The Plague And The Fire

The Plague And The Fire

Turin – ecrit sur l’épidémie en cours

Ces jours, enfermés de force à la maison, semblent une excellente occasion d’essayer de réfléchir et de mettre sur papier quelques considérations sur ce qui se passe, sur les scénarios possibles qui s’ouvriront et vers quoi, en tant que compagnons, il conviendra de tourner notre attention.
Les notes que vous lirez sont des réflexions à chaud sur lesquels nous essaierons de revenir et continuerons de raisonner dans les temps à venir, et donc n’avons aucune prétention à l’exhaustivité.
Une première clarification sur les nombreuses rumeurs qui tendent à minimiser cette épidémie nous semble juste. Nous ne sommes ni médecins ni infirmières mais à notre avis l’absurdité de cette position peut être contestée dans le cadre de la théorie révolutionnaire. Ceux qui visent à changer le présent comme objectif de leur vie devraient être les premiers à savoir que la relation entre le Capital et la Nature, drames et catastrophes surviennent inévitablement qui, malgré le récit dominant, n’ont rien de “naturel”, qui ne sont pas des cygnes noirs mais, selon les périodes, ont une certaine périodicité, comme les crises économiques. Les tremblements de terre dans les zones peuplées, la désertification, la pollution des aquifères, les inondations et les épidémies sont des fils de la même logique. L’épidémie à laquelle nous sommes confrontés, malgré toutes ses spécificités, ne nous semble pas d’une autre nature que cette série de catastrophes produites par le régime capitaliste. Des spécificités qui, bien entendu, sont loin d’être négligeables et qui mériteront d’être approfondies au cours de cet écrit.

Les origines

La maladie s’est développée sur le marché de Wuhan, la capitale du Hubei, l’une des régions les plus peuplées de Chine. Région devenue le haut fourneau du pays: voici le cœur battant des hauts fourneaux et des cimenteries qui a soutenu la croissance industrielle du géant asiatique. La grande quantité de matériaux de construction et la formation d’ingénieurs qualifiés dont la région est le berceau ont soutenu toute la période post-crise de 2008: l’État chinois a en effet lancé au cours de ces années d’impressionnants projets d’infrastructure et de construction.
La couverture sanitaire dans toute la Chine est presque inexistante, un très grand nombre de travailleurs d’autres régions sont en effet illégaux dans celles [les régions] dans lesquelles ils se retrouvent à travailler (en raison du système diabolique hukou ) et vivent donc dans un état semi-clandestin et sans aucune protection. Il est important de souligner en quoi il s’agit d’une situation structurelle et non due à la dureté plus ou moins grande des dirigeants en place. Comme nous l’avons déjà souligné dans d’autres écrits [https://macerie.org/wp-content/uploads/2018/03/def-tuttattorno.pdf ] la fin des politiques keynésiennes a une de ses explications pour la baisse des profits mondiaux, un phénomène accentué par la récession qui a commencé en 2008. Une étude publiée dans un article intéressant du blog de Chuang [ http://chuangcn.org/2020/02/social-contagion/ ou en italien https://pungolorosso.wordpress.com/ 2020/03/12 / social-contagion-class-warfare-micro-biologique-in-china / ] – dont nous recommandons fortement la lecture – souligne comment, si dans la région de Dongguan les entreprises devaient prendre en charge la couverture sanitaire du leur main-d’œuvre, ceux-ci réduiraient leurs profits de moitié et seraient donc contraints de délocaliser la production ailleurs.
La concentration de la population dans des endroits insalubres et surpeuplés et l’impossibilité d’avoir un système de santé décent ont contribué à l’apparition du fameux Covid-19. Diverses études indiquent que le passage de formes virulentes des animaux aux humains sera de plus en plus probable à l’avenir et, ajoutons-nous, de plus en plus meurtrier.

Le choc

La Chine, suivie de l’Italie et de nombreux autres pays, a réagi à cette pandémie en mettant en quarantaine l’ensemble de la population. Les effets et l’impact de ces mesures sur les économies nationales et mondiales font encore débat. Des images satellite impressionnantes des émissions de CO2 ont été prises dans les journaux, avant et après l’arrêt de la plupart des activités en Chine, dont il est possible de d’obtenir “seulement” les donnée pour un mois du géant asiatique qui s’est arrêté complètement presque [ https://www.corriere.it/cronache/20_marzo_02/coronavirus-cina-measures-counter- the- epidemic- will-scale-l- pollution-of-the-air-eceb67ba-5c8a-11ea-9c1d- 20936483b2e0.shtml ] . Il n’est pas clair/certain que cela signifie que l’arrêt de l’économie ai de fait transporté le monde hors des sables mouvants de la récession. Certes, les banques centrales rejoigent ce choc, que beaucoup comparent à l’éclatement de la bulle des prêts hypothécaires à risque, avec un essoufflement. Dix ans de liquidités forcées sur les marchés nationaux et les taux d’intérêt maintenus constamment bas pour maintenir en vie le système financier mourant, laissant peu de marge de manœuvre. Une confirmation est la réaction des marchés, un bruit sourd historique pour Piazza Affari suite aux propos qui auraient dû être rassurants et réconfortants par le nouveau président de la BCE Lagarde, le 12 mars.
Il faut certes faire attention à interpréter les à-coups du monde financier qui sont souvent le résultat de manœuvres spéculatives; Cependant, il ne semble pas hasardeux de prédire que de nombreuses économies nationales seront à genoux après ces mois de quarantaine: de nombreuses entreprises devront peut-être fermer leurs portes et nombre de celles qui survivront devront plutôt faire face à une profonde restructuration à plusieurs niveaux. Tout laisse penser que cette crise sera en fait la cause, et aussi l’occasion, avec le temps nécessaire, d’une restructuration de l’économie vers une nouvelle automatisation, avec tout ce que cela implique en termes d’emploi, de conditions de travail et de concentration du capital.[Https://www.repubblica.it/economia/affari-e-finanza/2020/03/16/news/l_impatto_del_coronavirus_sull_italia_spa_possibile_un_danno_da_641_miliardi-251367463/].

En Italie

Depuis le 10 mars, une sorte de couvre-feu est également appliqué ici en Italie. Tous les magasins sont fermés, seuls les magasins alimentaires, les buralistes, les quincailleries, les usines, les services essentiels (par exemple nettoyage publique, l’élimination des déchets et les transports publics) et pas beaucoup plus.
Le gouvernement Conte, soutenu par l’Europe qui concède beaucoup en termes de déficit toléré, légifère avec frénésie pour essayer de mettre quelques correctifs à cette situation d’arrêt forcée: le plan est d’essayer de rassembler autant de liquidités que possible et de les faire pleuvoir d’en haut, en cascade, sur les entreprises. Le financement spécial, le fonds de prêt extraordinaire et l’amortissement semblent faire partie de la solution. Nous convenons tous que les fonds ne seront pas suffisants. La réalité de la production italienne est parsemée de moyennes et petites entreprises dont la faible rentabilité depuis au moins une décennie et le fort endettement suggèrent, comme nous l’avons dit, que le contrecoup contre la pandémie, en termes de sociétés fermées et d’emplois éliminés, pourrait être extrêmement violent .
Quant aux travailleurs, une série de parachutes sociaux sont en préparation: un chômage spécial de trois mois, l’arrêt des hypothèques et des factures pour les licenciés et la suspension de certaines taxes municipales. Des mesures qui semblent insuffisantes à plusieurs points de vue.
L’environnement de travail italien est largement constitué de contrats dits atypiques: pour les numéros de TVA et pour les pseudo [travailleurs] indépendants, le gouvernement travaille sur un remboursement de seulement cinq cents euros pour trois mois; on ne sait pas ce qui arrivera à ceux qui ont des contrats temporaires ou qui sont complètement au noir.  On parle vaguement d’aides pour les loyers mais aussi ici liées à ceux qui peuvent prouver qu’ils sont restés à la maison en raison de la crise sanitaire. Des milliers de travailleurs sont hors jeu depuis mars, sans voir un sou et avec des dépenses à payer qui deviendront bientôt insoutenables.
Cela mériterai une discussion séparée pour ceux qui sont obligés d’aller travailler malgré l’urgence sanitaire.
Les infirmières et le personnel de santé sont soumis à une forte pression: entre ceux qui sont obligés de travailler avec des horaires exténuants et ceux qui, parce qu’ils étaient initialement employés dans des services fermés en raison d’urgence, ont été mis en congé forcé. Sans oublier qu’en vue du contrôle des dépenses, les sociétés hospitalières et coopératives disposent de peu de réserves de gants et de masques et découragent souvent voire interdisent totalement leur utilisation.
Les travailleurs des usines ou des secteurs stratégiques sont ensuite envoyés au cases pipe sans le minimum de protections nécessaires et de compensation contractuelle. Dans un climat rendu particulièrement morose par l’interdiction de se rassembler, et donc par une grève “active”, il existe cependant de nombreux sites de production où la main-d’œuvre a décidé de croiser les bras [refusé de travailler, ndt], au point de contraindre les syndicats confédéraux à faire pression sur le gouvernement pour avoir un entretien avec les parties concernées. Après cette réunion, la fermeture des usines a été officialisée pour quelques jours afin de permettre la réorganisation des espaces conformément au décret et l’achat de protections individuelles pour les travailleurs.
Le cadre pour l’avenir semble particulièrement sombre, dans un horizon qui va bien au-delà de la contingence du coronavirus . Dans les discours prononcés en permanence par le Premier ministre Conte, il est fait constamment référence à l’unité nationale, à l’Italie qui, ensemble, surmontera ce moment. Rien de plus faux. Il est vrai que le virus affecte tout mais les conséquences, tant sanitaires qu’économiques, seront vécues de manière différente: ceux qui ont accumulé des réserves au cours de ces années pourront se permettre de se débrouiller, ceux qui ne vivront que de leur salaire seront obligés de faire d’énormes sacrifices. Les morts du Covid-19 pourraient avoir une connotation aussi bien plus singulière : la privatisation féroce du secteur de la santé menée depuis plusieurs années a entraîné la perte de nombreuses places en soins intensifs et nous imaginons que ceux qui peuvent se le permettre ont déjà recours à des cliniques privées et une quarantaine plus ou moins dorée, sans oublier toutes les autres maladies qui actuellement ne reçoivent aucun traitement car l’attention est toute dirigée vers le coronavirus , à moins que vous ne puissiez accéder à des installations privées.
L’Etat jouera un jeu fondamental sur le plan idéologique. L’exécutif dirigé par Conte après les premières bévues semble avoir trouvé la boussole de la gouvernementalité et ces mesures de mise en quarantaine extrême à la Chinoise semblent trouver un soutien dans la population. Les mesures économiques, même insuffisantes, seront probablement chaleureusement accueillies par ceux qui pensent avoir un peu plus de répit. Mais ces aides coûteront cher, difficile de ce point de vue de tracer des scénarios précis: si l’Europe veut tout reprendre avec des intérêts et une série de politiques d’austérité féroce et de mémorandum de larmes et de sang, pour ainsi dire, elle tombera sur l’Italie; ou si, d’autre part, cette crise fera plutôt vaciller définitivement l’Europe ou remodeler substantiellement ses contours et ses équilibres.

