l’annonce mardi de la suspension des parloirs pour les familles rendant visite aux détenus, conséquence du confinement général de la population française, des incidents ont éclaté dans plusieurs établissements pénitentiaires, notamment à Grasse (Alpes-Maritimes).
L’administration pénitentiaire a recensé depuis mardi une trentaine de mouvements collectifs, dont 24-25 se sont limités à des refus de réintégrer les cellules à l’heure prévue après les promenades dans les cours des prisons.
La majorité des 188 établissements pénitentiaires n’ont pas été touchés par des incidents.
Mais dans certains d’entre eux, les protestations collectives se sont accompagnées de dégradations, comme samedi à Béziers, Draguignan, au Mans et à Lille-Sequedin.

Le virus de la révolte contagie de plus en plus les prisons

Les prisonnier.e.s se battent pour ne pas mourir dans le silence de l’enfermement

Le Figaro / mardi 17 mars 2020

[…] de nombreux établissements étaient ce soir sous une extrême tension après l’épisode de ce matin, à la maison d’arrêt de Grasse. Les prisons de Maubeuge, Douai et Perpignan connaissent des incidents graves actuellement lors des remontées de promenade, obligeant pour les deux premiers établissements à faire intervenir les forces spéciales de la Pénitentiaire, les ERIS, tandis qu’à Perpignan, cette mutinerie concernerait une centaine de détenus.
A cela s’ajoutent des heurts plus maîtrisés dans les établissements de Nancy, Valence, Saint-Etienne, Angers et Toulon.

En cause, l’annonce de la suspension des parloirs. Une suspension de fait puisque les familles confinées, comme le reste des Français, ne pouvaient se rendre en maison d’arrêt pour visiter les détenus. […]

*****

Prison de Grasse (Alpes-Maritimes) : Début de mutinerie et répression

France Info / mardi 17 mars 2020

L’incident est clos à la prison de Grasse (Alpes-Maritimes), après un début de mutinerie dans la matinée du mardi 16 mars, a appris franceinfo auprès de la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Marseille. D’après l’administration pénitentiaire, les détenus craignent notamment de ne plus pouvoir sortir en promenade ou de cantiner, après avoir vu des images de rayons vides dans les supermarchés.
Les parloirs sont par ailleurs suspendus dans les prisons et ce jusqu’au 31 mars, car la visite aux détenus ne fait pas partie des sorties autorisées, indique le ministère de la Justice.
Vers 10h mardi matin, une vingtaine de détenus ont cassé les grillages qui séparent les deux cours de promenade. Une soixantaine de détenus se sont alors rejoints, « le reste de la détention est resté calme », souligne la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Marseille. Un feu de guérite a eu lieu, mais n’a pas nécessité d’intervention des pompiers. Un groupe de six à sept hommes sont montés sur le toit d’un des bâtiments de la prison et ont jeté des projectiles sur les gardiens en contrebas, indiquent également des sources proches du dossier. La situation s’est calmée après l’intervention du Raid et d’une équipe régionale d’intervention et de sécurité de Marseille qui ont complété un important dispositif policier. Il n’y a pas eu de blessé.
La prison de Grasse accueille actuellement 673 détenus, pour 574 places.

*****

Prison de Perpignan : Ils refusent de rentrer en cellule

France 3 / mardi 17 mars 2020

Ce mardi après-midi, vers 15h30, une centaine de détenus en promenade dans la cour de la prison de Perpignan n’a pas voulu rentrer pour regagner les cellules. Les prisonniers voulaient montrer leur mécontentement car ils n’ont pas eu droit aux parloirs. Tous ont été annulés pour cause de coronavirus.
Tout est rentré dans l’ordre en début de soirée, après l’intervention des forces de l’ordre, des ERIS, les Équipes régionales d’intervention et de sécurité de l’administration pénitentiaire. Les prisonniers ne comprennent pas toujours les mesures de protection prises pour eux, leurs familles et le personnel.
Les revendications porteraient également sur les cantines où ils peuvent s’approvisionner en denrées alimentaires et produits d’hygiène mais dans le contexte actuel, ces moments de leur vie quotidienne sont suspendus. D’où leur colère.

