Paris – Le local des identitaires attaqué le 1er mai

Le local des aspirants nazillons du 20, rue Juge, Paris 15e, s’est à nouveau fait refaire sa façade.

Dans la nuit du vendredi 1er mai 2020 en plein jour de CONFINEMENT, le local d’extrême droite de jeunesse identitaire à Paris dans le 15e a été de nouveau attaqué par des antifascistes parisiens armés de marteaux et pied de biche.
Vers 23h, une dizaine de personnes, cagoulées vêtues de noir, sont arrivées, marteaux et pied de biche en main. Des planches de protection posées part les fachos ont été arrachées, des vitres ont été brisées et de la peinture jetée sur les murs. Des chants antifascistes sont chantés « SIAMO TUTTI ANTIFASCISTI », « PAS DE QUARTIER POUR LES FACHOS », « PAS DE FACHOS DANS NOS QUARTIERS ». Après cette attaque rapide comme le prouve la vidéo de 52 secondes [qu’on pourra voir sur PLI ; NdAtt.] les antifascistes repartent. L’attaque du local identitaire était inévitable : l’extrême droite est un parasite que nos frères et sœurs antifascistes combattent depuis des années.

Le combat ANTIFASCISTE reprend de plus belle dans les rues parisiennes même en confinement.

Cette incartade nous rappelle que ce local n’a heureusement pas une existence paisible.

Paris : Le local des identitaires attaqué le 1er mai

Oriol-en-Royans (Drôme) – Les incendies d’antennes-relais continuent

Dans la nuit de mardi à mercredi vers 2h, une antenne relais de téléphonie mobile a été détruite par un incendie à Oriol-en-Royans. Incendie sans doute volontaire selon les premiers éléments de l’enquête. Le montant des dégâts est estimé à plusieurs milliers d’euros.

Des milliers d’abonnés du réseau SFR mais aussi de Bouygues Telecom sont privés de téléphone portable après l’incendie qui s’est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi vers 2h sur la commune d’Oriol-en-Royans. Des techniciens de TDF et de SFR sont sur place depuis ce mercredi matin mais les dégâts sont importants. Le préjudice est estimé à plusieurs milliers d’euros selon les premières constatations effectuées sur place.

Des milliers d’abonnés de la Drôme et de l’Isère sont privés de téléphone portable au moins jusqu’à ce vendredi 8 mai. Des abonnés qui vivent à Saint-Marcellin, Chatte, Saint-Paul-les-Romans, Saint-Laurent-en-Royans ou encore Saint-Hilaire-du-Rosier. Cette antenne relais de 45 mètres de haut est visible de loin lorsqu’on circule sur l’A49 entre Valence et Grenoble au dessus de la commune de La Baume-d’Hostun. […]

Oriol-en-Royans (Drôme) : Les incendies d’antennes-relais continuent

Spicheren (Moselle) : Le monument de la guerre est mieux comme-ça

Le Républicain Lorrain / mercredi 6 mai 2020

Le char stationné comme monument à l’entrée de la forêt de Spicheren a été recouvert de peintures couleur pastel et du sigle hippie « Peace and love » […]

Surveillant de près le bunker «  Wotan » de la ligne Siegfried, il fait partie des vestiges de la Seconde Guerre mondiale sur le site des Hauteurs. Ce char de reconnaissance, M24 Chaffee de 18 tonnes a été offert à la commune de Spicheren, par l’association de la 70e Division d’Infanterie US à l’occasion du 50e anniversaire de la libération de Spicheren qui a eu lieu le 17 février 1945.
Un ou des individus n’ont rien trouvé de mieux que de la taguer à la bombe avec des couleurs pastel entre lundi et mardi. Le confinement n’a pas empêché ce méfait pour lequel les auteurs ont dû passer un certain temps. S’agit-il de l’œuvre de soixante-huitards antimilitaristes, d’une provocation à quelques jours de la commémoration de l’armistice du 8 mai 1945 ou simplement le fait de tagueurs farceurs lassés d’être confinés ? En attendant, le vénérable blindé a désormais besoin d’un sérieux nettoyage.