Paravants et tapis roulants

Si nous tournons maintenant notre regard vers tous ces camarades et compagnons qui ont depuis longtemps décidé de lutter contre l’État et le système capitaliste dans lequel nous vivons, nous ne pouvons que commencer par une dure autocritique:cette crise nous laisse sans préparation.
Non préparés de plein de points de vue, à partir desquels nous commencerons à comprendre comment y remédier, au moins à récupérer le terrain perdu et à comprendre si nous aurons la capacité d’intervenir si le mécontentement généralisé devait se transformer en colère puis en action. Non préparé non seulement à cause de nos limites et de notre incapacité, mais aussi à cause d’un faible conflit social répandu parmi les couches exploitées de la population, qui a certainement influencé les possibilités d’intervention des compagnonnes et compagnons. Difficultés causées également par le travail idéologique mené par l’État dans la décennie de l’après-crise de 2008, par sa capacité à accepter des conditions d’exploitation toujours plus élevées et par les mesures répressives mises en place petit à petit. Des difficultés qui ont créé peu d’opportunités d’affrontement et de confrontation, tout en limitant limiter l’osmose entre révolutionnaires et franges du prolétariat disposé à lutter.
Mais comme cela arrive souvent, chaque crise génère des processus d’accélération, dans les conditions matérielles de la vie ainsi que dans la perception des gens qui nous entourent, de manière à nous faire penser que tout n’est pas perdu … en effet. Et que nous devons retrousser nos manches avant qu’il ne soit trop tard. Première étape et objectif minimum réalisable, sortir de la phase d’urgence (si l’on peut parler de sortie) avec une bonne compréhension du phénomène qui se déroule et des défis auxquels il est confronté.
Même pour nous, dans notre ville spécifique, il n’était pas facile de comprendre immédiatement ce qui se passait. À quel point ce virus est-il dangereux? Comment ce danger est-il lié aux caractéristiques structurelles du système de santé et du système socio-économique qui le sous-tend? Comment va se développer le phénomène qui nous entoure? Quelles mesures l’Etat prendra-t-il?
Nous ne cachons pas qu’au cours des deux premières semaines, nous avons continué les éventements, obligés de revoir quotidiennement nos idées et nos ébauches de propositions, sans trop combiner. La réaction qui s’est produite dans les prisons a perturbé tous les plans, montrant peut-être au plus profond de notre inadéquation à la situation, à la capacité de réagir aux événements et de soutenir ce qui se passait.
Que les effets de l’épidémie soient strictement liés à une vie forcée dans des villes de plus en plus peuplées et à un système de santé consacré de plus en plus à d’autres objectifs plutôt qu’à la prise en charge les tranches exploitées, est incontestable. Que l’épidémie existe vraiment, également. Réaliser un plan de confrontation, des discours et des propositions de lutte qui ne prennent pas en compte le réel danger de contagion est naïf, pour le moins irresponsable. Penser que vous pouvez remettre un dépliant à un monsieur de 70 ans qui vit à côté de nous sans les précautions nécessaires, au risque de l’infecter, n’est pas acceptable. Penser à proposer une assemblée dans le quartier pour discuter de la manière de traiter les problèmes économiques, sans penser aux spécificités du moment, serait tout aussi téméraire.
Il est évidemment aussi du devoir des compagnons de ne pas céder à la paranoïa généralisée et de se consacrer à une analyse attentive et précise des événements, pour être ensuite transmis à ceux qui nous entourent. Une analyse qui a ses difficultés intrinsèques en raison de la complexité du phénomène, qui ne peut certainement pas être assimilé, par exemple, à l’étude des politiques de logement public dans une ville, au niveau de militarisation d’une nation ou aux effets d’un ouvrage majeur nuisible au territoire. Analyse rendue encore plus difficile par le fait que le détenteur des données et informations, ainsi que le promoteur des décisions qui guident les critères (pensez par exemple au critère du nombre de tampons à réaliser et sur qui ) est l’État avec ses institutions de recherche.
Permettez-nous donc une brève digression pour essayer de se focaliser sur le problème. On semble pouvoir dire que dans le débat «du milieu» les lectures et les positions sont écrasées sur deux pôles discursifs. D’une part, une tentative de minimiser, sinon de nier, la gravité de la situation, d’autre part, de s’approprier la raison d’État avec sa rhétorique sur l’urgence à laquelle tout doit être subordonné. Une polarisation qui vient de loin et n’est certainement pas le produit de l’épidémie en cours, même si cela ne fait que la rendre plus évidente. Une polarisation qui affecte une grande partie de l’activité et de la production théoriques révolutionnaires, au moins à cette époque et qui oscille entre 1) la possibilité d’entrevoir et d’essayer de prendre une voie indépendante par rapport au système capitaliste et 2) la nécessité de pour faire face à une série de besoins pour lesquels, jusqu’à l’achèvement d’un processus révolutionnaire, ce système ne peut être ignoré. Un contraste donc entre la nécessité de lutter pour obtenir et déchirer, même cet ordre de choses, ce dont nous avons besoin pour vivre mieux et celui d’essayer de comprendre entre-temps quels chemins d’autonomie sont «constructibles» “Au fur et à mesure que les luttes grandissent et se répandent. Des voies d’autonomie dans lesquelles les aspects matériels et théoriques / imaginatifs doivent s’entremêler et se nourrir mutuellement.
En général, soit nous avons tendance à être écrasés par le poids de la nécessité, en devenant plus réalistes que le roi, et au mieux en invoquant un “retour dans le passé” dans lequel l’ État providence “fonctionnait mieux” , soit nous parlons d’autonomie et inconnu, ne tenant en rien compte de la sphère de la nécessité qui, petit problème, est celle grâce à laquelle on peut vivre. On oublie donc que la condition pour pouvoir vivre dans un monde libre et égal est celle de pouvoir vivre. Une question qui se pose de manière extrêmement claire dans une situation comme celle actuelle où les problèmes ont tendance à émerger nus et crus, sans le verni habituel qui les entoure, du moins dans ce coin du monde. À moins que nous ne nions la gravité actuelle de la santé ou que nous n’émettions l’hypothèse que, fatalement, étant donné les conditions actuelles, il n’y a rien d’autre à faire que d’accepter de mourir du capitalisme – parce qu’il s’agit de ça- nous devrions nous efforcer d’élaborer et de soutenir dans la pratique un discours qui viser à protéger votre propre santé et celle des autres et à prendre en compte les besoins de santé, sans être submergé par l’ état . Nous nous rendons compte que cette déclaration ne semble guère plus qu’un slogan, certainement plus facile à dire qu’à faire ou même juste à raisonner correctement. Mais il n’y a rien de simple dans cet ordre de problèmes, et les difficultés structurelles devant lesquelles nous nous trouvons doivent être explicitées et nous accompagner à chaque étape de nos tentatives comme de nos réflexions. La question est évidemment de n’accepter en aucune façon la raison d’État avec ses logiques d’urgence, utile pour discipliner la population, freiner et préparer à l’avance l’émergence du mécontentement et des conflits, ainsi que d’être une expérience importante vers laquelle les autorités tendrons certainement à l’avenir pour tirer plus de leçons. Il n’est pas nécessaire de préfigurer une situation dystopique, de normalisation totale des mesures de confinement actuelles des demain, pour comprendre leur gravité . D’un autre côté, c’était hier, ou plutôt depuis des décennies, que les États s’emploient à étudier les techniques de contre-insurrection et la gestion militaire des crises de toutes sortes. Par exemple, il est possible que la contrepartie exploite cette situation pour relancer la 5G (en faisant appel et en se légitimant, ne serait-ce que comme imaginaire, à une gestion de l’épidémie coréenne. Https://ilmanifesto.it/alta-diagnostica-e-controllo-sociale -le-modèle-corée du sud-bascule-les-nombres-pour-retourner-les-nombres / ) ou d’appliquer un couvre-feu atténué dans d’autres situations critiques.
Cette logique d’urgence, cependant, répond également à des besoins indéniables pour contenir la contagion et c’est la différence profonde entre la situation actuelle et d’autres situations d’urgence sociale ou de catastrophes liées pour ainsi dire à des phénomènes naturels. Négliger ou minimiser ces données ou faire semblant de les oublier ne renforcera certainement pas notre capacité à critiquer et à essayer de contraster les dispositifs et le processus d’auto-légitimation mené par les autorités. Il serait intéressant, par exemple, de comprendre quelles critiques nous devrions adresser à une stratégie comme celle du Royaume-Uni visant à créer la soi-disant immunité de masse …
La critique et l’opposition au soi-disant état d’urgence doivent alors être au moins complémentaires à un discours et aux luttes qui parviennent à mettre au centre les dégradantes politiques de santé, guidées par la féroce logique du profit, de plus en plus au fil des ans et surtout maintenant, ils font de la possibilité d’être soigné pour ceux qui n’ont pas certaines ressources économiques un luxe extrêmement sélectif. Cela ne signifie certainement pas revendiquer le rôle et la logique de la santé publique comme objectif ultime vers lequel tendre, mais la lutte pour pouvoir vivre librement , nous le répétons, passe par la possibilité de vivre et la restructuration dans le domaine de la santé a été et continue d’être de véritables actes de guerre contre de nombreux exploités. Un échec dans la possibilité de se guérir que dans un monde comme [le monde] capitaliste, structurellement hostile à toute forme d’autonomie, équivaut à de vraies condamnations à mort, même au-delà de Covid-19. S’efforcer d’élargir ces possibilités, parallèlement à la construction d’une connaissance et d’une logique autres que celles de la santé publique, représente un élément fondamental pour une perspective révolutionnaire qui ne veut pas s’opposer idéologiquement à la liberté et à la nécessité de la vie. Comment articuler des propositions concrètes à cet égard est un problème qui va certainement au-delà de ce court essai et, au moins pour le moment, des compétences et de l’expérience de ses auteurs. Nous apprendrons à le faire, si nous apprenons, à le faire et à raisonner de manière critique sur les luttes que nous serons en mesure de construire.
Tenter, dans la mesure du possible, d’analyser correctement le phénomène a des répercussions à la fois éthiques et stratégiques: d’une part, nous ne pouvons pas contribuer à mettre en danger les autres et les éventuels complices face au risque de contagion. Nous, les compagnonnes et compagnons, qui sont déjà peu nombreux et avec des énergies limitées, ne pouvons pas être malades. Nos éventuels complices ne peuvent pas tomber malades et mourir … laissez les riches, les dirigeants et les patrons tomber malades, au moins. D’autre part, nous devons essayer de comprendre comment la situation et les scénarios qui pourraient se produire évolueront pas à pas.
Nous ne pouvons certainement pas nous permettre d’attendre, car malgré le déterminisme le plus approximatif ou même vouloir imaginer une catastrophe certaine et sûre qui se présente à nous, il s’agit de savoir comment essayer de transformer la catastrophe en révolution.