*****

Prison d’Angers : « Remettez nos parloirs »

Ouest-France / mardi 17 mars 2020

« La situation est revenue à la normale », un peu avant 22 h ce mardi 17 mars, à la maison d’arrêt d’Angers. Depuis le milieu d’après-midi, un mouvement d’humeur a conduit 54 détenus à refuser de regagner leurs cellules, après la promenade.
Un peu plus tôt, vers 20 h 30, les 38 surveillants pénitentiaires spécialisés dans le maintien de l’ordre des équipes régionales d’intervention et de sécurité (Éris) ont commencé à reconduire, manu militari, les prisonniers dans leurs cellules. Depuis la fin d’après-midi, ces hommes protestaient contre la suppression des parloirs.
« Nous avons une cinquantaine de détenus sur une cour de promenade qui refuse de réintégrer les cellules », assurait en pleine « mutinerie » la directrice de la maison d’arrêt d’Angers, Delphine Cloarec. La situation se serait tendue vers 17 h 30 environs, quand un groupe de prisonniers a décidé de manifester son mécontentement.
Ils voulaient ainsi dénoncer la suspension des parloirs. « Remettez nos parloirs », auraient-ils scandé après avoir incendié une cabine téléphonique. La suspension des visites, « une mesure de précaution » dans le cadre du confinement général décidé dans la soirée de lundi 16 mars, par le Président de la République Emmanuel Macron pour lutter contre la propagation du coronavirus. Une mesure entrée en vigueur à 12 h ce mardi 17 mars, comme l’a expliqué le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui avait, dès son annonce, suscité une vague de protestation dans la maison d’arrêt.
[…]

*****

Les prisons en surchauffe à travers l’Hexagone

actupenit / mercredi 18 mars 2020

[…] Vers midi, refus de réintégrer des détenus de Bois-d’Arcy. Fin des opérations a 15h00. Puis en début d’après-midi, une mutinerie a éclaté au centre pénitentiaire de Réau. L’incident est maintenant clos. Le centre de détention de Val-de-Reuil a également subi un refus de réintégrer qui est maintenant clôturé.
Concernant les situations en cours. les prisons de Lyon-Corbas, Aiton, Grenoble, Villefranche, Saint-Quentin-Fallavier et Osny subissent des refus de réintégrer des détenus qui se trouvent dans les cours de promenade. Les ERIS sont surchargés et ne peuvent pas intervenir sur la totalité des établissements en même temps. Les agents sur place, parfois renforcés par les forces de l’ordre tentent de maîtriser la situation.
Ces mouvements collectifs font suite à la restriction des activités et des parloirs dans les prisons en conséquence de l’épidémie du coronavirus.

*****

Maison d’arrêt de Bois-d’Arcy : Réfuse d’intégrer les cellules

toujours la voix des matons, aujourd’hui

Depuis hier et le début du confinement en France, de nombreux incidents surviennent dans les prisons. Ce mercredi, c’est la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy qui est touchée par un refus de réintégrer. Selon le syndicat Force Ouvrière, une cinquantaine de détenus refusent de réintégrer leur cellule à l’issue des promenades. […]

*****

Centre pénitentiaire sud Francilien de Réau : Ici aussi, début de mutinerie

La République de Seine-et-Marne / mercredi 18 mars 2020

Un début de mutinerie, rapidement maîtrisé, a eu lieu ce mercredi 18 mars, en début d’après-midi, dans l’aile de la prison de Réau dédiée au régime « portes ouvertes » durant la journée. Un régime plus souple qui s’applique aux détenus qui purgent une longue peine.
Une trentaine d’entre eux ont protesté contre la fermeture provisoires des parloirs, prononcée à ce jour pour réduire la propagation du coronavirus. Du matériel a été détruit. 
Les Equipes régionales d’intervention et de sécurité sont intervenues et ont procédé à la réintégration des cellules. « Les meneurs qui ont été identifiés seront transférés dans d’autres établissements, indique l’administration pénitentiaire.[…]

*****

Prison de Reims : Les prisonniers restent dans la cour de promenade

extrait de France Info / mercredi 18 mars 2020

A la prison de Reims, 25 détenus refusent de réintégrer leurs cellules depuis le début de l’après-midi, ce mercredi 18 mars. Environ 12 policiers sont sur place, une équipe de renfort est arrivée vers 19h30.