Spicheren (Moselle) : Le monument de la guerre est mieux comme-ça

A propos d’un spectacle qui ne devrait pas en être un

Le premier mai, une équipe de tournage de la ZDF, composée de 7 personnes dont trois vigiles, est attaquée par quinze à vingt-cinq personnes masquées après une manifestation dans l’arrondissement de Mitte à Berlin. Six des personnes agressées ont dû être directement hospitalisées. Les assaillant.e.s avaient disparu lorsque les flics sont arrivés sur les lieux. Jusqu’ici tout va bien. Mais un peu plus tard, six suspects sont arrêtés à proximité puis relâchés sans suite. On suppose désormais qu’au moins deux d’entre eux sont des personnes issues du « spectre de gauche ».

C’est assez drôle de voir à quel point un incident de ce type provoque des troubles et à quel point il se transforme en un spectacle largement discuté : des journalistes démocrates* pètent les plombs parce que, malgré et de par leur concurrence respectueuse entre confrères, ils semblent se sentir attaqué.e.s personnellement.

Plusieurs gauchistes (radicaux) s’indignent d’une telle violence envers des représentant.e.s de la presse et, face à cela, expriment leur solidarité avec les victimes sur twitter, facebook, etc. Des néonazis se réjouissent qu’il y ait de l’opposition à ce qu’ils considèrent comme étant la machine médiatique gauchiste, tout en étant pour l’instant contents que les soupçons ne se dirigent par sur eux, comme c’était le cas au début. Les politicien.ne.s réaffirment leur attachement au droit fondamental de la liberté de la presse et en même temps réclament une intervention répressive plus dure de la part de leur État de droit. Beaucoup d’entre eux, en condamnant l’acte, cherchent une motivation ou une explication pour laquelle les gauchistes auraient, semble-t-il, agi de la sorte.

Je ne suis pas surpris que des personnes se donnent rendez-vous pour montrer aux médias dominants ce qu’elles pensent d’eux. Indépendamment du fait de savoir qui sont les auteur.e.s ou quelle est leur motivation, j’aimerais malgré tout faire observer ceci : c’est une bonne chose que la presse* s’en soit mangée une en pleine tronche.

Comme ce trou du cul de Seehofer** l’a logiquement dit au sujet de l’incident, « la liberté de la presse est […] un pilier [de la] démocratie. » Un pilier qu’il s’agit de détruire absolument si nous voulons nous libérer de la domination de la démocratie. A mon avis, cela est très souvent sous-estimé par les soi-disant gauchistes radicaux mais également par certains anarchistes. Je ne me débarrasse pas d’un État en en prenant le contrôle, et encore moins en défendant l’une de ses institutions. La presse est inéluctablement liée aux structures de pouvoir d’un État. J’aimerais ici ne mentionner qu’un seul aspect structurellement inhérent à cette dernière et également à la démocratie actuelle : la représentation.

On tente, par un regard plein d’idéologie sur la réalité, sur la vie réelle, d’en dégager des aspects et de les exhiber de manière représentative aux masses. Que ce soit dans la presse quotidienne ou dans la bouche d’un porte-parole du gouvernement. Cela conduit inévitablement à produire une vision des choses décalée, voire même privée de sens. Je n’ai pas besoin d’expliquer davantage que la démocratie actuelle, avec ses élections et ses politicien.ne.s, ne serait pas possible sans représentation.

