Bielefeld (Allemagne) – Des véhicules de la police municipale incendiés

Dans la nuit du 16 au 17 avril 2020 à Bielefeld (Rhénanie du Nord-Westphalie), trois véhicules de la police municipale* ont été incendiés. Deux d’entre eux ont été complètement détruits, le troisième a été endommagé, sauvé de justesse des flammes par les pompiers.

Les véhicules étaient garés devant le bâtiment de la police municipale, au Parc de Ravensbourg. Le montant des dégâts s’élèverait à 25 000 euros.

Une quinzaine de pompiers a dû être mobilisée pendant près d’une heure.
La police part du principe qu’il s’agit d’un incendie volontaire. Par ailleurs, elle n’exclue pas le fait que cette attaque ait un lien avec la crise du Coronavirus, car l’institution ciblée est chargée de faire respecter les règles d’interdiction de contact en vigueur. Les services de la sûreté de l’État sont en charge de l’enquête.

* En Allemagne, il s’agit de l’Ordnungsamt, service public chargé de faire appliquer la loi au niveau local. Ses agents, qui sont en uniforme, travaillent aux côtés d’autres forces de l’ordre, telles que la police fédérale. Leurs pouvoirs sont très élargis en Rhénanie du Nord-Westphalie (dont Bielefeld fait partie) et dans le Bade-Wurttemberg (comme la police municipale dans certaines villes en France).

[Depuis sansattendre.noblogs.org].

Bielefeld (Allemagne) – Deux personnes arrêtées et perquisitionnées pour l’attaque incendiaire contre la police municipale

Villefontaine (Isère), France – Beau comme la mairie en feu

Peu avant minuit, une voiture a été projetée contre la façade de l’hôtel de ville. D’après les premières constatations, le feu aurait ensuite été mis au véhicule. Ce dernier a été volé un mois plus tôt, non loin de là, sur la commune de Saint-Quentin-Fallavier.

La façade de la mairie a été noircie par les flammes sur environ 100 mètres carrés d’après les pompiers. Le hall d’accueil est également endommagé « sur quatre à cinq mètres à l’intérieur » selon le parquet de Vienne.

[Depuis attaque.noblogs.org].

 

(it-en-fr-es) Villefontaine, Francia: Bello come il municipio in fiamme (17/04/2020)


Prison de Pau (Francia) «La taule sous confinement». Une lettre de Damien

C’est presque un pléonasme !
Certains d’entre vous connaissent la taule, de plus en plus, imaginez-la sans aucune activité. Uniquement la cellule et 1h de promenade par jour.
Tout est fermé et le personnel est réduit. Nous n’avons pas de sport, plus d’école, plus de service social, plus d’infirmerie ni de parloirs.
Ce n’est pas aussi dur que le régime d’isolement DPS que j’ai pu vivre lorsque j’étais accusé de terrorisme, mais on s’en rapproche.
« La carcel dentro de la carcel », disait Xosé Tarrio.

Le temps est long, lorsque tu ne peux même plus aller à la bibliothèque pour te faire prêter un livre, lorsque la salle de muscu est fermée.
L’attitude des matons change aussi : ils portent des masques et nous évitent. Tout devient plus complexe pour la moindre petite demande. Des plus, les timbres se font une denrée rare car ils sont en rupture de stock. De toute façon, entre une lettre et sa réponse, j’ai compté 1 mois de délai, à cause des lettres qui s’empilent dans les centres de triage fermés.
Les parloirs sont fermés, donc il n’y a plus de shit qui rentre dans la prison. Personnellement je ne fume pas, cependant il faut comprendre les conséquences. La prison est une cocotte minute prête à exploser, tout le monde est sous tension, les uns car ils n’ont pas leur dose, les autres car toute l’économie underground est à l’arrêt. Ici la crise économique a déjà lieu, les prix s’envolent et « l’argent » en circulation disparaît (argent = shit et clopes).
Sans monnaie d’échange, dans un système capitaliste, aucune solidarité possible.
En ce moment nous n’avons ni café, ni cigarettes, ni assez à manger, ni le minimum d’hygiène.
Moi-même, je souffre énormément de la situation, car sans économie souterraine et solidarité interne, la solidarité des compas [dehors] n’est pas suffisante au minimum dont j’aurais besoin. D’autant plus que je suis en cellule avec un camarade sans papiers qui n’a rien ni personne et avec qui je partage tout, même mon avocat et mon domicile à l’extérieur.
D’un autre côté, il y a eu un effet bénéfique dont je n’ai pas profité. Toutes les petites peines à part moi sont sortis de la prison, leurs peines ont été annulées. Je suis l’exception car j’ai été incarcéré, il y a quelques années, sous des accusations de terrorisme et que je suis fiché au même titre que les jihadistes.