Quelques cris perceptibles depuis la rue, ce mercredi 18 mars vers 19h30, près de la prison de Reims. Un mouvement est en cours depuis la fin de l’après-midi. […]

*****

Centre de rétention de Lille‐Lesquin : Les prisonnier.e.s en grève de la faim

mediacités / mardi 17 mars 2020

Depuis l’annonce, vendredi 14 mars, qu’au moins un cas de coronavirus a été détecté au Centre de rétention administrative Lesquin, les étrangers retenus refusent de s’alimenter pour demander leur remise en liberté.
« Soit on meurt de faim, soit on meurt du coronavirus, résume Ahmed, 35 ans, enfermé depuis 14 jours au Centre de Rétention Administrative (CRA) de Lesquin, au sud de Lille. On a tous très peur, ce sont nos vies qui sont en jeu. Ici, c’est la panique et tout le monde s’en fout : on s’est adressés à plein de gens et personne ne nous répond. Pour qu’on nous écoute, je ne vois pas d’autre moyen que la grève de la faim… » Cet Algérien, père de deux enfants, vit en France depuis une dizaine d’années. Comme les autres personnes retenues près de l’aéroport de l’agglomération lilloise, il attend avec angoisse d’être fixé sur son sort.
« La personne infectée a d’abord été placée à l’isolement, puis évacuée en ambulance la semaine dernière, raconte Kheir‐Eddine, 26 ans. Depuis, les policiers ont des masques, des gants, du gel. Nous, rien du tout à part du savon : on ne peut pas vraiment se protéger. Le stress nous rend malades, on ne sort plus de nos chambres. » Le jeune homme, né en Algérie lui aussi, attend depuis 35 jours sur le site de Lesquin, après cinq ans passés en France sans papiers.
« Tout est fermé : il n’y a plus d’activités, nous ne pouvons plus recevoir de visites de nos proches, ni des associations pour l’assistance juridique. Les audiences avec le juge ont lieu par visioconférence, c’est compliqué. Le centre n’a même pas été désinfecté. Tout ce que nous pouvons faire, pour éviter d’être malades, c’est de ne plus aller dans les espaces collectifs. Je n’ai pas mangé depuis quatre jours. Et tant que je ne serai pas libéré, je vais continuer », poursuit‐il.
Ouvert en novembre 2006, le CRA de Lille‐Lesquin peut retenir jusqu’à 86 personnes. Selon nos informations, 70 hommes environ y seraient actuellement enfermés. Dans un communiqué commun rédigé lundi, ceux‐ci déplorent notamment le report de nombreuses audiences du juge des libertés et de la détention. « C’est à l’occasion de ces audiences que nous pouvons être libérés. Et nous ne pouvons pas rester enfermés sans autorisation du juge, écrivent‐ils. La plupart des liaisons internationales en avion sont annulées. Si dans tous les cas nous ne pouvons pas être expulsés, à quoi bon nous garder ? »
« Les seules infos que nous avons, c’est à la télé. Les policiers ne nous disent rien, ils sont sympas mais ne peuvent rien faire pour nous. Il faut qu’une décision soit prise. Nous avons tous signé une demande de remise en liberté, envoyée au juge. A l’extérieur, nous avons des logements, on pourrait se confiner. Ici, des gens continuent d’arriver, nous ne sommes pas en sécurité », déplore Kheir‐Eddine.
Jointe par Mediacités, la direction du CRA ne s’est pas encore exprimée sur la situation. Dans les centres de Vincennes (Val‐de‐Marne), du Mesnil‐Amelot (Seine‐et‐Marne) ou de Lyon (Rhône), d’autres actions (grèves de la faim, blocages, tentatives d’évasions collectives, départs de feu) sont également menées.
La durée de rétention maximum dans les CRA est de 90 jours. D’après un rapport publié en 2018 par plusieurs associations (la Cimade, France terre d’asile, Ordre de Malte France notamment), la durée moyenne de rétention au CRA de Lille‐Lesquin est de 10,1 jours. Avec la pandémie, des associations multiplient les appels à vider les centres de rétention, dans lesquels le virus pourrait rapidement se propager. Elles évoquent notamment une mise en danger liée à la promiscuité.
« Plusieurs personnes ont été libérées du CRA aujourd’hui, note Sophie Danset, avocate au barreau de Lille, coordinatrice de la permanence étrangers cette semaine. Deux moyens ont été retenus : l’incompatibilité de la rétention, compte tenu de la crise sanitaire, et l’absence de perspective d’éloignement avec la fermeture des frontières. » A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle : dans les prochains jours, le centre de rétention administrative de Lille‐Lesquin pourrait bien être amené à se vider. Selon nos confrères de Mediapart, ceux de Nîmes, Sète et Nice commencent à l’être dès aujourd’hui.

Les prisonnier.e.s se battent pour ne pas mourir dans le silence de l’enfermement

Coronavirus, industrie agroalimentaire et état d’urgence

Contra Toda Nocividad / jeudi 5 mars 2020

On parle beaucoup du coronavirus Covid-19, et pourtant très peu. Certains éléments fondamentaux restent dans l’ombre. Je voudrais en citer quelques-uns, différents mais complémentaires.