La liberté de la presse n’est pas un bien en soi qui mériterait d’être protégé – contre qui que ce soit – mais un appareil institutionnel de la domination formelle sur l’individu. Cela pourrait être dû au fait qu’il s’agirait d’une prétendue liberté d’écrire, de faire des reportages et de publier. Même si en théorie on pourrait dire beaucoup de choses, presque tout ce qui est dit rentre dans le cadre d’un spectre politico-idéologique, à savoir celui de la sphère capitalisto-démocratique. La presse n’est libre que dans les limites de leur consensus structuré selon l’État de droit et s’y place délibérément. Quelle serait donc cette liberté qui s’en tiendrait à de telles frontières imaginaires ? Dans « In der Tat » n°7 [1], il est souligné que la tradition de la liberté de la presse est un fléau fondamental de la civilisation qui, « depuis l’époque du despotisme éclairé cherche à mettre la population aux normes de son mode de vie ». Je ne peux qu’être résolument hostile à une presse qui soutient idéologiquement l’existence de n’importe quel État, qui coopère avec ses laquais, les politicien.ne.s, toutes sortes d’agent.e.s et d’acteur.e.s de l’économie et qui forme avec eux un réseau de domination de vie standardisée pour tous les individus. De tels coups contre l’ordre établi resteront nécessaires, tant qu’ils seront transformés en spectacle provoquant les jacasseries de Seehofer comme celles du voisin. C’est pour cette raison que j’approuve chaque attaque contre les porcs de la presse.


NdA :
[1] Référence à l’article intitulé „Don’t be the media, hate the media!“, publié dans la revue anarchiste « In der Tat » n°7.

NdT :
* Dans ce texte, l’adjectif « bürgerlich » est employé à plusieurs reprises, notamment pour qualifier la presse ou le pouvoir, la domination. Il est difficilement traduisible en français. Cet adjectif signifie à la fois « bourgeois », « civil », « civique » mais  il est ici clairement utilisé pour parler des médias de masse (presse, radio, tv) liés aux intérêts du pouvoir, au service de l’ordre en place et du citoyennisme.
** Horst Seehofer, politicien du parti démocrate-chrétien bavarois (CSU), ministre de l’Intérieur (et des Travaux publics et de la Patrie) du gouvernement allemand de Merkel formé le 14 mars 2018.

[Traduit de l’allemand de Zündlumpen n°64, feuille anarchiste hebdomadaire]

https://sansattendre.noblogs.org/archives/13238

Champagnole (Jura) – Le McDo sent le brûlé

Début d’incendie au Mac Do de Champagnole :
la piste criminelle envisagée

La Voix du Jura/France Bleu, 7 mai 2020

Une enquête pour « tentative de destruction par un incendie » est ouverte dans le Jura, après un début d’incendie au MacDonald’s de Champagnole. Le Procureur de la République de Lons-le-Saunier, Lionel Pascal, décrit un incendie volontaire, commis dans la nuit de mercredi à jeudi.

L’alarme incendie a retentit vers 1h30 du matin et l’exploitant Bruno Pigé a contacté immédiatement alerté les sapeurs-pompiers.  Ils se sont rendus sur les lieux et ont en effet constaté un début d’incendie. L’origine du sinistre serait volontaire et les dégâts peu importants. Des traces d’effraction ont été constatées et des fenêtres auraient été brisées.

Une enquête a été ouverte pour destruction par tentative d’incendie. Elle a été confiée au groupement de gendarmerie du Jura et à la section de recherches de Besançon. Cette enquête doit déterminer s’il y a un éventuel lien avec les incendies commis contre deux antennes-relais du Jura mi-avril, à Foncine-le-Haut et Saint-Thiébaud. Le préjudice est évalué à un million d’euros. Ces deux faits ne sont pour l’instant ni élucidés ni revendiqués.

https://demesure.noblogs.org/archives/2452

Ferney-Voltaire (Ain) – Feu le distributeur de billets de La Poste

Ferney-Voltaire : le distributeur de billets de La Poste incendié
Le Dauphiné, 7 mai 2020 (extrait)

Un incendie criminel a impacté le distributeur automatiques de billets de l’agence postale de Ferney-Voltaire dans la nuit de mardi 5 à mercredi 6 mai. «Les forces de l’ordre sont en ce moment-même en train d’analyser les bandes de vidéo-protection de la ville pour tenter d’en savoir plus. Cet acte est d’une tristesse absolue et d’une bêtise incommensurable » selon Daniel Raphoz, le maire de Ferney-Voltaire. Ce mercredi matin, les agents communaux étaient en train de nettoyer la zone.