Lutter… [mais] comment

Reprenant le fil de ce qui a manqué, nous ne pouvons manquer de constater une certaine lacune dans notre relation avec les exploité.e.s qui vivent autour de nous. Certaines choses qui devraient être à la base de notre intervention sont déjà difficiles: créer des relations de solidarité avec les personnes les plus touchées par les répercussions sociales et matérielles en contournant certains diktats idiots du gouvernement et la dépendance à l’égard de l’appareil de contrôle;contraster le récit dominant et révéler les répercussions futures qui auront sur la qualité de vie; tenter de partager avec le prolétariat et les migrants prolétariens des outils pour comprendre le phénomène du virus et les mouvements de l’État; aider à comprendre le type de répression mis en place et comment y faire face (pensez à l’application généralisée de l’article 650 du code pénal). Que les amortisseurs [aides d’état, ndt] mis en place seront destinés à ne soutenir que la partie la plus récupérable de la population est certain, mais aussi le récit mis en place jusqu’à présent dénote une certaine sélection face à l’infection elle-même: une grande partie des migrant.e.s exploité.e.s, qui ne savent pas bien la langue italienne, ont de sérieuses difficultés à comprendre quelque chose, même si seulement comprendre comment bien utiliser un masque ou des gants. [sic, ndt]
Là aussi, il est nécessaire de saisir les aperçus qu’une situation de crise entraîne et d’essayer de prendre ce processus d’accélération, d’essayer de rencontrer en peu de temps beaucoup plus de personnes que nos luttes spécifiques n’ont pu le faire ces derniers temps. Un déficit qui ne peut peut-être pas être entièrement comblé. En même temps pour comprendre si et comment rencontrer à nouveau ces personnes avec qui nous avons partagé des morceaux de lutte, ou avec qui nous les partageons toujours. Par exemple, si les luttes dans les CRA n’avaient pas cessé et s’ils n’avaient pas retiré les téléphones portables à l’intérieur de ces cages, cela aurait peut-être été un autre champ de bataille comme les prisons, mais avec plus de possibilités d’interaction.
Si nous voulions nous pencher sur les défis auxquels nous sommes confrontés même en se concentrant sur une analyse temporelle, nous devrions commencer à imaginer ce qu’il faut faire dans la phase sortante de cette urgence sanitaire (si et quand il y en aura), et les conséquences sociales que cela entraînera … avec plus la possibilité de retourner dans la rue. Il n’y aura pas une feuille qui bouge et tout le monde sera content du retour à la normale avec le cri de “RinascItalia”? Y aura-t-il plutôt des glissements de terrain qui canaliseront une colère collective colérique? Une série de conflits va-t-elle commencer dans des secteurs spécifiques de la société (travailleurs de la restauration, agents de santé, chômeurs, personnes atteintes de maladies aggravées par l’urgence du coronavirus , lutte pour les factures, etc.)? Ici aussi, nous partons des lacunes.
Qui plus ou moins, dans les différentes régions de l’Italie, a développé au fil des années des études et des recherches dans les différents domaines qui composent cette société, consacrée à la production et à la reproduction du système capitaliste. Souvent avec l’idée d’extraire une analyse qui guiderait et éclairerait les propositions de lutte et d’action. Pourtant, au moins pour l’écrivain, si l’urgence se termine maintenant et par exemple un entonnoir de visites de santé suspendues à récupérer est créé, avec le risque pour les situations les plus urgentes de devoir se tourner vers le particulier cher, saurions-nous également à quelle entreprise aller casser les bonbons? Indiquer en détail qui sont les responsables de cette condition? Il faudra se doter d’étude et d’observation, mais aussi d’un échange avec les éventuels complices que nous connaîtrons. En revanche, nous sommes nous-mêmes immergés dans la société et subissons l’exploitation qu’elle apporte. Au travail, parmi les voisins de l’immeuble, les amis et les amis étudiants, des proches enfermés dans les zones rouges et avec des postes de soins intensifs épuisés. D’éventuels complices, nous en connaissons peut-être déà.
Certains problèmes immédiats concerneront principalement la santé des personnes et présenteront immédiatement un aspect de classe: qu’adviendra-t-il de toutes les chronicités et pathologies qui, dans cette situation de crise et de manque de traitement, seront entrées en stade critique? Quel avantage le détournement d’une partie des consultations vers les cliniques payantes aura-t-il pour la santé privée? Comment les personnels de santé, contraints depuis longtemps à des conditions contractuelles dégradantes et à des horaires de travail épuisants, dont la sortie de crise sanitaire sera beaucoup plus longue?
Habitués au fil des ans aux coups répressifs, aux difficultés des conflits sociaux, au côté partiel des luttes, nous risquons de perdre l’élan imaginatif et utopique. Un élan qui doit nécessairement pouvoir tirer des mondes idéaux libérés du capitalisme, mais jeter le cœur au-delà de l’obstacle de la résignation. Et voyons grand.
Un regard qui, pour couper le problème avec la hache de guerre, oscille entre la capacité d’attaquer et l’autogestion des ressources dans la reproduction de la vie dans un processus insurrectionnel, ainsi que ses méthodes d’organisation. Parce que si nous soutenons que le monde capitaliste en tant que tel est à la base de la crise des coronavirus , si nous soutenons que la possibilité s’ouvre à de nombreuses personnes d’acquérir cette conscience à travers une lutte difficile, alors la portée est radicale.
Nous nous arrêterons à «remuer» ou à soutenir plus trivialement les manifestations de rue et leur niveau de confrontation, ou en même temps nous nous poserons le problème de savoir comment se ravitailler, comment continuer à se soigner sans reproduire ses modèles à but lucratif, comment utiliser la terre et des espaces agricoles pour produire de la nourriture? Comment pourrons-nous nous défendre des attaques de l’homologue contre un territoire, même partiel, en ébullition? Comment dialoguer avec d’autres territoires loin de nous? D’un autre côté, s’ils coupent l’eau et le courant d’une section en révolte d’une prison, pourquoi ne le feraient-il pas avec tout un quartier?
Ici le vertige s’insinue trop, mieux vaut dormir. Nous espérons seulement que ces arguments partiels pourront guider la confrontation à venir.

Turin, 16 mars 2020

France – Ca s’agite dans les prisons d’Angers et de Perpignan

A Perpignan (Pyrénées-Orientales).

Ce mardi 17 mars après-midi, vers 15h30, « une centaine de détenus en promenade dans la cour de la prison de Perpignan n’a pas voulu rentrer pour regagner les cellules. Les prisonniers voulaient montrer leur mécontentement car ils n’ont pas eu droit aux parloirs. Tous ont été annulés pour cause de coronavirus. Tout est rentré dans l’ordre en début de soirée, après l’intervention des forces de l’ordre, des ERIS, les Équipes régionales d’intervention et de sécurité de l’administration pénitentiaire. […] Les revendications porteraient également sur les cantines où ils peuvent s’approvisionner en denrées alimentaires et produits d’hygiène mais dans le contexte actuel, ces moments de leur vie quotidienne sont suspendus. D’où leur colère. » (France3 Occitanie, 17.03.2020)

A Angers (Mayenne).

« La situation est revenue à la normale », un peu avant 22 h ce mardi 17 mars, à la maison d’arrêt d’Angers. Depuis le milieu d’après-midi, 54 détenus ont refusé de regagner leurs cellules, après la promenade.

« Un peu plus tôt, vers 20 h 30, les 38 surveillants pénitentiaires spécialisés dans le maintien de l’ordre des équipes régionales d’intervention et de sécurité (Éris) ont commencé à reconduire, manu militari, les prisonniers dans leurs cellules. Depuis la fin d’après-midi, ces hommes protestaient contre la suppression des parloirs. […]
La situation se serait tendue vers 17 h 30 environs, quand un groupe de prisonniers a décidé de manifester son mécontentement. […]

« Remettez nos parloirs », auraient-ils scandé après avoir incendié une cabine téléphonique. La suspension des visites, « une mesure de précaution » dans le cadre du confinement général décidé dans la soirée de lundi 16 mars, par le Président de la République Emmanuel Macron pour lutter contre la propagation du coronavirus. Une mesure entrée en vigueur à 12 h ce mardi 17 mars, comme l’a expliqué le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui avait, dès son annonce, suscité une vague de protestation dans la maison d’arrêt.

Dans un appel téléphonique, un homme se présentant comme le frère d’un prisonnier a tenu à témoigner. « Depuis plusieurs mois », les détenus dénonceraient également les agissements d’un membre du personnel pénitentiaire, surveillant-chef. Notre interlocuteur évoque des brimades, menaces, insultes, utilisation abusive des menottes… « Plusieurs courriers ont déjà été envoyés à la directrice, sans que rien ne se passe. J’ai eu mon frère au téléphone, aujourd’hui. Il était en pleurs, c’est la galère. Je m’inquiète beaucoup pour lui, il a perdu 7 kg. Il faut faire quelque chose, car les conditions sont terribles. » L’état de vétusté de la maison d’arrêt d’Angers est régulièrement dénoncé par les détenus et leurs avocats. (Ouest-France, 17.03.2020)

 

Ca s’agite dans les prisons d’Angers et de Perpignan

Torino – Militari e ordinanze sabaude

Come abbiamo già detto pochi giorni fa, chi ci governa non sta capendo granché circa la diffusione del contagio e gli scenari clinici che potrebbero perdurare, aggravarsi o vedere un miglioramento. Il rapido succedersi, con ritmo quasi quotidiano, delle ordinanze è evidentemente figlia di questa incapacità come mostrano le dichiarazioni dei vari amministratori locali che, ad appena qualche giorno di distanza dall’applicazione di queste misure sbraitano inferociti: “Le misure finora adottate non sortiscono alcun effetto!”.

A completare il quadro il tentativo di scaricare le responsabilità dell’inefficacia di questi provvedimenti su chi continua a mettere il naso fuori di casa e specialmente sui furbetti del jogging, nel tentativo di far sfogare in tanti l’ansia e il malcontento crescenti sui propri vicini di casa. Un altro terreno su cui si affastellano dichiarazioni e misure contradditorie, con ritmo quasi quotidiano, è quello del lavoro. La vaghezza delle disposizini è fortemente voluta così da permettere, quando i rapporti di forza tra lavoratori e padroni sono particolarmente favorevoli a questi ultimi, di continuare l’attività. Riguardo alcuni comparti dell’economia ritenuti realmente strategici  le disposizioni sono invece di una chiarezza cristallina, arrivando ad invocare la precettazione. Confindustria si è fatta sentire e il governo ha già allargato la lista di attività produttive concesse, allegate all’ultimo decreto. Da segnalare come gli scioperi stiano nel frattempo continuando, in giro per l’Italia come nei dintorni di Torino.

Ciò che non dicono è che tutti gli strumenti per capire quanto è diffuso il contagio e quindi quanto realmente queste misure stiano sortendo effetto gli sono sfuggiti di mano, senza contare che ogni misura ha bisogno di tempo per mostrare dei risultati e sbraitare tre giorni dopo è perlomeno da mentecatti. Per questo, allo stato attuale, l’analisi degli spostamenti della popolazione tracciati tramite Istagram più che manifestare un presente distopico votato al controllo, per cui la controparte probabilmente non dispone ancora dei mezzi necessari, ci pare un tentativo di giustificazione ex post delle restrizioni adottate e in via di attuazione. Per non parlare poi delle ultime notizie di poche ore fa, che attesterebbero una tenue flessione della curva dei contagi giornalieri. Basta paragonarla all’altrettanta diminuzione dei tamponi giornalieri effettuati, almeno delle regioni più colpite, per capire che non si può assolutamente gridare al “picco”. Meno tamponi si fanno…meno contagi si trovano, per tagliare la questione con l’accetta.