Le premier fait référence au fonctionnement pervers du capitalisme, qui cache les causes véritables des problèmes afin de ne pas les affronter, parce que cela toucherait à ses intérêts, alors qu’il fait des affaires avec un prétendu traitement des symptômes. Pendant ce temps, les États consacrent d’énormes ressources publiques à des mesures de prévention, de contention et de traitement, qui eux non plus n’agissent pas sur les causes, de sorte que cette façon de faire face aux problèmes se transforme en affaire, accaparée par les sociétés transnationales, par exemple avec les vaccins et les médicaments.

L’approche dominante aux virus et aux bactéries veut qu’il s’agisse exclusivement d’organismes nuisibles qui doivent être éliminés. Ce qui prévaut est une perspective guerrière, comme dans tant d’autres aspects du rapport du capitalisme à la nature. Cependant, en raison de leur capacité à sauter entre les espèces, les virus et les bactéries sont un élément fondamental de la coévolution et de l’adaptation des êtres vivants, y compris les humains, ainsi que de leur équilibre avec l’environnement et de leur santé.

La Covid-19, qui fait aujourd’hui la une des journaux du monde entier, est une souche de la famille des coronavirus, qui provoque des maladies respiratoires généralement bénignes, mais qui peuvent être graves pour un très faible pourcentage des personnes touchées, en raison de leur vulnérabilité. D’autres souches de coronavirus ont causé le Syndrome respiratoire aigu sévère (SARS), considéré comme une épidémie en Asie en 2003, mais ayant disparu depuis 2004, et le Syndrome respiratoire aigu du Moyen-Orient (MERS), qui a pratiquement disparu aussi. Comme la Covid-19, il s’agit de virus qui peuvent être présents chez les animaux ainsi que chez les humains et, comme c’est le cas pour tous les virus, les organismes affectés ont tendance à développer une résistance, qui provoque à son tour une nouvelle mutation du virus.

Il y a un consensus scientifique sur le fait que l’origine de ce nouveau virus – comme tous ceux qui ont déclenché ou menacés de déclencher une pandémie ces dernières années, y compris la grippe aviaire et la grippe porcine qu’il y au eu au Mexique – est zoonotique. C’est-à-dire qu’il provient d’animaux et qu’ ensuite il mute, en affectant les êtres humains. Dans le cas de la Covid-19 et du SARS, on présume qu’il provient de chauves-souris. Bien que l’on mette en cause la consommation de chauves-souris sur les marchés asiatiques, en réalité la consommation d’animaux sauvages de manière traditionnelle et locale ne pose pas de problème. L’élément fondamental est la destruction des habitats propres aux espèces sauvages et leur remplacement par des installations urbaines et/ou par l’expansion de l’agriculture et de l’élevage industriels, ce qui crée des situations favorisant la mutation accélérée des virus.

La véritable usine systématique des nouveaux virus et bactéries qui sont transmis aux êtres humains est l’élevage industriel d’animaux, principalement de oiseaux, de porcs et de vaches. Plus du 70% des antibiotiques dans le monde sont utilisés pour l’engraissement ou la prévention des infections chez des animaux non malades, ce qui a engendré un très grave problème de résistance aux antibiotiques, aussi chez les êtres humains. Depuis 2017, l’OMS a fait appel aux industries agricoles, d’élevage, piscicoles et alimentaires afin qu’elles cessent d’utiliser systématiquement des antibiotiques pour stimuler la croissance d’animaux en bonne santé. Les grandes entreprises agricoles et alimentaires ajoutent régulièrement à leur nourriture des doses d’antiviraux et de pesticides.

Cependant, il est plus facile et plus pratique de pointer du doigt quelques chauves-souris ou civettes – dont les habitats naturels ont certainement été détruits – que de remettre en question ces usines de maladies humaines et animales.

La menace de pandémie est également sélective. Toutes les maladies qui ont été considérées comme des épidémies au cours des deux dernières décennies, y compris la Covid-19, ont produit beaucoup moins de décès que des maladies courantes, comme la grippe – à cause de laquelle meurent chaque année, selon l’OMS, jusqu’à 650 000 personnes dans le monde. Toutefois, ces nouvelles épidémies motivent des mesures de surveillance et de contrôle extrêmes.

Comme l’a déclaré le philosophe italien Giorgio Agamben, se confirme ainsi la tendance croissante à utiliser l’état d’exception comme paradigme normal de gouvernement.