https://demesure.noblogs.org/archives/2454

Varese (Italie) – Il n’y a pas d’âge pour le bracelet électronique

Dans une école maternelle de Varese, bracelet électronique pour 150 enfants
traduit de l’italien de l’agence ANSA, 6 mai 2020

Des enfants entre 4 et 6 ans avec un bracelet électronique hi-tech au poignet pour retourner en sécurité à la maternelle en respectant les bonnes distances. C’est le futur qui s’annonce dans une école privée sous contrat de la région de Varese (Lombardie), à Castellanza, où les directeur et les enseignants se disent « prêts à repartir avec toutes les précautions« . Et en attente de la réouverture, deux cent bracelets « intelligents » ont été achetés à une entreprise italienne pour les élèves et le personnel de l’école. Les petits anneaux seront enfilés au poignet des petits à l’intérieur de l’école comme s’il s’agissait de montres : une fois enregistrée la distance d’un mètre minimum de distance entre eux, les appareils vibrent et s’illuminent lorsqu’on dépasse la limite de proximité physique autorisée.

« L’initiative sera menée et expliquée comme s’il s’agissait d’un jeu, évitant tout risque d’angoisse liée aux mesures anti-contagion, par nos psychologues et pédagogues –souligne Fabio Morandi, président de l’école Eugenio Cantoni de Castellanza– et le but pour les enfants sera justement de ne pas faire s’allumer leurs bracelets. »

Le système utilise également une application qui permet de suivre à distance les contacts entre les petits à l’intérieur de l’établissement scolaire, ce qui est aussi utile en cas de nécessité de vérification sur d’éventuels cas positifs, y compris parmi le personnel. « Les bracelets, qui pourraient également être utilisés lors de classes vertes, seront portés par tous les travailleurs à l’intérieur de l’école, qui compte 150 élèves et moins d’une cinquantaine d’employés –poursuit Morandi–, les familles n’auront à payer qu’un surcoût de quelques dizaines d’euros par mois. Nous avons décidé de donner ces sommes à des associations humanitaires. En somme, nous sommes prêts à partir et à activer tous les protocoles sanitaires nécessaires« .

La même initiative pourrait être rejointe par d’autres établissements scolaires italiens, et en France la garderie d’une grande marque d’automobiles en a déjà commandé plusieurs centaines, fait savoir l’entreprise de Bari qui a mis au point et commercialise les bracelets, nommés Labbi Light. « Nous avons reçu des commandes d’une chaîne d’hôtels à Brescia, de plusieurs établissements balnéaires et de gros établissements de soin –explique Antonello Barracane, propriétaire de la société*. Et dire que l’idée est née il y a seulement un an comme système de télémétrie de groupe dans l’eau, à savoir pour respecter les distances lors des entraînements en piscine. A présent, vu la situation, nous avons reconvertit le produit en fonction anti-Covid. »

NdT : cette start up de Bari dirigée par Antonello Barracane s’appelle MetaWellness – via Giuseppe Petraglione, 20 – Bari (BA)

https://demesure.noblogs.org/archives/2524

Languenan (Côtes-d’Armor) – Contre l’antenne-relais, l’action directe vaut mieux que le comité

Le Télégramme / vendredi 8 mai 2020

L’antenne relais Orange implantée à la Courtoisie, à Languenan, a été incendiée volontairement dans la nuit du 6 au 7 mai. Le coffret électrique au pied du pylône a été entièrement détruit, privant de réseau mobile des centaines d’abonnés des environs. La gendarmerie et les élus se sont rendus sur place pour évaluer les dégâts. Une enquête est en cours pour retrouver le ou les auteurs de cet acte.