Je reviens de promenade, où j’ai eu l’occasion de parler de cette lettre ouverte, de nos discussions il est ressorti que j’avais omis de parler du matériel d’hygiène, qui ne nous est pas mis à disposition. Ils nous ont donné 20 centilitres d’eau de javel dilué à 2 % en début d’épidémie et basta. Lorsque l’on demande balais et serpillière pour nettoyer notre cellule, ça n’arrive jamais. Les produits d’entretiens dont la javel, coûtent cher et nous n’avons pas les moyens d’y avoir accès.
D’autres détenus ont mis l’accent sur le manque de matériel de protection fourni par l’État à la pénitentiaire et aux intervenants. En effets, seul celleux qui sortent et rentrent peuvent faire entrer le virus, or si ceux-ci ne sont pas équipés en matériel de protection, ils risquent de nous contaminer. Or, avec la surpopulation et la proximité carcérale, si le virus entre, quelles que soient les mesures prises, tout le monde sera infecté, sans exceptions, et seul les plus forts s’en sortiront.

Je profite de cette lettre pour remercier tous les compas solidaires, emmerder tous les trolls qui utilisent une accusation à tort (et ceci a été démontré) d’il y a quelques années pour discréditer mes faits et dires d’aujourd’hui.
Et j’en profite également pour demander [à qui voudrais entrer en contact avec moi] de m’envoyer une facture téléphonique, afin que j’ai l’autorisation de communiquer avec elleux par téléphone, car le courrier est trop long à s’acheminer.

Un merci particulier pour les compas de Bure pour leur magnifique carte […], à tou(te)s celleux qui agissent dans la lumière ou dans l’ombre pour briser la société carcérale.

Damien
Maison d’arrêt de Pau
2 avril 2020


Note d’Attaque : le compagnon ajoute à un autre endroit que les matons justifient les rations de la gamelle de plus en plus petites avec les difficultés que la prison aurait à se faire livrer, à cause de la « pénurie »… Il dit également qu’il y a eu, dans les dernières semaines, des tentatives de blocage de la promenade, mais qu’elle ont rapidement échoué. 

Pour lui écrire :

Damien Camélio
n° d’écrou : 28499
Maison d’arrêt de Pau
14 bis, rue Viard
64000 – Pau
France

[Depuis attaque.noblogs.org].

Carcere di Pau (Francia) «La galera durante il confinamento». Una lettera di Damien

È quasi un pleonasmo!
Alcuni di voi, sempre di più, conoscono la galera, immaginatela senza alcuna attività. Solo la cella e un’ora d’aria al giorno.
Tutto è chiuso e il personale è ridotto. Non abbiamo sport, non c’è più la scuola, non c’è più l’infermeria, né i colloqui.
Non è così duro come il regime d’isolamento DPS [Déténu particulièrement signalé, per i prigionieri considerati pericolosi] che ho potuto vivere quando ero accusato di terrorismo, ma ci siamo vicini.
“La carcel dentro de la carcel”, diceva Xosé Tarrio.