Se référant à l’épidémie de Covid-19 en Italie, Agamben souligne que « le décret-loi immédiatement approuvé par le gouvernement, pour des raisons de santé et de sécurité publique, donne lieu à une véritable militarisation des communes et des zones qui sont citées comme sources de transmission, une formule, celle-ci, si vague qu’elle permet d’étendre l’état d’exception à toutes les régions ». A cela, continue Agamben, s’ajoute l’état de peur qui s’est propagé ces dernières années dans les consciences des individus et qui se traduit par le besoin d’états de panique collective, auquel l’épidémie offre une fois de plus le prétexte idéal. Ainsi, dans un cercle vicieux et pervers, la limitation de la liberté imposée par les gouvernements est acceptée au nom d’un désir de sécurité qui a été induit par ces mêmes gouvernements qui interviennent maintenant pour le satisfaire.

Silvia Ribeiro
chercheuse du groupe ETC

Coronavirus, industrie agroalimentaire et état d’urgence

Milan (Italie) – Révolte à la prison de San Vittore et rassemblement en solidarité

Round Robin / lundi 9 mars 2020

À la prison San Vittore de Milan, les détenus sont sur le toit et mettent le feu à une section de la prison. Certains compagnons et compagnonnes manifestent devant la prison et, ce soir, un appel à été lancé pour se rassembler à 19:00 à l’arrêt de transport en commun Sant’agostino.

Entretemps, la présidente de l’association nationale des dirigeants et fonctionnaires de la police pénitentiaire, Daniela Caputo, propose « l’armée autour de tous les murs, des punitions sévères pour ceux qui alimentent les révoltes, l’interdiction immédiate de tout accès à représentants ou associations qui, en raison de leurs campagnes historiques de tutelle et de promotion des droits des détenus, peuvent voir leurs voix instrumentalisées par des fauteurs de troubles et violents », selon « La Republica ».

Quelques mises à jour sur la situation :

Depuis ce matin, ce sont 27 prisons qui connaissent des contestations de la part des détenus, dont certains demandent l’amnistie à cause de l’émergence du coronavirus. Le nouveau bilan officiel diffusé après les révoltes de ces derniers jours est de 8 morts parmis les détenus: six d’entre eux sont décédés à la prison de Modena pendant les révoltes d’hier après-midi. Pour trois d’entre eux, les sources institutionnelles soutiennent que, depuis hier, l’un est mort par abus de substances opioïdes, l’autre de benzodiazépine, pendant que le troisième a été retrouvé cyanosé (manque d’oxygène dans le sang), mais sans dire dans quelles circonstances. Pour les trois autres il n’y a pas de nouvelles, pendant qu’en tout dix-huit détenus sont actuellement hospitalisés, en grande partie pour des intoxications. Deux autres morts d’overdose de médicaments psychotropes ont été enregistrés dans les instituts pénaux de Vérone et Alessandria pendant la nuit. Tous les deux étaient des protagonistes des contestations et auraient, selon les annonces officielles, diffusé des médicaments psychotropes soustraits à l’infirmerie.

Entretemps une révolte est en cours dans la prison de Foggia, d’où certains détenus auraient réussi à s’évader, mais ont été bloqué à l’extérieur de l’institut pénitentiaire par les forces de l’ordre. À ce que l’on sait ils auraient arraché un portail de la « block house », la zone qui les sépare de la rue. Certains détenus sont montés sur le toit, d’autres ont brisé les fenêtres, et à l’entrée un incendie s’est déclanché. Pendant les confrontations avec la police, un détenu a été bléssé à la tête et a été évacué sur une civière. À San Vittore, la contestation s’est montrée sur le toit et des incendies ont éclaté dans la prison, pendant qu’à Palerme une tentative d’évasion de la prison d’Ucciardone a été bloqué par la police pénitentiaire. Les routes autour de la vieille prison bourbonnienne sont fermées. Hier des protestations ont aussi éclaté à Pagliarelli, la deuxième prison de Palerme. À Rebibbia à Rome, tout en brûlant des matelas, certains reclus ont pris d’assaut l’infirmerie.

Hier soir, les détenus de Pavia ont bloqué pour quelques heures deux agents de police pénitentiaire, ont volé les clés des cellules, fait entendre de fortes contestations et ont dévasté divers locaux du pénitentiaire.

source: radiondadurto.org

Milan (Italie) : Révolte à la prison de San Vittore et rassemblement en solidarité