Un altro motivo per cui stringere a dismisura e mettere un po’ di militari in strada  è che l’epidemia si sta insinuando nei palazzi del potere, negli organi burocratici e tra le forze di polizia. Sentire di non essere in grado di controllare un fenomeno che può mettere in quarantena non solo una popolazione, ma anche la sua classe di governo e sopratutto gli individui che compongono la macchina del comando, non può che mettergli una certa ansietta. Dotarsi di tutti gli strumenti per mantenere il controllo con le forze che hanno, è di prioritaria importanza. Checché ne dica l’ex comandante Alfa del Gis riguardo alla eccessiva confusione di questi decreti , auspicando la legge marziale per chi si fa una passeggiatina in spiaggia, ci pare che proprio le zone grigie che lasciano potranno essere un punto di forza per modulare l’intervento delle forze di polizia e dei militari e la loro durezza.

Cerchiamo ora di calarci brevemente nella nostra dimensione torinese e vedere gli sviluppi di questi primi giorni di misure a briglia sciolta. Dai palazzi della Regione è stata emessa un’ordinanza che avrà validità fino al 3 aprile, che aggiunge alcuni elementi all’ultimissimo decreto nazionale:

  • l’accesso agli esercizi commerciali sarà limitato ad un solo componente del nucleo familiare, salvo comprovati motivi di assistenza ad altre persone;
  • vietata la sosta e l’assembramento davanti ai distributori automatici “h24” che distribuiscono bevande e alimenti confezionati;
  • ove possibile, dovrà effettuarsi la rilevazione sistematica della temperatura corporea presso i supermercati, le farmacie e i luoghi di lavoro; disposto il fermo dell’attività nei cantieri, ad eccezione di quelli di interesse strategico;
  • vietato l’assembramento di più di due persone nei luoghi pubblici;
  • i mercati aperti sono sospesi fino a che non verranno elaborate misure per controllarne l’affluenza.

Con un salto nel recente passato ricompaiono i militari nelle strade, come ai tempi in cui Strade Sicure era in vigore sul suolo sabaudo. Solo che questa volta al posto dei gipponi ci sono i mezzi corazzati, che in coppia si aggirano per i quartieri dove viviamo accompagnati da Carabinieri o sbirri in borghese. Militari che a quanto pare non pattuglieranno tutta la città ma solo alcuni quarteri, Madonna di Campagna e Barriera di Milano, in continuità con le misure di controllo del territorio adottate negli ultimi mesi prima dell’emrgenza Covid. Che queste misure non abbiano del resto obiettivi sanitari, ma propagandistici e di controllo sociale, non lo sostengono solamente dei testardi bastian contrari come noi ma anche il locale questore De Matteis.

Come se non bastasse in questo back to the future, fanno capolino anche vecchie e accanite cariatidi: l’ex PM Antonio Rinaudo è stato nominato responsabile dell’Area Legale dell’Unità di crisi, e direttore della sede Eurspess sezione Piemonte-Valle d’Aosta.

Un altro elemento che dà la cifra della crescente tensione sociale e delle modalità variegate che verranno utilizzate per contrastarla e mistificarne le ragioni è l’aumento dei TSO: in una città dove il numero dei Trattamenti Sanitari Obbligatori è sicuramente già alto, con una media di meno di uno al giorno, si è già toccato il record di 9 casi in 24 ore.

Nel frattempo si palesano anche qui le prime, e per ora timide, avvisaglie di guerra civile. Tramite gruppi facebook molti abitanti segnalano la presenza di persone che fanno jogging o che sono troppo vicine le une alle altre. I pennivendoli delle testate giornalistiche riprendono video postati sui social per fomentare la situazione. Che importa poi se procrastinano anche false informazioni sanitarie, pur di nascondere le inadempienze dei governanti o le criticità strutturali, come ad esempio la tesi che le mascherine monouso possono essere lavate e riutilizzate. Cosa smentita dallo stesso Istituto Chimico Farmaceutico Militare, autore della ricerca, che ha negato qualsiasi “evidenza sperimentale”.

A Casale Monferrato, nell’alessandrino, un uomo di 65 anni in quarantena domiciliare è stato segnalato dai vicini di casa mentre usciva per fare la spesa, a nulla è valsa la giustificazione davanti alla Polizia (l’uomo avrebbe dichiarato di vivere solo e non sapere come provvedere ai propri bisogni) venendo così denunciato per delitto colposo contro la salute pubblica. Interessanti da questo punto di vista i numeri snocciolati sempre dal questore torinese di una media di 600 telefonate al giorno ricevute dalla Polizia di Stato che, solo mercoledì scorso, avrebbe accertato la veridicità di 220 segnalazioni su 395.

La guerra continua, insomma. Da Torino, per ora, è tutto

Macerie

 

Posons une question différente : Regagner son autonomie d’action pendant le virus

Soumission anonyme à North Shore Counter-Info

La situation change d’heure en heure. Comme tout le monde, je le suis de près et je partage les nouvelles infos, je regarde nos vies changer chaque jour, je sombre dans l’incertitude. Il nous arrive d’avoir l’impression qu’il n’y a qu’une seule crise dont les faits sont objectifs et qui ne permettent qu’une seule voie: celle de la séparation, de l’enfermement, de la soumission, du contrôle. L’État et ses appendices deviennent donc les seuls acteurs légitimes et le récit des médias de masse, avec la peur qu’ils véhiculent, inonde notre capacité d’action autonome.

Certain·e·s anarchistes ont signalé l’existance de deux crises qui se déroulent en parallèle. La première c’est la pandémie qui se répand à toute allure, qui nuit gravement et provoque même la mort pour des milliers de personnes. L’autre, c’est la stratégie de gestion de crise de l’État. Il veut nous faire croire qu’il agit pour défendre la santé de tout le monde — il veut qu’on voit sa réponse à la crise comme objective et inévitable.

La gestion de crise permet à l’État de décider les conditions qui existera une fois la crise passée, ce qui lui permet de choisir les gagnants et les perdants, selon des critères prévisibles. Si on reconnait l’inégalité comme partie intégrante de ces mesures soi-disant neutres, il faut aussi avouer que certain·e·s payeront un prix bien plus élevé pour ce que les puissants nomment le bien collectif. Je veux retrouver l’autonomie et la liberté d’action dans cette situation et pour ce faire il sera nécessaire d’échapper au récit qui nous est donné.

Lorsqu’on permet à l’État de contrôler le récit et les questions que l’on pose, on lui permet aussi de contrôler la réponse. Si on désir un résultat autre que ce que préparent les puissants, il sera nécessaire de poser une question différente.

Nous ne faisons pas confiance aux récits médiatiques sur bien des sujets et nous restons d’habitude conscient·e·s du pouvoir des puissants de façonner le récit pour rendre inévitable les actions qu’ils ont envie de prendre. Ici au Canada, l’exaggération et les mensonges sur l’impact des blocages liées au mouvement #shutdowncanada ont préparé le terrain pour un retour violent au normal. Il est possible de comprendre l’importance d’un protocol pour limiter les infections tout en restant critique de la manière dont l’État s’en sert à ses propres fins. Même si on regarde la situation pour nous même et on arrive à accepter certaines recomandations que prône aussi l’État, il ne nous est pas nécessaire d’adopter son projet comme le notre. Il y a toute une différence entre suivre des ordres, et la pensée indépendante qui mène à des conclusions semblables.

Lorsqu’on porte vraiment notre propre projet, il nous est plus facile d’arriver à une analyse indépendante de la situation, d’examiner les diverses informations et suggestions pour nous même et de se demander ce qui est en accord avec nos buts et priorités. Par exemple, céder la possibilité de manifester quand grand nombre ont encore besoin de bosser dans le commerce du détail ne peut être qu’une mauvaise décision pour tout projet libérateur. Ou bien reconnaître la nécessité d’une grêve des loyers, tout en propageant une peur qui interdit toute manière de se retrouver entre voisin.e.s.

Abandonner les moyens de lutter tout en accomodant l’économie n’a rien en commun avec nos buts à nous mais découle du but de l’État qui veut gérer la crise tout en limitant les dégats économiques et empêchant toute atteinte à sa légitimité. Ce n’est pas que l’État cherche à limiter la dissidence, c’est juste un sous-produit. Mais si nous avons un point de départ différent — cultiver l’autonomie au lieu de protéger l’économie — nous arriverons sans doûte à un équilibre différent sur ce qui nous est acceptable.

Pour ma part, un point de départ c’est que mon projet en tant qu’anarchiste est de créer les conditions pour des vies libres et enrichissantes et non simplement des vies les plus longues possibles. Je veux écouter des conseils intelligents sans céder mon autonomie et je veux respecter l’autonomie des autres — au lieu d’un code moral à imposer, nos mesures pour le virus devrait se baser sur des accords et des limites, comme toute pratique de consentement. En discutant des mesures qu’on a choisi, on arrive à des accords et là où l’accord est impossible, nous établissons des limites auto-exécutoires qui n’ont pas besoin de coercition. Nous prenons en compte comment l’accès aux soins médicaux, la classe, la race, le genre, la géographie et bien sûr la santé interagissent avec en même temps le virus et la réponse de l’État et nous prenons celà comme une base pour notre solidarité.

Le récit de l’État insiste sur l’unité — l’idée qu’il est nécessaire de se rassembler comme société pour un bien singulier qui nous appartiendrait à tous et toutes. Les gens aiment le sentiment de faire partie d’un grand effort de groupe et aiment l’idée qu’ils puissent contribuer par leurs gestes individuels — le même genre de phénomène qui rend possible les mouvements sociaux contestataires permetant aussi à ces moments d’obéissance de masse. Notre rejet de ce récit peut donc commencer en se rappellant de l’opposition fondamentale entre les intérêts des riches et des puissants et les nôtres. Même dans une situation où ils pourraient tomber malade et mourir eux aussi (en différence avec la crise des opiacés ou l’épidémie du SIDA avant), leur réponse à la crise à peu de chance de satisfaire nos besoins et risque même une intensification de l’exploitation.

Le sujet présumé de la plus part des mesures tel que l’auto-isolement et l’éloignement social est de classe moyenne — ils imaginent une personne avec un emploi qu’elle peut facilement faire de chez elle ou bien qui a accès à des congé payée (ou dans le pire des cas, à des économies), une personne avec un chez-elle spacieux, une voiture personelle, sans beaucoup de relations intimes et avec du fric à dépenser sur la garde d’enfants et le loisir. Tout le monde est exhorté à accepter un niveau d’incomfort, mais ceci augmente à force que nos vies diffèrent de cette idéale implicite, ce qui augmente l’inégalité du risque des pires conséquences du virus.