Il tempo è lungo, quando non puoi nemmeno più andare alla biblioteca per farti prestare un libro, quando la palestra è chiusa.
Anche l’atteggiamento dei secondini cambia: portano delle maschere e ci evitano. Tutto diventa più complesso, anche la più piccola domandina. In più, i francobolli diventano merce rara, non ce ne sono più in riserva. Ad ogni modo, fra una lettera e la sua risposta, ho contato un mese di intervallo, a causa delle lettere che si ammucchiano nei centri di smistamento della posta, chiusi.
I colloqui sono aboliti, quindi l’hashish non entra più in prigione. Personalmente, non ne fumo, ma bisogna capire le conseguenze. La prigione è una pentola a pressione pronta ad esplodere, tutti sono tesi, gli uni perché non hanno la loro dose, gli altri perché tutta l’economia sotterranea è ferma. Qui c’è già la crisi economica, i prezzi sono alti e “il denaro” sparisce dalla circolazione (denaro: hashish e sigarette).
Senza una moneta di scambio, in un sistema capitalista, nessuna solidarità è possibile.
In questo momento, non abbiamo né caffè, né sigarette, né abbastanza da mangiare, né un minimo d’igiene.
Io stesso soffro enormemente della situazione, perché senza economia sotterranea e solidarietà interna, la solidaritetà dei/delle compas [fuori] non è sufficiente al minimo di cui avrei bisogno. Tanto più che sono in cella con un compagno sans-papiers che non ha nulla né nessuno fuori e con il quale condivido tutto, anche l’avvocato ed il mio domicilio fuori.
D’altra parte, c’è stato un effetto benefico, di cui non ho potuto usufruire. Tutti i prigionieri condannati a piccole pene, a parte me, sono usciti di prigione, le loro pene sono state annullate. Sono l’eccezione perché sono stato incarcerato, qualche anno fa, con delle accuse di terrorismo e sono schedato alla stessa stregua degli jihadisti.

Sono appena tornato dall’ora d’aria, in cui ho avuto l’occasione di parlare di questa lettera aperta; dalle nostre discussioni è saltato fuori che avevo omesso di parlare del materiale di pulizia, che non ci viene messo a disposizione. Ci hanno dato 20 centilitri di candeggina diluita al 2%, all’inizio dell’epidemia, poi basta. Quando chiediamo scopa e strofinaccio per pulire la cella, non arrivano mai. I prodotti per le pulizie, come la candeggina, costano caro e non abbiamo i mezzi finanziari per accedervi.
Altri detenti hanno messo l’accento sulla mancanza di materiale di protezione fornito dallo Stato agli agenti della penitenziaria ed ai volontari. In effetti, solo quelli/e che escono e rientrano possono fare entrare il virus, e se queste persone non sono equipaggiate di materiale di protezione, rischiano di contaminarci. Ora, con il sovraffollamento e la vicinanza all’interno del carcere, se il virus entra, qualunque siano le misure prese, tutti saranno infettati e solo i più forti se la caveranno.

Approfitto di questa lettera per ringraziare tutti i compagni solidali, sputare in faccia a tutti i troll che a torto utilizzano un’accusa (e questo è stato dimostrato), di qualche anno fa, per screditare quello che faccio e dico oggi.
E ne approfitto anche per chiedere [a chi volesse entrare in contatto con me] di mandarmi una fattura del telefono, affinché possa avere l’autorizzazione di comunicare per telefono, perché le lettere ci mettono troppo tempo.

Un grazie particolare ai compas di Bure, per la loro magnifica cartolina […], a tutti/e quelli/e che agiscono, alla luce del sole o nell’ombra, per distruggere la società carceraria.

Damien
prigione di Pau
2 aprile 2020


Nota d’Attaque: in altro luogo, il compagno aggiunge che i secondini giustificano le razioni di cibo sempre più piccole con le difficoltà che il carcere avrebbe a rifornirsi, a causa della “carenza”… [non c’è nessuna carenza nella produzione e nella distribuzione alimentare in Francia (ma ci sono troppi poveri che soffrono la fame ancor più del solito)]. Dice anche che ci sono stati, in queste ultime settimane, dei tentativi di bloccare il cortile, ma che sono falliti in fretta.

Per scrivergli (Damien parla francese e spagnolo):

Damien Camélio
n° d’écrou : 28499
Maison d’arrêt de Pau
14 bis, rue Viard
64000 Pau
Francia

[Ricevuto via e-mail, testo francese pubblicato in attaque.noblogs.org].

Toulouse – Guerre à la guerre! En attendant le jour d’après…

Dans la nuit du 14 au 15 avril 2020, l’entrée de la Caisse d’Épargne route d’Agde, à Toulouse a été incendiée.

Pendant que les gens sont enfermés chez eux (quand ils en ont un), qu’il est interdit d’aller se balader à la montagne ou sur les bords des fleuves et canaux, qu’il est répréhensible de s’asseoir sur un banc, et que les poches se vident, les banques elles se voient gratifier de plans de sauvetage de plusieurs milliards d’euros.

S’il y a une guerre, c’est bien celle que mène d’insatiables porcs contre le reste de l’humanité.