« Ces agissements viennent s’ajouter à des menaces observées à l’encontre d’élus de la commune », explique la mairie dans un communiqué adressé à la presse. Un élu, le propriétaire du terrain où Orange a implanté son antenne, aurait été particulièrement visé par ces menaces.
Il est intéressant de rappeler qu’en mai 2019, un collectif intitulé « Non à l’antenne-relais Languenan » avait été créé pour s’opposer à l’installation de cette antenne de 30 m, sur ce lieu situé à moins de 200 m des premières maisons d’habitation. […]

*****

et Le Petit Bleu d’aujourd’hui nous donne quelques infos en plus sur le type d’opposition de ce collectif :

[…]

Le maire, Loïc Joly, évoque des menaces à l’encontre d’élus de la commune. Il fait notamment référence à un courrier reçu par l’un d’eux, propriétaire du terrain, dans le quartier de la Courtoisie, où a été implantée l’antenne il y a moins de trois mois, à la mi-février.
A l’annonce de l’installation de cette antenne relais, un collectif s’était constitué s’opposant à ce projet situé à moins de 180 mètres des premières habitations, selon ses estimations.
Sur sa page Facebook, ce collectif vient de se désolidariser de cet acte de vandalisme :
« Le collectif « Non à l’antenne relais Languenan« ne soutient aucunement cet acte de vandalisme. Nous rappelons que nous… »

Languenan (Côtes-d’Armor) : Contre l’antenne-relais, l’action directe vaut mieux que le comité

Sabotage du réseau Internet dans le Val-de-Marne : « Du jamais-vu en vingt ans »

[En plus d’Orange, touchée en neuf points par ces sabotages, les autres opérateurs de fibre optique ont comptabilisé une vingtaine de coupures coordonnées dans toute la zone (Valenton, Fontenay, Créteil, Ivry, Vitry). Il y en a par exemple eu trois contre le câble DC2/DC3 sud de Scaleway (Iliad) ayant impacté deux de ses data centers. Des coupes de câbles (notamment de fibre noire réservée aux grosses entreprises) qui se trouvaient dans les chambres souterraines ont aussi touché d’autres gros opérateurs de fibre optique ou de datas centers du coin comme Zayo, Celeste, Jaguar, Octopuce, Sipartech, Level3...]

Sabotage du réseau Internet dans le Val-de-Marne : «Du jamais-vu en vingt ans»
Le Parisien, 6 mai 2020

Environ 20 000 personnes étaient encore privées mercredi de connexion, Orange prévoyant un retour à la normale pour lundi. Une enquête a été ouverte. Elles étaient encore environ 20 000 mercredi 6 mai à attendre le 11 mai sans doute encore plus que les autres. Toutes les personnes privées de leur connexion à Internet ou au réseau mobile d’Orange en raison de la gigantesque coupure survenue la veille en Ile-de-France devraient en retrouver l’accès lundi dans la matinée, jour du début du déconfinement. En raison de la panne, beaucoup n’étaient plus en mesure de télétravailler.

Une enquête menée par le SDPJ du Val-de-Marne a démarré pour déterminer l’origine de ce « sabotage intentionnel à grande échelle », « du jamais-vu en 20 ans », d’après un patron d’une importante entreprise Internet qui opère des centres de données dans la zone. Une source policière évoque pour l’heure un préjudice estimé à un million d’euros. Le parquet de Créteil, contacté par le Parisien, n’a pas répondu à nos sollicitations.

Ce sabotage qui a affecté plus de 50 000 clients mardi ne serait l’acte que « d’une seule personne équipée d’une disqueuse », avance de son côté la direction de la communication d’Orange Ile-de-France, qui précise n’avoir constaté « aucun vol ». Le but « est bien », d’après l’entreprise, « de couper le réseau ». Ces coupures interviennent dans un contexte de sabotages à répétition sur l’ensemble du territoire depuis un mois. Avec toujours les mêmes cibles : les outils de communication. « Plus d’une vingtaine » d’actes de sabotages ou destructions symboliques ont ainsi été recensés en France, selon une note confidentielle du Service central du renseignement territorial (SCRT) datée du 23 avril, comme nous le révélions lundi. Avec, pensent les agents, l’ultragauche à la manœuvre.

Contacté, le Parquet national antiterroriste (Pnat) indique être informé des faits et rester « très attentif à ce phénomène de sabotage ». Des spécialistes de l’antiterrorisme estiment que ce sont des faits graves et préjudiciables, mais que la question doit être posée de savoir s’il y a un trouble à l’ordre public par l’intimidation et la terreur, qui est le propre du terrorisme.