En réponse à cette inégalité on voit circuler de nombreux appels pour des formes de redistribution étatique, telles que l’expansion de l’assurance emploi, des prêts ou des reports de paiement. La plus part de ces mesures se résument à de nouvelles formes de dette pour des gens déjà en difficulté, ce qui fait écho de la crise financière de 2008, où tout le monde a partagé les pertes des riches tandis que les pauvres ont été laissés pour compte.

Je n’ai aucun intérêt à donner des conseils à l’État et je ne suis pas parmi celleux qui voit en ce moment un point de bascule vers des mesures socialistes. La question centrale à mon avis, c’est si on veut ou non que l’État ait le pouvoir de tout arrêter, peu importe ce qu’on pense des raisons invoqués.

Le blocages #shutdowncanada étaient jugées innacceptables, bien qu’ils ne causaient pas une fraction des dégats que ce qu’a pu faire l’État, à peine une semaine plus tard. C’est clair que le problème n’est pas le niveau de perturbation, mais qui est l’acteur légitime. De la même manière, le gouvernement de l’Ontario ne cessait de répéter à quel point la grève des enseignant·e·s et leurs quelques journées d’actions auraient été un fardeau inacceptable pour les familles, juste avant d’ordonner la fermeture des écoles pendant trois semaines. Encore une fois, le problème c’est que c’était des travailleurs·euses et non un gouvernement ou un patron. La fermeture des frontières à des gens mais non à des biens intensifie le projet nationaliste déjà en marche partout dans le monde et la nature économique de ces mesures à l’apparence morale deviendra évidente après le pic du virus et quand les appels deviendront plutôt “achêter, pour l’économie”.

L’État rend légitime ses actions en les positionnant comme la simple mise-en-pratique des recommandations expertes et de nombreux gauchistes répètent cette même logique dans leurs appels pour la gestion directe de la crise par des experts. Tous les deux prônent la technocratie et le règne des experts. On a vu de ça dans certains pays européens, où des experts économiques étaient nommés chef d’État pour mettre en place des plans d’austérité “neutres’ et “objectifs”. On trouve souvent à gauche des appels à céder notre autonomie pour se fier à des experts, surtout dans le mouvement contre les changements climatique, et aucune surprise de les retrouver pour le virus.

Ce n’est pas que je ne veux pas l’avis d’experts ou qu’il existe des individus avec une connaissance profonde de leur domaine — c’est que je trouve que la manière de présenter un problème anticipe déjà la solution. La réponse au virus en Chine nous montre de quoi la technocratie et l’autoritarisme sont capables. Le virus ralenti et les postes de contrôle, les couvre-feu, les technologies de reconaissance faciale et la mobilisation de main d’oeuvre peuvent servir à d’autres fins. Si on ne veut pas cette réponse, il faut savoir poser une question différente.

Les écrans ont déjà réussi à enfermer énormément la vie sociale et cette crise ne fait qu’accélérer ce processus — que peut-on faire pour lutter contre l’aliénation en ce moment? Que peut-on faire pour répondre à la panique de masse que répandent les médias, ainsi qu’à l’anxiété et la solitude qui viennent avec?

Comment répandre la possibilité d’agir? Les projets d’entraide et de santé autonomes sont une bonne idée, mais peut-on passer à l’offensive? Peut-on entraver la capacité des puissants de décider quelles vies valent la peine de sauver? Peut-on aller au-delà du soutien pour s’attaquer aux rapports de proprieté? Aller vers le pillage ou l’expropriation, ou même extorquer les patrons au lieu de mendier pour un peu de congé maladie?

Que fait-on pour préparer à esquiver les couvre-feu ou des restrictions de déplacements, même à traverser des frontières bouclées, si on décide que c’est approprié? Cela comprendra d’établir nos propres standards pour la sécurité et la nécessité et de ne pas accepter bêtement celles de l’État.

Que peut-on faire pour avancer nos engagements anarchistes? En particulier, notre haine de la prison dans toutes ses formes me parait pertinente. Que peut-on faire pour cibler les taules en ce moment? Et les frontières? Et si la police s’en mêlent pour appuyer les mesures de l’État, comment faire pour délégitimer et limiter leur pouvoir?

Le pouvoir se reconfigure autour de nous — comment cibler ses nouveaux points de concentration? Quels intérêts cherchent à “gagner” au virus et comment les miner (pensons aux opportunités d’investissement, mais aussi aux nouvelles lois et l’expansion de pouvoirs autoritaires). Quelles infrastructures de contôle se renforcent? Qui sont les profiteurs et comment les atteindre? Comment préparer pour ce qui viendra après et se préparer pour le moment de possibilité qui pourrait exister entre le pire du virus et un retour à la normalité économique?

Développer notre propre récit de ce qui se passe, ainsi que des buts et priorités qui nous sont propres, n’est pas mince affaire. Il sera nécessaire d’échanger des textes, experimenter en action et communiquer sur les résultats. Il nous sera nécessaire d’élargir notre idée d’intérieur-extérieur pour avoir suffisament de gens avec qui s’organiser. Il sera nécessaire de continuer d’agir dans l’espace publique et refuser de se replier sur l’internet. Avec les mesures pour combattre le virus, la peur intense et la pression de se conformer chez nombreuses personnes qui seraient autrement nos alliées rend difficile la tâche de discuter de la crise autrement. Mais si on veut vraiment défier la capacité des puissants de façonner la réponse au virus selon leurs intérêts, il faut commencer par regagner l’abilité de poser nos propres questions.

Les conditions sont différentes partout, mais les États se regardent et se prennent en exemple, alors il nous ferait bien de regarder les anarchistes ailleurs pour voir comment illes font face à des conditions qui seront bientôt les notres. Alors je vous laisse avec cette citation d’anarchistes en France, où le confinement obligatoire est en place depuis une semaine, maintenu par la force armée de la police:

Alors oui, on va éviter les activités trop collectives, les réunions superflues, on va maintenir des distances de sécurité, mais on niquera votre confinement, déjouera autant que possible vos contrôles, hors de question qu’on cautionne la restriction de nos libertés et la répression ! A tou.te.s les pauvres, les marginaux et les révolté.e.s, soyons solidaires et entre-aidons nous pour maintenir les activités nécessaires à notre survie, éviter les arrestations et les amandes et continuer à nous exprimer politiquement.

Contre le confinement généralisé, Indymedia Nantes

Ask a Different Question: Reclaiming autonomy of action during the virus

Anonymous submission to North Shore
The situation changes quickly. Along with everyone else, I follow it avidly and share updates, watch our lives change from day to day, get bogged down in uncertainty. It can feel like there is only a single crisis whose facts are objective, allowing only one single path, one that involves separation, enclosure, obedience, control. The state and its appendages become the only ones legitimate to act, and the mainstream media narrative with the mass fear it produces swamps our ability for independent action.
Some anarchists though have pointed out that there are two crises playing out in parallel — one is a pandemic that is spreading rapdily and causing serious harm and even death for thousands. The other is crisis management strategy imposed by the the state. The state claims to be acting in the interest of everyone’s health — it wants us to see its response as objective and inevitable.
But its crisis management is also a way of determining what conditions will be like when the crisis resolves, letting it pick winners and losers along predictable lines. Recognizing the inequality baked into these supposedly neutral measures means acknowledging that certain people being asked to pay a much higher cost than others for what the powerful are claiming as a collective good. I want to recover some autonomy and freedom of action in this moment, and to do this, we need to break free of the narrative we are given. 
When we let the state control the narrative, the questions that are asked about this moment, we also let them control the answers. If we want a different outcome than the powerful are preparing, we need to be able to ask a different question.
We mistrust the mainstream narrative on so many things, and are usually mindful of the powerful’s ability to shape the narrative to make the actions they want to take seem inevitable. Here in Canada, the exaggeration and lies about the impacts of #shutdowncanada rail blockades was a deliberate play to lay the groundwork for a violent return to normal. We can understand the benefits of an infection-control protocol while being critical of the ways the state is using this moment for its own ends. Even if we assess the situation ourselves and accept certain reccomendations the state is also pushing, we don’t have to adopt the state’s project as our own. There is a big difference between following orders and thinking independently to reach similar conclusions.
 
When we are actually carrying out own project, it becomes easier to make an independent assessment of the situation, parsing the torrent of information and reccomendations for ourselves and asking what is actually suitable for our goals and priorities. For instance, giving up our ability to have demonstrations while we still need to go work retail jobs seems like a bad call for any liberatory project. Or recognizing the need for a rent strike while also fear mongering about any way of talking to our neighbours.
Giving up on struggle while still accomodating the economy is very far from addressing our own goals, but it flows from the state’s goal of managing the crisis to limit economic harm and prevent challenges to its legitimacy. It’s not that the state set out to quash dissent, that is probably just a byproduct. But if we have a different starting point — build autonomy rather than protect the economy — we will likely strike different balances about what is appropriate.
  For me, a starting point is that my project as an anarchist is to create the conditions for free and meaningful lives, not just ones that are as long as possible. I want to listen to smart advice without ceding my agency, and I want to respect the autonomy of others — rather than a moral code to enforce, our virus measures should be based on agreements and boundaries, like any other consent practice. We communicate about the measures we choose, we come to agreements, and where agreements aren’t possible, we set boundaries that are self-enforceable and don’t rely on coercion. We look at the ways access to medical care, class, race, gender, geography, and of course health affect the impact of both the virus and the state’s response and try to see that as a basis for solidarity.
A big part of the state’s narrative is unity — the idea that we need to come together as a society around a singular good that is for everyone. People like feeling like they’re part of a big group effort and like having the sense of contributing through their own small actions — the same kinds of phenomenons that make rebellious social movements possible also enable these moments of mass obedience. We can begin rejecting it by reminding ourselves that the interests of the rich and powerful are fundamentally at odds with our own. Even in a situation where they could get sicken or die too (unlike the opioid crisis or the AIDS epidemic before it), their response to the crisis is unlikely to meet our needs and may even intensify exploitation.
The presumed subject of most of the measures like self-isolation and social distancing is middle-class — they imagine a person whose job can easily be worked from home or who has access to paid vacation or sick days (or, in the worst case, savings), a person with a spacious home, a personal vehicle, without very many close, intimate relationships, with money to spend on childcare and leisure activities. Everyone is asked to accept a level of discomfort, but that increases the further away our lives are from looking like that unstated ideal and compounds the unequal risk of the worst consequences of the virus. One response to this inequality has been to call on the state to do forms of redistribution, by expanding employment insurance benefits, or by providing loans or payment deferrals. Many of these measure boil down to producing new forms of debt for people who are in need, which recalls the outcome of the 2008 financial crash, where everyone shared in absorbing the losses of the rich while the poor were left out to dry.
I have no interest in becoming an advocate for what the state should do and I certainly don’t think this is a tipping point for the adoption of more socialistic measures. The central issue to me is whether or not we want the state to have the abiltiy to shut everything down, regardless of what we think of the justifications it invokes for doing so. 
The #shutdowncanada blockades were considered unacceptable, though they were barely a fraction as disruptive as the measures the state pulled out just a week later, making clear that it’s not the level of disruption that was unacceptable, but rather who is a legitimate actor. Similarly, the government of Ontario repeated constantly the unacceptable burden striking teachers were placing on families with their handful of days of action, just before closing schools for three weeks — again, the problem is that they were workers and not a government or boss. The closure of borders to people but not goods intensifies the nationalist project already underway across the world, and the economic nature of these seemingly moral measures will become more plain once the virus peaks and the calls shift towards ‘go shopping, for the economy’.
The state is producing legitimacy for its actions by situating them as simply following expert reccomendations, and many leftists echo this logic by calling for experts to be put directly in control of the response to the virus. Both of these are advocating for technocracy, rule by experts. We have seen this in parts of Europe, where economic experts are appointed to head governments to implement ‘neutral’ and ‘objective’ austerity measures. Calls to surrender our own agency and to have faith in experts are already common on the left, especially in the climate change movement, and extending that to the virus crisis is a small leap.
It’s not that I don’t want to hear from experts or don’t want there to be individuals with deep knowledge in specific fields — it’s that I think the way problems are framed already anticipate their solution. The response to the virus in China gives us a vision of what technocracy and authoritarianism are capable of. The virus slows to a stop, and the checkpoints, lockdowns, facial recognition technology, and mobilized labour can be turned to other ends. If you don’t want this answer, you’d better ask a different question.
So much of social life had already been captured by screens and this crisis is accelerating it — how do we fight alienation in this moment? How do we address the mass panic being pushed by the media, and the anxiety and isolation that comes with it?
How do we take back agency? Mutual aid and autonomous health projects are one idea, but are there ways we can go on the offensive? Can we undermine the ability of the powerful to decide whose lives are worth preserving? Can we go beyond support to challenge property relations? Like maybe building towards looting and expropriations, or extorting bosses rather than begging not to be fired for being sick?
How are we preparing to avoid curfews or travel restrictions, even cross closed borders, should we consider it appropriate to do so? This will certainly involve setting our own standards for safety and necessity, not just accepting the state’s guidelines.
 