Il n’y aura pas de fin du confinement ni de jour d’après; pas plus qu’il n’y aura de grand soir. Eux s’organisent déjà, n’attendons pas qu’il soit trop tard pour se rebeller !

Guerre à la guerre !

[Depuis attaque.noblogs.org].

Pour un bon confit

Un confit est une préparation culinaire qui consiste à faire cuire lentement des aliments dans du sucre ou dans de la graisse. Ce procédé va permettre de mieux les conserver.

L’annonce de l’arrivée du Coronavirus sur le territoire national est vue comme le nouvel ennemi intérieur à combattre. Nous étions (presque) habitués au vocabulaire belliqueux des médias et des gouvernements, vocabulaire en accord avec un état d’urgence exceptionnel mis en place de façon durable pour palier à un terrorisme diffus, mal connu mais reconnaissable à son visage barbu, à un k-way jaune ou encore un à gilet noir. Nous étions habitués aux dispositifs d’exceptions (caméras, fichage ADN, repérage GPS grâce aux smartphones). On se savait surveillés mais tant que nous n’avions rien à nous reprocher, nous pouvions circuler en toute tranquillité dans la smart-city, de notre lieu de vie à notre lieu de travail en passant au supermarché et même jusqu’au bureau de vote. Une douce vie en somme, que venaient perturber certes quelques drôles d’énergumènes adeptes d’une promenade hebdomadaire en groupe qui malgré une pluie de gaz lacrymogène criaient « anti-capitaliste, à bas le gouvernement ».

Cependant, voilà que le 16 mars nos vies basculent, notre nouvel ennemi commun n’a pas de visage, pas de « signes particuliers » et il est difficile de le prendre sur le fait en train de « commettre un acte en vue de », a priori il est invisible aux caméras et pire encore il est partout, dans l’air. On se demande alors si respirer pourrait devenir un acte de collaboration avec l’ennemi.

Le nombre de morts en Mediterranée, la résurgence de la syphilis et de la tuberculose dans la Jungle à calais, n’auraient ils pas dû aussi mériter alors l’élan de la société, réquisitionnée aujourd’hui au nom d’une guerre invisible. Notre société immuno-dépressive se jette à corps perdu dans les bras de mesures qui laisseront autant de séquelles que ce virus. Les handicapés confinés dans les MAS, shootés au valium pour supporter la solitude, la privation des familles, ne s’en remettront peut être pas ; mais ce n’est pas l’épanouissement des corps et des êtres qui est en jeu, mais le mythe de la nation pour oublier que cette guerre a commencé avant. Par la destruction de tout ce qui était initiative collective à petite échelle, coupe budgétaire et centralisation des structures hospitalières. On ne réparera pas ce qui a été détruit par quelques médailles et une cagnotte illusoire. Les soignants sont trop cons d’avoir laissé partir en miette ce qui donnait un sens à ce métier. Et pour ceux qui ont lutté jusqu’à perdre leur propre santé, c’est amer de voir que la classe moyenne redécouvrant sa mortalité s’intéresse soudain à ce que les hôpitaux aient effectivement de quoi soigner.

Dans ce contexte de rabattage médiatique il devient de plus en plus complexe de réfléchir à ce qui nous agresse, et de comprendre comment nous pouvons et voulons nous en défendre singulièrement et collectivement. La crise du virus covid implique un pan bien plus large de notre existence qu’une crise sanitaire.

La réappropriation du corps, des soins, de la santé, il s’agit bien de cela ; mais on ne se l’autorise plus en temps de pandémie. La situation nous coule entre les doigts et l’on se résignera à attendre la réponse miracle à genoux car nous n’avons pas confiance en notre capacité de réflexion.

L’immunologie est une partie de la médecine qui est complexe, s’y pencher paraît intéressant ces temps-ci. Quand certains ne parleront pas de la situation pour ne pas prendre la parole des médecins, ceux-ci sont eux-mêmes dépassés dans les services par manque de connaissance et de pratique face à un virus nouveau. La médecine n’est pas une science exacte mais nous avons du mal à l’accepter, comme le fait que notre système de santé est en délabrement et que sa course après une technologie à la pointe cache bien des manques de base. L’immunologie n’est peut-être pas à la portée de tous pour soigner les patients à l’hôpital mais elle peut l’être pour se pencher sur la sienne.