Mercredi, Orange a déposé une nouvelle plainte suite à la « suspicion d’un nouvel acte de vandalisme sur un autre poste à Vitry ». D’après nos informations, les faits ont eu lieu mardi en deux temps : avenue Danielle-Casanova à Ivry-sur-Seine, où des câbles souterrains ont été coupés dans la matinée. Même procédé l’après-midi dans la zone industrielle de Vitry-sur-Seine, où des techniciens ont également constaté les dégâts.

« Il y a quatre lieux de vandalisme répertoriés pour l’instant », comptabilise-t-on à la direction de la communication d’Orange Ile-de-France, qui précise que ses équipes « se relaient nuit et jour 24 heures sur 24 » pour rétablir le réseau. Deux à Ivry à 500 mètres d’intervalle et deux à Vitry à deux kilomètres d’intervalle. Pour le premier point, 4000 lignes ont été touchées avec un rétablissement progressif entamé mercredi après-midi. Le second lieu ne devrait pas être « important en termes d’impact clients », précise-t-on chez Orange. « Le confinement rend la réparation plus longue et plus difficile, il s’agit de petits locaux où l’on ne peut pas se trouver à plusieurs techniciens », affirme un cadre important chez Orange.

Plusieurs commissariats et hôpitaux ont également été touchés comme le centre hospitalier intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (CHIV) qui est « toutefois équipé d’un relais de secours », note-t-on chez Orange, précisant que les hôpitaux « sont prioritaires pour le rétablissement du réseau ». « Notre direction du système d’information a immédiatement réagi pour rétablir un lien réseau, notamment en passant par le réseau du centre hospitalier intercommunal de Créteil », ajoute-t-on à la communication du CHIV.

Les pertes de connexions à Internet ou au réseau mobile d’Orange ne sont-elles que la partie émergée d’un gigantesque iceberg ? Plusieurs entreprises dépendantes de datacenters situés près de Vitry, comme le site de poker et de paris Winamax, ont connu une interruption de service temporaire mardi. Mais alors que certaines ont redémarré, d’autres restaient pour l’heure paralysées car la coupure a aussi frappé d’autres fournisseurs d’accès à Internet qu’Orange qui utilisent ce réseau haut débit.

« Ces individus ont forcé les plaques de rue qui protègent les réseaux souterrains de fibres optiques. Ils ont ensuite coupé les gros câbles et pris le temps de tout recouper en de plus petits morceaux pour retarder les réparations qui pourraient prendre des semaines », assure ce patron d’une importante entreprise du numérique.

L’acte de vandalisme opéré équivaut, dit-il, au fait de s’en prendre à un « réseau de lignes à haute tension », car les auteurs ont, toujours d’après lui, « touché le réseau névralgique du réseau Internet français, où sont aussi situés des nœuds internationaux de communication ».

Il évoque des coupures « méthodiques et organisées sur une vingtaine de points dans un rayon de 5 km dans le Val-de-Marne », quand Orange n’évoque à ce stade que quatre points de vandalisme, un chiffre confirmé par une source proche de l’enquête. Pour ce professionnel du secteur, la piste d’un « groupe très organisé » est crédible, car la localisation de ces points de passage des câbles est « confidentielle ». Sans compter que le fait de couper des fibres optiques en verre protégées par des gainages nécessite d’être bien équipé.

De soin côté, un haut fonctionnaire spécialiste de ces questions affirme : «Aucun élément ne relie procéduralement à l’ultragauche, mais ce qui frappe est le caractère structuré et planifié de l’action qui ne doit rien au hasard. C’est une première depuis longtemps, même s’il ne faut rien exclure

La réparation pourrait prendre « énormément de temps », poursuit une source proche de l’enquête. Parce que les câbles sélectionnés constituent des « points névralgiques », ce que les auteurs qui « cherchaient à nuire le plus possible » ne pouvaient ignorer, explique le même haut cadre chez Orange.

Sabotage du réseau Internet dans le Val-de-Marne : « Du jamais-vu en vingt ans »