How do we push forward other anarchist engagements? Specifically, our hostility to prison in all its forms seems very relevant here. How do we centre and target prison in this moment? How about borders? And should the police get involved to enforce various state measures, how do we delegitimate them and limit their power?
 
How do we target the way power is concentrating and restructuring itself around us? What interests are poised to “win” at the virus and how do we undermine them (think investment opportunities, but also new laws and increased powers). What infrastructure of control is being put in place? Who are the profiteers and how can we hurt them? How do we prepare for what comes next and plan for the window of possibility that might exist in between the worst of the virus and a return to economic normalcy?
 Developing our own read on the situation, along with our own goals and practices, is not a small job. It will take the exchange of texts, experiments in action, and communication about the results. It will take broadening our sense of inside-outside to include enough people to be able to organize. It will involve still acting in the public space and refusing to retreat to online space.  Combined with measures to deal with the virus, the intense fear and pressure to conform coming from many who would normally be our allies makes even finding space to discuss the crises on different terms a challenge. But if we actually want to challenge the ability of the powerful to shape the response to the virus for their own interests, we need to start by taking back the ability to ask our own questions. Conditions are different everywhere, but all states are watching each other and following each others’ lead, and we would do well to look to anarchists in other places dealing with conditions that may soon become our own. So I’ll leave you with this quote from anarchists in France, where a mandatory lockdown has been in place all week, enforced with dramatic police violence:
 “And so yes, let’s avoid too much collectivity in our activities and unnecessary meetings, we will maintain a safe distance, but fuck the confinement measures, we’ll evade your police patroles as much as we can, it’s out of the question that we support repression or restrictions of our rights! To all the poor, marginal, and rebellious, show solidarity and engage in mutual aid to maintain activities necessary for survival, avoid the arrests and fines and continue expressing ourselves politically.”
 From “Against Mass Confinement” (“Contre le confinement généralisé“). Published in French on Indymedia Nantes

Non arrendiamoci a “tacere e obbedire”

Sembra che tutta la responsabilità sia dei cittadini. Dove sta la responsabilità delle istituzioni che oggi minacciano di prendere misure ancora “più rigorose”? La scienza non ha tutte certezze, quanto durerà la “temporanea” limitazione della libertà?

Ho letto su Facebook un messaggio molto eloquente: “Sì è vero, lo stato di diritto sta saltando; sì è vero, le nostre libertà sono decurtate al massimo. Ma si tratta di scegliere: o la vita o la libertà; e ancora più, o il sacrificio per gli altri o la nostra libertà”. Dopo questo post, leggo il comunicato del governatore lombardo, che di fronte ai numeri dei contagi che non scendono, minaccia misure ancora più restrittive. Come mio padre si rivolgeva a me bambina, così Fontana si rivolge ai lombardi: “Amici, se non la capite con le buone bisognerà essere più aggressivi. I numeri non si riducono […]. Per ora lo chiediamo, se si dovesse andare avanti chiederemo al governo di emanare provvedimenti più rigorosi”. Che provvedimenti saranno quelli “più rigorosi”? Che cosa c’è di “più rigoroso” dell’uscita con autocertificazione solo per i casi concessi?

Sembra di capire che la responsabilità di tutto ricada sui cittadini – abituati alla loro libertà, che reclamano il bisogno di fare un po’ di moto. E dove sta la responsabilità delle istituzioni che oggi minacciano di prendere misure ancora “più rigorose”? Vi è amnesia delle scelte prese in un recente passato, scelte che hanno maltrattato e indebolito il sistema sanitario pubblico? Parliamo, per esempio, delle scelte della Regione Lombardia. Secondo i dati del Ministero della Salute (consultabili sul web) l’anno 2017 mostra questo: i ventilatori polmonari erano 1 ogni 4.130 abitanti in Lombardia; 1 ogni 2.500 in Emilia-Romagna; 1 ogni 2.250 abitanti in Toscana, e 1 ogni 2.550 abitanti in Veneto. Il rischio di collasso del sistema è già contenuto in questi numeri.

La responsabilità è l’arma che i cittadini nelle democrazie costituzionali hanno e che le norme, anche quelle che regolano un’emergenza come questa, presumono – non ci sono altre misure. Non si cono scorciatoie. Non c’è posto per la repressione militare e lo stato di polizia. In aggiunta, la nostra responsabilità non è illimitata e non può essere contrastata con la minaccia di maggiori repressioni. Ma vi è anche un risvolto etico in questa politica della minaccia: non possiamo come cittadini accettare di portare sulle nostre spalle tutto il peso dei limiti del sistema sanitario – del resto deleghiamo le funzioni di governo, non governiamo noi direttamente. E le scelte dei governi, nazionali e regionali, devono essere contemplate nell’attribuzione dei livelli di responsabilità. E invece, non abbiamo sentito ancora una parola di autocritica.

Non dovremmo vergognarci di mettere in dubbio questa logica di un’escalation della repressione. Se la nostra libertà è il problema, allora c’è poco altro da dire.

Ci viene detto che reprimere e chiuderci in casa è una soluzione temporanea. Ma quanto durerà il “temporaneo”? Gli scienziati non sembrano sicuri di saper dare una risposta certa – e sulle loro certezze si basano, invece, le scelte dei nostri governanti. Non conoscono ancora bene il modo in cui il virus si diffonde e come e se muta e spesso dissentono tra loro prendendosi anche a male parole in pubblico, come fanno i politici. Se la scienza sulla quale questo intero sistema di limitazione delle nostra libertà non ha certezza, perché scandalizzarsi tanto con noi profani che ci ostiniamo a cercare il sole e l’aria, e che stiamo lentamente andando in depressione? Dobbiamo per caso attendere il vaccino prima di uscire di casa? E dobbiamo sentirci in colpa per la resilienza di questo virus o subire reprimende da parte di chi ci governa per sollevare questi dubbi?

Più delle norme emergenziali, si deve temere l’espansione di questa mentalità dispotica, che vorrebbe neutralizzare dubbi e domande. Tacere e obbedire. Ma non è un male fare le pulci al vero se, sosteneva J.S. Mill, il vero si atteggia a dogma – se poi è un ‘vero’ in costruzione, allora i dubbi e le domande sono perfino un bene!

Fonte Huffington post

Andrà tutto bene. Solo se niente tornerà come prima…

Ci ha presi alla sprovvista, ci si aspettava più un’inondazione da scongelamento del circolo polare artico o un inaridimento globale piuttosto che interminabili acquazzoni tropicali o magari la fine delle risorse petrolifere. Qualcuno era più per una guerra nucleare o un’impennata globale di controllo totalitarista in nome di una qualche sicurezza sovranista.
Forse quasi nessuno si immaginava che prima di tutti sarebbe arrivata la pandemia di un virus poco letale, niente di eclatante tipo ebola o peste, ma un banale virus influenzale che se trova un terreno fertile (ovvero già indebolito) riesce a far collassare il sistema respiratorio. Un virus che uccide pochi ma che rende necessario l’avvalersi a macchinari e cure specifiche se il corpo da sè non ce la fa, sovraccaricando così il sistema sanitario, dato che si trasmette facilmente attraverso i cosiddetti portatori sani. Così subdolo da essere sottovalutato… ancora ai giovani delle zone meno colpite fa sorridere perchè presumono che al massimo gli verrà la febbre.
Insomma, una situazione sgradevole dato che ci ritroviamo a diventare cavie dei signor scienziati, non avendo ancora trovato una cura e c’è la possibilità che mai la troveranno poichè si tratta di un virus con capacità di mutazione notevole.
Comunque niente di che, eppure il sistema neoliberista non è in grado di reggere, sta sfiorando il collasso. Siamo chiusi in casa per questo dicono. Per evitare di portare il sistema sanitario al collasso.
E non è un problema solo di mala sanità (anche se gli sperperi dello stato in spese militari sono veramente imbarazzanti), nè un problema legale (prendere misure per evitare che il virus dilaghi è buon senso e altruismo, sperimentare meccanismi di controllo di massa è totalitarismo), è un problema complessivo, di cui ormai in molti da tempo parlano (mai purtroppo poi molto pochi agiscono):  questo sistema, questo stile di vita, questo modello economico e culturale capitalista, estrattivista, predatorio, ci sta portando all’estinzione.È da tempo che ne abbiamo le avvisaglie ma incoscienti continuiamo a vivere come accecati, pensando che questa (quella del progresso e dello stato “democratico”) sia l’unica strada possibile, l’unico modo di stare al mondo. Ogni volta riabbassiamo la testa e continuiamo la nostra vita fatta di piccole cose, piccole soddisfazioni (la carriera, il benessere), piccoli eventi nella nostra piccola rete di affetti (che esclude empatia e attenzione per tutto il resto).La situazione è chiara: lo Stato non è in grado di gestire l’emergenza ma non ci aspettavamo niente di diverso. Come possiamo pensare che si possano trovare soluzioni soddisfacenti da parte di un apparato che ci vuole asserviti e produttivi? Com’è che noi continuiamo a permettergli di prevedere misure per 60 milioni di persone che penalizzano chi non rientra nella classe privilegiata, isolando ancor di più nella paura i carcerati, gli operai, i migranti e senzatetto? La svolta autoritaria mira forse a proteggere e consolidare lo status quo dello stato-nazione? Certo fa rabbrividire pensar di riporre fiducia a chi millanta l’interesse della salute di tutta la popolazione, quando spende fondi pubblici per la militarizzazione del territorio ed il controllo sociale chiedendo però donazioni per finanziare la gestione dell’emergenza sanitaria poichè tutt’ora vi è una mancanza di tamponi, mascherine, respiratori, posti in terapia intensiva e così via.
Al contempo, nella logica del “far buon viso a cattivo gioco” trova spazio l’applicazione di misure strettissime per tutti, al fine di contenere il contagio. Il fatto che lavoratori della logistica nei settori concernenti i beni di prima necessità continuino a lavorare, alimentano dubbi e perplessità sulla gestione dell’emergenza in questione.
Ma non si riesce a trovare logica nel fatto che stiamo pagando il prezzo delle conseguenze degli errori commessi dalla classe dirigente (tagli all’istruzione e alla sanità per finanziare la difesa). Ma non abbiamo mai cercato nello Stato la soluzione ai problemi, non succederà oggi.