Se pencher une minute sur quelques bases ne permettra pas des connaissances solides mais peut-être d’y être curieux.

Le système immunitaire agit à plusieurs niveaux et est difficilement prévisible d’une personne à l’autre. Une première barrière nous protège de ce qui nous attaque, ce sont d’abord peau, poils, muqueuses et sécrétions qui sont en contact avec l’extérieur qui procèdent à un tri. Les cellules du système immunitaire prennent le relais en détectant si ces cellules étrangères sont porteuses d’une bactérie ou d’un virus qui pourrait attaquer notre organisme. En d’autres termes, des cellules nous constituent, d’autres nous sont extérieures et inoffensives et d’autres encore nous attaquent. Il s’agit pour l’organisme de différencier ce qui nous constitue de ce qui nous détruit.

Deux types de défenses s’appliquent ; innée et adaptative. La défense innée est ce qui déclenche les réactions inflammatoires à chaque agression, pour prévenir du danger. lors d’une plaie par exemple, une peau qui devient rouge, gonflée et chaude est en pleine réaction inflammatoire, elle prévient le corps par la douleur et l’aspect qu ‘il y a quelque chose qui cloche. Cette défense innée tente aussi de faire un premier nettoyage en s’attaquant assez basiquement aux cellules infectées. La défense adaptative est celle qui conserve la mémoire des infections précédentes et des manières de s’en défendre. c’est celle-là qui fabriquera des anticorps spécifiques aux virus ou bactéries entrant dans notre organisme et qui est donc témoin de l’expérience et de l’histoire du corps. Dans les maladies auto-immunes, l’organisme s’attaque à ses propres cellules ne pouvant différencier les siennes des cellules ennemies, ce qui explique une fragilité à l’égard de n’importe quel microbe.

L’immunité est bien singulière et on verra l’intérêt d’y être attentif pour se connaître. Le confinement nous a enfermé dans une réflexion individualiste qui a enchaîné panique et dépolitisation, mais l’immunité est bien collective aussi. On se rend compte début avril que le confinement va être compliqué à lever car il n’y aura pas assez de personnes immunisées contre ce virus. L’immunité collective consiste à ce que la majorité de la population contracte le virus, soit par la vaccination en injectant un peu du virus pour stimuler nos systèmes immunitaires et créer une défense spécifique, soit par la contamination en renforçant les systèmes immunitaires de chacun pour qu’ils soient plus réactifs qu’à l’habitude.

La décision politique de confiner la population aujourd’hui met en évidence le contrôle de notre immunité par l’institution de la médecine et dans le même temps de l’état. « Le corps est une réalité bio-politique, la médecine est une stratégie bio-politique »i, on ne peut se contenter de considérer que ce que nous sommes en train de vivre n’est qu’une réponse autoritaire à une crise sanitaire apparue à cause d’un virus inconnu. Elle vient pointer notre insuffisance à s’emparer d’une pensée corporelle qui ne se séparerait pas du politique. Le capitalisme n’a pas attendu une crise sanitaire pour s’emparer du corps comme réalité politique. Il l’a réduit à sa fonction productive, à sa force de travail. « Le contrôle de la société sur les individus ne s’effectue pas seulement par la conscience ou par l’idéologie, mais aussi dans le corps et avec le corps. Pour la société capitaliste, c’est le bio-politique qui importait avant tout, le biologique, le somatique, le corporel. »ii Ainsi, est apparu une médecine sociale qui devient hégémonique au détriment d’une médecine collective et privée avec des solutions hétérogènes pour se prémunir contre la maladie, de voir et d’accepter la mort possible entraînée par celle-ci. N’avoir qu’une seule réponse « médicale » pour un même mal ne relève pas d’une médecine intelligente, mais bien d’une idéologie totalisante loin d’être pragmatique et efficace. Elle réduit le corps à un mécanisme rationnel et réifie l’humanité, ne lui donnant qu’une valeur productive. Elle produit la notion aussi des personnes vulnérables selon des critères très variables. Si la vulnérabilité existe, il s’agit de se connaître et de connaître ses faiblesses pour ne pas déléguer sa protection à une entité étatique qui n’a pas les moyens réels de le faire. L’immunité peut être variable et des facteurs divers sont à prendre en compte pour ne pas s’exposer. Mais c’est aussi à ceux qui le peuvent de fabriquer des anticorps pour éviter des épidémies comme celle qui sévit actuellement.

Lozère/Gard (France) – saboter les capacités de la pandémie technologique (73 comunes)

Lozère : un acte de vandalisme provoque une panne internet et mobile
Midi Libre, 14 avril 2020

Un acte de malveillance a vu une fibre de grande capacité du réseau Orange coupée, elle a privé quelque 23 000 clients d’internet et de mobile pendant 12 heures.

La panne est survenue lundi vers 17 h, sur le réseau Orange. Internet était interrompu et le réseau mobile fortement dégradé. 73 communes de la Lozère et du Gard, soit plus de 23300 clients ont été soudainement impactés, dont plus de 900 entreprises et 400 professionnels. 12 260 clients étaient privés de la 2G, 24 140 de la 3G. Une vraie « catastrophe » en période de confinement et de télétravail, et à quelques heures de l’allocution du Président de la République.

A l’origine de ce défaut, la coupure d’un câble de fibre optique de grande capacité desservant les communes. Les techniciens Orange étaient aussitôt à pied d’œuvre au central de Mende, pensant réparer dans la soirée. Las. Au petit matin, une grande partie des Lozériens étaient toujours déconnectés.

La panne avait malgré tout été localisée dans la nuit, à proximité d’une voie ferrée. Les techniciens ont pu intervenir ce matin, avec l’autorisation de la SNCF. En fin de matinée, la réparation était effectuée et les foyers et professionnels à nouveau connectés.


Le réseau internet bloqué pendant près de 24 heures dans 73 communes de la Lozère et du Gard
FranceBleu Gard Lozère, 14 avril 2020

Un acte de vandalisme, selon Orange, a provoqué un incident sur le réseau internet lundi vers 17h. Il a affecté 73 communes du Gard et de la Lozère. Grâce à la mobilisation des équipes d’Orange, le service fonctionne à nouveau depuis 11h ce mardi. L’internet était interrompu. La téléphonie mobile était également interrompue ou dégradée.

À l’origine de ce défaut : la coupure d’un câble de fibre optique de grande capacité desservant ces communes. Le câble est situé près des voies ferrées, les équipes d’Orange ont obtenu l’accord de la SNCF pour intervenir rapidement. Les experts d’Orange ont travaillé sans discontinuer pour réparer.

23.000 clients affectés par cette panne

Les communes concernées en Lozère sont les suivantes : Albaret-Sainte-Marie, Allenc, Altier, Aumont-Aubrac, Balsièges, Barjac, Bédouès, Bessons, Cassagnas, Chanac, Chateauneuf de Randon, Chastel-Nouvel, Cocurès, Cubières, Florac, Fournels, Gandrieu, Ispagnac, Lajo, Langogne, Lanuèjols, La Bastide-Puylaurent, La Canourgue, La Fage-Saint-Julien, La Malène, La Panouse, Le Bleymard, Le Buisson, Le Malzieu-ville, Le Massegros, Le Malzieu-Forain, Le Monastier-Pin-Moriès, Le Pont de Montvert, Les Bessons, Les Monts-Verts, Les Salces, Les Salleles, Luc, Marvejols, Mende, Meyrueis, Molezon, Montbel, Montrodat, Nasbinals, Naussac, Pied-de-Borne, Prévenchères, Prunières, Recoules-de-fumas, Rieutort-de-Randon, Rimeize, Saint-Alban-sur-Limagnole, Saint-André-Capcèze, Saint-Chely-d’Apcher, Saint-Etienne-du-Valdonnez, Saint Eulalie, Saint-Germain-du-Teil, Saint-Laurent-de-Muret, Saint-Lèger-du-Malzieu, Saint-Pierre-des-Tripiers, Sainte-Enimie, Serverette, Servieres, Vebron, Vialas, Villefort.

Les communes concernées dans le Gard sont les suivantes : Dourbies, Genolhac, Portes, Revens, Rousson, Trèves.

[ demesure ]

Limassol (Chypre) – l’épidémie d’incendie d’antennes-relais se répand

Résumé de offsite.com.cy, 12 avril 2020

Samedi soir 11 avril, des inconnus ont mis le feu à une antenne de téléphonie mobile à Limassol, la deuxième ville de Chypre, et la police s’est aussitôt jetée sur l’hypothèse d’opposants au réseau 5G, en précisant que leur installation n’était pas encore effective sur l’île.