I mass media hanno fatto la rincorsa allo scoop, generando paranoia e terrore, tanto più ora con l’isolamento, milioni di persone saranno incollate agli schermi con sempre meno possibilità di confronto. La qualità delle notizie è pessima, la fondatezza delle informazioni dubbia, l’uso di tecniche di manipolazione è sempre più evidente. E’ scientificamente dimostrato che il nostro sistema immunitario si indebolisce quando siamo sottoposti a stati di stress e paura prolungati. Non oso pensare cosa possa succedere dopo settimane di isolamento e continua esposizione ad un certo tipo di informazioni.

L’assalto ai supermercati, alle farmacie, lo shopping online, la segregazione famigliare o individuale casalinga ci ricordano come l’organizzazione della nostra società sia suscettibilissima ad ogni cambiamento imprevisto e l’unica risposta che i molti produttori/consumatori possono dare è il mero cambio di stile di produzione e consumo (servizi online e smart working). Ci siamo spogliati di qualunque competenza e capacità di autosufficienza e ora che i punti di riferimento del nostro mondo vacillano non possiamo che affidarci di nuovo alle aziende di turno.
Questo come compagni dovrebbe farci riflettere molto: come possiamo pensare di costruire alternative se non sappiamo nemmeno occuparci di noi stessx e dei nostri bisogni primari?
Perchè non siamo statx in grado di costruire delle strutture al di fuori dello stato che ci potessero permettere di vivere fuori dal capitalismo? Ambulatori popolari, media liberi, scuole libertarie, orti collettivi, fattorie, centri di ricerca indipendenti, pensiamo di dover aspettare l’insurrezione per vederli fiorire? Saremmo in grado poi, su due piedi, di reinventarci la vita, senza strumenti e senza competenze?

Il capitalismo, affermata religione da ormai 60 anni ci ha completamente spogliatx di ogni autonomia e capacità se non quelle specialistiche che ci servono per lavorare per i padroni, impedendoci di prenderci cura di noi stessi e dei nostri cari, recidendo ogni forma di solidarietà e mutuo appoggio. Lo lasciamo continuare a fare?
Ci vogliamo accodare all’assalto ai supermercati per mangiare la merda che ci fa ammalare? Vogliamo continuare ad affollare gli ospedali della malasanità, dove siamo numeri in una scala di priorità? Vogliamo continuare a lavorare per uno stato che opprime e reprime, che fa le veci solo degli imprenditori? O per aziende e multinazionali che ci lasciano a casa e ci rimpiazzano come fossimo pedine di un gioco di ruolo?

Gli scenari che ci si prospettano li stiamo già assaporando tutti: aumento del controllo sociale tramite la tecnologia e la militarizzazione, diminuzione delle libertà di spostamento, ancora più manipolazione mediatica, sfaldamento dei rapporti sociali, delega totale della gestione della salute a speciailisti che lavorano sui grandi numeri (con aumento degli studi genetici per prevenire l’insorgere di malattie).

Stamattina uno dei primi articoli che ho trovato casualmente nelle mie ricerche è stato questo:

https://www.milanofinanza.it/news/non-torneremo-piu-alla-normalita-ecco-come-sara-la-vita-dopo-la-pandemia-202003181729195935?fbclid=IwAR0tKsp-7y3teV_cDqPQ1S6SelUZt_MyQEyqndY6gaLl4RuR-hFQzGsYayo

Uno studio di Gordon Lichfield, direttore di MIT Technology Review (il magazine della prestigiosa università americana) delinea un futuro ancora più distopico di quello che stavo immaginando (da notare la testata in questione..): in poche parole dice che il virus  non verrà debellato completamente con le quarantene visto che si è già diffuso in molti paesi. Quando saranno terminate le varie misure continuerà a diffondersi anche attraverso gli spostamenti tra i vari stati. Quindi per controllarne la diffusione verranno utilizzate delle misure di sicurezza tecnologiche come il controllo degli spostamenti tramite i cellulari, controllo sistematico della temperatura nei luoghi molto frequentati, richiesta di una specie di carta che dimostri di essere immuni al virus all’ingresso dei luoghi di lavoro, di aggregazione.
Inoltre, ciclicamente, ogni qual volta si avrà un picco di ricoveri verranno riapplicate le restrizioni. Qui sotto il grafico con le previsioni.

Non solo, si parla anche di “distanza sociale” che dovrà essere adottata in maniera permanente, i ricercatori la definiscono così: “Tutte le famiglie riducono del 75% i contatti al di fuori della famiglia, della scuola o del posto di lavoro”.

Prevede Lichfield “Ci si adatterà anche a queste misure, così come ci si è adattati ai sempre più severi controlli di sicurezza aeroportuale in seguito agli attacchi terroristici. La sorveglianza invasiva sarà considerata un piccolo prezzo da pagare per la libertà fondamentale di stare con altre persone.
Come al solito, però, il vero costo sarà sostenuto dai più poveri e dai più deboli. Le persone che hanno meno accesso all’assistenza sanitaria, o che vivono in zone più esposte alle malattie, saranno ora più frequentemente escluse dai luoghi e dalle opportunità aperte a tutti gli altri. I gig-worker, quelli che fanno lavoretti e sono molto in giro, come autisti, idraulici, istruttori di yoga freelance,  vedranno il loro lavoro diventare ancora più precario. Gli immigrati, i rifugiati, i clandestini e gli ex detenuti dovranno affrontare l’ennesimo ostacolo all’ingresso nella società.”.

Questo sarebbe piccolo prezzo da pagare?
Un altro articolo che mi ha sopresa oggi è pubblicato su Huffington Post.
Si intitola “Non arrendiamoci a tacere e obbedire” e denuncia la scarsità e la scarsa qualità delle informazioni che stiamo ricevendo e la manipolazione che stiamo subendo a fronte di limitazioni troppo strette.
“Non conoscono ancora bene il modo in cui il virus si diffonde e come e se muta e spesso dissentono tra loro prendendosi anche a male parole in pubblico, come fanno i politici. Se la scienza sulla quale questo intero sistema di limitazione delle nostra libertà non ha certezza, perché scandalizzarsi tanto con noi profani che ci ostiniamo a cercare il sole e l’aria, e che stiamo lentamente andando in depressione? Dobbiamo per caso attendere il vaccino prima di uscire di casa? E dobbiamo sentirci in colpa per la resilienza di questo virus o subire reprimende da parte di chi ci governa per sollevare questi dubbi?
Più delle norme emergenziali, si deve temere l’espansione di questa mentalità dispotica, che vorrebbe neutralizzare dubbi e domande.  Tacere e obbedire. Ma non è un male fare le pulci al vero se, sosteneva J.S. Mill, il vero si atteggia a dogma – se poi è un ‘vero’ in costruzione, allora i dubbi e le domande sono perfino un bene!”
Che dire?
Per fortuna gli articoli dei giorni scorsi sugli animali che ritornano a popolare porti, strade e canali e le immagini dell’inquinamento atmosferico che si riduce ci ricordano che il mondo continuerà anche senza gli umani e sarà un posto migliore e con meno sofferenza.

Nel frattempo almeno chi ha ben chiaro che la vita nel capitalismo non è vita e che la situazione non può che peggiorare esponenzialmente si potrebbe prendere un pò più sul serio e potrebbe provare ad organizzarsi…

Coronavirus: el apagón de la globalización

La emergencia ligada a la pandemia del Covid-19 ha abierto una nueva fase oscura en la historia del planeta. Italia ha sido la primera golpeada de Occidente, y nuestro Estado se ha visto en posición de experimentar y probar soluciones a las contradicciones creadas por esta crisis mundial. Estas soluciones, con alguna aparente excepción relacionada con las políticas del bienestar, pueden resumirse en una sola palabra: represión. Un ejemplo dramático es la violentísima respuesta a las revueltas en las cárceles.

El incremento de medidas restrictivas que han caído sobre la vida de todos nosotros, con el consentimiento de la mayoría, ha sido impuesto por un dictadura del terror que nos envuelve. Los muertos empiezan a pesar. Pesan al Estado, a los ciudadanos y a nosotros también. Ante esta tragedia, la respuesta del Estado fué clara: oscuridad como opción de confrontación. ¿Los prisioneros están asustados ante la posible propagación del virus en sus celdas? Represión violenta con total cobertura política y mediática; ¿Que los investigadores – esos “chamanes” modernos a quienes confiamos el secreto “totémico” de nuestras vidas – son incapaces de detener el contagio? La culpa es de los individuos que no quieren quedarse en casa. Un ejemplo de esta forma (tan enferma) de afrontar la emergencia es la esquizofrenia política que establece que quienes van al parque son peligrosos propagadores a detener, a pesar de que los lugares productivos tengan que seguir abriendo porque las leyes del beneficio no pueden detenerse. Los parques y playas están cerrados, los bosques son patrullados, pero las catedrales de la economía permanecen abiertas, sin un sólo (autodenominado) exterto que nos dé números de cuántos se infectan en el parque, el mar o el monte, y cuantos se infectan en el metro, autobús o en comedores de sus trabajos.

Un día, los políticos y sus jefes tendrán que pagar por todo esto. El Evento del Coronavirus no es, en nuestra opinión, una catástrofe. No es un fenómeno imprevisto que trastorne todas nuestras convicciones previas. Es un acontecimiento, ciertamente inesperado, que verifica la mayoría de las hipótesis que algunos de nosotros hemos estado desarrollando desde hace algunos años. En primer lugar, el Coronavirus marca definitivamente lo que se ha denominado “crisis de la globalización”. Cierre de las fronteras, suspensión de la mayoría de los vuelos, cuarentena de los barcos como en la época de la Serenísima, amarrados y custodiados en Chioggia. Pero también el cierre de distritos industriales enteros, el colapso de los mercados. El mito de un super-estado europeo que demuestra no estar a la altura, una imponente marioneta frente al jaque mate de Europa. Todo esto ha obligado al Estado a volver a su centralidad, refutando las tesis de quienes consideraban el poder como algo fluido, extendido, fantasmagórico, imaginando una pérdida progresiva de la soberanía en favor de las estructuras supranacionales. En plena emergencia, el Estado se ha mostrado, por el contrario, como el sujeto de la dominación real. Fue el Consejo de Ministros el que dictó los decretos cada vez más restrictivos. Fueron los gobiernos, en orden disperso, sin ninguna coordinación, los que ordenaron que se tomaran las medidas. Cuando las cosas se ponen difíciles, la línea de mando de la dominación es muy precisa y nada fluida: el gobierno, la policía, el ejército, los drones, las denuncias.

A demás de todo eso, los productores se vuelven fundamentales, desmintiendo una vez más a los que se han posicionado a favor de una fácil liquidación del mundo del trabajo. En un momento en el que toda la economía terciaria está paralizada, la continuidad productiva, el esqueleto de toda la estructura social aparece en manos de los explotados. Esto les proporciona una relación potencial de fuerza, inesperada hasta hace unas semanas. Si los individuos que dirigen la producción suspendieran ahora su voluntad de dejarse explotar, toda la sociedad se extinguiría, sería el apagón. Los trabajadores no han desaparecido, como algunos pensaban, sino que han mutado: les han salido branquias. Ya no son sólo terrestres, sino anfibios. Anfibios suspendidos entre los páramos de una tierra en ruinas y la partida hacia un Nuevo Mundo. ¡Deja que se den a la piratería! Y que los sigan los explotadores por las rutas de los mares, en su caso impulsados por la vergüenza, la principal razón que empujó a los adinerados del pasado a la piratería. Y será allí, en las tinieblas, donde ya no habrá diferencias sociales, clases, color de piel, opresión sexual. El botín por el que lucharemos será la supervivencia en una nueva vida comunitaria.

Patricia de la Ville e Ottone Degli Ulivi

 

A la tercera va la vencida

Recibido por correo anónimo…

Todo cerrado. Quedaros en casa, nos ordenan. Sólo está permitido lo necesario para la supervivencia económica, pero nunca se dice lo que entienden por supervivencia. Ni siquiera cuando somos recibidos por procesiones de camionetas antidisturbios de la policía – luces parpadeantes, demostración de fuerza – informándonos que tenemos que ir a casa. Realizar el mínimo de actividades diarias es un peligro para la salud pública. Ya se ha dicho en Italia que es sorprendente lo rápido que olvidamos: lo que es hablar con un extraño, tocar a alguien, vivir un momento inesperado en medio de la llovizna de cemento del capital. Las casas de trabajo y los templos de consumo están abiertos pero los estantes están casi desnudos. Tenemos una responsabilidad social, dicen. El sistema sanitario no puede hacer frente y somos nosotros los que tenemos que salvarlo. ¿Alguien dijo algo sobre la financiación?

Un enemigo invisible. Cosas de películas apocalípticas. La causa no es importante, al final es sólo una gripe, pero la respuesta es crucial. No estamos midiendo el número de muertes sino las capacidades de poder. La gripe porcina y el SARS no tomaron al mundo por sorpresa, pero han dado en el clavo esta vez. Todo lo que vino antes fue un mero prototipo del producto final: un terror perfectamente intangible que exige nuestra completa sumisión. Es como si la serie de TV “El cuento de la criada”, en todo su controvertido éxito, fuera un calentamiento antes del acto principal.

El supuesto alcance y severidad del Coronavirus es casi un tema tabú . Lo importante es quién se va a beneficiar, cómo y quién pagará el precio. El sistema económico capitalista se basa en la inversión, pero esta vez se está muriendo de hambre, listo para el desenfreno. Cuando todo esto ocurra, cuando nuestros gloriosos benefactores nos hayan salvado de la casi ruina y demos la bienvenida con los brazos abiertos a una economía empobrecida que nos estaba jodiendo antes de “la pandemia”, tenemos que pensar dónde estaremos.

Olas de inmigrantes que llegan a unas costas europeas aún más hostiles. El confinamiento solitario se convierte en el estado permanente de los prisioneros. G4S* limpia silenciosamente después del teatrillo mañanero mientras nos distraemos de la farsa en el salón principal. La interacción física humana reducida a una sospecha orwelliana mientras que el espectro de la emoción humana se expresa a través de los emoticonos preestablecidas de Whatsapp. Facebook ríe mientras Instantgram reescribe la historia con todas nuestras citas rebeldes.

https://www.g4s.com/

La febbre gialla nel 1821 a Barcellona e l’emergenza attuale

Viviamo tempi di catastrofe, non solo perché lo dicono la stampa, i politici e l’accademia, ma perché la catastrofe la vivono quotidianamente i dominati.
Incendi in Australia, in Amazzonia, in California, diverse tempeste, tifoni, innalzamento del livello del mare, alluvioni…etc. e  adesso un’epidemia: prima ci fu l’influenza aviaria, l’influenza A, l’ebola e adesso la covidien – 19 o Coronavirus.
Era plausibile, dopo la speculazione farmaceutica con il medicinale Tamiflù per le influenze aviarie o l’abbandono degli africani colpiti dall’ebola, che si prevedesse con scetticismo questa “nuova piaga”. Lo scetticismo è stato accompagnato da notizie false e dalle ripetute teorie di cospirazione di diverso stampo.
Tutto lo sviluppo di direttive sul controllo della popolazione, sui suoi movimenti, sul suo lavoro e la sua salute sono effettivamente uno strumento di controllo sociale e una sperimentazione per il futuro che ci aspetta.

Il Grupo Especial Civil sfoggia divise speciali per notificare il confinamento ai vicini di Haro (https://www.lasprovincias.es/sociedad/guardia-civil-despliega-20200307201003-nt.html?ref=https%3A%2F%2Fwww.google.com% ), il protagonismo della Unidad Militar de Emergencias, il dispiego di militari e polizia su tutto il territorio sotto un comando centralizzato: sembra che, a parte i fatti medici/epidemiologici, si stia approfittando della situazione per provare fino a che punto siamo disposti a sopportare, in nome della “sicurezza”, limiti alle nostre minime libertà, i migliori modi di istituire misure di controllo, la catena di comando più efficiente e la struttura ottimale per mettere in moto qualcosa del genere.

Non si tratta di un complotto, è evidente che delle manovre “reali” sono meglio di qualsiasi simulazione e che sarebbe segno di una totale inettitudine non approfittarne.
Quindi, a parte tutto ciò che è stato detto: epidemiologia, interessi economici farmaceutici, complotti, manovre militari/poliziesche…vogliamo parlare partendo dall’esperienza storica di Barcellona, città che, nonostante non si ricordi, ha già passato situazioni come quelle che stiamo vivendo, anche se più letali.
La febbre gialla a Barcellona:
Barcellona ha sofferto varie “pandemie” dalla peste nel secolo XIV, fino a quelle ricorrenti del colera (1834, con 100.000 morti in Cataluña e 3.300 a Barcellona e quelle dopo del 1854, 1865…), il tifo endemico nella città o i differenti episodi di influenza, come l’influenza russa del 1889 o del 1918, l’influenza “spagnola”…anche se in tutti i casi morirono per la maggior parte poveri, e anche se fecero contenimenti ed esclusioni, c’è un caso che è il più “esemplare”, quello della febbre gialla ( https://medlineplus.gov/spanish/ency/article/001365.htm ) a Barcellona.
Sembra che fu nel mese di Agosto del 1821, per via marittima, che arrivò la febbre gialla a Barcellona. I primi casi si verificarono nella Barceloneta a inizio Settembre e, nonostante gli sforzi delle autorità per isolarla, si diffuse nel resto della città e attorno.
La Barceloneta era sicuramente il quartiere più povero della città, occupato da una popolazione emarginata, per il mestiere o per la razza, come los gitanos o altri migranti e fu la zona dove ci furono più vittime (su 8.846 morti il 14 % erano abitanti di barceloneta e nel picco dell’epidemia arrivarono a morire 60 persone al giorno).
La Barceloneta e la zona del porto furono chiuse e dismesse nel corso di tutta l’epidemia.
Barceloneta rimase chiusa dall’esercito e la milizia. Senza dubbio, diverse volte gli abitanti cercarono di rompere il blocco [no quedando claro si fueron vicitimas entre los fuguistes.]
Nel frattempo la borghesia e i benestanti fuggirono dalla città, chiudendo fabbriche e commerci, lasciando gli operai e artigiani disoccupati e senza fondi economici.
Barcellona fu circondata da una “cintura sanitaria” formata da soldati e “cittadini onesti” armati, che sotto la pena di morte proibivano l’uscita dalla città. Cintura che i ricchi e i benestanti elusero tranquillamente.
Di fronte alla miseria e alla mancanza di alimenti (che aumentarono di prezzo), la folla, senza lavoro né soldi, percorreva la città esigendo dai ricchi che rimanevano soldi e alimenti e assaltando le case benestanti vuote. Un fatto molto significativo fu la «crema popular», nelle Ramblas, di un pupazzo di paglia e stracci figurante un medico in rappresentanza di una classe medica inetta impantanata nel dibattito tra contagionisti e anticontagionisti.
Curiosamente gli anticontagionisti, medici più concentrati sull’igiene e sull’ambiente e che sono visti come poco moderni, avevano ragione in questo caso (la trasmettono le zanzare non da persona a persona), come nel caso del colera dove la trasmissione avvenne tramite l’acqua contaminata.
Per allontanare la gente dal porto, che si supponeva fosse il focolaio, le autorità crearono un accampamento, l’ “Accampamento Costituzione”, alle falde del Montjuic per ospitare i più poveri, 400 baracche che vennero occupate da 4.000 persone, distribuendo zuppa tra i bisognosi.
Alla fine di ottobre Barcellona era una pentola a pressione, le manifestazioni e gli assalti non si fermarono e le forze dell’ordine cominciarono ad avere delle perdite per la febbre, i governanti ampliarono la zona dell’esclusione in tutto il piano di Barcellona…per quelli che potevano pagare 20 reali!!!
Il 2 Dicembre si diede per terminata l’epidemia con un “Te Deum” nella cattedrale, nell’epidemia morirono quasi 9.000 persone, anche se alcune fonti salgono fino a 20.000 vittime. La maggior parte delle vittime furono tra la popolazione con meno difese e che non poterono uscire dalla città e allontanarsi dalle zanzare trasmettitrici.
Durante l’epidemia nello stato francese furono accumulate truppe alla frontiera con la scusa di impedire l’emigrazione degli ammalati. Queste truppe rimasero alla frontiera e accumularono forze e interferirono politicamente, armando gli insorti assolutisti.
Su richiesta del re, Fernando VII, la Santa Alleanza (trattato reazionario in cui partecipavano le potenze del momento) autorizzò l’ “intervento umanitario” di un esercito francese per chiudere con il governo liberale. I centomila figli di San Luis entrarono il 7 di Aprile del 1823, e trovarono una resistenza scarsa da parte della disincantata popolazione e un’accoglienza entusiasta da parte dei realisti. Il 4 novembre la caduta di Barcellona, ultimo focolaio di resistenza, ha rappresentato la fine del triennio liberale e di nuovo l’inizio dell’assolutismo.
La Santa Alleanza intervenne contro i focolai liberali in altri posti, a Napoli, in Sicilia e in Piemonte…
Quale sarà la Santa Alleanza che ci invaderà? E, soprattutto, che tipo di assolutismo ci imporranno?

testo originale:

[Analisis] La fiebre amarilla de 1821 en Barcelona y la emergencia actual