Puisque mieux vaut prévenir que guérir, comme il est d’usage de dire au temps du covid-19, cet incendie a peut-être été le fruit d’un traitement préventif appliqué au pylône ? Ou alors, tout simplement, il existe beaucoup d’autres raisons pour s’en prendre à ce genre de structures de télécommunication, et la rumeur sur le lien entre 5G et covid n’a rien à voir. Ce qui reste en tout cas certain, c’est que le feu est un bon remède contre tout virus, y compris celui de la pandémie technologique actuelle. Au suivant !

[demesure ]

Morona-Santiago (Equateur) – Saisir l’occasion de détruire ce qui nous détruit

[L’Équateur est le pays d’Amérique latine le plus touché en proportion par le coronavirus, le symbole médiatique de la semaine ayant été ces cadavres qui jonchent les rues de Guayaquil, capitale économique et ville la plus peuplée du pays. Le confinement a été décrété mi-mars, un couvre-feu instauré (14h-5h), l’armée déployée en force, touchant de plein fouet une population pauvre qui vit de l’économie informelle. Face à une situation sociale explosive, l’Etat multiplie d’ailleurs la distribution de miettes sous forme de bons alimentaires depuis le 1er avril à 950 000 familles, suite à plusieurs débuts d’émeute.
Le signal de la révolte n’est pourtant pas venu de la ville, mais de la zone amazonienne des Shuars, qui ont attaqué l’immense campement minier de San Carlos-Panantza de 40 000 hectares qui dévaste le territoire et contre lequel ils luttent depuis plus d’une décennie. Pendant que l’armée est suroccupée ailleurs (notamment en ville et à la frontière avec le Venezuela pour empêcher d’autres réfugiés d’arriver), c’était vraiment une bonne occasion à saisir pour frapper fort. Morts pour morts, pourquoi ne pas raser au sol ce qui nous empoisonne de façon très visible, pour qu’il n’y ait aucun retour possible à cet avant déjà si mortifère ?]

Équateur : feu au campement minier !
Indymedia Nantes, 13 avril 2020

Dans la nuit du 28 mars, le campement minier de San Carlos-Panantza de l’entreprise ExplorCobres (EXSA) situé dans la province amazonienne de Morona-Santiago a été attaqué avec des armes à feu et de la dynamite. Les gardiens ont été évacués et tout ce qui était à l’intérieur à été détruit (véhicules, équipements, bâtiments). Les médias parlent de vols de matériel de valeur.

Morona-Santiago (Equateur) : saisir l’occasion de détruire ce qui nous détruit

Pour rappel cela fait environ quinze ans que l’extraction minière dans la région rencontre une opposition intransigeante et déterminée par une partie de la population locale appartenant principalement au groupe amérindien Shuar. Plusieurs projets miniers (surtout de cuivre et d’or) se concentrent dans cette région frontalière de la Cordillère du condor, entre le Pérou et l’Équateur, dévastant la forêt et ses habitants avec leurs machines et leurs poisons. En 2006 le campement de San Carlos Panantza avait déjà été délogé et occupé par un groupe de Shuar. La communauté créée à sa place, nommée Nankints, fut délogée 10 ans après par l’armée équatorienne. En novembre 2016, un groupe de Shuar attaque avec des armes à feu et réoccupe le campement (il y a eu un flic tué et plusieurs blessés des deux côtés). Mais cette fois-ci l’occupation ne dure que deux jours suite à l’intervention de l’armée, la proclamation de l’état d’urgence et l’occupation militaire de la région. À cette occasion des familles entières avaient été obligées de se réfugier dans la foret et leurs villages avaient été occupés et pillés par les militaires.

Aujourd’hui avec cette nouvelle action, on voit bien que la lutte n’est pas morte et que des individus déterminés peuvent bloquer l’avancée de ces projets mortifères.

Des solidaires

NB : Pour approfondir, voici le lien de la vidéo « Arriba las lanzas contra las minas » sur les luttes contre les mines dans la Cordillère du Condor des deux côtés de la frontière Pérou-Équateur : https://www.youtube.com/watch?v=u5mbDs3Eqak

https://demesure.noblogs.org/archives/1373